C’était surement la plus belle journée de toute ma vie ! Je venais d’apprendre quelque chose d’important, il faisait beau dehors… Toutes les conditions étaient réunies pour me mettre de bonne humeur ! La dernière fois que je m’étais sentit comme ça remontait à longtemps, très longtemps. Pour un peu j’aurais hurlé partout que j’étais enceinte pour que tout le monde le sache, tellement j’étais euphorique. Mais je m’étais contenté de mettre un haut sans manche plutôt moulant pour que tout le monde aperçoive mon ventre arrondis, bien qu’avec un t-shirt normal tout le monde l’aurait remarqué quand même puisque j’étais au cinquième mois et que mon ventre avait déjà doublé de volume.

Je me dirigeais tranquillement vers le McDo pour fêter la nouvelle que la gynéco m’avait apprit un peu plus tôt dans la matinée. Une fille, j’attendais une petite fille ! Il fallait vraiment que je fête ça, même seule ! Je ne suis pas du genre aller manger seule dans les restaurants ou dans les fastfoods, mais aujourd’hui était un jour exceptionnel, je ne voulais pas retourner chez moi pour me préparer des pâtes ou une autre bricole dans le genre. Non aujourd’hui je voulais me remplir le ventre comme jamais ! En plus j’avais si faim que j’aurais pus avaler un éléphant. C’était ma façon à moi de fêter ça.

J’entrais dans le Mcdo et me dirigeait immédiatement vers la caisse, il n’y avait pas grand monde, des jeunes principalement, surement venu après avoir fini les cours du matin. Je posais mes deux mains sur le haut de mon ventre. Certains jeunes me regardaient comme si j’étais une créature débarqué d’une autre planète, sans essayer de paraitre discret une seul instant, et je m’en foutais bien. Ils devaient certainement se demander pourquoi je souriais comme ça. S’ils savaient…

Je me commandais un Bicmac avec un Cheese burger accompagné d’une grande frite et d’un grand coca. Mais comme à chaque fois, il manquait des Bigmac puisque la plus grande majorité des personnes prennent des Bigmac ! La serveuse me recommanda donc d’aller m’assoir en attendant qu’il en ait et qu’elle me le rapporte. Habituellement, j’aurais pris la mouche et lui aurait demandé si elle me prenait pour une handicapé, et lui aurait assuré que je pouvais attendre au comptoir. Mais cette fois ci je ne rechignais pas et allait me trouver une place.

Tout au fond je vis une tète que je connaissais que trop bien, et mon sourire s’agrandit de plus belle. Oui, j’étais tellement heureuse aujourd’hui que même voir Caleb me faisait sourire, pour dire dans quel état j’étais. J’aurais peut être du jouer au Loto, qui sait j’aurais peut être gagné quelque chose. Ça semblait la journée en tout cas. Je m’approchais du loup garou qui avait été autre fois mon petit ami et posais mon plateau sur sa table. Était-il seul ?

— Bonjour Caleb ! Comment ça va ? Ça fait longtemps, je peux m’assoir ? dis-je avec un grand sourire.

Je n’attendais pas qu’il me réponde et pris place face à lui, à côté de la fenêtre. Il allait certainement halluciner que je l’accoste de cette manière, mais tant pis. Aujourd’hui je décidais d’aimer tout le monde ! Même mon ex qui m’avais appris la dernière fois que l’on s’était vu qu’il m’avait fait cocu lorsque nous étions ensemble, et qui plus est, était un loup garou monstrueux! Même si j’avais croisé Daemon j’aurais été lui faire la bise pour lui dire bonjour. Enfin, peut être pas en fait…

Je n’étais pas seul. Et pourtant je ne pouvais empêcher le vide de gronder en moi, il était froid et douloureux. Je me raclai la gorge en épiant le ciel du regard. Je n’aimais particulièrement le McDO. C’était le Q G des adolescents et des gamins post pubères, mais j’avais atterris là par un miracle que je ne savais pas nommer. Je croisais les bras en me laissant submerger par la mélancolie. Depuis que j’avais fais la rencontre d’Alexie, que je m’étais imprégné et qu’elle ne m’avait accepté, les choses avaient en quelque sorte changé pour moi. Je n’aurais jamais cru pouvoir ressentir ce genre de sentiments pour une femme autre qu’Anita. En réalité, je n’avais jamais pensé que je pourrais un jour me détacher d’elle et pourrir tout seul dans mon coin, rongé par le loup et par toutes les infamies que je commettais.

Je l’aimais …

Un rire sans joie m’échappa. Cela ne devait pas être son cas. Sûrement, puisqu’elle ne voyait en moi qu’un monstre assoiffé de sang. Alors pourquoi était-elle devenue hunter pour me venger ? Pourquoi infligeait-elle de telles douleurs à son corps si fragile ? Des questions sans réponses. Je clignai des yeux en sentant son parfum de lavande maculer mon visage. Quand on parle du loup. ( waa le jeu de mot ). Je soupirai en la voyant apparaitre en face de moi. Elle était différente. Un peu trop souriante à mon gout. Et aussi un peu trop … Ronde.

« Tu es enceinte ? » Etouffai-je sans prêter attention à ses paroles.

Je m’étais juré de ne plus jamais la revoir.

Je m’étais promis de ne plus apparaitre dans son champ de vision.

Cette femme là était une terroriste. Elle m’avait blessé dans mon amour propre avant de chier sur mon cœur. Parce que oui même les monstres assoiffés de sang et de criminalité en tout genre étaient capables de ressentir et d’aimer. Je lui lançai un regard plein de mépris.

« Je croyais avoir été clair, je ne veux plus rien à voire à faire avec toi. Ni avec cet enfant qui je l’espère pour toi n’es pas le mien. »

Je déglutis. Le mien. Et si c’était mon enfant ?

Nous avions couché ensemble plus de deux fois et … Je n’étais pas protégé. Je grimaçai en l’épiant du regard, attendant avec impatience sa sentence. Mon cœur rata un battement, comme suspendu à ses paroles.

« Qui es le père ? »

— Tu es enceinte ?

Voila que j’avais à peine posé mes fesse sur la banquette qu’il m’agressait presque ! Pourquoi le demandait-il alors que ça se voyait très bien ? Je n’avais pas pris de poids uniquement au ventre comme ça du jour au lendemain, ça ne pouvait être qu’un bébé. Je plaçais mes mains sur mon ventre et souris de plus belle. J’étais fière de ce ventre, et surtout de ce qu’il y avait à l’intérieur.

— Bien sûr que oui, et de cinq mois... ça ce voit il me semble ! Pourquoi le demandes-tu ? Dis-je en rigolant presque.

Rien ni personne n’aurait pu me déloger de ma petite bulle de bien être dans laquelle j’étais depuis quelque heures.

— Je croyais avoir été clair, je ne veux plus rien à voire à faire avec toi. Ni avec cet enfant qui je l’espère pour toi n’es pas le mien.

Même pas ça. Pourtant, je relevais mon regard vers Caleb un abandonnant un peu mon sourire. J’avais compris Caleb lorsqu’il m’avait clairement fait comprendre qu’il ne voulait plus rien avoir à faire avec moi juste avant de me claquer violemment contre le mur, et mon dos aussi d’ailleurs. Mais je ne lui en voulais pas. Moi aussi je ne voulais plus rien à voir avec lui. Mais aujourd’hui était un jour spécial, en d’autre occasion je l’aurais ignoré superbement et aurait été mangé a l’autre bout de la salle, mais aujourd’hui je voulais être gentille avec tout le monde. Je levais les mains au ciel en me m’appuyant contre le dossier de la banquette.

— Ça va, je viens en paix !

Caleb n’avait pas l’air très convaincue, je laissais tomber et commençais à manger mes frite en poussant un soupire de ravissement alors que la serveuse m’apportait mon big mac. Je la remerciais puis attaquait mon cheese burger après avoir bu une gorgé de mon coca à la paille. Il n’y avait pas à dire, le mcdo était le meilleur des fastfoods existant sur terre!

— Qui est le père ?

J’étouffais avec le morceau que j’avais dans la bouche et du boire plusieurs gorgé de coca avant de pouvoir respirer normalement. Cela le chiffonnait vraiment ? Pourquoi n’était-il pas indifférent à cet enfant ? J’aurais été lui, ça aurait été exactement ce que j’aurais fait… Il ne voulait plus rien avoir à faire avec moi pas vrai ? Alors pourquoi s’embêter a vouloir savoir qui était le père de cette enfant ? Un petit sourire étira mes lèvres. Je posais mon coude sur la table et calais ma main contre ma tête pour la soutenir puis regardais dehors. Il n’y avait pas un nuage à l’horizon. En fait, s’il y en avait un. Un énorme nuage était assis en face de moi. Caleb n’avait toujours pas l’air d’être bien dans sa peau. Ça remontait a quand la dernière fois que je l’avais vu ? Plus de cinq mois en tout cas… Peut être même six.

— Va savoir…

J’étais fière de ma réponse, je me retenais de rire. Caleb devait surement être furieux d’avoir une telle réponse. Soit il allait penser que je me foutais de lui, soit il croire que j’étais devenue une pute nucléaire. Ce qui n’était pas du tout le cas ! J’avais juste coucher avec un homme inconnu, mais terriblement sexy. Même avec le temps je pouvais me souvenir de chaque partie de son visage et de toute son anatomie. Oh, je n’étais pas amoureuse ! Je ne connaissais même pas son prénom, mais je ne pouvais pas oublier à quel point il avait été délicieusement attirant. Une véritable invitation au pêché. Mais ça, si Caleb voulais le savoir, il allait devoir attendre puisque je venais de me remettre à manger avec un appétit d’ogre. Et personne ne peut me tirer des informations lorsque je mange avec autant de plaisir !

En paix ? Anita Ortega venir en paix. Laissez-moi rire !

Un rictus machiavélique se traça sur mon visage placide. Je lui lançai un regard dédaigneux sans bouger d’un pouce. Le surplus de jovialité qui emplissait sa voix m’était désagréable. Je n’aimais pas les gens souriants et heureux. La tristesse était une émotion beaucoup plus intéressante et captivante en un sens. J’haussai doucement les épaules.

« Je te rappelle que je suis un monstre. Je n’ai pas besoin de te dépeindre un portrait, tu as tes propres convictions à mon sujet. » Lançai-je froidement.

Mes muscles engourdis me titillaient légèrement mais je ne fis aucun mouvement brusque. Je n’avais pas envie de me prendre la tête avec quelqu’un de si insignifiant à mes yeux. Où du moins j’osais espérer que c’était le cas à présent. Le rire du loup fusa, me rappelant à l’ordre. Cette pourriture se foutait royalement de ma gueule. Un peu comme elle d’ailleurs. Forcément ! Anita me menait à la baguette, je crois même qu’elle essayait de me torturer avant de cracher le morceau. Qu’à cela ne tienne, je n’avais rien à voire avec l’identité du père. Ça ne pouvait pas être moi. No way ! Je serrai les poings en fronçant les sourcils. Je ne cachais pas mon mécontentement. Alors là pas du tout. Un grognement audible m’échappa alors que je saisissais mon verre d’eau à la volée. Mais qu’est-ce qui m’avait pris de donner rendez-vous à Alexie dans un lieu aussi pourri ?

« C’est ça mange. » Cinglai-je en la regardant à peine.

Son odeur n’avait pas changé, mais avec le recul je commençais à la trouver agressive presque étouffante. Je retins ma respiration en me concentrant sur autre chose que sa présence. Lui demander de partir, serait-ce si déplacé que ça ? Je me le demandais vraiment. Mon loup ricana au fond de ma tête. Il était moqueur et hautain. Un soupir m’échappa alors que mon téléphone vibrait.

