Aaah, ce que j’avais mal aux pieds bon sang! Je m’appuyais contre le mur de la boite de nuit pour enlever un peu une de mes chaussures à talon pour masser mon pied. Je venais tout juste de finir mon service, il devait être dans les 5h du matin, peut être moins. J’avais une de ces envies de rentrée chez moi, si seulement je pouvais avoir ma voiture, le trajet aurait été moins long… Et pourquoi avais-je mis ces chaussures là aujourd’hui ? J’aurais du garder mes victoria, comme je le faisais habituellement… Je soupirais et me baissais pour pouvoir remettre cette satanée chaussure. Plusieurs types bien éméchés sortaient de la boite à ce moment là. Je me redressais et partais en direction de mon appartement, qui était presque 15 minutes de marche… Chouette ! Je me serais bien mise à marcher sans mes chaussures mais j’aurais fusillé mes collants !

Des éclats de rire se firent entendre derrière moi. Les trois éméché de tout à l’heure devais me suivre. Je continuais tout de même mon chemin en les ignorants, de toute façon il ne devait même pas faire attention à moi.

— Hé toi la fille canon là! Viens t’amuser avec nous !

D’accord, j’avais parlé un peux trop vite. Je me retournais un peu tout en continuant de marcher pour voir à quelle distance ils étaient et accélérais le pas. Mine de rien, ils étaient plutôt proches. J’entendis vaguement un des types m’appeler une fois de plus, mais avec mes talons qui claquaient par terre je n’entendais pas grand-chose, et je me concentrais sur mon calme. Je n’avais pas peur, je ne voulais juste pas risquer d’être violé par des type complètement saoul, c’est tout.

Sauf que je ne marchais pas assez vite et les trois gars me rattrapèrent assez vite. L’un d’eux m’attrapa par le bras, je lui flanquais une gifle mais il ne lâchait pas prise pour autant.

— C’est quoi que nous avons là, une petite tigresse ? Souffla l’inconnu en rapprochant son visage du mien.

Ce qu’il puait le whisky !

— Lâchez-moi tout de suite ! Ou bien je me mets à hurler !

Le coup basique que toutes les filles essayent… Mais à chaque fois ça ne fonctionne pas… Au moins j’aurais essayé. Un des trois mecs était derrière moi, lorsque le sentit sa main toucher ma cuisse, j’enfonçais mon talon dans son pied, grave erreur. Les trois types me coincèrent contre le mur, je ne pouvais plus bouger.

— Lâchez-moi !!! Hurlais-je aussi fort que je le pouvais.

Il était tard... Très tard, trop peut-être pour que je sois encore en train de rôder en ville mais bon, je n'arrivais à rien, même pas à dormir alors quoi faire de mieux ? Me balader comme ça, seul, dans le silence et le noir me faisais du bien malgré tout. La journée avait été merdique avec mon altercation avec le professeur de sciences. Bah quoi ? S'il croyait pas tant que tout se résumait à de simples calculs on n'en serait pas arrivé là j'suis désolé hein... Mais bon... En même temps, comment pourrait-il en croire autrement ? Ouai... Il est humain après tout. Enfin bref, une heure de colle en plus de récolté, qu'est ce que j'en avais à foutre après tout, une de plus ou une de moins, je n'étais vraiment plus à ça près.

Enfin voilà, j'avais besoin de prendre l'air, marre d'être enfermé, les fauves ça ne se met pas en cage comme ça. C'est des nuits comme celles ci qui me font parfois hésiter à retourner vers le monde sauvage, comme avant, dans le Montana, là où tout a commencé... Mais bon, je sais que je dis ça, là tout de suite, mais que je ne pourrais pas rester là-bas, j'aime trop être entouré je crois, voir les humains, les côtoyer comme ça. Même si, je l'avoue, la vie ici est parfois stressante, lourde voir même te donne redoutablement envie de te tirer une balle, il n'en reste pas moins que j'aime ça au fond, malgré tout ces contraintes, malgré moi. Ouai j'avais l'esprit pensif et pourtant, ce moment de rêverie dans le calme n'allait pas durer longtemps. D'ailleurs, je fus même très vite sorti de mes pensées quand j'entendis une voie plus que familière crier non loin de moi. À l'écoute de cet appel à l'aide, je me stoppais net dans ma marche pour chercher d'où cela pouvait bien venir, c'est au cri suivant que mon instinct très vite percuta pour me laisser partir en courant vers l'endroit où se déroulait l'agression.

Oui... La voie je la connaissais, même l'odeur que chaque foulée m'amenait m'était bien connue ce qui me poussais clairement à accélérer. Oui, cette fille n'&tait autre que Jade, une nouvelle amie que j'avais rencontré il y a quelques temps. Je me souviens l'avoir aidé à se repérer ici, même trouver un job en passant. Percuter à l'instant que c'était elle qui était en danger me poussait d'avantage à les trouver avant que le pire n'arrive. Ce n'est que quelques secondes plus tard qu'enfin, j'arrivais au coin de la rue où elle et trois types en train de lui grimper dessus se trouvaient. Bande d'enfoirés.... À trois, ils étaient en train de la coincer impuissante contre le mur alors que celle ci se débattait de toutes ses forces. Voir ça ne m'inspirait qu'une chose, tous les fracasser....

C'est donc le regard noir et d'un pas affirmé que je m'approchais d'eux les poings serrés en les interpelant d'une forte voie et d'un ton sévère :

- Hey les ivrognes ! J'peux savoir à quoi vous jouez ?... Lâchez là immédiatement, je ne le répèterais pas deux fois je vous préviens...

J'avais beau apprécier les humains, je ne pouvais pas supporter ça. C'était de loin l'aspect le plus salle qu'ils puissent avoir, aussi vulgaire et répugnant que les incubus, voilà les seules images que me renvoyait une telle scène. S'il ne se montraient pas coopératifs, une chose est sûre, c'est que ça allait très mal finir... Surtout pour eux. J'espère donc qu'ils allaient rester "soft" et ne pas demander leur reste, enfin.. Je pouvais toujours rêver du moins. À m'entendre débarquer, les trois se stoppèrent d'un coup pour, toujours en la tenant, se tourner vers moi afin de me répondre de ce ton grossier, typique de ce mec totalement saoul :

- Casse toi le gamin, t'as rien à foutre là ! Occupe toi de tes ognons ce sera plus sage...

Pfff pourquoi ça ne m'étonne même pas ? Après tout fallait s'y attendre. D'un ils sont plus nombreux, de deux totalement bourrés et de trois, vu les circonstances, les choses voudraient qu'il est l'avantage, mais ça, c'est si je n'étais qu'un simple humain... Pas de bol pour eux, ce n'est pas le cas ! Soudain, mes yeux se mirent à changer de couleurs alors que des crocs et des griffes se mettaient douloureusement mais discrètement à pousser pendant que je m'approchais toujours plus d'eux. L'un d'entre eux vint d'ailleurs se mettre en avant pour s'avancer à son tour vers moi quand avant même qu'il n'ouvre la bouche, mon poing parti directement se loger au creux de sa joue dégueulasse. Un grand craque de la part de sa mâchoire, et ce gros tas vint s'écrouler sur le sol alors que ses copains lâchaient enfin mon amie pour l'aider à se relever furieux. Trop tard pour négocier, je venais de déclencher les hostilités... Mais au fond, ça m'allait très bien, pourquoi ? Parce que ce soir, j'avais ce je ne sais quoi qui me disait de me lâcher à fond, comme un besoin de laisser la bête se réveiller et le pire ? C'est que j'en avais trop envi pour me retenir d'y céder...

D’accord, maintenant j’avais la frousse. C’était bien la première fois que cela m’arrivait. En même temps, dans le village pommé dans lequel j’habitais avant cela ne risquait pas de m’arriver, il n’y avait personne ! Je comprenais un peu ma mère maintenant quand elle m’avait dit que la vie dans une aussi grande ville n’était pas toujours géniale… J’étais perdu, ces enfoirés allaient me violé tour à tour ! J’avais l’impression de faire partie d’un de ces films qui passent à la télé parfois. Je n’oserais pas aller voir la police, puis quelqu’un m’y forcerais et mes agresseur reviendrais pour m’empêcher de parler et… Non ! Jamais de la vie.

Je tentais de donner des coups de pied et des coups de poing à l’aveuglette pour essayer de les repousser le plus loin de moi que possible. En plus, ils empestaient tellement l’alcool que cela me donnait la nausée. J’essayais de regarder autour de moi pour voir s’il y avait quelqu’un qui pouvait me venir en aide lorsque je vis Micah. C’était bien le dernier que je m’attendais à voir ici ! Que fichait-il ici ? Je criais son nom en me débattant encore plus violemment. Les types me tenaient tellement fort que j’en avais mal partout. Une chance qu’ils me lâchèrent pour se retourner vers mon sauveur. Mais quelque chose clochais. Je regardais Micah, en voulant m’approcher de lui tout en contournant les trois mecs saouls. Il n’avait pas l’air… humain. Et lorsque son poing atterris dans le visage d’un des types, je sursautais. Sa force était beaucoup trop grande pour être celle d’un humain normal, ce n’était pas possible ! C’était quoi... Superman ? J’étais en plein délire là ! Je ne voyais qu’une solution : J’allais me réveiller et j’aurais fait un cauchemar ! Espère Jade, espère.

Je m’approchais de Micah néanmoins pour le forcer à se calmer, je ne voulais pas qu’ils les tues tout de même.

— Micah ? Appelais-je doucement. Micah calme-toi...

Je sursautais. Qu'avaient ses yeux ? Ils étaient anormaux! Et ses mains... Que lui arrivait-il ?! Même les trois types s'étaient mis à reculer en le voyant comme ça. Il fallait avouer qu'il faisait peur en fait. Et si ce que Lilith avait dit était vrai ? Oh mon dieu...

Jade était enfin libre, c'est d'un pas hésitant qu'elle vint d'ailleurs vers moi. Qu'est ce que j'étais en train de foutre ? Elle allait tout voir... Me voir comme ça putain ! Pourquoi cela ne m'interpelait pas plus que ça ? Pourquoi je me laissais aller à continuer de me transformer comme ça ? Parce qu'au fond, je ne contrôlais déjà plus rien.... Mais pourquoi ?... Comment ça se fait ? Je ne comprenais pas. Était-ce parce qu'il s'agissait de Jade ? Non pas possible... Non je ne voulais pas croire à une chose pareil. C'est donc parti dans ma lancé que malgré leur recule je continuais d'avancer vers eux. Jade vint s'approcher de moi pour tenter de me raisonner en douceur :

— Micah ? Micah calme-toi...

Non je ne pouvais pas me calmer... La bête en moi criait liberté et contre ça je ne pouvais rien. S'il y a bien une chose que j'avais appris, c'était de la laisser faire, la laisser vivre. C'est comme ça que j'en étais venu à bien vivre avec, à moins souffrir, à mieux la contrôler. Ce soir je la sentait bouillir, brûlante d'envie de se défouler sur ces porcs complètement bourrés. C'est donc en arrivant à proximité de Jade qui me faisais obstacle que d'une main je la poussais sur le côté pour qu'elle me laisse passer. Me voir ainsi la fit sursauter et pourtant cela ne me faisait ni chaud ni froid. C'est d'une voie limite froide que je lui répondis le regard toujours rivé sur eux :

- Non... Je ne peux plus me calmer c'est fini, ces types doivent payer ce qu'ils t'ont fait...

