Je venais tout juste de finir une séance de musique, j’avais joué dehors et les gens s’étaient arrêtés pour m’écouter. J’avais bientôt des concerts qui allaient avoir lieu, mais j’avais besoin de jouer pour me soulager du poids du monde. La vie était rendue lourde et banale. La violence, le meurtre et les souffrances faisaient partie imminente de cette vie que je bornais à vivre. J’avais eu toute la misère du monde pour me sortir de cette vie qui avait été mienne et je ne voyais encore aucune porte de sortir. Je me sentais tomber dans un gouffre sans fond et dans cette violence qui m’atteignait sans que je ne le veuille vraiment. Plus le temps passait, plus j’aimais déverser ma colère sur ses monstres en les faisant simplement souffrir. Je n’étais pas un sadique mais j’aimais la sensation que cela procurait de tuer quelqu’un, pas un être vivant normal, mais un de ses monstres qui vivaient à Manhattan. Je venais tout juste d’allez porter ma guitare dans ma demeure et je me dirigeais vers un bar. Je portais un simple jeans noir, des souliers de toile blanche, un chandail à manche trois quarts moulant les muscles saillants de mon corps et une veste sans manche noire. Je finis par me rendre dans un des bars dont était munie cette ville mener à l’abandon. Je poussais nonchalamment la porte afin de me diriger vers le bar pour me prendre quelque chose de fort.

Je ne sortais jamais sans une arme qui était toujours parfaitement camoufler sous mes vêtements et ce soir c’était un pistolet dans une poche intérieure de ma veste. L’endroit était bondé de gens alors que je me frayais un chemin rapide vers le bar, je poussais quelques personnes au passage. Sans aucune délicatesse. Je repartais du bar avec un verre de fort entre les mains et je me cherchais une table à l’écart, question de ne pas me faire déranger par la première petite fille en chaleurs. J’adorais les femmes, mais c’était tellement facile d’obtenir ce que je voulais que ça m’ennuyait de plus en plus. Une fois posé sur ma chaise, j’observais les gens qui m’entouraient. Des femmes à moitié nues qui tentent d’attirer l’attention des hommes. Un sourire amusé se posait sur mes lèvres alors que je regardais ce magnifique spectacle. C’est tout ce qui attirait mon regard pour le moment. C’est comme si ça n’avait jamais changé, les gens faisaient la fête alors que dehors, c’était le chaos. Je prenais d’un trait le verre qui se trouvait devant moi alors qu’une nouvelle personne faisait son entrée. Cette personne semblait attirer l’attention de plusieurs autres, surtout des femmes qui étaient en train de se déchainer sur la piste de danse. Je poussais un soupir alors que je me faisais venir un autre verre, de la bière. J’avais envie d’oublier mon passé, d’oublier ce monde que je n’aimais pas. Je voulais oublier un tas de choses et c’est ce que je comptais faire ce soir. Une fois la note payée, je prenais mon verre pour en prendre une nouvelle gorgée. Je ne sais pas ce que je venais chercher ce soir mais peut-être que j’allais trouver quelque chose qui allait me permettre de n’amuser. Justement, une femme venait se poser sur la chaise devant moi. Je laissais mon regard couler sur elle un moment avant de gentiment lui dire que je ne voulais rien savoir. C’est dans une moue déçu qu’elle s’eclipsait.

Les boites de nuit. J’y passais presque la totalité de mon temps à vrai dire. Ici, c’était différent de l’extérieur. Les gens semblaient moins obsédé par l’idée de mourir éventré par un incube où sanglé par un garou. Bon, il est vrai que j’étais en grande partie la cause du chaos qui régnait dehors, cela dis … De temps en temps, je ne crachais pas sur un peu de tranquillité. Enfin tranquilité, tout était relatif ! Je me frayai un chemin dans la foule, laissant quelques femmes dénudés poser leurs mains sur mon corps musclé. Mon sourire carnassier ne semblait pas les affecter tant que ça, ni plus ni moins que ma réputation de tueur. Je saisis une jeune blonde par la nuque afin de l’embrasser langoureusement. Mes canines acérése avaient perforé ses lèvres gonflés afin de se gorger de sang. C’était bon, délectable mais insuffisant pour satisfaire mes démons.

J’épiai la piste du regard. Comme à mon habitude je cherchais l’élue de la nuit, celle qui finirait morte où au bas de l’échelle sociale des incubes. Cela dépendait généralement de mon humeur et de la qualité de nos ébats. Ma langue claqua contre mon palais, poussant vers l’arrière quelques goutes de sang. L’arrière goût ferreux excitait mes sens surhumains. Je sentais le désir monter en moi, mais il y avait personne à la hauteur de mes attentes. Personne du sexe opposé en tout cas. Mes yeux se posèrent sur un jeune homme isolé. Il sirotait ses verres d’alcool les uns après les autres d’un air insouciant. Je me surpris à le fixer, envieux. L’alcool était de loin mon ennemi juré. Quelques gorgées me rendaient plus faible. Je voyais mes capacités mentales à la baisse et c’était vraiment irritant !

Je m’approchais doucement de la table. Une jeune femme venait de se faire remballer mais ce ne serait pas mon cas. J’étais prêt à user de tous mes stratagèmes, les plus idiots y compris. La manipulation mentale et la legillimencie étaient mes armes. Et je ne me gênais pas pour m’en servir. Je posais ma main sur la chaise, sourire aux lèvres. Mon énorme bague noire était affreuse, mais je ne m’en séparais jamais. L’habitude, où la flemme de l’enlever. Je ne savais pas trop nommer la chose. Le jeune brun posa son regard dessus avant de me dévisager. Mon sourire s’accentua, laissant échapper un éclat dément. Je n’avais rien d’un ange, et je ne m’en cachais pas.

« Horrible bijou ! » Lançai-je en agitant l’annulaire.

Je tirai la chaise en m’asseyant.

« Je peux ? » Eclatai-je de rire, alors que j’étais déjà installé. « On m’appelle Daemon. » Commençai-je. « Et non je n’irais pas me faire fouttre et je ne changerais pas de table. Toi non plus d’ailleurs. »

J’anticipais, mais c’était comme ça. Je voulais jouer carte sur table. Et je n’étais pas le genre de démon qu’on contredisais.

La femme tentait de me draguer, de me faire tomber dans ses filets qui ne faisaient pas envie le moins du monde. Elle parlait alors que je la regardais sans répondre, je la laissais se débattre sans prononcer le moindre mot. Je me contentais de la regarder avec un sourire provocant posé sur mes lèvres. Elle m’ennuyait, à un point que je ne pouvais même pas décrire et après un moment, elle finit par partir pour laisser sa place à un homme. Je le regardais sans dire le moindre mot une fois de plus alors qu’il tirait une chaise pour se poser dessus. Je me surpris à le trouver fortement attirant, odeur de danger et de dévastation. L’idée que je le trouvais attirant me repousser, cette idée me dégoutait au plus haut point et je ne voulais plus y penser. Pourtant, il restait là, sans que je ne puisse vraiment lui dire de partir. Je me demandais qu’est-ce qu’il me voulait et pourquoi il n’allait pas danser avec toutes ses femmes en chaleur qui se trouvaient derrière nous. Je prenais mon verre pour en prendre une nouvelle gorgée. J’étais ici depuis quelques minutes et je devais déjà avoir bu cinq verres. Avec le temps, j’étais devenu résistant à l’alcool et elle me faisait de moins en moins d’effet, ce qui me mettait en colère. À force d’en boire, j’allais finir par en perdre les effets. Je laissais mon regard océan glisser sur sa bague et monter jusqu’à son visage que j’observais sans la moindre gêne. Je ne lui faisais pas confiance et je ne l’aimais déjà pas trop parce que je le trouvais.. séduisant. C’est le genre de pensées que je réservais en temps normal aux femmes. Ses paroles firent naître un sourire sur mes lèvres alors que je glissais une main distraire dans ma barbe naissante. Il avait le mérite de savoir ce qu’il voulait, mais je n’étais pas certaine que je voulais la même chose que lui. Il me demandait de prendre place, mais je n’avais pas besoin de répondre qu’il était déjà assis devant moi. « -Ce n’est pas comme si j’avais le choix de répondre avant que tu ne prennes place et de toute façon, je ne vois pas pourquoi tu me poses la question si tu n’as pas l’intention de partir.»