« Anita, j’attend quelqu’un … » Commençai-je. « Je vois quelqu’un. »

J’avais lancé cette dernière phrase avec un peu trop d'enthousiame pour que cela puisse paraitre innocent. Merde ! Je grognai en la regardant de haut. Il n’y avait plus rien entre nous. Je la détestais trop pour pouvoir m’intéresser à son cas où à sa grossesse. Qu’elle soit de moi ou pas. Ce que je vivais avec Alexie était au-delà de mes attentes. Elle me respectait et m’affectionnait pour ce que j’étais. Un homme et non un monstre sanguinaire qui se baladait en ville dans le seul but de faucher des vies innocentes. Bon d’accord, peut-être qu’il y avait une part – une très grosse part- de vérité dans cette seconde description mais cela n’enlevait en rien mon humanité. J’étais parfaitement capable de vivre avec cœur. Alex en était la preuve vivante. Je souris en songeant au visage lumineux de la jeune blonde.

Elle ne devait pas tarder d’ailleurs.

— Je te rappelle que je suis un monstre. Je n’ai pas besoin de te dépeindre un portrait, tu as tes propres convictions à mon sujet

Je roulais des yeux sans essayer de me retenir. Décidément Caleb ne changerait plus. Si c’était pour devenir pire ce n’était pas la peine à vrai dire. Aujourd’hui son humeur me donnais envie de rigoler. J’aurais pu rigoler s’il aurait tenté de me tuer. Peut être étais-je atteinte de cette maladie au cerveau qui se caractérise par des humeurs déplacés ? Non, tout de même pas, ne t’en va pas trop loin ma petite Anita.

— C’est ça mange.

Je soupirais et reposais le Big Mac que j’allais commencer. Oui, je venais à peine de finir mon cheese que j’allais déjà m’avaler le Big Mac ! Mais j’avais si faim…

— Sérieux Caleb ! Souris, la vie est belle quoi, il fait beau les oiseaux font cuicui… Tu vas être ridé avant d’atteindre la quarantaine !

Je reposais une fois de plus mon dos contre le dossier de la banquette et fixais Caleb. Bon pas très longtemps, juste quelques secondes, avant de dévier mon regard vers l’extérieur. Je tentais de réfléchir à la façon dont j’allais lui annoncer que ce gosse avait un père totalement inconnu… Si je lui disais ça de cette manière il allait peut-être pensé que c’était le seigneur qui me l’avait fait. Non, je savais comment il allait réagir : Comme une vulgaire trainée. Même si j’étais de bonne humeur, je crois que me faire traiter de la sorte aurait vraiment, vraiment assombri ma journée. J’allais simplement dire la vérité, toute la vérité. Même s’il n’avait peut être pas besoin de la savoir, j’avais envie de lui dire ! Alors j’avalais encore quelques gorgées de coca puis inspirais profondément et…

— Anita, j’attends quelqu’un … Je vois quelqu’un.

Je bloquais, je restais la à le regarder sans trop savoir quoi dire, la bouche à moitié ouverte. Bravo Anita, tu passe pour la plus grosse des débiles de la planète dans cette position… Je clignais tout d’abord des yeux puis mes esprits semblèrent se remettre à leur place. C’était pour le moins une information très… Surprenante. Bon, je ne m’étais jamais leurré sur ce sujet, je savais que ça allait lui arriver. J’aurais peut-être du être jalouse ? Etait-ce la fille avec qui il m’avait trompé lorsque nous étions ensemble ? Oh ! Et puis je m’en foutais de qui cela pouvait bien être, j’étais loin de tout ça maintenant. J’étais contente pour lui. J’étais juste déçu de ne pas avoir quelqu’un moi aussi… Je faisais preuve d’une belle mentalité là ! Moi moi moi… Non, je n’étais pas seule, j’avais mon bébé après tout. Je souris de plus belle et tapais des mains.

— C’est vrai ? Mais c’est cool ! Je suis contente pour toi ! J’aimerais bien la rencontrer… Tu me la présenterais dis ? Enfin si tu l’attends je la verrais bien assez tôt !

J’avais débité tout ces mots sans m’arrêter. Je réalisais seulement après avoir arreter de parler que c’était déplacer. Je tentais de mâchouiller une frite pour me donner contenance mais je me sentais gêner… J’aurais mieux fais de me taire, comme s’il allait me la présenter ! Il allait surement avoir peur que je la tue ou que je fasse un esclandre. Peut être imaginais-il que j’étais là pour essayer de le charmer ? De lui faire croire que ma fille était la sienne ? Non, il n’allait pas le croire puisque j’allais lui dire la vérité.

— Tu pourras dormir tranquille ce soir, l’enfant n’est pas de toi. Elle est de…Je ne sais pas. Avouais-je en baissant les yeux. Un inconnu. Deux semaine après notre… Disons notre rencontre avec Daemon, j’ai été dans un bar pour oublier tout et ce type était là… Beau… Tout ce qu’il y a de plus sexy, enfin je ne te fais pas de dessin… On a bu quelques verres et on a fini la soirée chez moi. J’avais besoin de tout oublier et cette manière était de loin la meilleure… Le lendemain matin il est partit. Je ne m’attendais pas qu’il reste, une nuit me convenais parfaitement ! Tout ce que je sais c’est qu’il était brun foncé, presque noir, et qu’il avait des yeux bleu. Je ne sais pas dans quoi il bosse ni même son prénom. Et voila trois semaines plus tard je découvre que j’attends un enfant… Qui, aujourd’hui, s’est révélé être une petite fille… dis-je les étoile plein les yeux en caressant mon ventre.

Je lâchais un petit rire et tentais de boire un peu de mon coca en mordillant ma paille comme les enfants le font si bien…

— C’est drôle… le premier homme autre que toi avec qui je couche, et voila, je tombe enceinte. Bon ça m’apprendra a ne pas m’être protéger mais… Je pense que c’est un signe, pas toi ? Demandais-je en le regardant. Et puis c’est la plus belle chose qui pouvait m’arriver. Alicia…

Je gigotais légèrement mal à l’aise. Anita l’exécutrice venait de tout balancer à son ex ! Quelle grande classe, et quel courage ! Je me frottais le visage, ou avais-je la tête bon sang ? Il se fichait royalement de ce qui pouvait ou non m’arriver, et moi j’arrivais toute souriante alors qu’il attendait quelqu’un ! Dans le genre bourde on ne fait pas mieux Anita… Oh après tout j’avais décidé d’être gentille aujourd’hui alors tant pis. Et puis c’était fait.

Je venais d’attraper mon BigMac et m’apprêtais à mordre dedans lorsque je vis une jolie jeune femme blonde s’arrêter à notre table… Et pour la deuxième fois je reposais mon BigMac dans sa boite, de plus en plus mal à l’aise.

Le changement est une chose que l'on ne gère pas. On accepte qu'il entre dans nos vies puis devienne une habitude. Cette habitude qui fait de vous ce que vous êtes. Celle qui fait qu'on doit vivre comme ça et pas autrement. C'est une façon de dire qu'on a tous un destin. Tous une vie tracée qui ne peut nous échapper. Ne ne sommes plus réellement maître de notre vie. Attention. Je ne contrôle plus la mienne.

Je me réveille en sursaut. En sueur. Les draps totalement défaits. Le soleil brillait et m'éblouissait. Je plissais les yeux. Je regardais l'heure. Il était presque l'heure de déjeuner. L'heure de retrouver une personne qui faisant parti de mon changement. Caleb. J'avais encore du mal à croire que nos deux nous ne formions qu'un. Que j'étais devenue indispensable à lui. C'était très bizarre. Je n'avais jamais vécu ça avant. Ce qui est très logique lorsqu'on y pense. Je soupirais. Ma nuit avait été longue. Les rats garous sont rapides aussi. Ils sont fourbes en plus et surtout intelligents, on sait ou les dénicher. Et j'avais des séquelles de mon combat avec l'un d'eux. Je me levais. Allant en face de mon miroir, je regardais mon bleu à la joue. Juste en dessus de mon oeil. Je pouvais cacher cela avec du maquillage et mes cheveux. Mais hier soir j'avais perdu le combat. C'était assez rare chez moi. Mais je ne chasse pas assez les rats. Je n'ai pas l'habitude de les affronter. Ils sont faciles à stimuler. Une lampe torche dans le noir.. ça brille.. Et hop trois rats pour moi. Peut-être une erreur d'en avoir pris autant. En tout cas je suis vivante. C'est déjà ça. Et eux vivants aussi ce qui me plait moins.

Je quittais ma chambre. Je n'avais pas trop dormi. Mais n'avait plus rien à faire dans mon lit. Une fois réveillée, je ne me rendors pas. Surtout à presque midi. Mon ventre grogne et réclame de la nourriture. Je prend un morceau de pain pour le faire patienter. Je vais aller manger dans peu de temps avec Caleb. Si je me souvenais bien c'était rendez vous au mcdo. Pas très romantique me direz vous. Mais ce qu'on vivait n'avait rien de romantiques, on était pas dans un livre de Stephenie Meyer. Les loups garous, n'étaient pas gentil et végétariens. La vie était réellement plus risquée en vrai. Si elle savait qu'ils existaient en plus fort elle ne pendrait pas la peine d'écrire des conneries pareil.

Je m'enferme sous la douche. Le temps de me laver. Et de penser à autre chose que ma stupide défaite de l'a vieil. Je sortis les cheveux dégoulinant d'eau encore tiède qui glissait sur mon corps nu. Je me séchais rapidement. Et j'attachais mes cheveux d'une longue queue de cheval. Je m'habillais normalement. C'est à dire.. Une short déchiré court, un débardeur non moulant, un long gilet et des chaussures motards, légèrement montante. Je me maquillais un peu. Pour pas que la vision de mon bleu choc sur mon passage et qu'on pense que je suis une femme battue. On le voyait toujours mais tant pis. En espérant que Caleb ne dirait rien. Et je pris mes affaires avant de claquer la porte de ma maison en plein Manhattan. Je ne pris pas la peine de sortir ma moto de son garage. A cette heure impossible de circuler. New-york, devient à elle toute seule un embouteillage. De toute façon le lieu de rendez vous était à quatre rues. Un peu de marche ne tuait pas. Et puis je serais un peu en retard ou et la réelle importance dans 5minutes de retard ? Pour moi y'en a pas réellement. Je me concentrais pour parler à Caleb par la pensée. J'étais pas une experte comme lui. Moi j'avais vraiment l'impression d'être bête lorsque je parlais dans ma tête.

J'arrive..

Et effectivement disons un petit quart d'heure plus tard je débarquais dans le restaurant de restauration rapide. Il y avait une petite cinquantaine de New-yorkais affamés. Ce qui était peu si on comptait le nombre d'habitant en tout dans la ville. Je cherchais Caleb du regard et je le trouvais rapidement. J'avançais rapidement lorsque je vis une brune à sa table. Je me stoppais net. Je fis demi tour. Autant les laisser parler et moi j'allais commander. Je me demandais qui c'était ..

C'est qui elle ? Je dérange ?

Je me faufilais dans la file. N'attendant que peu, je commandais à manger rapidement. Prenant ce que je prenais toujours et ce qui avait de simple et peu original dans les menues mcdo. Je pris mon plateau après avoir payer ma note. Je voyais qu'il était toujours avec elle. Bon et bien lets go Alex. Affronte l'ennemie. En m'approchant de leur table je constatais que la fille était enceinte. Ok.. Je regardais Caleb en faisant une tête du genre " c'est quoi le délire ? " que la brune ne pouvait voir puisque j'arrivais dans son dos.

Si t'es le père je te bote le cul

Je m'installais avec le sourire à coté de Caleb découvrant le visage angélique de la fille. Elle était pire que canon celle ci.

- Euh salut. Si je dérange je vais ailleurs manger hein ? Caleb tu me présentes pas ?