L'un des types reprit son courage à deux pour me faire face dans un (surement) dernier élan de folie. D'un pas limite titubant, il grogna enragé pour cracher à mes pieds en serrant le poing pour me répliquer :

- Va te faire foutre le monstre, t'as frappé mon pote ! T'es quoi une espèce de vampire c'est ça ?! Tous vont le savoir, je vais l'dire au monde entier ! Non pire, je vais te faire la peau ce soir et ramènerais ta salle carcasse aux flics, ils verront d'eux même !

Tss.... Qu'est ce qu'il ne faut pas entendre... Rien de pire pour m'énerver que de me menacer de ce genre de chose. Même si je savais qu'il parlait pour ne rien dire, qu'il pourrait crier que je sois un alien sur tout les toits et que personne ne pourrait croire une connerie pareil... Ce genre de provocation, je ne supportais pas ! Le regard noir, je sentais la rage belle et bien là, c'était trop tard, il allait regretter ses mots. Esquivant son coup de poing, je le pris par le bras pour le faire passer au dessus de moi afin de le plaquer au sol violemment. Gardant toujours fermement son bras en main, je lui répondis d'une voie colérique :

- Tu es sûr de ça hein ? On va voir si tu picole autant de la main gauche....

Oui je m’apprêtais à lui casser le bras droit, mais après tout... C'est lui qui l'avait cherché.

— Non... Je ne peux plus me calmer c'est fini, ces types doivent payer ce qu'ils t'ont fait...

Je le regardais avec de grands yeux. Il me faisait vraiment peur. Sa manière de me repousser m’avais fait sursauter, sur le coup je croyais qu’il allait aussi s’en prendre à moi, mais je m’étais trompé. N’empêche qu’il n’était pas dans son état normal, on aurait dit… un animal. Oui c’était ça, un Animal. Je repensais de nouveau à ce que Lilith m’avais dit et me reculais le plus possible de Micah sans m’en rendre compte. Il ne faisait pas spécialement froid dehors mais je tremblais quand même… De peur. Et c’est la peur qui m’empêcher de tomber à genou, ou qui m’empêchais de hurler.

— Va te faire foutre le monstre, t'as frappé mon pote ! T'es quoi une espèce de vampire c'est ça ?! Tous vont le savoir, je vais l'dire au monde entier ! Non pire, je vais te faire la peau ce soir et ramènerais ta salle carcasse aux flics, ils verront d'eux même !

Je plaquais mes mains contre ma bouche pour ne pas crier. Il se passait quelque chose sous mes yeux que je ne pouvais pas l’expliquer. Micah, avec son allure plus vraiment très humaine, ce type, qui menaçait de le tuer… Pour un peu je me serrais interposé pour l’empêcher de faire du mal à Micah, mais j’étais une froussarde. Les deux camps me faisaient peur.

Je me repris tout de même en voyant mon ami soulever ce type pour le plaquer presque immédiatement au sol en retenant son bras dans une position un peu… Bizarre. Pauvre homme ! Il devait avoir mal. Micah n’allait quand même pas ?? Mon cœur se mit à tambouriner dans ma poitrine comme pour me dire que si, il allait faire ce que je pensais.

— Tu es sûr de ça hein ? On va voir si tu picole autant de la main gauche....

Je me jetais sur lui sans réfléchir une seconde de plus, de toute façon les autres hommes qui restaient s’était tirés en courant. Ce n’était pas bon ça, pas bon du tout ! Ils allaient peut-être prévenir la police, où se ramener avec d’autres amis beaucoup plus balèzes ? Pas que je pensais que Micah était faiblard, avec ce qu’il venait de faire je le trouvais même très balèze !

— Micah arrête ! Ne fais pas ca! Criais-je en tirant sur son bras pour qu’il lâche sa victime qui gémissait par terre. Ils vont peut-être appeler les flics il faut partir Micah ! Laisse-le ils ont assez payés, je n’ai rien je vais bien, calme toi s’il te plait !

Je le frappais sur l’épaule doucement, en espérant qu’il réagisse. Je pouvais comprendre qu’il était très en colère mais je ne voulais pas qu’il leur fasse autant de mal. J’étais persuadé que mes « agresseur » avaient très bien compris qu’ils n’auraient pas du faire ca. Je m’agenouillais par terre pour être le plus en face de Micah que possible et essayais de prendre ses mains difformes dans les mienne tout en essayant encore de capté son attention en l’appelant par son prénom. Je ne savais vraiment plus quoi faire pour le calmer.

Si j'avais envi de le tuer ? Plus tard... Pour le moment je voulais qu'il souffre et lentement. Ce bras c'est en douceur que je comptais lui briser afin qu'il implore ma pitié et mon pardon. Et oui, j'avais beau être un être globalement doux, gentil et affectueux, dans des moments comme ça, j'étais tout simplement l'inverse, le total contraire de ce que je pouvais être au demeurant. La bête en moi était-elle si mauvaise ? Je ne sais pas... Avide de colère et de violence ça oui. Les pulsions vengeresse qu'elle dégageait parfois était d'une rare ardeur quand je la laissais faire totalement. Le pire ? C'est que bien souvent, c'est après seulement que je m'en rendais compte et donc le regrettais... Cette nuit encore, allait être l'un de ses remords.

Mon genou fermement posé sur son dos, son bras levé au contraire de son articulation par le mien alors que de l'autre main je tenais son épaule durement contre le sol, je commençais à tirer, le regard luisant dans la pénombre de la rue car ma transformation était entamée. Si j'allais aller au bout ? Je ne sais pas, seul la suite allait nous le dire, mais je sentais déjà en moi mes entrailles se battre contre la douleur d'un changement bien avancé. Ça faisait mal, mais j'avais l'habitude à présent et c'est sur cette douleur que je me focalisais maintenant pour faire souffrir d'avantage le bâtard que je tenais sous mon poids ! Mais soudain, la situation changea lorsque Jade vint intervenir pour m'arrêter en me tirant le bras et en criant :

— Micah arrête ! Ne fais pas ca ! Ils vont peut-être appeler les flics il faut partir Micah ! Laisse-le ils ont assez payés, je n’ai rien je vais bien, calme toi s’il te plait !

Mais qu'est ce qu'elle foutait là ?! Elle n'avait pas à intervenir, elle ne devait surtout pas ! Arrêté dans mon élan par son geste, je n'en lâchais cependant pas ma victime qui gémissait toujours de la douleur causé par mon geste. La rage dans le regard, je le fixais encore, l'envi de continuer malgré les cri de Jade qui tentait de me raisonner, mais je n'entendais pas, je n’entendais rien, plus rien qui n'est d'importance pour moi puisque ce que ce n'était plus moi qui commandait maintenant, mais mon instinct félin enragé par l'affront que ce salop avait osé me cracher au visage avec arrogance. La fierté féline ? Oh oui surement ! Car tout le monde le sait, on ne défis jamais un fauve sans en payer le prix... C'est donc en ne bronchant pas d'un poil mais juste d'un geste de l'épaule pour qu'elle me lâche que je réagis à l'appelle de Jade. Contrairement à ce que j'aurais pensé, elle ne lâcha pas non plus face à mon manque de réaction et vint même me taper doucement l'épaule pour continuer sa tentative avant de se placer même devant moi en m'interpelant encore et toujours afin de me faire arrêter en posant cette fois si ses mains sur les miennes devenues maintenant bien griffus.

La réaction fut alors sans appel, face à ce comportement, la sensation de ses mains tirant sur les miennes pour me faire lâcher, c'est sans même m'en rendre compte que ma colère dériva sur elle en même temps que mon regard qui vint la fixer immédiatement alors que je lâchais l'homme à terre pour venir empoigner les bras de Jade en nous soulevant pour la coller contre le mur le plus proche. Je voulais qu'elle arrête ! Qu'elle me lâche et qu'elle me laisse faire ce pourquoi je m'étais mis dans un tel état. C'est fermement tenu entre mes griffes que je la fixais le souffle rageur alors que je sentais en moi la pression de la transformation toujours en train de monter. C'est de ce même ton colérique que je l'interpelais :

- Pourquoi est-ce que tu fais ça hein ?! Pourquoi est-ce que tu interviens comme ça ?!

Je ne comprenais pas son comportement, et à cause de ça c'est contre la bête en moi que je me battais maintenant, contre l'envi de m'attaquer à elle à présent. Je ne bougeais plus, la sentais entre mes mains, son visage très près du moins, le sentais sa peur, son regard inquiet posé sur moi, son souffle effréné danser avec son cœur emballé.... Qu'est ce que tu es en train de faire là Micah ?... Putain, non pas ça, pas elle.... J'étais en train de bafouer mes propres règles là et ça n'allait pas du tout. C'est donc en adoucissant mon étrainte que mon regard se calmait alors que je lui dis d'un ton plus souple :

- ... Excuse moi... Je.. J'te demande pardon...

Soudain, j'entendis un bruit derrière moi, c'est d'un mouvement rapide que je poussais Jade en la poussant d'un geste ferme et violent à l'épaule (un peu sur l'arrière de l'épaule) en la griffant au passage sans m'en rendre compte tout en me retournant. L'homme s'était relevé et tentait de me frapper avec une barre de fer qu'il venait de trouver près des poubelles d'à côté. Agilement je vint l'esquiver tout en attrapant ses bras. C'est là que je le repoussais d'un geste violent pour qu'il tombe et s'écrase au sol violemment. D'un pas lent, je vins récupérer la barre tout en m'approchant de lui d'un air menaçant alors qu'il tentait de reculer, mais c'est l'odeur du sang qui me stoppa net dans mon élan alors que mon regard repris son apparence normal très rapidement suivit de mes griffes et mes crocs. L'homme terrorisé vint à se lever et a fuir tendis que je me tournais vers Jade qui saignait abondement du bras. Inquiet c'est rapidement que je vins la rejoindre en lâchant la barre que j'avais dans les mains. M'accroupissant devant elle, je posa une main sous son menton pour l'interpelé de nouveau :

- Oh non pas ça.... Jade ?.. Ça va aller ?.. Je... J'suis désolé, attend je vais m'occuper de toi. Viens là.

Sans attendre, à peine le regard posé sur sa plaie que j'avais compris... La prenant délicatement dans mes bras, un regard autour de nous au son d'une sirène de police et on était parti. D'un pas rapide, je marchais en direction de cher moi et c'est en quelques minutes à peine qu'on arriva sans encombre. Ouvrant la porte avec fracas, je la posais sur mon canapé l'air déboussolé en cherchant deux secondes quoi faire avant de partir à la salle de bain chercher de quoi la soigner. Je savais très bien ce que je venais de faire et vous ne pouvez pas savoir à quel point je m'en voulais...