Ma main se mouvait avant que je ne reprenne mon verre pour le poser contre mes lèvres. Je ne quittais pas le jeune homme des yeux, mon regard bleu était posé dans le sien. Au fond de moi j’avais autant envie qu’il reste, que de le faire partir. Je n’aimais pas cette attirance, je voulais la renier, l’oublier, la faire disparaitre et j’étais prêt à faire n’importe quoi pour arriver à mes fins. J’étais loin de me douter à qui j’avais à faire et je n’aimais pas être contrôlé, ne pas être le maître des mes propres actions. « Alors Deamon. Je suis certain qu’un tas de filles auraient envie de se retrouver dans ton lit, je ne vois pas du tout ce que tu fais à ma table. Je ne vois pas en quoi nous pourrions passer une bonne soirée de toute façon.» Provocation. C’est le moyen que j’avais trouvé de le repousser et d’oublier que je le trouvais charmant. Je n’avais jamais aimé les gens doux, pur et lui, je savais bien qu’il n’avait rien qui allait dans ce sens. Je n’avais pas besoin de lui demander pour savoir, je m’en doutais simplement. Je finissais mon verre qui était déjà à moitié vide, quelques carcasses de verre jonchaient la table et je venais simplement de commencer ma soirée.

Ses réponses étaient typiques mais son visage beaucoup moins. Et c’est ce qui me poussait à rester en face de lui. Il y avait dans ses yeux une étincelle qui ne m’était pas étrangère ; une once de torture et de criminalité que je ne connaissais que trop bien. Etant moi-même une âme en peine. Mais ce n’était pas le sujet du jour ça ! Je le regardais boire son énième verre. J’en voulais aussi, au risque de voire toutes mes capacités d’incube à la baisse. La vie sans risque était tellement fada à mes yeux. Je soupirai en commandant une Vodka tonique. Boisson de fille mais quand on aime le gout on se fout pas mal de ce que pensent les gens !

Je souris de toutes mes dents au jeune homme qui ne s’était pas présenté. Quel manque de courtoisie. Tiens, je ne l’aimais déjà pas. Quoi j’aurai bien faire muse-muse avec lui. Je me sentais immancablement attiré vers lui. Physiquement, sprituellement et peut-être même charnellement. J'étais bi, et je ne le cachais pas. Celà dis je restais beaucoup plus femmes que hommes. Il fit référence aux filles autour de nous mais il ne semblait pas comprendre qu’il était le seul à m’intéresser. Je ne lui répondis pas, préférant faire la sourde oreille plutôt que de lui expliquer la réelle nature de la personne.

« Tu veux t’amuser si j’ai bien compris. » Commençai-je d’un air mauvais. Je savais que je ne lui inspirais pas confiance. Et c’était normal ! Les gens avaient tendance à se méfier des démons. Et je n’étais pas n’importe lequel. J’étais à la tête de l’horde la plus puissante et la plus nombreuse du pays. Je bu le verre que le serveur venait de poser sur la table d’une traite. Ma tête se mit aussitôt à tourner. Signe premier de la diminution de mes capacités olfactives. C’était raté pour la legillimencie ce soir ! Quoi que si je me concentrais …

« Que dirais-tu de torturer quelques garous ? » Riais-je. Je le savais humain. Je pouvais détecter l’aura des garous à des KM à la ronde, cela dit il était trop peu banale pour être un pacifiste. Je le voyais bien renégat où warrior d’une organisation aussi pourrie que celle des hunters. Je clignai des yeux en essayant de le faire parler discrètement. « Je ne les aime pas beaucoup non plus. »

Il était suspicieux, mais je pouvais lui promettre de grands frissons pour ce soir. Si seulement il se montrait coopératif et à la hauteur du privilège que je lui accordais. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me mange dans la main dans l’immédiat. Dans une heure ce serait parfait. La résistance et la difficulté rendaient les choses plus excitantes, certes, mais j’étais plus du genre à m’ennuyer quand la cible commençait à monter sur ses grands chevaux. J’étais né pour régner et dominer. Et ma patience avait trop de limites. Je claquai des dents en croisant les mains sur la table.

« Je peux t’offrir une soirée inoubliable. »

Je n’avais jamais aimé les aventures faciles, je n’avais jamais trouvé attirant un homme avant ce soir et je me maudissais mentalement de me sentir de la sorte à son égard. Rien de bon ne pourrait naître entre nous et je le savais. Malgré mes remarques acerbes, il restait assis devant moi avec cette aura délicieusement maléfique. Je n’étais pas douée avec les hommes, contrairement à ce que j’étais avec les femmes. Celles-là, je les connaissais sur le bout de mes doigts, mais il y avait toujours quelques exceptions. J’en avais justement une devant moi, une exception, j’étais littéralement attirée par cette noirceur qui existait en lui et j’avais autant envie de le voir partir que de rester. Je n’avais jamais eu d’aventure avec un homme, parce que je me refusais tout rapprochement avec n'importe lequel de ceux-ci. Je jouais distraitement avec un verre vide alors que ses propos attiraient mon attention, je posais mon regard dans le sien. Je n’étais pas polie, pas toujours, tout dépendait de la personne qui se trouvait en avant de moi. J’étais incapable de détourner mes yeux de son visage et je me contentais de le regarder. Il avait raison, mais je sentais l’alcool enivrer quelque peu, mais sens, surement moins que lui, mais elle commençait lentement à faire son effet. J’étais sur la bonne voie. Je me penchais un peu par-dessus la table et je me doutais que cet homme n’avait rien de bon, surtout avec la facilité qu’il avait de lire en moi. Un murmure de ma part que je lui avançais, sans quitter son regard. J’étais un peu penchée vers lui, sans que notre proximité soit indécente. « -Qu’est-ce que tu es au juste pour savoir ce dont j’ai envie? À titre d’information, je me nomme Mavrick.»

Je reprenais place correctement sur ma chaise alors que j’observais ce qui se trouvait autour pendant un court moment avant de reposer mon regard sur l’homme devant moi. Je croisais les bras contre mon torse alors qu’il m’offrait d’allez faire la chasse aux garous. Autant dire qu’il avait parfaitement suscité mon intérêt et sa proposition me faisait envie. Une partie de moi me disait que ce n’était surtout pas une bonne chose d’accepter ce genre de proposition. Je faisais tourner un verre vide entre mes doigts alors que je finis par hausser les épaules. J’étais incapable de lu faire confiance, j’aurais beau vouloir le faire, je sentais qu’il n’était pas digne de confiance. En même temps, je n’avais pas tort parce qu’il était un démon, mais je ne pouvais pas le prouver. Je me mordais la lèvre le temps d’une seconde avant de finalement me lever de ma chaise. Je n’avais pas envie de finir je ne sais de quelle façon, mais j’avais bel et bien envie de faire la peau à quelques garous. Je ne disais jamais non à ce genre de moment et je poussais ma chaise pour passer à côté de lui en lui jetant un regard. « -Très bien Deamon mais c’est bien parce que j’aime faire la peau à ses monstres. » Je passais à côté de lui pour me diriger vers la porte que je poussais violemment, sous le regard de quelques femmes que je ne prenais pas la peine de regarder. Je ne savais pas pourquoi j’avais dit oui, la meilleure chose à faire aurais été de lui dire non, mais je ne l’avais pas faire. Curiosité et attirance ne faisaient pas bon mélange. Ce ne fut pas très long avant qu’il ne vienne me rejoindre, je n’avais pas trop la tête qui tournait, mais mes lèvres avaient surement un goût d’alcool. Quand il poussait la porte pour me rejoindre dehors, je tournais mon regard sur lui. J’aurais aimé savoir ses réelles intentions, je me doutais qu’il ne faisait pas cela sans raison. « -Je peux savoir pourquoi tu me proposes cela. Je me demande quelle est la motivation derrière tout ça.»

Cette petite entrevue devenait de plus en plus intéressante à mes yeux. Ma langue claqua doucement contre mon palais sec. Signe de mon excitation. Mon désir grondait en moi et je devais avouer que c’était désagréable. Je ne m’étais encore jamais affiché avec un homme et la peur de perdre le contrôle commençait doucement à se faufiler dans mon esprit déjà troublée par le peu d’alcool que j’avais ingurgité. Misère ! Je contemplais le jeune homme en face de moi … Je me demandais sérieusement ce que je pouvais lui trouver. Et la réponse était juste là, en face de mes deux yeux : Il était canon ! Ses yeux émeraude étaient emplis d’émotions ternies et de combativité que je n’avais décelée que chez les plus grands. Ses cheveux en broussaille, et ses lèvres ampoulées me faisaient perdre le contrôle. C’était indécent, et surtout dérangeant !

Je le laissai jouer avec son verre. Mavrick ! Un prénom très peu Américain ! Je lui souris en le laissant prendre les devants. L’idée de passer la nuit avec moi ne semblait pas le déranger, bien que je sente de l’hésitation et de la méfiance en lui. Sûrement avait-il vu le diable en moi. En tout cas, j’avais vu juste. C’était un hunter ! Je me levais à ses talons, le suivant tel un automate. Le parfum très masculin et viril qui traînait derrière lui me frappait de plein fouet. M’insufflant encore plus de trouble et de fascination encore. Damn it ! Mon penchant pour le cul allait vraiment me perdre, mine de rien.