Je ne suis pas le père. Définitivement pas !

Furent mes premières pensées dès que la jeune blonde apparue dans mon champ de vision. Je lui souris de toutes mes dents, dévoilant légèrement une poussée de canine dûe au stresse et à la colère que m’inspirait Anita. Je clignai des yeux en écoutant à peine ce que la jeune brune pouvait bien raconter. Que je sois le père où non, que je sois un ex ou son pire ennemi … Je m’étais juré de la faire sortir de mon esprit à tout jamais.

Ce jour là, elle m’avait blessé dans mes sentiments, plus que dans ma fierté. Elle n’avait pas refusé l’imprégnation. C’était différent. Je le prenais comme un rejet pour ma personne, et pour ce que je représentais pour elle. Je grognai mécontent avant de lancer un regard à Alexie. Avec elle c’était si différent. Son sourire lumineux calmait les palpitations exagérées de mon cœur.

Ne pars pas !

« Tu n’as pas à partir manger ailleurs. Anita va partir après avoir terminé je suppose. Nous n’avions rien à nous dire. » Sifflai-je froidement. « Mais bon si tu tiens à être présentée … »

Je posai ma main sur celle de la jeune hunter.

« Alexie chérie, je te présente Anita. Vous êtes toutes les deux hunters à quelques détails prêts. Vois-tu Anita a horreur des loups-garous, et particulièrement de moi. »

C’était la première fois que j’utilisais le mot « chérie » pour parler d’Alex, j’osais espérer qu’il n’y aurait pas de malentendu. Cela n’avait rien à voire avec la présence d’Anita. Tout du moins je l’espérais. Je déglutis.
« Anita, voilà Alexie. L’autre femme de ma vie. »

Ma voix était glaciale, pleine de sous entendu que je lui laissais libre tout loisir d’interpréter. Un sourire carnassier se traça sur mon visage. J’arquai un sourcil d’un air arrogant.

« Tu dois être contente. Je me demande ce que tu aurais fait si cet enfant était un hybride loup. Où si c’était le mien. Tu l’aurais jeté dans une poubelle, où juste avorté. Te connaissant. Tu es incapable d’affection pour autre chose que ton espèce. »

C'est elle Anita. C'est la femme avant toi.

— Euh salut. Si je dérange je vais ailleurs manger hein ? Caleb tu me présentes pas ?

Etant donné que Caleb m’avait dit qu’il attendait quelqu’un, je m’attendais à voire une jeune femme arriver d’un instant à l’autre. Je lui souri de toute mes dents, et ce n’étais pas un sourire faux, loin de là ! J’étais vraiment contente qu’il ait trouvé quelqu’un qu’il l’acceptait tel qu’il était. Je savais qu’il devait certainement parler par les pensées, et l’idée m’aurait énervé habituellement. Mais pas aujourd’hui. J’allais me présenter à cette jeune femme blonde mais Caleb me devança. Je mâchouillais une frite pendant qu’il parlait.

— Tu n’as pas à partir manger ailleurs. Anita va partir après avoir terminé je suppose. Nous n’avions rien à nous dire. Mais bon si tu tiens à être présentée …

Je regardai leurs mains avec un sourire niais sur le visage. Ah, c’était beau ! Qui à osé penser que Caleb ne pouvait pas éprouver de sentiment pour qui que ce soit ? Moi bien sur haha ! J’étais vraiment idiote.

— Alexie chérie, je te présente Anita. Vous êtes toutes les deux hunters à quelques détails prêts. Vois-tu Anita à horreur des loups-garous, et particulièrement de moi.

Je tendis une main à la jeune femme avec un grand sourire. Alors elle était hunter ? C’était vraiment très comique, et je dus mordre ma langue pour me retenir de rigoler. Caleb était spécialisé dans les hunters décidément ! Une question s’imposait dans ma tête : Était-ce elle la femme avec qui il m’avait trompé par le passé ? Pouah ! Je m’en foutais, même s’il me disait que c’était le cas avec un grand sourire, je n’aurais pas eu envie d’arracher la tête de cette fille, parole d’Anita ! En fait elle avait l’air… Gentille. Je m’attendais plutôt à voir une fille mieux foutu que moi… Genre l’énorme poitrine, la mini jupe et un beau visage tout refait grâce à la chirurgie, et un air de sainte ni touche sortie d’un magazine Playboy… Après tout la plus part des hommes aiment ça il me semble… Mais là non cette jeune femme était jolie.

— Anita, voilà Alexie. L’autre femme de ma vie.
— Enchanté ! Dis-je, contente de pouvoir enfin parler par moi-même.
—Tu dois être contente. Je me demande ce que tu aurais fait si cet enfant était un hybride loup. Où si c’était le mien. Tu l’aurais jeté dans une poubelle, où juste avorté. Te connaissant. Tu es incapable d’affection pour autre chose que ton espèce. »

Je me tournais vers Caleb alors que j’allais engager la conversation avec sa nouvelle petite amie, tant pis ! Je le ferais plus tard. Pour l’instant je devais rétablir la vérité sur ce que venais de dire Caleb. Et je me traitai d’idiote mentalement puisque j’aurais du être énervé après des paroles pareil. Et j’étais toujours aussi calme et toujours aussi heureuse…

— Tu te trompe Caleb… Je l’aurais gardé. Je sais que je tue les garous et les incube, et que j’adore ça… mais tu parle de mon bébé là. Et garou ou pas, il reste un petit être fragile et sans défense qui n’a rien demander a personne. Enfin là c’est un « Elle » que j’ai. Si elle avait été un garou j’aurais bien trouvé quelqu’un qui aurait pu lui apprendre à contrôler sa bête. L’instinct maternel, tu connais ? dis-je sans me départir de mon sourire.

Puis je me tournais enfin vers Alexie

— Tu es Chasseuse alors Alexie ? Et depuis combien de temps tu fais le métier ? Demandais-je en me rendant compte que son prénom aussi commençais par un A…

Décidément…Simple coïncidence ou signe particulier ? N’importe quoi Anita, reprend toi ce n’étais qu’une coïncidence toute bête.

— Je peux te tutoyer au moins ?

C'était vraiment bizarre. Si on m'avait dis ce matin que j'allais rencontrer l'ancien amour de mon petit ami maintenant là tout de suite et avec lui, je ne serais surement pas venue au rendez vous. C'était réellement bizarre. Et je ne voulais pas vraiment voir ça. Pourtant lorsque je débarquais à la table d'eux deux. Il était trop tard. J'aurais bien pu partir au moment ou j'ai vu qu'il était occupé avec elle. Je ne savais pas si c'était prévu au programme ou si le hasard aimait bien me foutre dans ce genre de situation. Mais j'espérais que Caleb ne nous avait pas donné rendez vous. J'en doutais. Loin d'être son genre. Il ne parlait jamais d'elle. En ma présence en tout cas. Après je ne sais pas si à sa meute il le faisait. Je m'installais à coté de Caleb. Pour parler avec elle c'était plus confortable. Elle était tout l'inverse de moi. Les cheveux noir, la peau bronzée, les yeux marrons. Je doutais d'un coup de l'attirance de Caleb pour moi. N'avait il pas de style particulier en matière de femme ? C'était surement ça. Et je l'espérais sincèrement, sinon je serais plutôt mal à l'aise qu'il préfère physique son ex à moi.

Puis je pensais que s'il s'était imprégné de moi. C'était logique, je lui plaisais. Et surement un peu plus qu'à elle. J'arrêtais de me torturer l'esprit. Caleb fit les présentations. Anita donc. Elle était populaire dans le milieu des hunters. Pour les loups et incubes mieux valait pour eux se tenir loin. A coté je passais pour une débutante. Enfin c'était l'impression que cela me donnait. Je n'avais surement pas l'expérience qu'elle avait. Mais moi je ne traquais que les garous, pas les incubes. Je n'avais rien à reprocher au incubes même s'ils tuaient en masse. J'en connaissais un par le passé avec qui je m'entendais bien. Je sentis la main de Caleb se positionner sur la miennes. J'y jetais un rapide coup d'oeil. Pas tellement habituée à de telles démonstrations d'affection venant de sa part. La chérie plus ça. Ouha il sortait le grand jeu pour faire chier Anita et la rendre jalouse ou quoi ?

Je retiens tu peux être affectueux quand tu veux.

Histoire de le taquiner. J'étais folle de lui. Je pense qu'en lisant mes pensées il pouvait le savoir et ne jamais en douter. Depuis notre nuit, ou nous deux étions humains, je pensais à lui. Chose bizarre, mais surtout preuve que nous étions faits peut-être l'un pour l'autre. Je souris à Anita en tout cas, elle paraissait bien supporter sa grossesse. J'aimerais un enfant. Mais pas maintenant. Je n'étais pas prête. Et je ne savais pas si je le saurais un jour. En tout cas physiquement les rondeurs de femmes enceintes lui allaient parfaitement. Elle devait être une magnifique femme de toutes façons.

Lorsque Caleb me présenta à Anita il y eut un truc qui me chiffonna. Je le regardais en fronçant les sourcils rapidement. L'autre? C'était bizarre comme propos. Parlait-il de son passé ? Que j'étais la deuxième ? C'était ça. C'était maladroit surement. Je souris finalement. Je n'allais surement pas faire une crise de jalousie. J'en faisais jamais. Je n'allais pas m'y rendre devant son ex. Je n'étais pas une gamine.

- Enchantée aussi, tu portes très bien ta grossesse en tout cas.

Je souris un peu gênée tout de même. Je baissais la tête lorsque Caleb eut l'air de continuer leur conversation. Je ne voulais pas m'en mêler je ne connaissais pas Anita. Mais je savais que Caleb lui vouait une haine sans limites ou presque. Je commençais mes frittes. Les laissant se dire ce qu'ils avaient à dire. En tout cas Anita revint vite vers moi. Et je devais suivre une conversation pensée et oral. Caleb me disant que c'était bien elle avant moi. Celle qui l'avait rejeté. Je serrais sa main à ce moment.

je t'aime

Puis je me concentrais sur Anita. Elle me parlait de mon job. Du faite que j'étais hunter. J'en étais un peu fière sous le sens que je pouvais assouvir la vengeance pour la mort de mes parents. Tués par une meute.

- J'ai commencé il y a 5 ans après la mort de mes parents.

Elle me demandait si elle pouvait me tutoyer. Je crois que oui. On avait surement le même âge. Et je détestais qu'on me vouvoie. Je n'étais ni mariée, ni vieille.

- Bien que tu peux.

Je caressais la main de Caleb. Jouant un peu nerveusement avec ces doigts. Vraiment bizarre de parler à l'ancien amour de celui que j'aimais maintenant.

Combien de tant que tu es plus avec ? Je dois m'inquiéter d'elle ?

Je louchai des yeux, regardant successivement Anita puis Alexie. A l’intérieur, ma bête fulminait, à la fois dérangée par cette situation bizarre et enragée par la grossesse d’Anita. Je n’étais pas jaloux. Loin de là. Je la détestais assez pour avoir envie de l’empaler au dessus d’un lampadaire ! La vérité est que je lui en voulais d’être passé à autre chose, et surtout d’être aussi heureuse dans son petit monde humain. Je tiquai sur mes pensées, tentant de reprendre ma raison. Ma main toujours crispée sur celle de ma petite amie, semblait s’être figée sur place. J’étais là, acceptant ses caresses discrètes sans oser bouger.

Je suis désolé …

Je ne voulais pas voire Anita, plus jamais.