Peut-être que j’aurais le laisser faire et simplement partir en courant. Parce que celui que je voyais là n’était pas le Micah que je connaissais. Mais est-ce que je le connaissais réellement ? Je suppose que non. Je connaissais un peu l’humain, pas le… Le monstre. Oui, c’était ça, un monstre. Et j’en fus encore plus consciente lorsqu’il me claqua violement contre le mur. Que lui prenait-il ? Ou était passé le gentil Micah, celui qui avait un visage normal, des mains normales, qui était humain quoi ? Son comportement me faisait de plus en plus peur. Allait-il me tuer ?

— Pourquoi est-ce que tu fais ça hein ?! Pourquoi est-ce que tu interviens comme ça ?!

Je baissais les yeux. Je ne voulais plus le regarder, je ne voulais plus le voir emplis de haine comme ça. Et puis je préférais me faire toute petite pour ne pas qu’il me fasse de mal. J’étais la victime dans l’histoire, pourquoi s’en prenait-il à moi ? Encore une fois : J’aurais peut-être dû le laisser finir ce qu’il avait à faire, il se serait peut être calmé après ça. S’il n’y avait pas eu ces abrutit bourrés, la soirée se serait certainement fini autrement. J’aurais croisé Micah… On aurait pu rigoler tout les deux, pour n’importe quoi et… Allez savoir ce qu’il se serait passé ensuite.

— Excuse-moi... Je... J'te demande pardon...

Je le regardais, il avait l’air un peu plus calme mais n’était toujours pas humain. Le voir comme ca me dégoutais presque. Je regardais ses mains qui étaient sur mes épaules chacune leur tour. S’il me griffait, qu’est-ce qu’il se passerait ? Je me retins de grimacer et relevais le regard vers Micah, prête à lui dire que je le pardonnais à condition qu’il redevenait lui-même, mais je me retrouvais projeté vers le sol avec une horrible douleur à l’épaule. J’avais l’impression d’avoir été marqué au fer au moment même ou on me poussait par terre.

Lorsque ma tête heurta le bitume, je poussais un gémissement de douleur. J’avais des papillons devant les yeux, comme si j’allais tomber dans les pommes. Sauf que la douleur que je ressentais à mon épaule me tenait bien éveillé. J’essayais de me redresser doucement pour éviter que ma tête ne tourne encore plus et lorsque je vis l’état de mon bras, je me pétrifiais sur place. On aurait dit que la douleur se rependait partout en moi. Je gémissais en touchant légèrement mon épaule. Que m’avait fait Micah ? Qu’était-ce cette chose que je ressentais en moi ? Comme si quelque chose allait prendre possession de mon corps, je pouvais le sentir mais ne pas le contrôler. Allais-je mourir ? Je me vidais de mon sang. Il avait déjà coulé jusqu'à ma main lorsque Micah vint me rejoindre.

— Oh non pas ça.... Jade ?.. Ça va aller ?.. Je... J'suis désolé, attend je vais m'occuper de toi. Viens là.

Je secouais la tête. Non ca n’allait pas, et je ne pouvais pas le dire, tout ce que je pouvais faire c’était gémir de douleur. Quelque chose de bizarre s’insinuait en moi et je ne savais pas ce que c’était, je ne pouvais pas l’en empêcher. Ça faisait un mal de chien ! Je laissais Micah me prendre dans ses bras sans remarquer qu’il était devenu humain. J’étais loin de me douter que j’allais devenir comme lui dans pas longtemps. Tout ce que je savais pour l’instant c’était qu’il m’avait lacéré l’épaule et que je ne m’arrêtais pas de saigner. Je n’étais pas une fanatique du sang. J’avais subitement envie de vomir et gémis en nichant ma tête dans son cou pour me calmer.

Pouvait-il retirer cette chose inconnue qui remuait en moi ? Je respirais par la bouche et fermais les yeux. Qu’est-ce que c’était ?

Je me retrouvais soudainement dans un canapé. Je tentais de regarder autour de moi mais impossible, je n’avais plus de force, cette chose en moi me bouffais mon énergie ou quoi ?

— Micah… Murmurais-je en remuant un peu.

C’était la seule personne que je pouvais appeler, mais… Ou était-il passé ? Je ne le voyais nulle part ! Et je n’étais pas chez moi. Peut être chez lui alors ? Je reposais ma tête sur l’oreiller et gémis une nouvelle fois. Allais-je devenir comme Micah ? Quelqu’un pouvait-il me répondre ? Je ne posais pas la question à voix haute mais je voulais que quelqu’un me réponde ! Cette chose qui prenait place en moi me terrifiait, elle me faisait mal. J’avais peur qu’elle prenne totalement le contrôle de mon corps. C’était comme lorsqu’on est barbouillé et qu’on a envie de vomir sans rien avoir dans le ventre, mais en plus douloureux.

— Micah ! Criais-je alors même qu’il revenait près de moi. Ça fait mal, fais quelque chose… Je le sens ça… Ça… Quelque chose… Dans mon corps… Fais quelque chose ! Paniquais-je.

Elle était mal, si mal... La pression de l’oppression montait de plus en plus en moi, vous savez cette sensation qui vous sert le cœur, qui vous pique les nerfs, qui vous focalise sur une seule et même pensée : mais qu'est ce que j'ai fait là... C'est ma faute. Oui, je m'en voulais tout simplement car je savais que ce que j'avais fait cette nuit allait changer sa vie, limite lui pourrir si elle ne l'acceptait pas et ça, je pense que je n'allais jamais me le pardonner, non pas elle. Faire cela à d'autres ne m'aurait pas plus préoccupé que cela si je n'avais pas plus d'affinité avec eux que ça, mais elle, je ne sais pas, je n'arrivais pas à le voir de cette façon. Dommage, ça m'aurait tellement facilité la tâche, maintenant voilà que j'étais en stresse total et surtout impuissant face à quelque chose contre lequel je ne pouvais strictement rien faire. Alors que je courais un peu partout dans ma salle de bain à chercher de quoi adoucir son mal, me stoppant net je l'entendis gémir :

— Micah…

Sans attendre, prenant une trousse de soin chopé dans le placard et un gant de toilette humidifié, je fonçais la rejoindre d'un pas pressé afin de m'approcher d'elle doucement en m'accroupissant tout en posant le gant sur son front délicatement le regard peiné de son état. Tapotant doucement celui ci, je la regardais souffrir en ne pouvant souffler rien d'autre qu'un simple "chuuut" rassurant... Tsss rassurant, comme ci faire ça allait changer quoi que ce soit. Je n'allais pas lui demander de se taire en plus ! Quel con tu peux être parfois Micah vraiment... C'est seulement lorsqu'elle se remit à crier en paniquant que je sorti de mes penser pour m'occuper de sa blessure qui saignait abondamment :

— Micah ! Ça fait mal, fais quelque chose… Je le sens ça… Ça… Quelque chose… Dans mon corps… Fais quelque chose !

C'est limite moi qui allait me mettre à paniquer en vu de la situation... Mais non, je n'allais pas le faire, j'allais rester le plus calme possible afin de m'occuper au mieux d'elle même si maintenant ce n'était plus qu'une question de temps, oui maintenant il n'y avait plus que lui qui avait de l'influence sur elle et rien d'autre... Plaçant une compresse sur son bras en la maintenant le plus immobile possible afin de lui poser proprement pour stopper l'émoragie, je lui dis alors de la voie la plus rassurante qu'il soit :

- Oui je sais... Je sais... Accroche toi. Il va falloir que tu sois courageuse maintenant d'accord ?... Car je ne peux plus rien faire pour calmer ça... Ça va empirer et il n'y a que toi qui puisse alléger cette douleur. Écoute moi, laisse faire, laisse le entrer, crois moi ce sera plus supportable ainsi, si tu lutte contre tu souffrira encore plus...

Je marquais un instant de silence à la regarder se torde de douleur en ne pouvant rien faire de plus que caresser sa joue et son bras d'une main douce. Je repris alors :

- Tu es en train de te transformer Jade... Je t'expliquerais tout mais essai, essai seulement de garder un maximum ton calme. Ce quelque chose s'installe en toi et va prendre sa place, alors écoute moi, laisse le faire, ne lutte pas et sois forte.. Je... Je suis tellement désolé...

La culpabilité fait mal, très mal surtout quand on ne peut pas se racheter comme ici. Je ne pouvais plus que lui donner conseil afin que la transition se passe le mieux possible malgré que maintenant c'était son libre choix. Quoi qu'il arrive, le mal était fait, la bête était là en elle, qu'elle l'accepte ou non, maintenant elle faisait parti des miens... Me rapprochant d'elle je posais mon front sur sa main que je tenais fermement entre les miennes comme pour prier bien que j'étais le premier à ne pas être croyant, non tout ce que je voulais c'est que ça se passe vite et qu'enfin elle arrête de souffrir ainsi...

— Oui je sais... Je sais... Accroche-toi. Il va falloir que tu sois courageuse maintenant d'accord ?... Car je ne peux plus rien faire pour calmer ça... Ça va empirer et il n'y a que toi qui puisses alléger cette douleur. Écoute moi, laisse faire, laisse le entrer, crois moi ce sera plus supportable ainsi, si tu lutte contre tu souffriras encore plus...

Je l’écoutais sans vraiment l’écouter. Pourquoi devrais-je devenir courageuse ? J’allais mourir ? C’était ça hein ? J’avais tout simplement du poison en moi ou je ne sais quoi, et j’allais crever là sur ce canapé ? Sans rien de plus ? Je ne me rendais même plus compte que je tremblais. Ma tête allait exploser, et mes yeux allait dans tout les sens sans que je puisse les en empêcher. Je devenais folle à lier avec cette chose qui se faufilait en moi. Comme un serpent qui rampe sur le sol, sauf que là, la chose était beaucoup plus grosse qu’un serpent, plus monstrueuse. Elle allait me bouffer, hein ? Peut être que je devrais faire comme Micah me le disais ? Ca irait plus vite peut-être ? J’avais peur, il y avait tellement de choses que je n’avais pas faites…

— Tu es en train de te transformer Jade... Je t'expliquerais tout mais essai, essai seulement de garder un maximum ton calme. Ce quelque chose s'installe en toi et va prendre sa place, alors écoute moi, laisse le faire, ne lutte pas et sois forte... Je... Je suis tellement désolé...

Je m’arrêtais de bouger un instant et le regardais, la tête légèrement relevée. J’avais chaud, trop chaud. Je sentais que mes vêtements étaient collés à ma peau. Je voulais parler, dire quelque chose pour me changer les idées, mais quoi ? Pourquoi posait-il sa tête contre ma main comme ça ? Bordel ne pouvait-il pas me dire ce qu’il se passait à la fin ?