La porte en acier claqua derrière moi. Nous étions fin seuls, plongés dans le noir de la nuit. Il faisait frais mais cela était agréable à respirer. Je le laissai prendre l’initiative de parler. Chose qu’il fit. Bien sur il avait commencé par une question. J’arquai un sourcil. Il n’allait tout de même pas commencer à m’emmerder avec des interrogations futiles ? Il ne savait pas qu’il y avait rien de pire pour plomber l’ambiance ? J’éclatai d’un rire moqueur, le prenant de haut. Je m’avançai vers lui et frôlai son bras. L’odeur de l’alcool qui s’échappait de lui me rendait encore plus vulnérable à son charme. Il était désarçonnant le salop !

« Il n’ y a pas forcément de motivation. »

Ma voix était sifflante presque grinçante. Mon venin perlait déjà au bout de mes canines.

« Je suis hunter moi aussi. A ma manière. Je détiens le records de meurtre de garous de toute la ville … » Commençai-je amusé. « Les garous songent même à s’allier pour mieux venir au bout de moi … »

Il n’avait pas besoin de savoir que j’étais un démon cruel et complètement obsédé par les plans b**** les plus répugnants et les plus glauques qui soit. Enfin, il pouvait quand même le deviner à ma façon d’être. Je n’étais pas du genre à camoufler mon énergie maléfique, et encore moins face à mes proies.

« Me côtoyer pourrait être dangereux … J’espère que tu n’es pas du genre à prendre peur. »

Je m’approchai lentement de lui. Mon visage à quelques cm du sien, lui rendant sa proximité de toute à l’heure. Inutile de préciser, que j’étais un peu plus indécent que lui. Mon sourire carnassier et mes yeux légèrement étirés ne disaient rien qui vaille. Ma main glaciale se posa sur sa joue, puis je me reculai rapidement. Merde, que me prenait-il ? J’avais du mal à résister à l’appel de son corps. Mon cœur s’affola alors que le sang affluait au coin de mes yeux, faisant palpiter mes veinules oculaires.

Je ne savais pas non plus ce qui me prenait, je ne comprenais pas le ressenti que je pouvais avoir envers lui et mes actions me dégoutaient. Je sentais qu’il était quelqu’un de dominateur, mais le problème était que moi aussi j’étais dominant alors je n’étais pas certain que nous allions nous attendre à merveille. Je n’avais pas besoin de lui demander pour savoir qu’il aimait avoir le contrôle, ça se voyait facilement. Il avait quelque chose de froid et de tellement masculin, c’est surement ce que je trouvais attirant. Je n’avais jamais aimé les hommes efféminés, en fait, je n’avais jamais trouvé un homme réellement attirant, mais Demain avait quelque chose de plus et je n’aimais pas ça. Je finissais par me lever pour me retrouver dehors. Au fond de moi, je me maudissais d’être sortie et une fois que la porte se refermait derrière nous, je posais mon regard sur lui. Un tas de questions s’entrechoquaient dans me tête alors que je ne le quittais pas du regard. Je me doutais que quelque chose se cachait sous son comportement, mais je ne savais pas réellement quoi. Je n’avais pas envie de finir éventrée ou mort, chose que je ne lui laisserais surement pas faire de toute façon. Face à son rire et à ses moqueries, je restais de marbre, mais je ne le croyais pas. Je n’agissais jamais pour rien, j’avais toujours quelque chose de précis en tête quoique maintenant, je ne savais pas réellement ce que je faisais et ca me désarçonnait. Je glissais une main distraire dans mes cheveux et je me reculais de la porte, je n’allais pas non plus rester planté là pendant des heures. Je ne pouvais empêcher un rire de ma part quand il me disait qu’il était hunter, je ne le croyais pas, je ne sais pas pourquoi. Je ne le pensais pas humain, mais pour l’instant, je calmais mes envies de meurtres, je n’allais pas lui sauter à la gorge, quoiqu’on ne sait jamais. Un sourire en coin prenait place sur mes lèvres alors qu’il m’avouait être dangereux, ca m’amusait juste un peu plus. « -Ah oui? » Je sifflais ces quelques mots dans un pur murmure de provocation, plantant mon regard d’un bleu azur dans le sien. « -Je ne demande qu’à voir.» Je me doutais qu’il n’était pas un tendre, je n’avais pas besoin d’en voir plus mais le provoquer m’amusait. J’aimais jouer avec le feu et je n’étais surement pas aussi fragile que les femmes qu’il avait l’habitude de côtoyer. Il s’était trouvé un adversaire de taille avec moi. « -Prendre peur? Je me demande seulement si s’est possible.»

Je ne bougeais pas alors qu’il faisait un pas vers moi. Sensation étrange, attirance plus qu’étrange. Je ne savais pas comment réagir, c’est la première fois que je me sentais de la sorte envers un homme. Il était tellement près de moi, que pendant un moment, je pouvais sentir son souffle se perdre sur mes lèvres. Je serrais les dents, je ne savais pas quoi faire face à lui et c’est ce qui me dérangeait le plus. Je sentais sa main se poser sur ma joue alors que j’attrapais son poignet, réflexe, mon corps agissait sans que je ne le veuille vraiment. Je ne savais pas quoi faire exactement. Je le laissais se reculer en lâchant son bras, mais je ne le quittais pas du regard. Il provoquait d’étranges sensations en moi. Je me reculais pour me mettre en marche je ne sais pas où, j’avais besoin de me changer les idées et de frapper faire souffrir quelques garous. « -J’ai besoin de violence.» J’avais besoin de faire autre chose que de rester seul avec, cette attirance me répugnait, mais elle me plaisait étrangement.

Je me sentis tout à coup débile de jouer avec ma nourriture. Mais les faits étaient là, en face de moi : je n’avais aucune envie de tuer Mavrick. Il me plaisait un peu trop pour ça. Cette pensée me couta une grimace. Je détestais ma faiblesse face à la beauté humaine, et aux plaisirs du corps. J’étais un démon de la luxure, d’accord, mais j’étais un peu trop pris dans mon délire sexuel. Je me crispai, des faux airs innocents déformant mon visage d’habitude si cruel.

« Ne sous-estime pas ma force. Je ne suis pas du genre à lancer des paroles en l’air. » Soufflai-je d’un ton arrogant.

Mon narcissisme et mon arrogance revenaient au galop. Comme à chaque fois d’ailleurs. J’éclatai d’un rire sans joie, en le fixant droit dans les yeux. Mes pupilles se dilataient laissant échapper des éclats aussi carmin et flamboyant que du sang fraîchement coulé. Je me demandais s’il réalisait ma vraie nature, en tout cas moi je ne la cachais pas. J’étais trop fier d’être l’Alpha incube pour changer mon identité. Elle me tenait trop à cœur, enfin si cœur il y avait dans ma poitrine. Je m’approchai une seconde fois du jeune homme. Croyait-il vraiment que nous allions jouer à chat avec les garous dans une ruelle pourrave ? L’idée n’était pas mauvaise, je devais l’avouer et j’étais assez curieux pour voire ce qu’il avait dans le ventre. Cela dis, toutes mes pensées se dirigeaient vers lui d’une façon différente du partenaire de chasse. Je le voyais vraiment autrement. Je déglutis sur les nerfs. Bon Dieu, un homme … Je me savais bisexuel, mais je n’étais que rarement attiré par le sexe masculin.

Shhh ...

Les gens beaux avaient le don de me faire tourner la tête. Je claquai des dents en fendant sur le jeune brun. Mon regard se voulait intense et hautain, mais au fond de moi j’avais un doute. Je doutais de pouvoir gagner sa confiance, ou de pouvoir le manipuler comme un tout à chacun. Il n’était pas aussi décervelé que les blondes de la boite, ni aussi cuche que les vierges venus de patelins inconnus dans le but d’embraser la folie des villes.

« Comment tuerais-tu un rat ? » Soufflai-je.

Je nourrissais une haine particulière pour cette race, parce que j’étais moi-même un descendant du clan royal des rongeurs-garous. Manque de bol, ma bête s’était tuée dans les abîmes de mon âme et on m’avait déclaré bâtard. Ma transformation en incube, le malheur que je m’amusais à créer et le chaos que je semais sur Manhattan n’avaient rien à voire avec mon envie de dominer ou de régner sur ces bandes d’incapables à fourrure. Il y avait une raison encore plus convaincante et humaine que ça. Une vengeance personnelle sur un clan qui ne méritait pas d’exister.

« Comment tuerais-tu le chef des incubes ? » Le provoquai-je amusé.