Le malaise qui emplissait l’atmosphère était presque palpable. Je me détestais d’avoir mis Alex dans une position aussi embarrassante. Je posai un regard dédaigneux sur mon ex avant de soupirer. J’avais beau la haïr, elle pouvait avoir toutes les idées pré-reçues et débiles du monde, pourtant je n’arrivais pas à la considérer comme une mauvaise personne à part entière. Anita Rose Ortega, était la raison de mon retour à Manhattan. Bien sûr il y avait le plan de domination de mon Alpha, mais ça, ce n’était qu’un prétexte. Après ma transformation, la malédiction s’était tout de suite approprié mon corps. Je n’étais plus moi – même. J’étais un monstre. Et bien que loin d’elle et de la ville où j’avais grandit, il ne se passait pas un jour sans que j’y pense : Au passé, à ce que j’avais perdu, et au peu que j’avais gagné en retour. Un rire sans joie m’échappa.

« Tu parles, mais je ne te crois pas. » Sifflai-je à l’intention de la brune.

Je la voyais mal aimer, ou respecter une toute autre race que la sienne. Elle me l’avait bien prouvé en rejetant ce que j’étais. Les garous avaient beau être des bêtes sanguinaires, les humains n’en étaient pas pour autant dépourvu de monstruosité. Toujours là, à se jauger, à se juger puis à se lancer des pics en plein cœur. L’homme était le plus grand monstre de tous les temps.

« Tu tuerais même un enfant s’il était loup. »

Ma voix trahissait un semblant de torture que j’avais de plus en plus de mal à cacher. Mon âme n’avait pas totalement disparut, contrairement à ce que l’on pouvait croire. Elle s’était juste noyé quelque par dans les ténèbres de mon cœur. Une lueur de bestialité brilla au coin de mes yeux, ravivant la flamme du loup.
« Je suis un garou, Anita. Mais il y a un homme derrière la bête. »

Un sourire arrogant se traça sur mon visage. Je ne doutais pas qu’elle ne me faisait plus confiance. Et elle avait raison. La vengeance était un plat qui se mangeait froid, et l’idée même qu’elle soit si épanouie me rendait fou.

Elle ne perd rien pour attendre. Je la détruirais, Alex. Tu n’as pas à t’inquiéter d’une personne détruite.

Je m’embrouillais dans mes propres pensées, et je devais avouer que c’était la première fois que je laissais Alexie voire la vraie nature de ma personne. Je n’étais pas un simple prédateur, j’étais beaucoup plus sournois et perfide que tout cela à la fois. La nuit, le noir, voilà tout ce qu’il y avait en moi.

C’est toi et personne d’autre.

« Anita, pourquoi es-tu venue ? Est-ce de la provocation où ne te rends-tu pas compte de ma haine pour toi ? Crois-tu qu’exhiber ton bonheur comme ça, sous mes yeux, soit une bonne idée? Je n’ai pas à te dépeindre un tableau sur la nature violente des loups, tu as ta propre opinons et je me suis promis que tu auras toujours raison. Je me suis promis de devenir un modèle d’horreur et de criminalité juste pour toi. »

Je pouvais tuer.

Ça c’était certain.

Je pouvais tuer les hommes, les femmes, et même les enfants.

J’avais abandonné ma conscience il y a un bon bout de temps. Et bien que mes crocs proéminents refusaient de lacérer la peau en porcelaine de la femme que j’avais aimé, j’étais prêt à tout. Je m’accorderais le temps nécessaire, puis je reviendrais faire couler son sang.

Tu dois te dire que je suis un monstre toi aussi. Mais elle ne mérite pas ma compassion. Elle est devenue hunter pour me venger, puis elle a finit par vouloir se venger de moi.

— Enchantée aussi, tu portes très bien ta grossesse en tout cas.

Je souris de toutes mes dents, complètement fière. Pour un peu je me serais levé pour montrer mon ventre, mais j’avais quand même assez de tenue pour ne pas le faire. Je me contentais de remercier la jeune femme accompagné d’un petit signe de la tête.

— J'ai commencé il y a 5 ans après la mort de mes parents.

Je baissai légèrement les yeux et m’excusai d’une petite voix. Je n’aurais peut être pas du poser la question en fait. La plus part des hunters que je connais on commencé ce métier après avoir perdu des proches à cause des garous. J’aurais du réfléchir avant de lui demander ce genre de chose, c’était vachement privé et douloureux.

— Tu parles, mais je ne te crois pas.

Je soupirais et relevais la tête vers Caleb qui m’assaillait de nouveau. Non vraiment, pour un peu je lui aurais demandé s’il avait une place dans la maison de retraite la plus proche ! On aurait dit un vieux. Et c’était vraiment drôle. Mais je me retins de rire tout de même, il aurait été capable de m’arracher la gorge en une fraction de seconde.

— Tu tuerais même un enfant s’il était loup.

— Bien sur. Dis-je tout simplement.

Pour un peu j’aurais développé et lui aurais dit que dans l’histoire c’était les garous les victimes parce qu’ils se faisaient buter par les hunters après avoir tués de pauvres humains sans histoire. C’était donc les hunters les plus odieux. Les humains n’avaient qu’à crever. Mais je ne devais pas m’engager dans cette voie-là. Je ne savais pas à quoi pensait Alexie des garous, après tout elle se faisait l’un deux, alors peut être qu’elle avait revu sont point de vu sur eux… Et je ne voulais pas m’attirer ses foudres, je ne savais pas de quoi elle était capable, alors méfiance.

— Je suis un garou, Anita. Mais il y a un homme derrière la bête.

— Je croyais avoir compris, tu me la assez répété il me semble. Mais que veux-tu… Dis-je avec un haussement d’épaule tout en souriant.

— Anita, pourquoi es-tu venue ? Est-ce de la provocation où ne te rends-tu pas compte de ma haine pour toi ? Crois-tu qu’exhiber ton bonheur comme ça, sous mes yeux, soit une bonne idée? Je n’ai pas à te dépeindre un tableau sur la nature violente des loups, tu as ta propre opinons et je me suis promis que tu auras toujours raison. Je me suis promis de devenir un modèle d’horreur et de criminalité juste pour toi.

Je ne m’empêchais pas de rire cette fois. Je refermais la boite du bigmac que je n’avais toujours pas touché, et qui devait être froid à présent puis mâchouillait une frite…. Froide. Génial, on aurait dit que j’avais déjà fini mon repas ! Je repoussais mon plateau un peu et regardais Caleb dans les yeux.

— C’est vraiment très gentil à toi, tu n’es pas obligé tu sais ! Et pour te répondre, ce n’est pas de la provocation. Je vais te dire une chose monsieur je suis un garou mais reste un homme derrière la bête. Ce n’est pas parce que j’abats les méchants monstres qui tuent les humains sans défense que je suis la plus ignoble sur terre, moi aussi je suis une femme derrière mon arme. Et aujourd’hui, il s’avère que je suis une femme heureuse qui vient d’apprendre que son bébé est une fille ! Lançais-je avec un grand sourire. J’ai donc juste voulu venir te parler en te voyant, prendre de tes nouvelles, sans vouloir exhiber quoi que ce soit ! Ce n’est pas parce que je ne t’apprécie plus la plupart du temps que je ne sais pas me montrer civilisé lorsque je te vois. Mais apparemment toi ce n’est pas ton fort. Alors reste dans ton délire du « Je la déteste et quoi qu’il arrive je continuerais à la haïr jusqu'à ce que je crève sans jamais avoir une conversation avec elle comme deux humain normaux peuvent avoir , tout simplement parce que je suis un ours mal léché ». Pendant ce temps, et si Alexie le veut bien, je bavarderais avec elle.

Je regardais sa petite amie et lui sourit.

— Désolé, je me suis emporté non ? Tu veux que je vous laisse tranquille ? Moi j’aimerais vraiment bien connaitre la fille qui a fait chavirer le cœur du grand méchant loup ! murmurais-je en me penchant par-dessus la table.

Je ne demandais pas ça à Caleb parce que maintenant, rien que pour le faire chier lui je resterais volontiers. Et je voulais essayer de me faire apprécier par la jeune femme blonde qui était sa petite copine pour l’énerver encore plus ! Etre de bonne humeur et diabolique n’était pas un bon mélange.

Ok. Ok. Ok. Je me sentais réellement de trop. Ils avaient apparemment des choses à se dire. Et je crois que je ne faisais pas parti de la conversation. Qu'ils s'avouent leur rancœur et qu'on en parle plus. Je n'avais rien à reproché à Anita. D'ailleurs elle ne devrait pas m'apprécier. Lorsqu'il était ensemble j'avais couché avec son copain. C'était digne d'une garce. Mais je l'ignorais. C'est une excuse valable. En tout cas le compliment sur sa grossesse eut l'air de lui faire plaisir. Mais lorsque je parlais rapidement de la mort de mes parents elle baissais la tête en s'excusant. Je ne voyais pas de quoi. Elle n'y était pour rien, elle ne savait pas. Et puis c'était du passé. Je pouvais très bien en parler. Et il fallait parler des morts pour honorer leur mémoire. Enfin c'était mon simple avis. Après je ne sais pas si je pense bien.

- Tant fait pas.

Je lui souris. Caleb reprit. Aussi bien dans ma tête. D'ailleurs lui aussi d'excusé et je ne comprenais pas réellement pourquoi. Ce n'était pas et je n'étais pas rancunière. Du moins pas pour des bêtises de ce genre. J'étais plus mature que ça. Enfin j'espérais. Je les laissais parler. Je ne pouvais prendre aucun parti. Si je suis pour Caleb cela ne serait pas juste pour Anita que je ne connais même pas. Et si je suis du coté d'Anita, Je perd Caleb. Cette position n'était pas agréable. Et dans ma tête j'avais une idée pour y remédier. J'attendais un peu.

T'excuse pas.

J'écoutais seulement les paroles de Caleb dans ma tête. J'aimais ce qu'il disait. D'une certaine manière elles étaient rassurantes. Il disait des choses rassurantes, et importantes. Je ne pourrais pas les oublier.J'oubliais rarement les choses. J'étais une excellente mémoire. En tout cas je préférais ne rien dire. Aussi bien par la pensée que par voix haute. Ils n'avaient cas se débrouiller tous seuls. Je grignotais mes frittes et je fus surprise de les avoir déjà terminer. Je bus une gorgée de coca glacé. Je grimaçais. Entre les bulles et le froid. Je les laissais parler. Je n'écoutais même plus le discours d'Anita. Enfin jusqu'au moment ou elle prononça mon prénom. Ok, j'étais mêlée à l'affaire maintenant. Bon j'allais le laisser tous les deux je crois que c'était la meilleure solution. J'avais toujours horreur des disputes. J'entendis à ce moment Caleb dans ma tête. Je levais les yeux au ciel.

Arrête ça. S'il te plait, tu n'es pas un monstre. Loin de là, sinon lors de l'imprégnation je serais morte.

Je me levais d'un coup. Je pris mon plateau dans mes mains avant de dire.

- Bon je vous laisse entre vous. Moi je veux pas me mêler à vos histoires. Ravie d'avoir fait ta connaissance Anita, je n'ai absolument rien contre toi, mais apparemment vous devez parler. Moi je ne veux pas à avoir à choisir avec qui parler. Alors je vais manger à une autre table.

Ne la tut pas je te surveille

Je souris au deux. J'étais énervée. J'aimais pas choisir comme ça. Et ce que je faisais c'était aussi pour eux que pour moi. Moi je ne voulais pas qu'ils m'attirent là dedans. Je leurs tournais le dos pour aller me trouver une place. Le monde était arrivé et ne n'était pas facile de trouver une libre. Et dans un certain sens j'espérais que Cale me rejoigne. Mais je pensais que cela ne serait pas sympa pour Anita.