— C’est quoi ? Je vais mourir ? Ça va me tuer ? Comment je dois m’y prendre Micah ? Ça me fou la trouille ca fait mal…

Je regardais son visage et dus me repositionner sur le dos pour tenter de respirer calmement en fixant le plafond. Plus je tentais de ne pas retenir cette chose à l’intérieur de moi et plus je semblais me calmer, mais je paniquais aussitôt et recommençais à avoir mal et à trembler. Je ne voulais pas mourir. Je devais encore tenter tellement de choses ! Comme coucher avec lui, au moins une fois. Voir plus. J’étais tellement mal que j’aurais pu lui demander de me prendre là maintenant pour me faire penser à autre chose, et pour pouvoir mourir heureuse. Je perdais les pédales. Je respirais et fermais les yeux pour me concentrer sur ma respiration. Je serrais fort la main de Micah pour ne pas oublier sa présence, je voulais sentir qu’il était là, tout proche de moi.

Soudain quelque chose changea… La douleur se dissipa un peu, mais était encore toujours là, comme un barbouillis lointain mais que l’on sent encore. C’était comme s’il y avait quelqu’un à l’intérieur de moi. Je semblais entendre des choses, comme si on me parlait mais ça venais de loin… Comme quand on capte mal la radio et qu’on ne comprend presque pas ce que les voix disent.

— Micah ? Appelais-je sans ouvrir les yeux. C’est quoi cette chose ? Ca va me bouffer ? Je vais disparaitre, elle va prendre possession de mon corps ?

« Nous serons un, tu ne disparaîtras pas si tu ne me résiste pas. Laisse toi faire. »

J’ouvris les yeux et hurlais. C’était quoi ça ? Je devenais cinglé, j’entendais vraiment une voix. Je regardais Micah puis regardais autour de nous, il n’y avait personne à par nous deux. Qui avait parlé ? Micah l’avait-il entendu ? La douleur revint au galop, aussi vite qu’elle était partit. Je me retrouvais à agripper les épaule de Micah, par terre, contre lui a côté du canapé. Comment étais-je arrivé sur ici ? Je regardais mes main, ce n’était plus des mains, mais des griffe, un peu comme des pattes de chat en plus énorme et beaucoup plus difforme. Des os craquèrent en moi. Je lançais un regard paniqué à Micah. Que m’arrivait-il ? Je ne sentais même pas que des larmes coulaient sur mes joues.

— Il m’arrive quoi ? Pitié répond moi, fais quelque chose je ne sais pas ! Je ne veux pas mourir Micah. Regarde mes mains… Il se passe quoi ?

Je hurlais, on aurait dit que mes os se déboitaient.

« Ne résiste pas, laisse toi faire ca sera moins douloureux. »

Encore cette voix. Je voulais me boucher les oreilles avec mes mains mais leur aspect me faisait peur. Je me faisais peur. Je passais de simple humaine à quelque chose de monstrueux, et j’allais peut être mourir. Tout ça en quelques minutes

« Pas si tu ne résiste pas. »

— C’est quoi cette voix Micah ? Fais la taire je t’en supplie ! Hurlais-je.

Elle tremblait, était brulante, son souffle était rapide et son cœur follement emballé. Je savais qu'elle était au plus mal, ce qu'elle pouvait ressentir en cet instant car moi aussi je l'avais vécu. D'ailleurs, je voulais éviter qu'elle le vive aussi mal que j'avais pu le surmonter, après tout, moi j'avais été seul ce jour là, je ne voulais pas qu'elle aussi le soit, non, je voulais l'aider au mieux, être là et la soutenir aussi longtemps que sa transformation allait durer, aussi longtemps que cette douleur allait la torturer. Suite à mes mots, je la sentis cependant se calmer, un instant du moins mais elle n'en avait pas l'air plus rassurer pour autant, au contraire ;

— C’est quoi ? Je vais mourir ? Ça va me tuer ? Comment je dois m’y prendre Micah ? Ça me fou la trouille ca fait mal…

J'avais beau être passé par là pourtant il m'était dure de répondre à ses questions. Comment s'y prendre ? Si seulement c'était simple à expliquer, comme s'il suffisait de suivre un banal mode d'emploi, mais non, c'était bien plus compliqué que cela et en plus, les réactions variaient d'une personne à l'autre ce qui n'arrangeait rien... Je lui répondis donc d'un regard attentionné tout en gardant sa main dans les miennes ;

- Non tu ne vas pas mourir... Il faut que tu essai de te détendre et que... Et que tu essaie de te laisser faire, laisse le entrer et le mal sera atténué. Je sais que c'est dure mais essaie s'il te plais.

Je pouvais comprendre que garder son calme et se laisser faire dans un moment pareil relevait du challenge, mais elle devait essayer, pour s'aider elle même, pour se facilité la tâche et adoucir son mal, elle était la seule à pouvoir y faire quelque chose, moi je ne pouvais que la conseiller et la guider, rien de plus et c'est bien ce qui me peinait le plus. Ne la lâchant pas du regard, je la surveillais se poser sur le dos en respirant, signe qu'elle faisait l'effort de suivre ce que je venais de lui dire. Mais ça ne dura malheureusement pas longtemps, la douleur et la peur reprirent très vite le dessus et c'est la pression qu'elle exerça sur ma main en la serrant qui me le signala clairement. Ça allait et venait un bon moment mais je ne bougeais pas et restais près d'elle attentif au moindre changement quand soudain, elle me demanda ;

— Micah ? C’est quoi cette chose ? Ca va me bouffer ? Je vais disparaitre, elle va prendre possession de mon corps ?

Non il ne fallait pas qu'elle voit ça comme ça, surtout pas, c'est en hésitant un instant que je la repris tout de suite pour éviter qu'elle parte dans cet optique là ;

- Non ça ne va pas te bouffer... Surtout pas. C'est... C'est un animal qui vient faire corps avec toi, il vient partager ton corps autant qu'il partagera le sien avec toi mais tout ça est compliqué, je te l'expliquerais quand tout sera finit en temps voulu, là ce n'est pas le moment, fais moi juste confiance, tu sauras tout ce que tu as besoin de savoir mais pour le moment, tu dois passer ce premier cap, c'est le plus important, tu vas...

Je n'eus pas le temps de finir qu'elle ouvrit soudain les yeux en hurlant de panique. Elle se mit à me regarder affolée avant de scruter la pièce comme à la recherche de quelqu'un ou quelque chose. Je ne comprenais pas et cela devait se voir dans mes yeux qui la fixais inquiets. Qu'est ce qui lui arrivait là ?... Mais avant que j'ai le temps de lui demander, c'est un nouveau pique de douleur qui vint la prendre violemment alors qu'elle s’agrippait à mes épaules en me tombant dans les bras parterre. Je la laissais faire, elle semblait trop mal pour que je puisse faire quoi que ce soit. C'est en observent en même temps qu'elle ses mains qu'enfin je compris que sa transformation avait commencée. Le pire moment débutait enfin... Son regard paniqué me fixait en larme alors qu'en son corps j'entendais ses os commencer à craquer ;

— Il m’arrive quoi ? Pitié répond moi, fais quelque chose je ne sais pas ! Je ne veux pas mourir Micah. Regarde mes mains… Il se passe quoi ?

Elle hurlait, mais lui répondre maintenant était inutile, elle allait avoir sa réponse très bientôt, du moins je l'espérais. Je n'avais vraiment pas envi de la voir souffrir ainsi trop longtemps, ça me ferais trop mal... Je me sentais déjà coupable au plus haut point, avais beaucoup de peine face à mon acte, alors si en plus de cela il fallait qu'elle en pâtisse des heures et des heures, j'allais m'en coller la tête dans les murs. J'avais déjà tant de mal à la regarder souffrir ainsi... D'ailleurs je ne pu m'empêcher de passer mes bras autour d'elle pour l'enlacer alors que ses os continuaient de craquer dans ses cris de douleurs interminables.

— C’est quoi cette voix Micah ? Fais la taire je t’en supplie !

Je me sentais littéralement impuissant et ça me bouffait de l'intérieur... Je savais que si je continuais à la tenir ainsi, j'allais surement prendre chère à sa transformation mais ça m'était égal, je ne voulais pas la lâcher, non je ne pouvais pas... Pas maintenant. Collant ma joue contre sa tête je lui répondis maintenant que je comprenais ;

- C'est la panthère... Elle est là, laisse là entrer car moi je... Je ne peux rien faire de plus, je suis désolé...

J'avais à mon tour envi de verser des larmes mais je me retenais, non je ne devais pas flancher, pas maintenant, pas devant elle comme ça. Que je m'en veuille ou non, là je me devais d'être fort pour elle car elle en avait besoin. Je la garder donc contre moi en lâchant dans un élan de remord ;

- Pardonne moi... Vraiment je... Je m'en veux tellement Jade pardon, tiens le coup s'il te plais...

Je n’écoutais plus du tout Micah, ma tête menaçait vraiment d’exploser. A chaque fois que je tentais d’aligner quelques pensées, une vive douleur se répandait de ma tête jusqu’à mes pieds. Sans oublier ces os qui ne faisaient que craquer et se… transformer ? Je hurlais une nouvelle fois. Non, cette douleur m’empêchait vraiment de réfléchir à quoi que ce soit. Et cette voix qui n’arrêtait pas de me parler, de murmurer dans ma tête… J’avais cru entendre Micah prononcer le mot « panthère » pendant une fraction de seconde, mais ca ne pouvait absolument pas être ça. Tout ceci était fou, et j’étais folle moi-même.

La présence de Micah devenait trop… Importante ? Non ce n’était pas moi qui penserais ça, jamais. Je n’étais même plus sur que ce soit moi qui contrôlais mon propre corps. Je m’écartais tout de même de lui en me trainant par terre et en gémissant comme une bête qui est sur le point de mourir. Je regardais mes jambes, ce n’était plus des jambes humaines, elles étaient difformes… Et mes bras c’était la même chose. Tout mon corps changeait. Que m’arrivait-il ? Allais-je rester une fille-monstre toute ma vie ? Je me recroquevillais pour me prendre la tête dans les mains et hurler. Grosse erreur. Je me dépliais aussi vite en hurlant de plus belle, les bras et les jambes tendues devant moi dans une position plus qu’étrange. Comme un gros chat qui veut s’étirer.

N’avais-je donc pas rêvé ? J’avais bien entendu le mot « panthère » ? Et celle qui venait d’apparaitre sous mes yeux, était-ce Micah ? Allais-je devenir un animal aussi beau, comme lui ? Peut-être que ce n’était pas si horrible que ça en fait… Pas vrai ? Je tentais de tendre un bras – ou cette chose en quoi mon bras s’était transformé – vers cette bête qui, j’en étais sûr, était Micah, comme pour attirer son attention, je voulais une réponse à mes questions.

Pour cela il fallait au moins que je les poses, mes questions… Mais je n’eu pas le temps de faire quoi que ce soit… Je sombrais avant.

C’étais comme si je m’assoupissais… En plus douloureux. J’avais mal quelque part pendant un moment sans vraiment savoir où. J’avais l’impression de faire un de ces rêves qui paraissent si réel et auxquels on ne pouvait pas échapper. Puis ce fut le calme, la paix totale. Quelque chose m’avait convaincue d’arrêter de me débattre, de me calmer… Mais quoi ? Je me laissais aller à cette chaleur rassurante, et peut importe si ce n’était plus moi qui contrôlais mon corps, peut importe si je ne redevenais pas moi-même… J’étais bien. Tout simplement.