Mon visage était à quelques centimètres du sien. Mon souffle se mélangeait à l’odeur de son parfum particulier, et je pouvais voire sa répulsion dans ses yeux. Il ne m’aimait pas. C’était sûr. M’enfin, on n’était pas obligé de s’aimer pour s’unir sur un lit deux places.

J’aurais dû me douter qu’il m’avait entraîné dehors pour d’autres raisons que celle qu’il m’avait citée à l’intérieur. Tuer quelques garous m’aurait surement fait un bienfait que je ne pouvais nier. J’aimais un peu trop la violence et peut-être que je n’étais pas dans le bon camp. J’agissais de mon propre chef sans demander quoi que ce soit à qui que ce soit. Ce soir, j’étais tombé sur un adversaire hors du commun qui m’attirait bien plus que je ne le voulais vraiment. Je n’avais pas besoin d’explication ni de mode d’emploi pour comprendre le comportement de ce cher Daemon. Je me doutais qu’il n’était pas humain, mais je n’avais pas encore de confirmation, pas pour le moment, mais tout son comportement me faisait penser à un puissant incube. Un humain ne pourrait pas du tout être comme il l’était et avoir cette aura qui m’attirait un peu trop. J’étais vraiment débile d’être là, avec lui, à le provoquer et lui parler. Je n’avais jamais été attiré aussi fortement par un homme. J’avais toujours réussi à refouler cette dégoutante attirance et j’aimerais bien que ce soit encore la même chose. « -Je ne doute pas de ta force, mon cher Daemon. Je dis juste que j’aimerais bien en voir une démonstration.» J’allais partir pour me changer les idées, mais il s’approchait une fois de plus de moi et je me tournais rapidement pour lui faire face. Il était pourtant plus près que je ne le pensais et j’avalais de travers. J’étais nerveux? Je me demandais bien ce qui me prenait et je n’étais pas à l’aise avec ce qui était en train de se produire entre nos deux. Une alchimie trop forte pour avoir le droit d’exister.

Je plongeais mon regard d’un bleu acier dans le sien tout aussi intense, il avait un charme sinistre, mais un charme qui avait son effet sur moi et surement sur tous les autres. C’est ce qui me dérangeait. Être un parmi tant d’autres. Il en avait dû en voir de toutes les couleurs et toutes les sortes, je me demandais si quelqu’un pouvait lui résister. Moi? Peut-être, mais je me sentais fébrile et c’était dérangeant. « -Je ne suis pas tendre avec les jolis monstres. J’aime bien me salir les mains.» Il faisait un pas de plus alors que je ne bougeais pas de ma place. Nous étions seuls dans cette ruelle et je pouvais sentir son souffle venir se perdre sur mes lèvres. Mon regard déviait un moment vers ses lèvres qui me faisaient envie. Je ne l’aimais pas parce qu’il m’attirait trop et je n’acceptais pas cette partie de moi. Je ne savais pas exactement pour moi. Nous étions tellement près l’un de l’autre que je pouvais sentir parfaitement son odeur, nos deux souffles se mélangeaient dans une parfaite symbiose. « -Le chef des incubes? » Un sourire se posait sur mes lèvres alors que je levais une main que je venais glisser contre sa joue. Cette même main glissait sur la peau rude de son visage pour se rendre à sa nuque que j’empoignais fermement. Je n’avais pas la douceur d’une femme, je n’étais pas tendre, ni doux et gentil. « -Je suis certain que ce serait le combat le plus amusant et délicieux que je pourrais mener. Un adversaire dangereux, il faut croire que j’aime le danger.» Sa provocation et son comportement me poussaient à penser qu’il était lui-même ce fameux chef. Nous étions plutôt faits pour nous entretuer, mais ce n’étais pas ce qui se passait pour le moment, son charme était magnétique sur moi. Sa noirceur m’attirait. Je ne savais pas s’il allait me repousser, mais je n’en avais réellement rien à faire. Je faisais une pression sur sa nuque, pour approcher son visage du mien, et je posais mes lèvres contre les siennes. La sensation de ses lèvres sur les miennes était tout à fait étrange. Je pense que c’est la première fois que je gouttais aux lèvres d’un homme et c’était étrange, mais agréable en même temps. Ça n’avait rien d’un baiser chaste, nous étions tous deux de redoutables prédateurs et ça avait tout d’un baiser violent et passionnel.

J’avais déjà embrassé des hommes avant lui. Un baiser ce n’est rien pour un incube aussi perdu, et souillé par le sexe que moi. Pourtant le contact de nos deux lèvres me submergea de froid. Je me sentais pris dans un tourbillon d’hostilité que je ne contrôlais pas. Et ça, ça me laissait complètement perplexe. J’étais un dominant. Je détestais perdre le contrôle. Je le poussai violement contre le mur. Mon regard était désinvolte et pourtant des cristaux grenat se mélangeaient à la couleur azur de mes yeux. Je sentais la colère gronder en moi tel un tonnerre effrayant mais en même temps je voulais retenter cette expérience déroutante.

« Tu devrais apprendre à te méfier des adversaires dangereux. Parfois ils sont trop … Dangereux. » Me moquai-je froidement.

Je me sentais invincible. In fact, je me prenais pour le trou du cul de Manhattan, où du monde. Je savais ma force surhumaine et ma beauté irréelle. Alors pourquoi le doute s’immisçait-il dans mon esprit ? Cet hunter était un curieux personnage. C’était un homme par excellence ; violent, torturé et loin d’être attentionné. C’était sûrement cette différence qui me poussait sans arrêt vers lui. Mon corps se moulait parfaitement au sien. Nous n’étions pas semblables mais il y avait entre nous une certaine alchimie que je ne pouvais nier. Elle me prenait par surprise, et m’embrasser n’était ni plus ni moins qu’un coup en traitre. Le froid continuait de déferler sur moi alors que nous étions déjà séparés. Il transperçait mes parois et s’attaquait à mes os les un après les autres. C’était différent de la chaleur et du désir que provoquaient chez moi les femmes. C’était une délectation qui aveuglait mon esprit. Un rire démonique m’échappa.

« Mavrick … Je n’aime pas les hommes dans ton genre. » Confessai-je en saisissant voracement ses lèvres pour une étreinte plus violente et sanguinaire. Mon venin remontait à la surface, il sortait par tous les pores de ma peau enveloppant mon corps de cette aura noir et irrésistible propre aux incubes. Il n’y avait plus de doute possible, ce mec m’excitait vraiment. Je le repoussai en agrippant méchamment ses épaules larges. Il avait du muscles, je ne crois pas qu’un corps à corps entre nous deux aurait bien fini. Un sourire carnassier naquit au bout de mes lèvres.

« La nuit n’est pas assez longue pour toutes les choses qui me passent par la tête. »

Je voulais faire tellement de choses, expérimenter l’inconnu à ses cotés. De gré ou de force, cela allait de soit. Mais il y avait tout de même quelque chose qui me bloquait dans mes actions. J’avais l’impression de perdre quelque chose en tentant un autre diable que moi. J’étais le meilleur placé pour savoir que l’on ne pactisait pas avec un démon, et ce garçon m’avait l’air aussi vicieux et peu fiable que moi. Je me méfiais.

Je sentais une légère tension entre nous pendant le baiser. Était-ce moi? Ou peut-être lui. Nous ne semblions pas parfaitement à l’aise tous les deux durant ce baiser qui était bien meilleur que je ne le pensais. Mes lèvres quittaient les siennes quand il rompait ce contact pour me plaquer violemment contre le mur. Mon réflexe premier fut de porter ma main à mon arme. Je posais mon regard dans le sien, j’observais ses yeux qui se modifiaient sous les miens et je finis par retirer ma main de contre mon arme. Je n’allais pas lui tirer dessus, je n’en avais pas envie. Ce qu’il dit faisait naître un sourire sur mes lèvres suivies d’un simple haussement d’épaules. « -S’il fallait que je me méfie de toutes les personnes qui pouvaient m’être dangereuses… De toute façon, je n’ai pas peur de la mort. Je préfère vivre une vie risqué qu’une vie ennuyante, sans danger..» Je restais appuyé contre le mur alors que mon regard d’acier ne quittait pas le sien. J’avais autant envie de partir que de continuer ce que j’avais commencé. C’était une réelle lutte contre moi-même. Céder ou ne pas céder. Je l’avais déjà fait en partie et j’avais envie de tester mes limites. Nous étions encore près, malgré le fait qu’il m’avait poussé. Je n’aimais pas être dominé, je n’aimais pas me sentir contrôler par quelqu’un d’autre et j’avais envie d’inverser les rôles. Il me fit sourire une fois de plus, un sourire amusé, quelque peu moqueur. « -Pourtant, je vois beaucoup de similitudes en nous, mais rassure toi, je ne t’aime pas trop non plus. Je me demande, dans ce cas quel genre d’homme tu aime. Ceux qui se soumettent à toi?»