Les choses se passaient trop rapidement à mon gôut. Des images tirées du passé défilaient sous mes yeux éteints. Un sourire de désespoir naquit au bout de mes lèvres fines. J’étais bel et bien pathétique de me faire du soucis pour des humaines. J’étais encore plus pathétique de me laisser atteindre par si peu. Mon loup grogna, appuyant mes pensées. La rage montait en moi, et je dois avouer que je luttais pour ne pas arracher la gorge d’Anita. Je serrai les poings tentant de contenir ma force.

Alexie ne t’en mêle pas.

Cette pensée sonnait plus grave que les autres. Tel un blâme ou un reproche. Je fronçai les sourcils. Je voyais clair dans le jeu de la jeune blonde. Essayait-elle de me réconcilier avec ma pourriture d’ex ? Pensait-elle me donner une chance de faire le vide dans mon esprit en partant? Me prenait-elle pour un idiot ? Ou peut-être pour un humain ? Je claquai des dents.

Ce n’est pas ce que tu crois. Je ne suis pas une victime. Alex, je suis un tueur par nature. Tu ne m’en veux pas, tu arrives à m’aimer mais il y a des gens qui me blâment. Ces gens là je les détruit sans remords.

J’éclatai de rire en toisant Anita du regard.

« Je ne suis pas bête tu sais. Tu essayes de m’énerver en te rapprochant de l’imprégnée, tu ignores mes menaces. Regarde-moi ! » Fulminai-je en laissant la couleur ocre du sang envahir mes iris normalement bleues. Ma mâchoire supérieure s’éleva laissant place à une poussée de canine violente et douloureuse. Mes griffes sombres redessinaient les courbes de mes doigts fins. « Tu sais de quoi je suis capable, Rosie. Je me suis jeté sur le chef des incubes juste pour assouvir une pulsion. Mourir, ou attaquer dans un endroit public ne me fait pas peur. Je suppose que tu aimes assez cet enfant pour ne pas risquer une fausse couche, ou pire encore, je suis assez patient pour l’attendre. »

Il était clair dans mon esprit que la meilleure façon de la punir était de m’attaquer à la chose qu’elle affectionnait le plus au monde, encore plus que sa propre vie : Son bébé. Je me foutais pas mal du regard des autres, de celui d’Alexie aussi. Pour la première fois je dévoilais un aspect complètement malade et dérangé de ma personnalité de loup. Elle pouvait bien me rejeter, une fois de plus ou de moins. Je refusais de me cantonner dans un monde de féerie et de niaiseries. Les obstacles à notre relation se dressaient peu à peu en face de nous, et mon état de bestialité en était le premier. Je soupirai.

Je sens la peur.

L’odeur de l’inquiétude parvenaient jusqu’à mes narines de canin. Elle vaporisait mon corps de ce sentiment de supériorité que j’affectionnais tant. J’étais le plus fort en ces lieux, j’inspirais l’effroi et la mort. Et ce n’était pas pour me déplaire. En tout cas pas sur le coup. Mon cœur rata un battement. Et si je la perdais elle aussi ? Etait-ce un risque que je pouvais prendre ? L’amour pouvait-il dépasser ce sentiment de vengeance et de haine qui me criblait de douleur tous les jours ? Je me permettais un instant de doute. Mes yeux de monstres se posèrent brièvement sur la jeune blonde. Elle était si pur et douce … j’avais l’impression de la ternir avec mes ondes négatives. Je la pourrissais avec moi. Un soupir m’échappa.

Je suis désolé de t’avoir choisi, en fin de compte. Tu ne mérites pas d’être traité ainsi. Tu ne mérites pas un loup. Il n’y a pas pire comme garou. Anita te dira ...

Je me levai d’un bond, refreinant ma mutation. Je n’avais pas l’intention de me transformer en boule de poil dans l’immédiat. Ma pensée était autre. Je voulais juste sentir la force du loup, son agressivité et sa fougue s’emparer de mon corps. Je ne voulais pas être faible face à une femme. Je saisis le poigné d’Anita et la tirai avec moi vers la sortie du Mcdo. Elle n’avait pas eu le temps de broncher, la rapidité de mes gestes avait pris le dessus. Je ne faisais même pas attention à son bide en la traînant.

« Je veux vraiment te tuer. Je n’éprouve pas la moindre sympathie pour ton ventre et je n’ai aucun état d’âme quant à buter une femme enceinte … Dégage ! Je ne suis pas ton ami. Je ne suis pas un ex duquel tu t’es séparé à l’amiable. Je suis un loup qui lèche les plaies de ses victimes avant de s’abreuver de leur sang. Je suis le monstre qui a descendu un village entier avant de débarquer à Manhattan. Je suis l’homme que tu as vu mourir il y a 4 ans de cela. Alors, ne reviens plus jamais vers moi. »

C'était mes dernières paroles sensées avant la guerre. Je souris, redévoilant mes traits humains. Je fis une moue craquante.

« Regarde le une dernière fois. Feu Caleb. Tu le rejoindras bientôt. » Sifflai-je avant de la saisir par la mâchoire. Mes doigts firent une légère pression sur ses mandibules manquant de lui briser les os.

— Bon je vous laisse entre vous. Moi je veux ne pas me mêler à vos histoires. Ravie d'avoir fait ta connaissance Anita, je n'ai absolument rien contre toi, mais apparemment vous devez parler. Moi je ne veux pas à avoir à choisir avec qui parler. Alors je vais manger à une autre table.

Je ne bougeai pas, même si j’en avais envie. J’avais envie de rire, et j’étais aussi tellement confuse que j’avais envie de me retourner pour appeler la jeune femme pour qu'elle revienne avec nous. J’avais certainement fait une belle bourde en me lançant dans un tel discourt… Oui, voila j’avais fait une bourde et Caleb n’allait pas du tout être content. Je soupirai et tapotai mon ventre comme pour trouver du courage. La journée s’assombrissait à vu d’œil, Anita-la-super-heureuse n’était plus.

— Je ne suis pas bête tu sais. Tu essayes de m’énerver en te rapprochant de l’imprégnée, tu ignores mes menaces. Regarde-moi !

Je levai les yeux vers lui. Je n’avais pas envie de rire ni de m’énerver, je n’avais pas peur et n’avais pas non plus envie de me mettre à pleurer. Mon visage devait être vraiment très impassible.

— Tu sais de quoi je suis capable, Rosie. Je me suis jeté sur le chef des incubes juste pour assouvir une pulsion. Mourir, ou attaquer dans un endroit public ne me fait pas peur. Je suppose que tu aimes assez cet enfant pour ne pas risquer une fausse couche, ou pire encore, je suis assez patient pour l’attendre.

La j’avais peur. Vraiment. Mes yeux s’étaient d’ailleurs agrandit en l’entendant parler ce mon enfant de la sorte. J’étais tellement obnubilé par ce qu’il venait de dire que je ne réagis pas au surnom « Rosie », quel importance de toute façon ? Non, je ne voulais pas perdre mon bébé ! Je refermais les bras autour de mon ventre rond pour protéger ma fille, sans dire un mot, mais en regardant toujours Caleb dans les yeux. Il pouvait sentir ma peur s’il le voulait mais je m’en fichais, j’étais humaine et futur maman, c’était donc obligé que je ressente de la peur pour mon enfant.

Je ne sais pas combien de temps je restais là à le regarder… Mais quelque chose en moi me disait qu’il parlait par pensés avec Alexie, je risquais un regard sur le coté pour voir où la jeune femme s’était installée mais je n’eus pas le temps de la repérer, tout simplement parce que Caleb m’avait attrapé par le poignet si vite que je n’avais pas eu le temps de dire ouf. Je l’avais vu vite fait approcher rapidement sa main vers moi, et pendant un dixième de seconde j’avais eu peur qu’il s’attaque à mon ventre, là devant des gens. Mais non, il s’était contenté de me tirer sauvagement dehors. Et moi je l’avais laissé faire. M’opposer à lui m’aurait fait plus mal qu’autre chose.

— Je veux vraiment te tuer. Je n’éprouve pas la moindre sympathie pour ton ventre et je n’ai aucun état d’âme quant à buter une femme enceinte … Dégage ! Je ne suis pas ton ami. Je ne suis pas un ex duquel tu t’es séparé à l’amiable. Je suis un loup qui lèche les plaies de ses victimes avant de s’abreuver de leur sang. Je suis le monstre qui a descendu un village entier avant de débarquer à Manhattan. Je suis l’homme que tu as vu mourir il y a 4 ans de cela. Alors, ne reviens plus jamais vers moi.

N’était-ce pas lui qui clamais qu’il était un homme derrière le loup ? Pourquoi se prenait-il pour le plus méchant monstre de la terre à nouveau ? Je me contentais de le regardais sans bouger. Vraiment, je ne savais pas quoi dire de toute manière. Même le voir sourire de la manière la plus humaine et craquante possible ne me faisait ni chaud ni froid. Qu’essayait-il de faire bon sang ? De me faire mal ? Malheureusement en plus de cinq mois, j’étais vraiment passé autre chose. J’avais passé des année à me tuer à la tache pour venger la mémoire de celui que j’aimais en croyant qu’il était mort, et près de six mois après son retour en ville je me foutais complètement de lui. C’était plutôt drôle.

— Regarde le une dernière fois. Feu Caleb. Tu le rejoindras bientôt.

En sentant sas main se refermer sur ma mâchoire je fermais brièvement les yeux pour me retenir de dire « Aie ». Je ne voulais pas lui donner encore plus de satisfaction en faisant ça, même s’il devait voir à mon expression que j’avais eue mal, et que j’avais encore mal.

— Pourquoi ? Demandais-je en posant ma main sur la sienne qui serrait toujours ma mâchoire. C’est vrai, je t’ai fait mal en refusant l’imprégnation, je le sais, je m’en doute, je ne suis pas si insensible que tu semble le croire. La preuve là, je serais capable de faire dans mon froc parce que tu as menacé de tuer mon bébé, et j’ai la trouille comme jamais, a tel point que je pourrais me mettre à genou pour te supplier de ne pas le faire. Mais tu as trouvé une femme super jolie et qui semble vraiment t’aimer. Ça fait six mois, Caleb… Et tu m’en veux toujours autant ? Même si tu as pu tourner la page comme je l’ai fait et t'imprégner d’une autre fille ? Tu dis être un homme derrière la bête et je te crois, sincèrement. Mais pourquoi dire ça si tu ne le montre pas ? Tu ne montre que la partie sauvage en toi, jamais le Caleb humain… Si c’est parce que tu n’aime plus l’homme que tu es et que tu préfère jouer au plus méchant des loups-garous, pourquoi t’éterniser à dire que tu es un homme derrière la bête ? Personne ne peut te croire en ayant un tel comportement tu sais.

Je parlais – ou plutôt marmonnais – calmement, sans jamais oser le ton. Je ne disais pas tout ça dans l’unique but que Caleb se radoucisse, d’ailler je n’étais pas même pas sur qu’il puisse se calmer quoi que je dise.

CALEB ARRETE !

Je ne bougeais pas. Je voulais voir s'il m'écouterait. Au fond de moi je connaissais la réponse. Il ne m'écouterait pas. Il n'en avait rien à faire à ce moment là, de la pauvre humaine que j'étais. Cette douleur dans ma poitrine aurait pu me faire fuir. J'étais une lâche vis à vis des sentiments. Je n'osais pas affronter ce que lui ressentait. J'avais bien trop peur de ce qu'il pouvait justement ressentir pour moi ou non. Je crois que ma plus grande peur n'était plus de devenir loup mais de le perdre. Parfois je me demandais même si devenir comme lui se serait pas mieux. Des questions idiotes. Mon amour était-il à sens unique ? Toutes les questions se bousculèrent. J'en fronçais les sourcils. Je déglutis. Le pire fut quand ma tête reçue les pensées de mon loup. Celui que j'aimais et qui était en train de me dire qu'il ne me méritait pas. Il me méritait pourtant toute entière. Je me mordis les lèvres. Fort tellement fort que j'en saignais. Merde. Je passais mon doigt sur celle ci. Je m'étais ouvert la lèvre quand même. Je passais ma serviette dessus.