Ce qui me réveilla… Je ne sais pas vraiment ce que c’est. Peut-être que c’était le fait de sentir quelqu’un me frôler pendant mon sommeil, mais ça pouvait aussi être cette affreuse migraine, ou encore ces courbature que je pouvais ressentir dans tout mon corps. J’ouvrais doucement les yeux, il faisait jour, et j’étais dans un lit. Tout était calme, je pouvais me rendormir.

J’allais le faire mais rouvris les yeux aussi vite que je les avais refermé. Ou étais-je ? Ce n’était pas ma chambre, ni mon lit, ni mon oreiller… Je me figeais en remarquant ma nudité. M’avait-on forcé à coucher ? M’avait-on drogué ? Je me redressais et regardais à coté de moi. Un homme dormait sur le ventre, la tête tournée de l’autre coté, je ne pouvais pas voir son visage. Il était apparemment nu lui aussi d’après ce que le peu de draps qui recouvrait son corps me laissait voir.

Je ne pense pas être une pudique, mais là, je l’étais. Certainement parce que je ne me souvenais plus de ce qui s’était passé… Mais d’abord, qui était ce type ? Je tendis mon bras pour le secouer et le réveiller mais mon épaule me fit mal. Par automatisme, je regardais si je n’avais rien. Et je poussais un petit cri de surprise. Mon tatouage sur mon bras était FICHU ! Trois importantes citatrices traversaient mon si beau tatouage de part en part.

— Han non… non non non non non… murmurais-je en touchant les trois cicatrices.

Je gigotais pour pouvoir regarder les autres parties de mon corps, mais apparemment je n’avais rien. Je plaçais les couvertures sur moi de nouveau au cas où le type qui était à coté de moi se réveillerait et regardais a nouveau ces cicatrice…

— Qu’est-ce qu’il s’est passé… Me demandais-je à moi-même avant de retrouver soudainement tout mes souvenirs.

Mes trois agresseurs, la colère de Micah, la blessure qu’il m’avait faite à l’épaule… La douleur… La voix dans ma tête. Tout me revint dans les moindres détails jusqu'à… Ce moment où je m’étais… Assoupi ? Je ne me souvenais de rien d’autre… Pourquoi étais-je nue dans le lit de Micah ? Où étaient mes vêtements ? Avait-il profité de moi ? Je le regardais en voulant bizarrement mettre de l’espace entre lui et moi le plus vite possible.

Pourtant il ne pouvait pas m’avoir fait de mal, je pouvais me souvenir qu’il m’avait supplié de tenir le coup… Il avait l’air vraiment inquiet. Il ne pouvait pas m’avoir fait de mal. Mais lui devait savoir ce qu’il s’était passé ! Je posais mes deux mains sur son épaule et le secouait doucement.

— Micah ? Micah réveil toi… Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

D’accord, d’habitude j’étais plus douce pour réveiller les gens, je murmurais. Là je parlais normalement, j’étais même sur le point de crier tellement je flippais. Le pauvre, il allait m’en vouloir de le réveiller de la sorte.

Elle finie par se dégager de moi sous le coup de la douleur, ne répondant plus, se tordant de plus en plus dans des cries intenable. Je la laissais faire car là se passait le moment le plus crucial de son transi, son corps en lui même changeait radicalement. Me mettant accroupi pour continuer de surveiller le processus, j'assistais là d'un point de vu externe ce que j'avais vécu à ma première fois et c'était terrifiant. Alors c'était comme ça... Dieu que c'était horrible, pourtant maintenant ça se passe si bien, enfin beaucoup mieux déjà. Et c'est ça que je comptais lui apprendre, étant responsable d'elle, j'allais l'accompagner jusqu'au bout. Son corps se transformait radicalement, des pattes prenant la place de ses membres, son corps se recouvrant de cet épais pelage d'argent, comme moi, elle devenait une panthère et pas n'importe laquelle, la noble déesse des montagnes enneigés, la panthère des neiges, ou once, c'est comme vous voulez. Il était temps pour moi de suivre le mouvement, et de comme elle en faire autant...

En un bref instant je senti tout mon corps craquer comme le sien était en train de le faire lentement, sauf que moi, c'était d'une rapidité devenu presque maitrisé, la bête et moi, on ne faisait plus qu'un à présent. Mon corps en l'espace d'un bref instant devint celui de cet imposant félin. La douleur pour moi était devenu tolérable, c'est pour cela que je ne bronchais presque plus. Un instant plus tard, alors qu'elle rampait sur le sol, je vins sur mes 4pattes me placer devant elle en la fixant de nouveau de mon regard bleu acier. Moi j'avais toujours de la peine, mais l'animal en moi lui restait stoïque, attendant le moment fatidique ou elle serait complètement transformé afin de s'occuper d'elle comme il se doit. C'est lorsqu'elle leva les yeux vers moi qu'elle finie par sombrer, laissant ainsi la place à la bête qui très vite vint prendre la relève. Elle était sublime revêtu de ce manteau tacheté, voir une panthère de même sang que moi me faisait toujours bizarre, trop habitué à croiser des races différentes de la mienne, ma bête elle en était ravi, voir même carrément fier.

Le regard farouche, fougueux, la bête en face m'observait attentivement, à la fois rebelle et curieuse. Moi je ne bougeais pas, la fixant toujours analyser la pièce autour de nous. Baissant les oreilles, elle se redressa l'air colérique d'être enfermé. Alors qu'elle s’apprêtait à s'approcher de la porte, d'un mouvement sec et rapide, je vins d’interposé le regard dominateur en grognant en signe d'avertissement. Il était or de question qu'elle sorte maintenant et encore moins par cette porte ci. Voulant défier mon autorité, elle grogna aussi, se rapprochant le ton menaçant et le dos rond. Me montrant plus imposant par ma carrure plus grande j'en faisais autant en crachant même afin de poser le bémol d'entrer si elle ne voulait pas se prendre un bon coup de griffe sur le nez. Elle voulue néanmoins tenter sa chance et insister en me contournant, trop tard, l'avertissement était passé, c'est d'un coup de patte vif que je lui frappa la joue nerveusement. D'un bon elle recula en crachant à son tour furieuse de cet affront. C'est qu'elle avait du tempérament la petite ! C'est sans cri et gare que d'un bon elle me sauta dessus pour passer à l'attaque. Un cours affrontement suivit au beau milieu de mon salon que l'on retourna de long en large avant que je ne la plaque au sol. Elle décida enfin de se soumettre voyant que je voulais simplement la calmer et la guider.

Lui montrant la cuisine, je l'invitais à me suivre afin de guider ses premiers pas, un instant d'hésitation et toujours le regard effarouché, elle finie par accepté d'un pas prudent. C'est dans un coin de la cuisine que se trouvait un immense frigo comme on les trouve dans les restaurants et lui ouvrit en tirant un chiffon accroché à la poignet, celui ci. Rempli de viande fraiche, de poches de sang et d'organes, je l'invitais à se nourrir ainsi plutôt que d'attaquer les innocents. L'air affamée, elle ne se fit pas prier pour se ruer sur ce qui l'intéressait avec appétit. L'observant toujours en m’asseyant, je m'en léchais les babine de la voir manger avec tant d'appétit alors qu'il s'agissait de viande déjà morte. Je me souviens nettement qu'à ma premier transformation, il n'en avait pas été de même pour moi qui obsédé par la chasse, m'étais empressé de trouver une proie bien vivante. Mais je ne devais pas la garder là, non elle avait besoin de bouger, faire ses premiers pas, c'est pour cela que je me décidais enfin à m'approcher de la fenêtre pour l'ouvrir comme à mon habitude d'un coup de griffe avant de l'inviter une nouvelle fois à me suivre vers les toits pour gouter à l'extérieur. Elle leva la tête au premier reniflement du petit courant d'air entrant dans l'appartement avant de s'empresser à sauter à travers cette porte pour la liberté, mais prudente, cette fois, elle m'attendait, afin que je la guide dans ce monde qui n'attendait plus qu'elle.

Vivant dans les vieux quartier, à cette heure ci on allait être tranquille, c'est se lâchant à fond qu'on passa le reste de la nuit à prendre pour terrain de jeu géant l'imposante ville de New York.

* * *

S'il y a bien un moment ou je suis imperturbable, c'est bien quand je dors, enfin presque du moins. En général, il faut y aller pour me réveiller, les bruits autour de moi ne me dérange pas, mais là, impossible de rester au pays des rêves avec ces mains qui me secouaient avec insistance alors qu'une voie m'interpelait :

— Micah ? Micah réveil toi… Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

L'air complètement dans le gaz je redressais la tête pour la sortir du coussin en m'appuyant sur mes bras. Les yeux clignant avec peine de s'ouvrir, je grimaçais légèrement avant de tourner mon regard vers Jade qui se trouvait... Nue, à côté de moi. Enfin nue.., nue sous la couette plutôt ! Ce fut dans l'incompréhension que sur le coup je la fixais un instant avant de jeter un œil autour de la pièce puis de me souvenir enfin de la nuit passée. Hésitant un instant la bouche entre ouverte en ne réussissant qu'à lâcher un "euuuh...." je finis par me mettre sur le côté en prenant un peu de couette pour un peu plus me couvrir et lui répondre en ne sachant vraiment pas par où commencer :

- Je.. Hum... Tu vas bien ? Comment tu te sens ?

Oui, sur le coup je n'y avais pas pensé mais là c'est bien la première chose qui me vint à l'esprit en la regardant fraiche et bien vivace prouvant que la nuit s'était bien passée. Mine de rien... Elle était foutrement canon, surtout là comme ça il n'y avait pas à dire.. Enfin bref, là n'était pas la question, du moins, ce n'était pas le moment de penser à ça, c'est en secouant un coup la tête que je repris pour lui répondre cette fois :

- Et bien en fait... Hum, comment dire... Tu te souviens de cette nuit ? Approximativement j'veux dire... Car, en fait ce qu'il s'est passé c'est que.. Que tu t'es transformé. Tu as réussis et avec bien plus de facilité que je ne l'aurais cru ! Tu étais vraiment sublime... Enfin, tu ne te rappel vraiment de rien ?... Car arf.. Sinon ça va ps m'aider.

— Je... Hum... Tu vas bien ? Comment tu te sens ?

Je réfléchi un instant. Comment me sentais-je ? Je regardais son visage un long moment en espérant pouvoir y trouver la réponse. En fait je savais comment je me sentais mais je ne savais pas vraiment comment l’expliquer. C’était comme si on m’avait retiré tout le vocabulaire que je connaissais. Je soupirais et me lançais :

— Je ne sais pas trop, je suis… Comment dire… J’ai l’impression d’être courbaturé de partout, je suis fatigué comme si j’avais fait la fiesta toute la nuit.... Oh ! Et j’ai une belle migraine, on pourrait croire que je me suis saouler jusqu'à ne plus savoir qui j’étais hier soir et que ce matin j’ai la gueule de bois… Mais on s’en fiche, dit moi ce qu’il s’est passé !