Ses lèvres venaient une fois de plus se poser sur les miennes dans quelques choses de viril et de violent. J’étais un peu tendue, mais mon corps commençai t a se détendre un peu sous les baisers qui se répétaient. Il fallait bien que j’en vienne à l’évidence. Cet incube provoquait un désir incomparable et totalement différent de ce que j’avais pu ressentir auparavant. Le fait qu’il était incube me dérangeait. Il avait besoin de sexe pour se nourrir. Je me demande s’il n’avait pas couché avec toutes les personnes de cette ville. Je n’ai jamais aimé être un parmi tant d’autres, comme beaucoup de personne d’ailleurs. Je prolongeais ce baiser avec une certaine violence mélangée à de la passion et nos lèvres finirent par se séparer alors qu’il me repoussait une fois de plus en posant ses mains sur mes épaules. Mes mains se reposaient instantanément sur ses avant-bras, j’avais mes réflexes de défense, je ne pouvais faire autrement que de me méfier devant cet incube puissant. Je ne sais pas si j’étais capable de douceur, contrairement à certaines femmes qui aimaient se faire dominer. Je retirais mes mains de seins, je n’avais toujours pas bougé et je me trouvais encore contre le mur. Je faisais un pas vers lui, réduisant à néant l’espace qui se trouvait entre nous bien qu’elle était déjà quasi inexistante. Il se méfiait aussi de moi et cela m’amusait, comme ce qu’il venait de me dire. J’étais doué avec le corps de femmes, mais qu’en serait-il avec celui d’un homme? Mon murmure venait se perdre sur ses lèvres alors que ma main se glissait se sa joue pour en explorer la peau, geste plus passif que les autres. Mon regard restait planté dans le sien alors que me lèvres venaient se perdre dans son cou pour parler dans le creux de son oreille. Mon autre main avait glissé jusqu’à son épaule. « -De toute façon, je doute que ce soit la dernière fois que nous nous croisons? Nous sommes voués à nous détruire, mais j’ai souvent fait ce que je ne devrais pas faire.»

C’était une façon de lui dire qu’on allait avoir du temps pour faire tout ce qui lui passait par la tête et s’il était d’accord, je ne voyais pas l’utilité de nous entretuer, même s’il était le chef des incubes. Pactiser avec le diable avait toujours été fait pour moi et c’est exactement ce que je faisais, même plus. Mes lèvres venaient glisser le long de son cou que j’avais bien plus envie de mordre que d’embrasser, mais je me contenais, laissant ma langue parcourir sa peau pendant un court moment, ainsi que mes lèvres dans des baisers sensuels. Je ne savais jamais comment il allait réagir comme il ne savait pas comment j’allais réagir.

Je fermais doucement les yeux. Mon esprit était rythmé par des sons de renouveau que je m’évertuais à analyser. La situation était si différente de ce que j’avais vécu avant, et je devais avouer que j’en avais rien à cirer. Le souffle de Mavrick était tout ce qui m’importait pour le moment. Je soufflai sur son cou en le saisissant par le bras. Sa peau titillait la pointe ma langue. Je gémis en lapant lentement sa clavicule droite. Je tirai sur son T-shirt dévoilant un peu de son épaule.

« Tu ne réalises pas encore … Que je suis la mort en personne. »

Je tuais mes amants après leur avoir soutirés tout ce qu’il y avait de plaisant et de charnel en eux. Je me moquai des états d’âmes et mes relations étaient en majorité malsaines. Il y avait le mal en moi. La débauche sous sa forme la plus brut, et accessoirement la plus brutale. Mes papilles s’excitaient. Je reniflai l’odeur particulière de son sang avant de remonter à son visage. Il captivait toute mon attention. J’étais pris au dépourvu, assaillit par cette attraction brûlante. C’était une douleur sourde qui me saisissait au palais avant de se répandre dans toute ma bouche. Je souris, lui montrant mes crocs une seconde fois. Je ne manquerais certainement pas de lui prendre quelques gouttes de liqueur corporelle.

« Pourquoi, espérais-tu me détruire ?! » Grinçai-je en le prenant par la gorge. « Je tue les monstres encore plus efficacement que toi … Nous sommes un seul camp, d'une certaine manière. »

Je ravis ses lèvres encore une fois. Mes canines percèrent doucement sa peau laissant échapper le liquide carmin. Je me délectais en sentant le feu embraser mes sens. C’était un plaisir divin ! Je frottai ma langue contre la sienne avant de lui remettre les commandes. Je le savais aussi démentiel que moi, et l’envie de me laisser aller à son jeu me tentait beaucoup. Je voulais voire de quoi il était capable. Cette froideur et son air tourmenté n’étaient-il qu’une façade ? Où était-il le compagnon de torture que j’attendais depuis si longtemps ? Je voulais rester ici avec lui, la nuit entière. Je voulais plonger dans ses eaux troubles et me laisser foudroyer par les frissons qu’il me promettait. Et voilà, qu’il s’approchait encore plus près de moi. Mon souffle et le sien ne faisaient qu’un. Je laissai mes mains tomber, ballantes, de part et d’autre de mon corps.

« Nous nous reverrons sûrement. Si nous en sortons tous les deux vivants. »

Je me moquai ouvertement. Mais la mort était une possibilité. Je ne contrôlais que trop peu mes pulsons quand elles étaient aussi violentes. Je déboutonnai ma chemise noire, dévoilant mon torse parfaitement sculpté et les quelques cicatrices qui ornaient ma peau cadavérique.

Je laissais mes lèvres se perdre contre sa peau entêtante jusqu’à ce qu’il me prenne par le bras pour jouer à son tour. C’était étrange, mais totalement incontrôlable. C’était différent des femmes et tellement plus dangereux. Je ne savais pas quoi en penser, je sentais sa langue glisser sur ma peau, dans mon cou, sur ma clavicule alors qu’étonnamment, je le laissais faire. Je serrais les dents l’instant d’une seconde quand il tirait son mon t-shirt, j’avais envie de tout et de rien. Ça me perturbait comme jamais, mais je ne voulais pas partir. Je posais mon regard dans le sien et mon sourire ne se perdait pas, pas encore. « -Ce n’est pas la première fois que je côtoie la mort. J’espère peut-être l’apprivoiser et la faire mienne, une alliée, qui sait.» j’avais toujours été métaphorique, après ce qui je disais était clair, s’il était la mort je parlais de lui et de moi. Le faire mien? Je ne pouvais pas croire que ces mots étaient sortis de ma bouche. Je n’avais plus envie de résister, tant pis. « -Je ne suis dans le clan de personne, mais peut-être que le tien m’intéresse, à un certain point. Le jeu m’intéresse, mais je ne veux pas être comme toi.» Je ne voulais pas être incube, pas le moins du monde. Je n’aimais pas devoir être dépendant du sexe même si je l’étais déjà, d’une certaine façon, mais pas le même que lui.

Je le laissais me dominer pour le moment, pacte silencieux, je reposais mes lèvres contre les siennes alors que je sentais mon sang couler vers sa bouche. J’espère qu’il s’en délectait. Baiser violent, mais tellement excitant. Je posais mes mains contre ses épaules et je posais mon regard dans le sien une fois le baiser rompu. « -Nous allons nous en sortir vivants, je ne compte pas mourir ce soir, pas encore.» Ma langue venait se glisser sur ses lèvres alors que mon regard glissait le long de ses muscles. Je tournais la situation et je le plaquais violemment contre le mur alors que je collais mon corps au sien. Je retirais d’un geste rapide le reste de son chandail alors que mes mains se perdaient le long de son corps. C’était la première fois que je faisais cela et c’était très différent et franchement étrange. Je retirais d’un geste rapide mon t-shirt dévoilant des muscles définis sans être proéminents et je sentais de désir monter dans mon corps, surement qu’il pouvait le sentir lui aussi. Ma main se posait contre sa gorge alors que je le retenais contre le mur et mes lèvres se posaient une nouvelle fois sur les siennes. Ma langue se mêlait à la sienne, ma main serrait contre sa gorge assez pour que ce soit désagréable. Je ne voulais pas le tuer, je lui avais clairement dit. Nos corps se mêlaient dans un délicieux tourbillon de violence et de désir, étant tous deux dominants, qui voudra bien se soumettre pour la nuit? Nous n’en étions pas encore là. Ma main descendait jusqu’à son pantalon dont j’ouvrais la ceinture d’un coup sec. Je n’en avais rien à faire de voir quelqu’un passé, c’est maintenant que je le désirais et autant le prendre quand ça passait. Je lâchais sa gorge pour prendre ma lame, que je trainais toujours sur moi. Il pouvait la voir, mais je lui murmurais pour ne pas qu’il se méfie, mon souffle rauque se perdait dans son cou. « -T’inquiète, je ne vais pas te tuer. Ce n’est pas ta mort que je souhaite, sinon je ne te donnerai pas ce dont tu as besoin pour vivre.» Je laissais ma lame s’enfoncer dans sa chair, pour créer une coupure, pas trop profonde, sur son torse. Ma langue venait cueillir le sang qui coulait sur sa peau alors que je laissais tomber mon arme sur le sol, je n’allais pas non plus le torturer, une coupure c’était déjà assez. Le désir vibrait en moi, je ne m’étais jamais sentie de la sorte, tout était bien trop différent. Une de mes mains était perdue contre son ventre pendant que je m’occupais du sang qui coulait sur sa peau. J’en avais même quelques peu sur mes lèvres. J’étais humain et franchement dérangé pour boire son sang, je n’en prenais pas autant que lui, le sang ne coulait pas abondamment, L’entaille était petite mais nette, assez pour saigner un peu. « -Tu as déjà gouté a ton propre sang? » Sinon, il allait le faire maintenant, je reposais mes lèvres sur les siennes en faisant tomber son pantalon, mes lèvres avait le gout de son sang.