Je sentais le danger moi. Les hunters pouvaient tous le sentir. Et donc Anita aurait dû se méfier. A moins qu'elle ne redevienne d'une humaine toute simple avec son bébé. Il est vrai qu'elle ne pourrait plus chasser avec ce petit. Mais je pense qu'elle ne sentit rien venir lorsque Caleb s'énerva un peu trop pour un endroit public. Elle n'eut d'ailleurs pas réellement le temps de faire quoi que se soit. Il l'empoigna vers la sortie. Je sursautais tant à il l'avait pris rapidement pour la faire sortir. Mais je sentais à ses traits physiques qu'il était fou de rage. Il allait la tuer. Je le savais capable de telle chose lorsqu'il était si furieux. Je déglutis. Je me levais d'un bon.

CALEB ARRETE, LACHE LA criais-je dans sa tête

J'arrivais rapidement à leur niveau. Pas mal de gens nous regardait. Je ne savais quoi faire. Il pourrait très bien montrer sa vrai nature au gens et je ne le désirais pas. Il la tenait toujours, et même avec ma force d'hunter je ne pourrais pas l'en empêcher. J'essayais pourtant de me mettre en face de lui pour qu'il me voit. Je savais que ma vision le calmerait. Il n'y avait que ça pour qu'il se calme.

- Regarde moi ! Regarde moi ! Caleb ! Calme toi, moi et rien que moi ! Je t'en pris. Laisse là partir. Regarde moi s'il te plait, pas ici, je t'en pris Caleb.... Je suis là !

Ma voix était douce. Et je la voulais apaisante. Je posais une main sur la sienne, celle qui tenait fermement Anita, et l'autre sur sa joue. Je le regardais, même si lui ne me regardait pas encore.

Caleb calme toi, laisse la, on s'en fiche d'elle, calme toi ! si tu tiens à moi...

Je le fixais toujours. La pauvre Anita ne devait pas être des plus rassurer, mais en tout cas je ne voulais pas qu'il lui fasse du mal, ne serais ce pour le faite qu'elle porte un enfant, j'étais moi aussi une femme et je pouvais savoir ce qu'elle ressentait en tombant enceinte. Quoique non mais j'essayais de comprendre du moins. et j'aimais trop Caleb pour le laisser faire une telle chose. Je savais qu'il ne le regretterait pas mais je ne voulais pas qu'il s'expose devant tout le monde. Pas lui.

Les yeux brillants d’Alexie apparaissaient devant moi telle un rappel à l’ordre. Je détaillai lentement son visage, sans lâcher ma prise sur Anita pour autant. Je fus horrifié de noter le mélange de tristesse, d’appréhension et de doute qui se noyait dans ses iris émeraude. Je clignai des yeux. Le Remord me rongeait de l’intérieur mais ce n’était rien comparé au cri du loup assoiffé de sang. Je ricanai.

Alex, elle doit mourir.

Je susurrai cette pensée en boucle, plus pour me convaincre moi-même que pour expliquer la situation à la jeune blonde. Je retins mon souffle lorsqu’elle posa sa main sur la mienne. Le contact salvateur ralluma une étincelle de vie en moi. Mon cœur rata un battement et je la regardai à nouveau.

Pourquoi fais-tu ça ? Pourquoi sauver cette idiote. Elle a peur mais ce n’est pas assez …

Ce n’était pas assez pour éteindre cet incendie qui grouillait dans mon esprit. Je savais que c’était mal, que je ne devais pas me donner en spectacle de la sorte mais c’était plus fort que moi. Je crois que ma bête elle-même était dépassée par ma haine. Je n’aurais jamais cru être capable d’être aussi explosif. Et c’était le cas.

« Anita … » Soufflai-je en réponse à ses marmonnements d’enfant. « Protège cet enfant. Il en aura besoin. »

Je venais de trouver ma nouvelle raison de vivre. Le loup éclata d’un rire criard, me filant le tournis. Un marteau tapait ma boite crânienne avec force et écharnement. La voix d’Alex vint alors me sauver de mes démons. Sa main se posa sur ma joue, captivant toute mon attention. Je ne voyais plus qu’elle. Je relâchais ma pression sur Anita et sentit à plein poumons l’odeur particulière qui s’échappait de ses mèches blondes. Sourire aux lèvres, je me laissais cajoler tel un chien errant qui aurait trouvé son propriétaire.

« Alex, ne me sauve pas. » Commençai-je sans la quitter du regard. « Je me fiche d’elle et c’est bien pour cette raison que je la veux morte. Il n’y a que toi alors ne me pousse pas à choisir quand il y a pas de choix à faire. Ne me pose pas d’ultimatum … »

Pour la première fois depuis notre rencontre j’utilisais la force de ma voix au lieu de marmonner mes pensées avec lâcheté. Ma langue fourchue claqua contre mon palais dur.

« Alexie. »

Les battements de mon cœur s’étaient tout à coup calmés. Je me sentais apaisé rien qu’en fixant ses traits d’ange. Je fronçai tout à coup les sourcils.

« Ta lèvre. » Fis-je remarquer en faisant passer mon index sur sa plaie presque fermée.

C’était presque absurde de noter le contraste entre mes différents gestes. J’étais tantôt violent, complètement dérangé et puis l’instant d’après, je redevenais l’Homme attentionné et amoureux. Je devais être schizophrène.
Anita m’importait peu.

Alors pourquoi ? Pourquoi ne pouvais-je plus rien contrôler quand elle était dans les parages ?

Décidément, je la préférais morte plus par dépit que par vengence.

Je pris une grande bouffée d'air frais lorsqu'Anita fut relâchée et qu'il lui dit les quelques mots avant de la laisser partir.. J'avais réussi ce pourquoi je m'étais interposais entre eux. Je ne voulais pas qu'il la tut. Juste pour le simple fait qu'elle était enceinte et aussi que nous étions dans un lieu bondé de monde. Et d'ailleurs tous autour de nous nous regardaient comme si nous étions des terroristes. Je déglutis. Je fermais rapidement les yeux en soufflant. Le stresse descendait. Il aurait était condamné à une vie de fuite s'il lui avait fait explosé la mâchoire avec sa force de loup. Il se serait condamné pour une simple haine. Je ne voulais pas. Il avait le droit de profiter. D'une vie certes pas des plus évidentes avec la bête en lui. Il avait le droit d'être aimé. Et moi je l'aimais. Et même si je détestais sa race, je le protégerais. Lui et seulement lui. Il était hors de question qu'on me le retire. Ça non ! Qu'on essaie et je m'y opposerais formellement.

Peut-être qu'elle doit mourir, mais ce n'est pas le moment, tous le monde nous regarde..

J'essayais un demi sourire. Je ne voulais pas qu'il se mette en danger. Je tenais à lui surement plus que ce qu'il pensait. Et j'espérais qu'il savait que je l'aimais énormément. Je voulais qu'il en ait conscience. Mais c'était difficile avec le loup en lui. D'ailleurs son discours me dérouta un peu. Et toutes paroles un peu contrariantes de lui pour moi devenaient source de douleur. Je ne lui posais pas d'ultimatum ! Jamais je ne me permettrais. Il était assez grand pour savoir s'il elle devait vraiment mourir ou pas. Je voulais juste en cet instant qu'il n'agisse pas par pulsion et haine, il y avait trop de monde pour tuer une personne. Je n'étais pas pour la mort d'une femme enceinte mais qui étais-je pour l'en empêcher.. Juste sa petite amie.. Je ne savais même pas si j'avais une réellement importance, autre que l'imprégnation. Caleb n'était pas très expressif. Il ne l'avait jamais réellement était avec moi. J'ignorais si Anita avait subit le même phénomène. Je ne disais rien. J'ai toujours appris à me taire et encaisser. C'est une qualité mais parfois un gros défaut. Mais j'avais peur de le perdre, il était tellement impulsif, qu'il pouvait très bien me renier.. Non peut-être pas à ce point parce qu'il tenait à moi je le savais, j'en doutais à certain moment, mais en y réfléchissant.. Il ne se serait pas calmé. Non s'il ne m'aimait pas il m'aurait seulement fait valser comme vulgaire poupée de chiffon contre un mur ou ailleurs peu importe l'endroit ou j'aurais pu atterrir.

- Arrête Caleb commençais-je avec une voix fragile par l'émotion, je voulais juste pas que tu m'expose ici devant tout le monde. Je ne pose aucun ultimatum. Je..

Rien ne sortis. Je ne sais pas vraiment si je ovulais dire que j'étais navrée ou si je voulais lui dire que je l'aimais. Je ne me contrôlais plus émotionnellement parlant lorsqu'il était près de moi. Cela avait toujours été comme ça. J'évitais tous clignement de mes yeux pour éviter de faire couler la larme qui menacer au coin d'un de mes yeux. Il prononça mon prénom qui résonna en moi. J'aimais lorsqu'il le disait. Surtout en entier, il était une des rares personnes à le faire, les gens m'appelaient le plus souvent Alex.

Il remarqua ma lèvre que j'avais totalement oublié et qui devait saigner. Je l'avais mordu assez fort, voir trop fort, et elle c'était ouverte. Il passait son doigt dessus. En faite le sang ne coulait presque plus. Encore pourtant. Je le regardais. Il ne dit plus rien. Je repris mon assurance. Je l'éclipsais pour récupérer mon sac rester à ma table. Je le rejoignis et lui pris la main pour l'entraîner un peu ailleurs que devant l'entrer de fast food. Et le caler à deux pas contre le mur. Je ne lui laissais pas le temps de régir, j'avais ma force et lui la sienne, je plaquais ma lèvres sur les siennes.

Ecoute moi bien maintenant, je suis avec toi, pour les pires, comme les meilleurs moments, ne me rejette plus comme ça je t'en pris.. je serais toujours de ton coté et tu le sais !

Je sentais les émotions d’Alexis vibrait en elle telle les sonorités d’un violon usé. Ma bête se languissait d’elle, et mon cœur me condamnait à la protéger à tout jamais. Je sentis sa détresse, sa fatigue et ses reproches muets raisonner en moi. L’imprégnation me permettait de la comprendre mieux que quiconque, et en cet instant précis, dans un élan de lassitude, j’avais l’impression de la perdre.

Je n’étais pas le genre d’homme à parler de mes sentiments. Je n’étais pas du genre à parler tout court. Je n’étais pas imbu de ma personne, juste très mal à l’aise en société. La meute de Seattle avait été ma première vraie famille, je m’y rattachais souvent, remerciant inconsciemment le loup de m’avoir offert un foyer malgré toutes mes souffrances. Je posai ma main sur la joue de la jeune blonde, caressant sa pommette chaude.

Je ne suis plus colère. C’est grâce à toi. Et je sais que tu souffres à cause de moi. Ce n’est pas facile d’être avec un loup, alors s’il est aussi désagréable et compliqué que moi …

Une rire malicieux m’échappa alors que les regards indiscrets se détournant peu à peu de nous, après le départ d’Anita. Alex, disparut durant quelques secondes où la terre sembla s’être arrêtée de tourner puis elle revint vers moi. Je me laissais guider dehors. Ses lèvres plaquées contre les miennes me submergeaient d’émotions nouvelles. Mon cœur crépita au contact de millions de papillons de nuit. Je n’avais pas besoin de ses pensées, ni de ses promesses pour mesurer l’ampleur de ce lien magnifique et dangereux qui faisait de nous les chaînons manquants d’un cercle inachevé. Je serrai sa prise sur moi sans mot dire.