Je gigotais un moment pour essayer le plus face à lui que possible. J’aurais pu très bien me coucher comme lui sur le coté, mais j’aurais trouvé ca bien trop… intime. Et donc très gênant.

— Et bien en fait... Hum, comment dire... Tu te souviens de cette nuit ? Approximativement j'veux dire... Car, en fait ce qu'il s'est passé c'est que... Que tu t'es transformé. Tu as réussis et avec bien plus de facilité que je ne l'aurais cru ! Tu étais vraiment sublime... Enfin, tu ne te rappel vraiment de rien ?... Car arf... Sinon ça va pas m'aider.

Attendez une minute. Qu’est-ce… Pourquoi… J’avais réussi ? Réussi quoi ? Et j’avais été sublime ? D’accord, si j’avais porté des vêtements en ce moment même, je me serais certainement précipité hors de chez lui, complètement hystérique. Je ne savais pas de quoi il me parlait. Enfin, je me souvenais quand même de pas mal de chose comme ces trois gars qui avaient bien faillirent me violer, Micah qui était arrivé… Sa colère puis… La douleur. Je me souvenais m’être tordu de douleur pendant un moment avant de… Me réveiller ici. Micah devait donc me parler de ce que j’avais loupé apparemment. Etais-je vraiment amnésique ?


— Alors… Je me suis transformé… D’accord… En quoi exactement ? Tout ce que je me souviens c’est un sentiment de bien être que j’ai ressentis a un moment… Et voila je me suis réveiller, complètement nue, dans ton lit et sans aucun souvenir de cette nuit! C’est génial, j’ai l’impression d’être une amnésique…

Je repliais mes jambes contre moi pour pouvoir les entourer de mes bras et poser ma tête sur mes genoux. Tant pis si la couverture ne cachais plus mon bassin, c’était la dernière chose a laquelle je pouvais penser ! Puis en fermant les yeux je me souvins d’une chose. Une panthère… j’avais vu une panthère avant de… Me transformer apparemment. Je redressais la tête puis regardais encore Micah.

— Ma transformation… C’était comme la tienne ? Je me suis transformé aussi en panthère des neiges ? Je me souviens de tout ce qu’il s’est passé avant ma… transformation, apparemment. Mais rien après ça. C’est comme si je m’étais évanoui à un moment ou bien endormie…

J’espérais qu'elle se souvienne, ne serait-ce que de quelques détails comme moi la première fois que je m'étais transformé, ces flash qui avaient envahis ma tête les jours suivants cette mutation. Ne serait-ce que quelques images, rien que ça m'aiderait, car sinon... Je n'étais vraiment pas sorti de l'auberge. C'est là qu'elle haussa les épaules pour répondre enfin :

— Je ne sais pas trop, je suis… Comment dire… J’ai l’impression d’être courbaturé de partout, je suis fatigué comme si j’avais fait la fiesta toute la nuit.... Oh ! Et j’ai une belle migraine, on pourrait croire que je me suis saouler jusqu'à ne plus savoir qui j’étais hier soir et que ce matin j’ai la gueule de bois… Mais on s’en fiche, dit moi ce qu’il s’est passé !

La fiesta toute la nuit ? Elle avait pas idée à quel point... Moi contrairement à pas mal des miens, ou du moins contrairement à tout garou qui refuse sa panthère, je me souviens d'à peu près tout, comme si j'étais là, spectateur à moitié actif, entrant en scène quand il le faut. C'est dure à expliquer mais, moi et mon garou ne faisons plus qu'un, comme si l'on avait fusionné ensemble, deux esprit en actions ensembles avec une coordination exceptionnelle. Mais bon.. Je ne vais pas le nier, beaucoup de fois je ne peux rien contre ma panthère, elle reste la dominante sur mes émotions que je le veuille ou non mais l'avantage, c'est qu'apparemment elle et moi on va dans le même sens, d'où cette fusion or norme, du moins, la plupart du temps.

Enfin bref, là n'était pas le sujet, c'est d'elle qu'il était question, pas de moi et c'est bien ce qui rendait les explications plus... Compliquées ? En tout cas à la regarder comme ça elle était bien curieuse et presser de les connaitre ce qui me promettait un grand moment de solitude. Je la regardais donc les yeux grand ouverts, à moitié pensifs et à moitié non réveillés avant de me gratter la tête en ne réussissant à lâcher qu'un bête "euhhhm......" tendis qu'elle enchainait en m'enfonçant un peu plus à chaque mot dans le remord qui me revenait de plus en plus dans la peau. Bah oui, si elle avait passé une nuit pareil c'était bien de ma faute, c'est moi qui l'est transformé. Je ne savais pas que devoir assumer un acte comme celui ci sur quelqu'un auquel on est attaché était si dure... :

— Alors… Je me suis transformé… D’accord… En quoi exactement ? Tout ce que je me souviens c’est un sentiment de bien être que j’ai ressentis a un moment… Et voila je me suis réveiller, complètement nue, dans ton lit et sans aucun souvenir de cette nuit! C’est génial, j’ai l’impression d’être une amnésique…

Ah oui... Ça pour être nue, elle était nue, les souvenirs me revenaient de plus en plus et ce détail ne m'avait pas échappé bien au contraire ! Elle était d'ailleurs, enfin comme ce matin très.. Enfin bref. Je pense que j'allais pas trop m'appuyer sur ce détail là qui je pense n'aurait un peu fâché, dire à une fille qu'on l'a admiré complètement nue dans son lit une bonne partie de la matinée à son insu n'est surement pas la meilleurs des idées, bien que ça n'avait rien de pervers, juste... Enfin bref, Micah, tais toi, sinon tu va t'enfoncer dans une merde sans fond. Je grimaçais légèrement à penser à tout ça en silence alors qu'elle se mettait à scruter la pièce de long en large avant de se tourner brusquement vers moi :

— Ma transformation… C’était comme la tienne ? Je me suis transformé aussi en panthère des neiges ? Je me souviens de tout ce qu’il s’est passé avant ma… transformation, apparemment. Mais rien après ça. C’est comme si je m’étais évanoui à un moment ou bien endormie…

Ah nous y voilà... Elle y était enfin. À l'entendre commencer à parler de ça, je me redressais pour me rapprocher d'elle l'air attentif, la fixant s'exprimer avec un regard intense. Un léger sourire s'afficha au coin de mes lèvres lorsqu'elle se mit à réfléchir recroquevillé sur elle même. Je la regardais encore un instant avant de lui répondre enfin ;

- Oui.... C'était bien ça. Tu t'es transformé en Once et tu étais magnifique d'ailleurs... La transformation, surtout la première, n'est pas évidente. La bête prend le dessus de façon total, alors, s'en souvenir est difficile mais les fragments reviendront peu à peu si tu accepte cet animal. Moi je sais qu'il y a qu'en faisant corps avec lui que je peux rester maitre de moi même... Si tu ne veux pas passer ta vie à te battre contre lui, à présent il va te falloir apprendre à l'accepter et vivre avec car il restera en toi toute ta vie... Te voilà devenu une panthère-garou Jade.

Oui, la chose était dite, j'acceptais d'être le coupable de cette transformation, de cette faute que j'avais faite seulement, une seule chose me laissait grandir cette boule dans mon estomac, le fait que j'avais peur qu'elle m'en veuille à jamais et que de ce fait, je la perdre définitivement... Oui, à cet instant je me rendais compte que j'en avais pas envi du tout car je tiens trop à elle.

Lorsque Micah se rapprocha de moi, je serrais un peu plus mes jambes contre ma poitrine. Pour me cacher ou bien pour m’empêcher de ressentir cette… attirance ? Idiote de Jade. D’accord Micah était vraiment très sexy surtout comme ça dans les vapes avec un simple drap pour le recouvrir… Mais il était mon ami bon sang ! J’avais beau me le répéter je suppose que je ne pouvais pas tellement ignorer un bel homme, surtout quand on était tout les deux nu dans le même lit. Et à voir son regard sur moi tout à l’heure, lui non plus ne devais pas être indifférent. Après tout il m’avait peut être maté en me mettant dans son lit. Ok, ça c’était vraiment gênant, et j’espérais qu’il ne l’avait pas fait.

— Oui.... C'était bien ça. Tu t'es transformé en Once et tu étais magnifique d'ailleurs... La transformation, surtout la première, n'est pas évidente. La bête prend le dessus de façon total, alors, s'en souvenir est difficile mais les fragments reviendront peu à peu si tu accepte cet animal. Moi je sais qu'il y a qu'en faisant corps avec lui que je peux rester maitre de moi même... Si tu ne veux pas passer ta vie à te battre contre lui, à présent il va te falloir apprendre à l'accepter et vivre avec car il restera en toi toute ta vie... Te voilà devenu une panthère-garou Jade.

S’il prononçait une nouvelle fois le mot « magnifique » je risquais de rougir. A moins que c’était ce que je faisais en ce moment même ? Je touchais mes joues, elle était bien chaude en tout cas. Je détournais le regard, gêné. Mais je pensais tout de même à ce qu’il m’avait dit. Apparemment je devais accepter cette chose en moi si je devais me souvenir de ce qu’il s’était passé. Une petite voix en moi me disais que j’aurais du mourir de peur, me mettre à pleurer et à le frapper pour ce qu’il avait fait. Mais je restais là, la tête contre mes genou. Je n’avais pas besoin de me mettre à pleurer, qu’est-ce que cela aurait changé de toute manière ? Rien, absolument rien.

Panthère-garou... Je frissonnais. Comme ça on aurait pu croire que j’étais un vrai monstre à présent. Pourtant j’étais toujours Jade, j’étais toujours moi… il y avait juste cette bête à l’intérieur de moi maintenant. Cet animal qui devait certainement dormir en ce moment même.

Je me laissais aller contre Micah, la tête légèrement posée contre son épaule. Puis je rigolais. Pourquoi ? Il fallait avouer que c’était totalement fou ! Je décidais enfin de quitter le cocon familial pour venir m’installer dans cette grande ville. Je rencontrais Micah, le type le plus canon de la ville… ou l’un des plus canon en tout cas ; il m’aidait à trouver un boulot et un logement… Jusque là, tout allait bien. Une fille que je rencontrais dans la rue me disait être une chasseuse de garou et je la prenais pour une folle. Déjà là, les choses commençaient à se compliquer… puis il y avait hier soir, ou j’avais été sauvé par Micah alors que trois type complètement défoncés auraient bien voulu me sauter ! Et je ne finissais pas me faire griffer au bras et… je me transformais en panthère des neige un peu plus tard après avoir souffert comme jamais. Et maintenant j’étais tout contre celui après qui j’aurais du être vraiment énervé, et je rigolais. Je suppose que ce qu’il m’avait fait allait nous rapprocher un peu plus. Si ce n’étais pas déjà fais en tout cas.