J’étais forcé d’avouer que les choses s’envenimaient. Mavrick se souciait de mon sort ? Un rire mesquin m’échappa. Il en faudrait un peu plus qu’une lame pour en venir à bout d’un incube millénaire comme moi. Je lui souris en me laissant aller à ses caresses. C’était effrayant la vitesse avec laquelle les choses devenaient torrides. Je sentais mon excitation s’accumuler en dessous de ma ceinture. Mon souffle devenait un peu trop haletant à mon gout. Je pouvais m’entendre respirer. Je me laissai faire sans la moindre opposition, il fit craquer ma peau faisant couler mon sang si précieux. Mes cicatrices se refermaient immédiatement mais il avait eu le temps de me voler quelques gouttes du liquide carmin. Connaissait-il seulement les vertus d’un sang aussi ancien que le mien ? Sûrement pas. Il ne saurait même pas déguster sa saveur si délicate et particulière. Mon sang avait fermenté dans mon corps durant des siècles, il avait acquit des pouvoirs étonnants que j’avais hâte de lui faire découvrir.

« Tu devrais boire un peu plus, tant que tu le peu. »

Je l’obligeai à s’abreuver en exerçant une légère pression sur l’arrière de son crâne avant de l’embrasser. Le gout de mon propre sang était exquis mais il n’était en rien plus alléchant que celui de mon jeune ami. Sa réflexion me revint tout à coup à l’esprit, chose qui me tira un sourire. Il était malin et très intéressant comme humain. J’avais un faible pour les personnes tordues mais Rick dépassaient toutes les limites de l’entendement. Il détenait même le record. Je lui laissai le loisir de me toucher partout où cela lui chantait. C’était son tour, mais l’heure tournait et j’allais bientôt réclamer mon dû. J’émis un grognement en sentant mon dos cogner contre la façade froide. Le changement de température n’était que minime mais le choc m’avait quelque peu interrompu dans ma torpeur. Je me plaisais tellement à mourir à petit feu. Tous mes sens s’engourdissaient afin de revenir plus violents et plus meurtrier encore.

« Je suis déjà mort. » Lui soufflai-je doucement à l’oreille avant de sucer son lobe avec voracité. J’étais un animal caché derrière le masque du diable. Mon cœur martelait ma poitrine, alors que j’étais sensé me nourrir de sexe. Je savais mes pensées malsaines, mais parfois l’excitation de l’instant présent valait toutes les parties de jambe en l’air du monde. Je voulu me saisir de ma dague noire à mon tour, mais elle m’avait quitté en même temps que mon pantalon. Je souris bêtement. Qu’à cela ne tienne. J’avais d’autres cordes à mon arc. J’inversai la situation en poussant le jeune homme contre le bitume froid. La position couchée était de loin ma préférée, surtout lorsque j’étais au dessus de ma proie. Je me débarrassais du reste de mes habits en me mettant à califourchon sur lui. Mes dents acérées avaient poussées à une vitesse vertigineuse. J’émis un crachotement de serpent avant de descendre le long de son torse. L’entaille allait de la base de sa gorge jusqu’à son nombre. Une réadaptation parfaite de la ligne blanche. Je voulais voire son cœur battre avant de le prendre en moi. Je glissai ma main à l’intérieur de sa poitrine à la recherche de l’organe vital. Mes yeux partaient en vrille, prenant différentes variation du rouge. J’éclatai de rire en serrant ma prise dur sa chair.

« C’est comme ça qu’on tue l’alpha des incubes. Et non pas par une entaille qui est déjà fermée. »

Je me penchais afin de ravir ses lèvres. Mon sang anesthésiait ses douleurs, et guérissait ses plaies à une vitesse plus rapide que celle de son propre corps. Je lui souris en faisant rejoindre les deux lèvres de sa blessure. Ma salive amer coulait dans mon œsophage, indiquant mon impatience pour le festin qui s’offrait à moi.

Mavrick, allait me rendre fou.

Cet homme allait mourir.

J’allais mourir aussi.

Le désir allait nous tuer.

Cette situation était complètement malsaine et hors de contrôle, je ne savais pas du tout ce qui allait se produire. C’est la première fois que je me montrais aussi violent, je l’avais toujours été, mais ce qui était en train de se produire était simplement hors de tout ce que j’avais pu faire. Daemon avait un très mauvais effet sur moi et je me disais que ce ne serait surement pas une bonne chose de le revoir. Ce ne serait pas bon, ni pour lui ni pour moi. Ce serait mieux de s’éviter, mais je me doutais que j’allais avoir envie de le revoir. Juste à cause de cette chimie trop forte entre nous. Je laissais ma folie prendre le dessus, je ne me contrôlais pas, c’est comme si quelqu’un d’autre le faisait à ma place. Je me doutais que cette entaille n’allait pas le tuer, mais dommage qu’il ne puisse pas sentir la douleur délicieuse que provoquais une entaille. Quelques gouttes de son sang coulaient dans ma bouche alors que l’entaille se refermait presque aussitôt. Ul avait vraiment des pouvoirs hors du commun, je relevais le regard vers lui en glissant ma langue sur mes lèvres avant de l’embrasser de nouveau. Je n’avais aucune idée de ce que son sang pourrait avoir comme effet sur mon système, quelque chose de puissant et qui me serait utile sans doute. Devenir dépendant de cette force était une chose envisageable. Je sentais son souffle se perdre dans le creux de mon oreille alors que je ne lâchais pas, mais mains courait sur son corps. J’aimais cela bien plus que je ne le pensais. Sa violence m’excitait comme jamais. « -Je n’ai pas le temps d’en prendre plus.» Je dénudais son corps sculpté au couteau. Il était délicieusement séduisant et ça me rendait complètement fou.

Sans que je ne m’y a attende, mon corps était violemment poussé contre le sol et l’instant d’après, il se ruait sur mon comme la délicieuse bête qu’il était. J’étais incapable de le quitter des yeux et je devrais pourtant avoir envie de mourir de peur, mais ce n’était pas le cas. Son corps nu se posait sur le mien, j’avais encore un pantalon. Un frisson me parcourait alors que je voyais ses dents s’enfoncer dans ma chair. Je m’attendais à souffrir le martyre, mais je ne ressentais rien, rien du tout. J’entendais le son de sa main qui jouait dans ma chair, la pression sur mon cœur et cela me répugnait. Je me demandais pourquoi je ne ressentais rien et une fois sa main retirer, ma chair se refermait comme la sienne avait fait tout à l’heure. Un lien se faisait dans mon esprit. Son sang me rendait invincible. Mais pour combien de temps? C’était inhumain, j’aimais cette force, j’en voulais encore et plus. Ma peau était refermée, comme si rien ne s’était produit en y laissant que deux longues et fines cicatrices sur ma peau. Il avait marqué son passage sur mon corps. C’était incroyable. Il était fou. Je l’étais aussi. Ses lèvres venait se poser sur les miennes, assis ainsi sur moi, il pouvait sentir tout le désir que j’éprouvais et ça n’augurais rien de bon pour la suite. Ma main se posait sur sa nuque alors que nous nous embrassions une fois de plus, nous étions dehors, à la vue. Une chance que personne ne croisait ce spectacle dégoutant. Je n’aimais pas être dominé, mais je savais que je ne pourrais pas le dominer pendant des heures, c’était impossible. Nous nous laissions les reines à tour de rôle. J’allais lui laisser les reines pendant un moment, je me perdais dans ce rapprochement inattendu et je ne savais pas ce que je voulais faire exactement. Je sentais que notre union pour la nuit allait arriver sous peu, il ne manquait pas grand-chose.