Je sais que je ne l’ai pas dis. Mais ce n’est pas par absence d’affection … J’ai connu l’amour une fois. Je l’ai crié sur tous les toits et il a finit par m’échapper. Ce n’est pas un critère.

Avait-elle conscience que j’avais trop peur de la perdre pour dépendre entièrement d’elle ? La chute était plus douloureuse lorsqu’on s’abandonnait aux sentiments, et je n’avais pas envie d’une histoire compliquée. J’étais un loup, rebelle, chassé, et hanté par la douleur. Je ne voulais pas qu’elle fasse partie d’un monde sombre, même si cela signifiait la mettre à l’écart.

Notre relation est trop dangereuse pour devenir fusionnelle. Si les hunters le savent tu seras raillée, rejetée, peut-être même jugée traitre. Les loups te redouteront moins, certains ennemis pourrait se venger de moi en te tuant …

Je tiquai sur mes adjectifs puis la fixai du regard d’un air dépité. Je n’étais pas encore certain, mais je savais que la passion que je ressentais pour elle était sans faille. A tel point que je ne savais la nommer, et encore moins la quantifier. Mon cœur rata un battement au souvenir de mon passé de loup. Ses yeux expressifs brisaient toutes mes barrières … Mais je ne pouvais lui dire les mots qu’elle attendait. Jamais. En tout cas tant qu’elle ne saura pas toute la vérité.

Alexie, pourquoi es-tu hunter ? Tu venges ta famille en chassant les loups responsables, mais les as-tu déjà identifiés ?

Je me détachai lentement d’elle, puis finit par entremêler nos doigts, mon sourire carnassier habituel tracé sur les lèvres.

Je fermais les yeux lors de ces paroles dans ma tête. Je ne voulais pas qu'il sache que parfois c'était dur. Que ces réactions me faisaient mal. Que je souffrais du fait que ce soit la bête qui m'est choisi et pas lui. Je n'étais même pas sur qu'il m'aime. Si un jour il devait redevenir humain j'étais pas sure qu'il veuille toujours de moi. Je suis au loup pas vrai à Caleb. Mais je m'efforçais de ne pas y penser. Je ne voulais pas penser à ces choses là. Je déglutis. Moi l'aimais-je au point de tout sacrifier pour lui ? Et déjà l'aimais-je ? La réponse est oui ! Bien sur que oui. Je crois que dès que je l'ai revu dans cette ruelle.. Je l'ai aimé. Déjà en repensant à notre première nuit. Cette nuit ou nous étions deux êtres totalement différents d'aujourd'hui mon coeur ne fait que battre à toute vitesse. Ce soir là ou il était encore avec Anita justement, et qu'il était surtout humain je sais pas si j'étais déjà amoureuse, ou du moins si je ressentais déjà un sentiment pour lui. J'ai envi de dire oui, mais ... mais je savais à ce moment là que je n'avais pas d'avenir avec lui. Que rien n'était possible. Je le savais. Et pourtant mon coeur c'était accroché à lui.

Je chassais ces idées noires de ma tête. Je détournais la tête de lui après le baiser. Nous étions dans la rue, près du fast food. L'un contre l'autre. Je ne répondis pas. Non pas tout de suite parce que mon impulsivité me poussa à répondre mais à haute fois.

- Arrête avec ça.. ARRETE !

Je m'écartais un instant de lui. Je fronçais les sourcils. Je ne savais plus quoi penser. Je ne savais plus quoi dire, quoi faire. Il me garda pourtant contre lui. Riant même. Je ne savais pas si c'était à cause de ce que je venais de dire. Ou parce que les gens ne cessaient de nous regarder, même dans la rue. J'appréhendais l'arriver de la police bientôt. Les personnes imaginaient tellement de choses que parfois les choses tournaient mal sans qu'on comprenne pourquoi. Il reprit dans mes pensées. Je l'écoutais avec attention sans le quitter des yeux. Je détournais rapidement. Je cachais les larmes qui menaçaient dans mes yeux. Je déglutis. Il avait pas tort. Mais était-il en train de dire que nous n'avions rien à faire ensemble ? Toujours sans le regarder je fronçais les sourcil marquant une appréhension sur mon visage. Il l'aimait toujours. Voila ce que j'en concluais. S'il me disait ça maintenant juste après l'avoir vu.. Elle celle qu'il avait tant aimer, lui et le loup... Moi je n'avais aucune place dans son monde. Il avait raison. Et j'allais m'effacer. J'étais même pas sur qu'il me retienne.

Il continua en me demandant pourquoi je faisais ce que j'étais. Hunter. Pourquoi ? Mes parents avaient été tués. Par des loups. D'horrible loups. Mes parents n'avaient rien demandé. Ils étaient chez nous et eu avaient débarqué et les avaient tué. Je les détestais. Toute cette race. Les loup garous. Je lui lance un regard de haine. Pourquoi fait-il ressortir cette douleur qui est la pire de toute ? Alors qu'il m'avait pris la main je m'écarte brusquement de lui.

- A ton avis ? Pourquoi je devenue ce que je suis ? Par choix tu crois ? Mais non ! Les loups qui tuent pour le plaisir qui ruinent tous doivent mourir. Tu aurais dû mourir mais au lieu de ça tu t'es imprégné de moi. Oh je ne te le reproche pas. J'accepte que tu sois un être différent. Pourquoi ? Je t'aime. Mais toi tu.. c'est .. non tu ne m'aimes pas, le loup désire mon corps. C'est totalement ça !

Je reculais en direction de la route. Je ne retenais plus rien. Mais je dis une dernière chose.

- Caleb, ose dire que la voir ne t'a pas fait ressentir quelque chose ? Excuse moi.. Mais...

Je reculais sans vraiment le vouloir en direction de la route. Je ne vis pas arriver la marche du trottoir. Je trébuchais pour en tomber en arrière sur le boulevard plutôt très fréquenter de la ville. Je me retrouvais sur les fesses totalement abasourdie. Un bruit de klaxonne retentit. Je regardais à ma droite pour découvrir qu'un bus s'approchait trop vite de moi... Mais j'étais incapable de réagir. J'étais sonnée par ce que je venais de dire et que j'évaluais la possibilité que j'avais de mourir dans les minutes ..

Mes sourcils se froncèrent. La jeune femme réagissait trop mal à mes paroles, étais-je trop dur avec elle ? Je sentais ses blessures émerger telle des plaies purulentes et pourries. Mon regard se posa sur son visage déformé par la douleur. Les choses ne se passaient pas comme je le prévoyais, et pour la première fois un fossé nous séparer.Je voyais clairement la teneur de mes crimes, et la punition qui m’attendait. Elle ne me pardonnait pas, et me pardonnerait jamais d’avoir pêché. J’avais vu la vie de ses parents écrasée sous la violence des morsures et des coups de griffes. Je les avais vu mourir sans ressentir rien d’autre qu’un besoin imminent de sang. Je soupirai. Mon refus pour elle, n’avait rien à voire avec Anita. C’était nous. Un rire sans joie m’échappa. Le destin était vraiment salop avec moi ! Je fis un pas en avant mais elle me fuyait telle la peste noire. Je ne comprenais qu’à moitié ses paroles, mais je savais qu’elle se trompait grandement. Je n’aimais plus mon ex, et si le loup avait choisi Alexis, il avait eu le mérite de détruire tous mes liens avec le passé. Même les détails les plus pertinents de mon humanité m’échappaient, j’étais complètement perdu, refoulé en arrière plan. Parfois, j’avais l’impression d’être un spectateur de ma propre vie.

Tu as raison. Je ne te retiendrais pas. Je ne retiens jamais les gens, même quand je suis le premier à en souffrir …

Je n’étais pas comme ça. Et elle le savait. Je ne changerais pas par affection, amour, où quoi que ce soit pour une mortelle. Le loup m’en empêcherait même si je tentais. C’était comme ça qu’il avait finit par rejeter Anita. Parce qu’elle me rendait meilleure, et que cela allait à l’encontre de mon destin de tueur. Je refoulais une poussée de canine fortuite. Je m’étais réveillé un matin, et j’avais découvert que j’étais mort. Ma vie fauchée par un courant d’air trop violent, les palpitations ardentes de mon cœur, la confusion dans ce qui restait de mon esprit … Je connaissais toutes ces choses. Je connaissais la douleur du cœur brisé. Ce n’était pas facile de vivre. Alors aimer ? J’haussai les épaules dégouté.

Tu fais une bêtise. Tu me regretteras à l’instant même où tu m’auras quitté. Alors pourquoi partir ?

Rien n’était clair dans mon esprit. Je ne respirais plus, et je me demandais même par quel miracle j’arrivais encore à tenir debout. Ma main tremblante vibra brusquement. Le loup murmura une incantation dans une langue que je ne comprenais pas, mais qui semblait me réconforter dans mon amertume. Le souffle court, je me sentis vaciller sous l’effet d’un spasme lunaire.

« Ne bouge pas. » Sifflai-je en pressentant le danger imminent.

La bête rugit à l’intérieur de ma tête, me sommant de la laisser sortir. Je me cambrai violement en plaquant les deux genoux contre le bitume. L’impact avait était douloureux mais mon garou l’atténuait au fur et à mesure que mes vêtements craquaient. Mes biceps saillants, mes cuisses musclées ressortaient de sous le tissu recouvertes de longs poils noirs et métalliques. Je fis un bond en avant vers Alexis, une seconde après sa chute. Le bus qui klaxonnait, son état de paralysie, et la rue qui grondait de gens … Tout se passait à une vitesse vertigineuse. Je poussais un jappement à en fendre l’âme avant de la pousser violement hors de la trajectoire du véhicule.

« Il te protègera même s’il doit en mourir. Je tuerais Caleb pour toi. » Grinça une voix rauque qui n’était la mienne.

Mes yeux injectés de sang devinrent marron, puis noirs comme les jais. Je sentis à peine la collision me projeter en avant. Je me retrouvais les quarts fers en l’air, la colonne vertébrale à même le sol, et les vertèbres du cou complètement disloquées. Mon cri de douleur raisonna dans toute la place, faisant vibrer les arbres et les immeubles avoisinants. Ce satané loup, avait de la voix mien de rien!

J’ai toujours dit que je n’avais pas peur de crever, mais bordel ça fait un mal de chien …

Une marre de sang noire encerclait mon torse ouvert. J’éclatai de rire avant de crachait quelques gouttes de sang, mêlées à des détritus de dents.

Je vais avoir l’air malin avec une canine brisée maintenant.

Je ne perdais pas le nord une seule seconde. Le loup grogna de douleur à son tour, mon corps retrouvait peu à peu sa forme humaine. Je soupirai en sentant le processus de guérison se mettre en place. Ça aussi, contrairement à ce qu’on pouvait croire, ce n’était pas une partie de plaisir.

Alexis, où es-tu ? Ce loup te donnera sa vie, car il t'as pris une vie. Echange équivalent.