— Je suppose que je n’ai pas le choix de toute manière alors autant la laisser faire. J’ai assez eu mal hier soir ! grimaçais-je. J’espère seulement que ce ne sera pas si douloureux à chaque fois que je… que je… Enfin tu sais.

Non je n’arrivais pas vraiment à dire « a chaque fois que je me transformerais » c’était bien trop nouveau pour moi ! Je posais délicatement ma main sur la sienne et souris en redressant la tête pour pouvoir le regarder. Il semblait… Se sentir coupable.

— Si ça peux te rassurer… Sache que je ne t’en veux pas, Micah. Dis-je doucement avant de laisser échapper un petit rire et de dire à toute vitesse : Après tout, si tu ne l’avais pas fait, je suppose que je ne serais dans le lit d’un des plus beaux spécimens de la ville en ce moment même !

Je posais immédiatement les mains sur ma bouche en me rendant compte de ce que j’avais dit, complètement rouge de honte. Je murmurais un « Je suis désolé je n’aurais pas du dire ça. » derrière mes main. Que m’avait-il pris mon dieu ? Je n’étais vraiment pas possible. Je n’étais pas sensé lui dire ce genre ce chose ! Maintenant il allait me prendre pour une allumeuse ou bien carrément une trainée. Allez par pitié qu’il arrête de me regarder de cette façon et qu’il me foute le plus vite possible hors de chez lui !

Mais attendez une petite minute. Où étaient mes vêtements ? Si je m’étais transformée en étant encore habillé… J’avais du tout déchiré ? Je me retins de pousser un petit gémissement, là j’étais bien dans la merde pour rentrer chez moi.

La voir comme calme comme elle l'était me rassurait autant que m’inquiétait. Ça ne m'en disais pas vraiment long sur son ressenti, ce qu'elle en pensait, ça me montrait juste qu'elle ne sauvait pas en hurlant de panique de mon appart'. Mais je la sentais bien pensive en tout cas et c'est ce qui me chagrinait le plus... Peut-être était-elle en train de se dire que je venais de lui gâcher sa vie, de la condamner à souffrir et devenir une bête dont elle ne voulait pas. Oui.. C'est de ça que j'avais peur. Elle qui au final était surement l'une de mes plus proches attaches, l'une des seules sur qui je pouvais compter, en qui j'avais confiance et maintenant, la seule à connaitre et partager mon lourd secret. Encore fallait-il qu'elle l'accepte...

Mon regard restait rivé sur elle, sur le moindre de ses fait et geste, au moindre signe expressif d'une quelconque réaction de sa part. J'étais près à toute réponse même si je craignais le pire. et pourtant... Elle vint se coller contre moi en posant doucement sa tête contre mon épaule avant de rigoler. J'étais autant perturbé que rassuré en cet instant mais je ne pu m'empêcher de grimacer en souriant légèrement à mon tour à une telle réaction de sa part et attendait de voir pour comprendre en la laissant faire.

— Je suppose que je n’ai pas le choix de toute manière alors autant la laisser faire. J’ai assez eu mal hier soir ! J’espère seulement que ce ne sera pas si douloureux à chaque fois que je… que je… Enfin tu sais.

L'entendre dire cela me laissait à penser que son rire était plus nerveux qu'autre chose et mon sourire s'en estompa directement avant que mes yeux se baisse une nouvelle fois pour lui répondre le ton coupable ;

- Je suis désolé.... Vraiment. C'est de ma faute ce qu'il t'arrive... T'as pas idée à quel point j'peux m'en vouloir d'avoir fait une telle connerie, j'ai été stupide. J'aurais dû faire plus attention...

Un instant de silence se posa avant que je ne reprenne ;

- Mais rassure toi... En l'acceptant, la transformation sera de plus en plus douce, même si la douleur va restée au début, tu vas t'y habituer, elle va s'estomper puis ne plus paraitre aussi insurmontable. En fait, ça te paraitra limite normal et tu ne sentiras presque plus rien...

Je la regardais un instant alors que sa main se posait sur la mienne pour qu'elle lève le regard vers le mien dans un doux sourire ;

— Si ça peux te rassurer… Sache que je ne t’en veux pas, Micah.

Mon regard à l'écoute de ces mots s'illumina même si j'avais encore du mal à y croire et pourtant... C'était vrai. Je ne pu empêcher un petit sourire de venir se dessiner au coin de ma bouche montrant clairement que j'en était rassuré alors qu'elle se mit à rire avant d'enchainer à toute vitesse ;

— Après tout, si tu ne l’avais pas fait, je suppose que je ne serais dans le lit d’un des plus beaux spécimens de la ville en ce moment même !

Mes yeux devinrent tout rond pour la surprise mais je n'en était que flatté même si je ne m'attendais pas du tout à un tel aveux de ça part, elle qui était douée pour avoir tout les hommes qu'elle voulaient. La voir poser ses mains sur sa bouche comme pour s'arrêter de parler me laissa échapper un rire incontrôlé, en même temps il y avait de quoi, la situation était assez gênante faut le dire, elle me lâchait un truc comme ça alors qu'on était tout deux à poil dans mon lit c'était limite me provoquer ouvertement alors que... Enfin voilà, qu'elle ne me laissait pas indifférent et encore moins maintenant qu'elle était des miens. Il faut dire ce qui est en même temps, son charme ne m'avait jamais laissé indifférent même si je restais à ma place pour avoir plus que l'impression de ne pas l'intéresser, mais alors maintenant qu'elle était panthère, ce petit plus la rendait encore plus... Attirante voilà ! Il était clair que ne pas profiter de la situation serait bête mais pourtant, un petit point me retenait encore d'oser tenter quoi que ce soit, comme la peur de perdre son amitié par une erreur ou simplement prendre un râteau malgré ses mots et pourtant... J'arrêtais de rire mais gardait mon sourire mais mes yeux eux la regardaient différemment, plus intensément, comme s'ils voulaient délivrer un message, celui que mes lèvres ne tardèrent pas à lâcher tendis que je me rapprochais d'elle doucement ;

- Et bien je dois avouer que... Avoir fait ça m'a donné un bon point dont je suis limite fier ! Ça m'a permis d'avoir la fille la plus attirante que je connaisse dans mes draps... Et ça... Ce n'est pas rien.

Qu'est ce qu'il se passait ? Je ne sais pas vraiment, mais ça se passait. Les choses parfois ne sont pas faites pour se comprendre, elles se font tout simplement sans qu'il y est besoin de chercher et là, je ne comprenais pas que mes sentiments envers elle s'éclaircissaient d'un coup, eux qui semblaient pourtant si vaguement perdu dans la dose d'attachement que je pouvais lui porter. Peut-être était-ce parce que je ne voulais rien m'avouer, parce qu'elle ne semblait pas d’intéressé à moi. Maintenant qu'elle était là, seule avec moi, dans mon lit, le dé-clique semblait se faire enfin et pour être franc ? Je n'avais plus aucunes appréhensions... Oui, tout ce que je voulais c'est aller plus loin avec elle maintenant que la porte était enfin ouverte et croyez moi, je n'allais pas me faire prier.

Il y a des gens qui ont un regard très expressif. Et lorsque je plongeais mes yeux dans ceux de Micah, je voyais bien que c’était le cas pour lui. Son regard d’abord surpris, devenait de plus en plus sérieux, de plus en plus… intense. Bon sang ! Pensait-il à ce que je pensais ? Non, il allait me mettre le plus beau vent de ma vie. Habituellement, lorsqu’un mec me jette quand je lui propose de passer une nuit ensemble pour s’amuser, ça ne me fais rien. Mais là, imaginer Micah me rejeter me nouait l’estomac un peu trop fort à mon goût. Je baissais les yeux sur son torse et fixais la croix qu’il avait sur la poitrine, comme si c’était devenu tout à coup la chose la plus fascinante au monde. Et ça l’étais en quelque sorte… Une image traversa mon esprit rapidement et me fis rougir. Voila que je m’imaginais en train de… Non pas de ça Jade ! Je me mordis la lèvre en essayant de trouver le courage de sortir de ce lit pour m’éloigner de lui au moment ou je vis qu’il s’approchait tout doucement vers moi. Je relevais la tête vers lui et son regard me réchauffa des pieds à la tête.

- Et bien je dois avouer que... Avoir fait ça m'a donné un bon point dont je suis limite fier ! Ça m'a permis d'avoir la fille la plus attirante que je connaisse dans mes draps... Et ça... Ce n'est pas rien.

Je manquais d’air tout coup. Ca pour une surprise… Et dire qu’il y a encore quelques instants je l’imaginais me mettre le vent de ma vie ! Même pas. Au contraire. Il était si proche à présent que je n’osais même plus aspirer de l’air, pourtant j’étais bien obligé pour ne pas tourner de l'oeil. Peut-être m’aurait-il fait du bouche à bouche ? Voila que mon esprit chavirait une fois de plus. Je souris timidement et frôlais ses lèvres. Un simple petit contact qui m’électrisa. Il m’était déjà arriver de me sentir toute chose lorsque j’étais sur le point de conclure avec un mec, mais ce n’avait jamais été aussi… Puissant qu’aujourd’hui. Oui, puissant. C’était comme un véritable raz-de-marée à l’intérieur de moi. Je frôlais ses lèvres une nouvelle fois mais me retrouvais subitement tout contre lui, à échangé un baiser dur, paradisiaque, absolument grisant. Étais-ce moi qui avait bougé ou lui qui m’avait attiré contre lui ? Oh puis peu importe! Je glissais mes mains le long de sa poitrine jusqu'à ses épaule, puis allais les plonger dans ses cheveux. C’était certainement meilleur baiser de tout les temps.

Après m'être reculer légèrement pour reprendre mon souffle, je croisais son regard et mon estomac se noua. Avec un tel regard et ses lèvre gonflés suite à notre baiser, il était encore plus sexy. Je remarquais que la couverture ne cachait presque plus rien et rougis, autant pour lui que pour moi. Voila que voir un homme à poil me faisait rougir ! Mais là c’était Micah, ce n’était pas vraiment n’importe quel homme. Et il était si proche...

- Je suis désolé... Soufflais-je tout à coup. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris...

Voila que je m'excusais maintenant! Alors que je n'étais pas du tout désolé, bien au contraire! J'aurais même renouvelé l'expérience une nouvelle fois. Mais je n'allais pas me jeter sur lui pour pouvoir encore une fois sentir ses lèvres contre les mienne ainsi que son corps, bien que j'en avait vraiment très envie en fait. Mon dieu! C'était bien la première fois qu'un homme me faisait un tel effet. En fait il y avait quelque chose de nouveau, quelque chose en plus que cette simple attirance que j'éprouvais jusqu'à maintenant pour lui, même si je n'aurais pas pu exactement expliquer ce que c'était... Était-ce à cause de ce qu'on avait vécu hier ? Ou bien à cause du baiser ?