J’étais un homme passionné. J’étais né, j’avais grandit et je voulais mourir dans la passion. C’était quelque chose que je m’étais évertué à penser durant toute ma vie. Mais à aucun moment je n’avais songé à un contact aussi violent que celui là. Les vibrations qui émanaient de mon corps me submergeaient d’une chaleur tantôt étouffante, tantôt bénigne. Je tanguai bafoué par les contradictions de mon esprit joueur. Je n’avais pas imaginé en arriver là, pas aussi rapidement en tout cas.

Dammnit !

J’avais aussi longtemps cru que j’étais le seul mâle à faire tourner les têtes, et voilà que je me retrouvais en face de ma réplique exacte. Je lui tendis ma main afin de le laisser prendre le relai. Non, mauvaise idée. Je regrettais déjà de me laisser si piètrement dominer par un humain. Oui, un humain. Car Mavrick avait beau être un tueur, un chasseur et un mec complètement à coté de la plaque … il n’en demeurait pas moins mortel et dénudé de pouvoirs. Ce qui n’était pas mon cas. Vraiment pas. J’avais vogué partout, flâné de ville en ville, écumé les mers dans le seul but d’atteindre la puissance suprême et j’y étais arrivé malgré quelques diverses ratures qui ternissaient le tableau. Heilleen en était une d'ailleurs.

Un sourire carnivore se traça sur mon visage, vestige du rat-garou que j’étais sensé être. Un grognement m’échappa alors que je serrai ma prise sur son poignet avec force. Je risquai de lui péter les os du carpe un à un mais qu’à cela ne tienne. Il y avait encore assez de sang en lui pour que je puisse m’amuser toute la nuit. Je le saisis et le poussai loin de moi. Son corps glissa sur le bitume alors que je le suivais rampant comme une limace avide de sang et de plaisir sexuel. Mon entre jambe gonflait … Je le sentais durcir et cela me renvoyait une certaine douleur. J’avais du mal à contenir mes émotions un poil trop intense. Des suffusions apparaissaient un peu partout sur mon épiderme. Mes vaisseaux éclataient un à un, ravagé par le mal incurable. Le mal qui me rongeait jusqu’aux os. Un éclat de rire malsain secoua mes muscles pectoraux, alors que mon propre venin se répandait en moi. Le poison de l’incube était salvateur, il me promettait des grands frissons comme si j’étais en pleine partie de roulette russe. Je tenais le flingue entre mes deux mains tremblantes, j’appuyai sur la gâchette et PAN ! L’instant d’après plus rien. J’étais so fucking dead.

Je reportai mon attention sur le brun. Il me toisait du regard. Il se mesurait à moi, comme un son égal et ça me foutait en rogne de songer que je ne lui inspirais pas la crainte habituelle qui terrassait mes adversaires. Je n’aimais po jouer de mes attraits physiques afin de soudoyer les autres, je me voulais plus revêche et viril que ça. J’avais l’esprit combattif avec la pointe de folie qu’il fallait. J’entendais des sons bizarres grouiller dans ma tête. Des complaintes, des chants, des prières … Tout se bousculait en moi et je n’avais qu’une hâte : Le prendre assez fort pour faire craquer tous les os de son organisme. Je voulais émietter chaque particule de son corps. L’effriter puis le laisser s’envoler au gré de la brise matinale du lendemain. Mon regard s’intensifia alors que je laissais mes vêtements joncher le sol derrière moi. J’avais beau m’éloigner de lui, l’appel du corps était toujours plus fort que ma volonté. J’étais fait ainsi. J’étais un incube.

Le gout du sang, de la mort était poisseux. Le fer contaminait ma bouche en manque de ses lèvres parfaites.

Le gout du sang est mon salut. Je suis une âme enchainée. Mon agonie est éternelle.

Je caressais son torse par endroits sans m’attarder sur une partie précise de son corps. Ses muscles étaient saillants, plus durs encore que les miens. Ma fiérté en pris un coup mais pour rien au monde je n’aurais arrêté notre petit entretien si intime. Je me délectais un peu trop. Mon esprit partait dans des délires que je commençais à trouver abusé. Je devenais fou à cause de lui. Le crevard ! Il mourrait de mes deux mains. Je plongeais les doigts dans sa plaie, l’empêchant de cicatriser complètement. J’avais besoin de sang pour continuer. Je voulais une étreinte spéciale, noyée dans la liqueur éternelle.

Je lapai le sang qui dégoulinait sur son ventre comme un animal affamé. Je voulais partager ces frissons maléfiques. Je lui tendis mon bras une seconde fois. On m’avait connu moins généreux, mais avec lui c’était différent. La loi du tout où rien. Je voulais tout ressentir, ou rester dans mon coin. Et là, j’étais bien parti pour tenter le diable. Mes suffusions grandissaient, devenant des hématomes puis des tâches violacées. C’était une union meurtrière. Elle me détruisait de l’intérieur mais il était trop part pour en arrêter là. J’avais dors et déjà dépassé mes limites. Il n’y avait aucun retour en arrière possible !

Breathe,
I can’t breathe.

Je le retournais en faisant craquer son épaule. Je crois même que je l’avais déboité. Je maniais Mavrick comme une énorme poupée gonflable. Je collai mon bassin contre le sien. Mes mouvement étaient nets, précis et très peu pudiques. Je commençai doucement à bouger … M’enflammant dans un tourbillon de va et vient qui ne faisaient qu’augmenter de fréquence.

Je posai mes lèvres sur sa nuque avant de percer sa peau.

« J’ai envie de tout te prendre. » Confessai-je en soupirant de plaisir.

Je pense que cette union allait simplement me mener à ma perte. Je n’étais déjà franchement pas très bien avant, maintenant, je surpassais tout ce que j’avais toujours imaginé. Je n’étais peut-être pas fait pour être un humain mais je ne voulais être rien d’autre. C’était mon choix et je veillais à le respecter, c’est quelque chose qui pouvait surement changer, mais ce n’est pas ce que je souhaitais réellement. Daemon me ressemblait, je me voyais en lui, sauf qu’il était bien plus immonde que je ne devais l’être réellement. J’avais quelques fois mes relents de bonté, mais il se faisait trop peu. Le choc contre le sol me faisait grincer des dents alors que mes plaies se refermaient aussi rapidement qu’ils étaient apparus. C’était incroyable, j’en voulais tellement plus. Ce pouvoir, j’étais avide de son pouvoir et je n’avais d’autre moyen de le gagner de boire son sang. C’était dégoutant, mais je m’en fichais. Il était sur moi, je voyais son corps se déformer sous mes yeux et je serrais les dents sous ce spectacle qui n’avait rien de normal. Tout cela ne faisait que me confirmer que je jouais avec le diable, c’était lui. J’adorais ce jeu trop malsain pour mon esprit et je sentais qu’il l’aimait autant que moi. Mon corps vibrait d’une onde meurtrière sous les mains de mon comparse pour la nuit. J’aurais peut-être dû partir avant que la situation ne devienne ce qu’elle était en ce moment, mais il était un peu trop tard pour reculer. Ce qui devrait me dégouter, me faisait frémi d’un désir particulier. Un désir violent et totalement bestial. Ce n’était que du sexe, il n’y avait rien entre nous, je ne le connaissais même pas.