Les choses se passèrent trop rapidement. Je ne suivais plus rien. Mon cerveau avait décroché. La seule chose qu'il avait compris c'est que j'allais mourir. Renversée par un bus qui arrivait trop vite pour freiner à temps. Il devait espérer que je bouge, mais en le voyant arriver, je m'étais comme figée, j'étais totalement sous le chocs. A la fois de ce que je venais de dire à Caleb. La personne que j'aimais le plus après mes parents même s'ils étaient morts. J'étais une pauvre imbécile. Qui ne savait pas ce qu'elle voulait. Et j'allais enfin avoir ce que je méritais. La mort. C'était peut être mieux comme ça. J'éviterais de dire des bêtises. Et franchement de faire du mal à Caleb. Parce que moi je savais dans quoi je m'engageais lorsqu'il s'est imprégné de moi. Mais lui ne devais pas le savoir. Il ne savait pas savoir qu'elle fille complexe et torturée je peux être. Torturée parce que je ne sais jamais quel choix faire, et je fais souffrir les personnes qui m'entourent. Complexe, parce que j'étais capable de quitter la personne la plus importante à mes yeux, vivante. J'avais automatiquement regardé Caleb. Lui ne avec son agilité de loup comprit ce qu'il se passa.. je ne l'avais pas écouté. Trop furieuse envers moi même. Envers la jalousie qui me rongeait. Je n'aurais jamais la place qu'Anita a eut dans le coeur de Caleb. Dans celle du loup peut-être, mais Caleb l'aimerait indéfiniment et je l'avais compris lorsqu'il était furieux contre elle, elle qui avait retrouvé le bonheur sans lui. Pour moi je le voyais de cette façon. Il mourrait d'envi de la revoir en humain. Et d'ailleurs c'était ce qui m'avait le plus énervé. Il ne voulait pas de moi. Et moi je ne voulais que de lui. Le loup était notre obstacle. Et notre lien. Le loup m'aimait, mais moi j'aimais Caleb. La complexité de notre attirance était réelle et impossible à décrire.

Il pensait que si je restais avec lui. Qu'on me voyait avec lui je ne serais plus la même aux yeux des hunters, des loups aussi. Il n'avait pas encore compris que tout ça n'avait plus d'importance. Que être hunter ou pas. J'en avais rien à faire. Je les tuerais eux aussi. J'étais l'une des meilleures. Pour pas dire la meilleure. Anita n'étant plus dans la course. Je pouvais largement devenir plus puissante qu'elle. Et je tuerais s'il le faut tous les loups qui ne désirent que se venger de Caleb sur moi. Il avait peur pour moi ? Caleb s'inquiéter pour moi ? Le loup d'ailleurs. Et d'ailleurs je ne savais pas qui parler. Ma tête perdue pieds. Toutes ces pensées furent vilement interrompues. Il se passa un truc que je n'avais pas prévu. Caleb lui même. Encore et toujours lui. Il sera partout ou je serais. C'est ce qu'il m'avait dit. Qu'il me protégerait quitte à mourir pour moi. Le loup avait dis ça. Caleb je n'étais pas sûre qu'il le pense.

Je tremblais lorsque je me relevais vivante. Je ne n'étais pas morte et j'ignorais la façon dont il s'y était pris. La pluie c'était mise à tomber pile à ce moment. Comme pour le rendre encore plus dramatique. La voix de mon loup avait couvert toutes mes pensées dans ma tête. Il souffrait. J'avais envi de vomir. Surement le choc. Je frôlais pourtant régulièrement la mort avec mes combats. Mais pas de cette façon. Cette fois si je n'avais rien demandé. Je m'assis au sol. Le bus était totalement écrasé à l'avant. Les gens en sortaient rapidement. On entendait des cris. Caleb ! Je l'entendais dans ma tête. Mais je ne le voyais pas. Un par terre de New-Yorkais commençait à se former autour de l'accident. La pluie redoublait. Et les parapluie s'ouvraient. Je me rendais même pas compte que j'étais trempée. J'en avais rien à faire. Je me remis maladroitement debout. Un homme à la quarantaine voulu m'aider, prétextant qu'il était médecin. Je l'envoyais balader. Je contournais le bus ou encore plus de gens étaient autour de celui que j'aimais. Celui qui m'avait sauvé. Celui qui était aussi sous une forme inhumaine aux yeux de tous. Je courus sans penser à mes vertiges. Il y avait du sang. Je savais très bien qu'il allait s'en sortir. Mais j'avais peur. Tout le monde nous regarder. Je cherchais mon sac de vu. Trop loin. Il parlait pourtant dans ma tête comme s'il ne ressentait pas la moindre douleur. Je savais très bien que ce n'était pas le cas. Je savais pertinemment qu'il souffrait le martyre à cause de moi ! Je voulais le toucher mes je n'osais pas. Doucement il reprit sa forme humaine et donc il fut nu. Je retirais mon gros gilet de laine certes mouillé pour le protéger. Il n'y avait rien de beau à voir la dedans. Mais le sang ne m'avait jamais fait peur. Je récupérais la peau de mes cadavres de bête après tous.

Je suis là, je suis là, mais je t'en pris ne me donne rien, tu ne m'as rien pris. Excuse moi. Pardonne moi. Je t'aime. Pardonne moi. Je suis désolée ! Caleb !

Le voyant souffrir je lui pris la main. J'entendais les sirènes de police et les ambulances arrivaient. Je déglutis. Il fallait qu'on parte ! Ils allaient nous tomber dessus. Les gens avaient déjà l'air effaré en voyant un loup garou .. Mais la police n'allait surement pas être sur même avis que tout les autres. Il me fallait mon sac. Je regardais autour de moi. Les gens formaient un cercle autour de nous. Trop curieux. Je fonçais récupérer mon sac et je revins en courant près de mon Caleb agonisant par le processus de guérison que je savais douloureux. J'en sortis un revolver. Une hunter ne doit jamais sortir sans armes. Chargés en balles d'argents. Il servaient à la base pour les garous là il allait avoir une toute autre utilité ! Notre fuite ! Et surtout il me fallait des vêtements pour Caleb. J'avais l'impression de devenir une cambrioleuse lorsque je demandais à un mec en lui pointant mon arme de me passer son pantalon. Juste un pantalon. Torse nu ferait l'affaire. Et je n'étais pas prête de recommencer ça.

J'ignorais combien de temps durait la guérison. Mais Caleb saignait beaucoup trop. J'espérais que cela fonctionnerait tout de même. Je culpabilisais terriblement de lui avoir faire subir une telle chose. C'était de ma faute s'il s'était exposé. Et il n'aurait pas dû.

D'un coup les gens s'écartèrent. Des ambulanciers arrivèrent en courant. Je saisis mon armes sans réfléchir. Je ne voulais pas qu'ils le touchent. Il en fallait pas qu'il le touche. Il s'en sortait seul ! Je pointais mon arme sur eux. Pour ne plus qu'ils avancent. Je devais passer pour une folle. Mais qu'est ce que j'en avais à faire. Dans quelque minutes Caleb serait de nouveau d'attaque. Je baissais les yeux pour le regarder. Et je m'adressais aux personnes autour.

- On a pas besoin de groupie. Ni de médecin. On va bien ! dégagez et fichez nous la paix.

Je passais ma main en suite sur la joue de Caleb. Je sentais moi aussi une douleur. Surement rien en comparé à celle de celui que j'aimais. Mes genoux étaient totalement écorchés. Mais j'avais vu pire. C'était pas grand chose. Je fis glisser doucement ma main celle qui ne tenait pas l'arme pointée sur les autres dans la sienne pour la serrer et lui montrer que je ne le laissais pas.

Autour de nous la foule fut écarté. Et des barrières furent mises autour de nous. Nous allions avoir un peu plus de mal à partir maintenant. Un policier osa s'approcher un peu plus. Mais pas trop. Je pointais tout de même un revolver sur lui.

- Mademoiselle baissez votre arme. On ne veut que soigner votre compagnon.

Hors de question. Il ne toucherait pas à Caleb. Personne d'ailleurs. Je passais probablement pour une folle mais personne ne pouvait vraiment comprendre. Notre histoire était unique. Et personne ne devait le savoir. Surtout pour lui.

Caleb mon amour, ça va ? je suis là, je ne te quitte pas.. il faut partir...

Mon corps engourdi par la cicatrisation ne me répondait que très peu. Je papillonnai des yeux en détaillant le visage d’Alexis. Elle était là, murmurant des pensées réconfortantes. Je souris d’un air espiègle, tentant de cacher ma douleur. Elle n’avait pas à faire ça. J’étais le seul à la protéger. Elle n’avait pas à me rendre l’ascenseur. Je lui avais voué ma vie sans aucune contre partie. L’amour et l’imprégnation étaient deux concepts différents et pourtant si complexes. J’avais du mal à m’accommoder avec l’un comme avec l’autre. Et avec Alexis c’était encore pire ! Elle tenait inconditionnellement à moi, sans savoir que j’étais derrière le crime qui avait réduit ses deux parents en poussière, et c'est ce qui me faisais le plus peur. Elle pouvait se détouner de moi si facilement, et je savais pertinemment que je ne lui courrais jamais après. Je grimaçai en me relevant, accoudé à son épaule.

« Je n’aurais pas besoin du jean. » Sifflai-je en enroulant sa veste autour de mes parties intimes.

Un grognement m’échappa alors que je faisais craquer les os de mon cou vertèbre par vertèbre. Le goût de mon propre sang emplissait ma bouche d’amertume. J’étais fou de rage d’avoir été blessé, ma langue lapa une plaie sur mon avant bras. Je savais que ce n’était pas le lieu idéal pour me transformer ou montrer mes prouesses de loup mais cela ne me dérangeait pas de tuer toute la foule. Je n’avais aucun scrupule quant à réduire le monde en poussière. Je me cambrai en avant, me mettant en position canine. Thorax au sol, je relevai mes yeux vermeils sur Alexis.

Tiens toi prête. A mon signal tu monteras !

J’étais comme une bête, prêt à charger à n’importe quel moment. Ma seule canine encore en état s’allongea le long de mon menton. J’émis un rire amer en sentant le bitume craquer sous mes griffes aiguisées. Je ne voulais pas en venir jusque là, mais la horde de policiers qui nous encerclait ne me disait rien qui vaille. Pour peu qu’ils soient armé convenablement et je mourrais écrasé par la douleur de l’argent. Merde alors ! L’air bouillant chargé de vapeur d’eau me sortait des narines tel un nuage cotonneux. J’hurlai à la lune avant de me transformer en énorme loup noir. Le gabarit de ma bête était impressionnant, presque aussi grand que le camion qui avait manqué de tuer Alexis. Je me redressai en tapant des pattes. La terre trembla autour de nous.

Maintenant !

Je me baissais rapidement, laissant à peine le temps à la jeune blonde de s’accrocher à mes longs poils métalliques. Je craignais qu’elle ne s’écorche les doigts où qu’elle lâche carrément prise.

« Accroche-toi. » Lança le loup d’une voix rauque effrayante que sentais encore résonner dans ma tête des minutes après qu’il se soit tut.

Nous irions à l’abri.

Je fonçai dans le tas, écrasant deux ou trois passants au passage. Le craquement de leurs squelettes sous le poids de mes coups de griffes fermentait mon cœur d’un désir ardent, celui de la chasse. Je soupirai d’aise. J’avais une subite envie de viande fraîche et de sang dégoulinant. Mais ce n’était pas le moment, c’est ça ?
J’escaladai la façade d’un gratte ciel en moins de deux, laissant les marques de mes pas encastrées dans le mur en brique. La vadrouille de police aurait pu facilement nous pister, mais c’était sans compter sur ma vitesse hors norme. Le vent froid venait à la rencontre de mon visage, et de mon museau. Je respirai à plein poumons avant d’atterrir dans un cul de sac à 4 rues du Mcdo. Le lieu de l’accident me parut soudain si lointain.

Descend.

Ma pensée avait été sèche, peut-être même brutale. Je me retournai vers Alexis, le visage cerné par la fatigue. Je reprenais peu à peu mon aspect humain mais la bête était toujours là, soupirant au même rythme que moi. Nous étions essoufflés. Mes jambes s’entrechoquèrent subitement avant de lâcher prise. Je tombai au sol tel une marionnette désarticulée. C’était donc ça ma vie ? Un corps à corps dangereux avec la mort, sans que cette dernière ne daigne me prendre sous son aile, allégeant enfin mes souffrances les plus brûlantes.

« Je suis désolé, je n’aime pas être monté. » Expliquai-je à bout de souffle. « Je suis un dominant. Tu ne pouvais pas rester au dessus de moi plus longtemps. »