Je la sentais nerveuse, bien plus que moi maintenant que de mon côté l’appréhension s'était apaisée. Son regard dansait sur moi, passant de mes yeux à mon corps en un clin d’œil et moi, je ne pouvais m'empêcher d'en faire tout autant tellement elle était belle. Ce qu'il se passa ensuite fut presque bizarre, à un point que je n'arriverais pas à dire si l'un de nous avait passé le pas ou si c'est tout simplement par magnétisme qu'on en était arrivé là, mais comme des aimants, c'est dans un baiser langoureux qu'on vint se rapprocher tout à coup et dieu que c'était bon... Sentir ses lèvres sur les miennes me faisait bouillir de l'intérieur, je sentais le fauve en moi s'enflammer soudainement tendis que ses mains caressaient ma peau et mes cheveux, avant qu'en un instant elle était déjà repartie. C'est là que je compris...

- Je suis désolé... Je ne sais pas ce qu'il m'a pris...

Si elle savait à quel point elle n'avait pas à être désolé... Elle venait de me réveillée dans un éclair brutal, la chose était clair comme de l'eau de roche pour moi à présent. Je savais très bien ce qu'il m'avait pris... C'est sans la laisser se sentir plus gênée qu'elle commençait à l'être que je posa un doigt sur ses lèvres en la regardant plus intensément encore pour lui murmurer ;

- Non... Ne sois pas désolé...

Sans attendre ma main vint glisser dans sa nuque alors que je l'embrassais une nouvelle fois avec plus de passion encore. Pour moi, il n'y avait plus de doute possible sur ce que je ressentais là, ce n'était pas qu'un simple désir, une bête attirance comme il avait pu me sembler être auparavant, non, maintenant, il était clair que j'étais tombé amoureux d'elle...

Mon corps se rapprochais du sien tendis que ma seconde main venait glisser le long de son dos pour finir sur sa hanche alors que je me penchais sur elle en l'allongeant délicatement. Avoir envi d'une fille c'est une chose, je l'ai vécu plus d'une fois, mais en avoir envi comme ça, ça voulait tout dire pour moi. Il était clair que je n'allais pas sortir de ce lit avant un moment, du moins, tant que je pouvais la garder tout contre moi... On était nu, le draps s'en était presque totalement allé mais je n'en avais que faire au contraire ! Plus de gène, c'était fini, maintenant, je ne voulais plus qu'elle, et rien qu'elle.

Pourquoi mon cœur s’emballait-il si vite lorsque Micah posa son doigt sur mes lèvres en me lançant ce regard si… brûlant, si intense ? J’étais devenue une sorte de zombie, complètement captivé par cet homme, entièrement chamboulé à l’intérieur de moi-même. Je ne pouvais plus aligner deux minuscules pensées cohérentes… Tout ce que je voulais qu’il fasse était…

- Non... Ne sois pas désolé...

Ça. Je frémis en sentant sa main se poser sur ma nuque, ce qui me procura des millions de frissons partout. Manquant tout à coup d’air, j’entrouvris la bouche pour en aspirer alors qu’il s’approchait dangereusement vite de moi. Et je sentis la bête à l’intérieur de moi bondir dans tout les sens lorsque la bouche de Micah vint capturer la mienne, ce qui me donna envie de sourire.

Mais mon esprit chavira lorsque je sentis sa main passer dans mon dos et glisser sur ma hanche, laissant une sorte de brulure sur ma peau au passage, comme pour me rappeler ou il avait posé ses mains habiles. Si c’était comme ça à chaque fois qu’il me touchait, je voulais le sentir partout ! En moi, sur moi, contre moi. Partout quoi !

C’était fou. Complètement. Mon corps et mon esprit réagissaient au quart de tour lorsqu’il s’agissait de lui. Pourquoi ? Avant ce jour, lorsqu’il était proche de moi, tout ce à quoi je pensais, et aimais imaginer c’était au gout de ses lèvres contre les miennes, à sa peau, son odeur et j’avais toujours envie de me coller à lui, tout le temps. S’en était presque obsessionnel, et j’avais un mal fou à contenir toute ces envies. J’avais toujours pensé que c’était une simple attirance très forte, sans même savoir si c’était réciproque. Mais non seulement aujourd’hui en faisant tout ce dont j’avais rêvé je savais que c’était vraiment réciproque, il avait autant envie de moi que moi de lui… mais je réalisais aussi une chose : C’était tout sauf une simple attirance que je ressentais là tout de suite. On n’a pas le cœur qui palpite cent à l’heure lorsqu’on est simplement attirer par un homme. C’était beaucoup plus fort que ça.

Et en comprenant mes sentiment pour lui, j’arrêtai de l’embrasser pour le regarder un instant, et mon cœur rata plusieurs battement lorsque mon regard croisa son regard a lui, qui était brûlant de désir.

Je l’aimais. Oh que oui ! C’était étrange comme sensation, et j’aurais pu me mettre à rougir de comprendre ça alors que nous étions sur le point de faire l’amour. Je lui lançais un petit sourire avant le tirer vers moi pour l’embrasser à nouveau. Avidement. Mais sa bouche ne me suffisait plus a présent. Je voulais le connaitre par cœur, et je comptais rester avec lui jusqu'à le connaitre entièrement des pieds à la tête.

Et je commençais d’abord par sa mâchoire… avec sa barbe de plusieurs jours qui piquait mes lèvres, certes… mais cela lui allait tellement bien ! Mes mains passaient sur les épaules de Micah, allaient dans son dos, puis revenaient sur son torse, pendant que mes jambes ressaieraient leur étreinte autour de lui. Je ne me souvenais même pas de les avoir placés là.

Ce type me rendait folle.

Je descendis dans son cou pour gouter sa peau à cet endroit lorsque je me souvins du tatouage en forme de croix qu’il avait sur le pectoral droit. J’allais embrasser aussi cette partie de lui, après m’être arrêter pour regarder ce tatouage un instant et avoir remarquer tout les grains de beauté qu’il avait sur la peau, et que je voulais tous embrasser aussi maintenant.

Micah avait appuyé sur un bouton je crois… et il n’était plus possible de m’arrêter à présent. J’avais entendu quelque part que le mot intimité voulait dire «Voici mon cœur et mon âme, tu peux les mettre en pièces si tu veux. ». Et c’était la vérité. Je venais de lui tendre sur un plateau, et il les avait maintenant, et il les aurait encore plus dans peu de temps. C’était un peu flippant, mais tellement vrai ! C’était aussi très grisant.

Son sourire, ses lèvres, son regard, sa respiration, ses caresses. Tout en elle me rendait dingue en cet instant ou je ne contrôlais plus rien de moi, de mon être, de ce que je pouvais faire ni même ressentir. Les seules fois ou je perdait le contrôle de moi jusqu'à l'or étaient tout le coup de la colère mais cette fois ci... C'était différent, oui, c'était tout le contraire. Mon cœur emballé enflammait tout mes sens. Je la laissais volontiers m'enlacer de ses jambes si douces tendis que je me couchais sur elle afin de nous rapprocher. Ses baisers dansant sur mon m’enivrais d'avantage et heureusement pour elle, ses vêtements étaient déjà en lambeaux sinon c'est moi qui les auraient déchiré. Mon corps bouillant se collait à elle alors que mes lèvres revenaient l'embrasser encore et encore, plus hardiment chaque fois.

Sentir sa peau contre la mienne, me donnais envi de tout exploiter d'elle, comme ci elle était mienne. Je respirais fort, excité par ton touché si divin, venant embrasser entre deux petites morsures tel un vampire assoiffé sa gorge si appétissante. Mon téléphone se mit cependant à sonné mais tel un sourd, je n'en redressais même pas la tête. Il était clair qu'en cet instant, je ne pouvais plus la lâcher. Caressant son être en prenant mon temps de toucher au relief de chacun de ses tatouages, je l'embrassais encore entre deux regards langoureux avant de lui murmurer au coin de l'oreille en me collant encore plus à elle ;

- J'ai trop envi de toi Jade...

Sans attendre je revins l'embrasser, mon corps plus collé à elle que jamais. Je sentais tout d'elle bruler autant que moi contre ma peau. C'est comme ci on allait fusionner en cet instant et ce qui en un sens arriva la seconde suivante quand je me décida à passer le pas d'un mouvement de bassin bien prononcé. Mon cœur rata un battement mais la machine était lancé et dieu que c'était bon, enfin j'allais tout avoir d'elle, son corps était mien, je la désirais plus que tout et je comptais bien lui prouver. En cet instant j'allais lui faire l'amour comme jamais auparavant.

Je savais depuis le premier jour que Micah était capable de me retourner la tête d’un seul regard, et je trouvais ça terriblement grisant. Mais à présent, je prenais conscience qu’il était capable de beaucoup de chose sur moi. Comme me faire sentir plus femme que jamais avec ses baisers et ses caresses le long de mon corps. Et rien que ça c’était bon, trop bon. A tel point que j’en voulais encore plus, toujours plus.

- J'ai trop envi de toi Jade...

Je lâchais un petit soupir de satisfaction en resserrant mon étreinte autour de lui, incapable de prononcer le moindre mot. Oh ça oui, il avait envie de moi, je pouvais le sentir plus que quiconque, et ça aussi c’était très grisant. Pouvait-il sentir aussi à quel point j’avais envie de lui ? J’étais dans un tel état que j’aurais pu le supplier de venir en moi sans attendre, et c’était très dure, mais je réussi à me retenir, même si j’étais à deux doigts de perdre le contrôle de moi-même. Mon corps n’était plus qu’une masse bouillante, je ne me souvenais plus avoir ressentit un tel désir au paravent.

Je m’apprêtais à aller lui mordiller la mâchoire lorsqu’il se décida à s’insinuer en moi, je m’accrochais donc à lui pour savourer cette sensation de plénitude qui commençait déjà à m’envahir, en gémissant son prénom sans vraiment m’en rendre compte. Se pouvait-il que mon cœur batte encore plus fort ? Tout à l’heure il me semblait déjà être au maximum mais à présent j’avais l’impression qu’il cognait encore plus.

J’allais l’embrasser à pleine bouche et m’attaquais à sa mâchoire voracement. J’avais faim de lui, je le voulais en entier pour moi toute seule. C’était inquiétant comme pensées, mais je ne me focalisais pas dessus. A la place je me laissais aller contre les coussins pour voir un peu mieux dans quel état était Micah. Je remarquais alors que mon corps allait au même rythme que le sien, comme si nos corps était deux pièces de puzzle faites pour s’assembler. Je passais les mains sur le torse de Micah en gémissant de plus belle. Cette fois j’avais conscience des bruits qui sortait de ma bouche. Lorsque je remarquais que le plaisir commençait à troubler ma vue, je glissais mes main dans le dos du blond et l’attirai contre moi en plantant légèrement mes ongles dans son dos. Je sentis la bête gronder de plaisir en moi lorsque la première vague de l’orgasme me secoua. Je m’accrochais un peu plus fort à mon amant en remuant le bassin plus fort pour accentuer encore un peu plus le plaisir.

Je fermais les yeux un instant, et lorsque je les rouvris et croisai le regard de Micah, l’orgasme me frappa de plein fouet et je ne remarquais même pas que des petit cris m’échappais, trop perdu dans l’intensité du plaisir qui me secouait de toute part.