Je sentais ses mains parcourir ma peau, ma plaie ne se refermait pas, mais elle ne me faisait pas souffrir. C’était une chose que je n’avais jamais connue. La souffrance faisait partie de mon quotidien, je la connaissais même peu trop. Je voyais le sang couler sur ma peau, mais je n’en ressentais pas la douleur. Cela en était jouissif. Je sentais sa langue laper le sang qui coulait sur mes muscles abdominaux, je sentais le liquide chaud couler sur ma peau et je regardais cette scène qui devrait normalement me terrifier. J’étais mort, de l’intérieur, depuis toujours. Je posais ma main derrière sa tête, y exerçant une pression désagréable. Le moment d’après il se relevait vers moi, le sang apparaissant sur ses bras. J’étais avide de son pouvoir et je me demandais comment j’allais pouvoir me passer de ce pouvoir trop précieux. Je trouvais déjà ça inenvisageable. Être quasi invincible était une sensation hors du commun et je ne voulais plus m’en passer. J’attrapais un de ses bras et ma langue venait se perdre sur le sang qui en coulait. Je n’en aimais pas le goût, mais j’en aimais les effets, c’était déjà assez pour me convaincre d’agir. Le sang coulait dans bouche et allait se perdre dans mon organisme pour me donner cette sensation de puissante délicieuse. J’étais quoi? Un Cannibale? Je ne savais plus quoi penser, je me perdais dans ce tourbillon de violence et je le laissais me dominer pour ce soir. Ce ne fut pas très long avant que je ne me fasse manipuler de nouveau, ça me donnait envie de le frapper. Je n’aimais pas être un objet. Mon épaule craquait dans un son anormal, il venait peut-être de me la briser. Je sentais que quand ce pouvoir allait partir, j’allais me sentir mal. Je grimaçais au son de mon épaule et à ce qui s’en suit. Je ne sentais rien que du plaisir, surement qu’en temps normal ça aurait pu être douloureux, mais la, je ne ressentais que du plaisir monter dans mon organisme. Nos corps s’unissaient dans un acte aussi tordu qu’agréable, je n’avais jamais vécu quelque chose d’aussi étrange. Je sentais ses lèvres se glisser dans mon cou alors que la frénésie augmentait entre nos deux corps. Je me laissais dominer, le temps de l’entendre soupire de plaisir, de sentir son corps se mouler au mien dans un acte trop tordu pour être réaliste. J’allais finir par me lasser et c’est pour ça que je finis par le repousser pour le prendre à mon tour, mes gestes étaient brusques et précis. Je réclamais ma part de plaisir et c’est pour ça que j’entrais en lui comme il venait de me le faire. Mouvement saccadé, rédempteur de mon plaisir alors que je l’empoignais fortement à une épaule, tirant son corps contre le mien au rythme de notre plaisir douteux. Je me penchais vers lui en ne cessant pas l’ondulation de mon corps contre le sien. « -Comme si j’allais tout te donner de toute façon. Nous en sommes déjà assez loin dans le vice.»

Je laissais ma langue se perdre dans son cou, je mordais sa peau, je n’avais jamais été autant allumé de toute ma vie. Ça me faisait peur. J’étais un être immonde et sans âme. Je ne sais pas comment de temps à durer cet acte, ce moment de pure folie, mais il dura le temps que notre plaisir commun se termine. Nous échangions à tour de rôle la dominance, pour en tirer un plaisir hors du commun et nous deux corps, après de longues heures, finirent par se séparer. Mon corps était marqué de cette nuit par différente blessure. Nous avions tous deux regagné nos vêtements et j’avais appuyé mon dos contre le sol. Je tentais de reprendre le contrôle sur ma respiration haletante et je tournais la tête vers lui. « -Comment veux-tu que je me passe de ce pouvoir maintenant que tu m’en as fait gouter l’étendue?» Mon regard d’acier se perdait dans le sien, c’est la question que je me posais.

Notre étreinte s’était terminé par un grand moment. Je ne savais plus faire la part des choses et pourtant j’en redemandais encore. J’étais seulement un peu trop dégouté pour tenter une seconde approche. Le mal qui grondait en moi n’était pas transitoire. Il était éternel et cuisant. Je le sentais dévorer mon âme peu à peu et franchement je ne m’en sentais que mieux ! Je n’avais rien à gagner à être humain. Les sentiments, du peu que j’avais pu ressentir, me rendaient complètement con. A la limite de la faiblesse, et ça je ne le supportais que trop peu pour ne pas dire complètement. Je retrouvais ma bestialité auprès de Mavrick. Je me découvrais aussi vicieux et sournois qu’autrefois. Il respirait une jeunesse que j’avais troqué contre mon éternité de malheur. Un éclat de rire m’échappa alors que nous nous regardions bizarrement. L’intensité de notre attraction n’avait pas disparue, elle s’était juste estompée afin de mieux revenir. C’est comme ça que je voyais les choses. Mon corps était en sueur, le changement brusque de température agressait mes muscles un à un. C’était une douleur bénigne. J’étais so fucking good …

Je le regardai au coin. Il s’était rhabillé un peu plus vite que moi. Mon chandail avait craqué lors de nos ébats et même si me balader torse nu ne me dérangeait pas tant que ça, je me recouvris tout de même de ma veste en cuir. Juste au cas où.

« Tu as gouté … Mais tu peux en reprendre. » Ricanai-je. « Je suis un revendeur de rêves. Je donne ma drogue à qui le veut bien … »

Ma respiration n’était pas haletante contrairement à la sienne. Je suppose que c’était dû au fait qu’il soit humain. Ma condition d’incube me permettait d’être plus performant et accessoirement plus robuste que les autres espèces. J’étais un b***** par nature. Un sourire carnassier se traça sur mon visage alors que je m’ouvrais les veines une seconde fois pour lui. Il pouvait déguster la liqueur de vie autant qu’il le voulait, cela ne le rendrait que plus dépendant encore à ma présence. L’idée ne me déplaisait pas. Elle était certes destructrice mais j’étais ainsi fait. Je voulais faire de sa vie un chaos incessant, mais il me semblait que c’était déjà le cas. Je souris.

« Tu n’es pas quelqu’un d’ordinaire Rick … »

Je posai doucement ma main sur la sienne, dévoilant sous ses yeux mon sang frais. Je voulais qu’il se rue sur ma plaie comme si c’était sa dernière échappatoire. Je voulais qu’il voit en moi la source de tous ses plaisirs, le plus mesquins et les plus tordus. Je voulais être le confidant de ses petits secrets dégoutants et glauques.

« Bois … » Soufflai-je à quelques cm de sa bouche.

Je laissais mon dos s’appuyer contre le mur, ma respiration était maintenant normale et je ne savais pas quoi penser de ce qui venait de se passer, là, à l’instant, dans cette ruelle glauque. Je laissais ma tête s’appuyer contre le mur, mais je tournais mon regard pour l’observer. C’était une mauvaise idée de reprendre de son sang, surement la pire chose que je pourrais faire. Pourtant, elle me tentait, mais je ne bougeais pas. C’était comme une lutte intérieure pour ne pas sombrer encore plus loin dans ma folie. C’est à se demander si je pourrais un jour en sortir. Il me disait qu’il allait encore m’en offrir. Cette puissance était délicieuse et en être dépendant devait être la moins bonne option que j’avais. Je me contentais de l’observer dans un mutisme profond. Mon esprit était juste à la dérive et mon attraction s’était calmée. Qu’est-ce que je venais de foutre? Ma veste jonchait le sol, je l’attrapais pour le poser contre mes épaules. J’allais finir par mourir. Je n’étais pas normal.. Je l’observais. Je ne peux pas croire que je venais de baiser avec lui, c’était inconcevable. Mes yeux se posaient sur le sang qui coulait à nouveau sur sa peau nacrée alors qu’il s’approchait de moi. Son souffle chaud venait se perdre sur mes lèvres. Je venais de me souvenir pourquoi j’en étais là. Il m’attirait encore. Merde. Ça ne pouvait pas me passer et ne plus jamais revenir cette attirance de merde? Mes yeux glissaient sur ses lèvres puis sur sa main dans la sienne, son sang, son pouvoir.. Ma dépendance. Je ne pouvais pas être comme mes parents. Je murmurais, mais c’était un murmure plein de haine. Mon souffle se mêlait au sien et j’avais envie de reposer mes lèvres sur les siennes. « -Merde. T’es débile Daemon. Je n’en veux pas de ton sang, l’idée d’être dépendant de toi me répugne.»

La repousser était la meilleure chose à faire. Ce que je venais de dire était totalement contradictoire avec ce que j’avais dit quelque temps auparavant. Je lui avouais être incapable de m’en passer et là, je lui disais que je n’en voulais pas. Je posais ma main contre son épaule et le poussais sauvagement pour le repousser de moi. Je ne voulais plus le voir. Je n’avais jamais rien fait avec un homme et là, ce que je venais de faire me dégoutait. Il me dégoutait, je me dégoutais, j’avais besoin d’une douche. J’avais besoin qu’il foute le camp de ma vue ou alors de foutre le camp. J’étais debout et je lui jetais un dernier regard. Partir. C’était surement la meilleure chose à faire même si je me doutais que ça n’allait pas lui faire plaisir, je le traitais comme de la merde. Je n’allais surement pas agir pour son plaisir de toute façon, je l’avais déjà trop fait. Ne plus le revoir était surement la meilleure option qui s’offrait à moi. Je ne serais plus tentée par lui. Nous ne nous devions rien, cette nuit avait été une erreur que je ne voulais plus jamais reproduire, mais je ne me doutais pas à quel point son sang allait m’être nocif. Pire qu’une drogue, pire que tout ce que j’avais toujours tenté d’éviter. Je le laissais là et je marchais vers ma voiture, à moins qu’il ait envie de me suivre, notre entretien était bel et bien terminé. J’entrais dans ma voiture, en prenant le temps de mettre mes idées en place, mais il n’y avait rien de cohérent dans mon esprit. Ce n’était que des flashs, des sons, des images, du pouvoir, son sang, lui, cette nuit. Oublier. C’est bien ce que je comptais faire et j’allais y arriver.