Please, tell me tha it’s a joke ?!

C’était une journée parfaite pour sortir un peu de chez moi. Le ciel était d’un bleu immaculé et le soleil illuminait de tout son feu dans des teintes de jaunes et d’orangés. De plus, je ne travaillais pas, ce qui faisait de moi une femme totalement libre. N’était-ce pas le plus beau des jours d’été ? Oh, si je n’avais pas eu rendez-vous avec Anita une demi-heure plus tard, j’aurais sûrement décidé de flâner à travers les rues pour observer les gens se balader, les couples s’embrasser et les amis faire les boutiques. Mais je ne voulais pas annuler, ni la faire attendre. Hier, lorsqu’elle m’avait appelé, le ton qu’elle avait utilisé laissait transparaître une certaine importance et je n'avais pas pu refuser. J’avais donc fait un compromit. Tant qu’à me rendre en voiture, pourquoi ne pas marcher jusqu’au restaurant oriental? Après tout, la distance entre chez moi et le restaurant était de seulement deux ou trois kilomètres.

Il était midi vingt lorsque je sortis de l’appartement vêtue d’une simple petite camisole blanche, d’un short mi-cuisses et d’une paire de sandales de style romain. J’avais attaché mes cheveux en un chignon négligé, laissant tomber quelques mèches de cheveux en avant et sur les côtés de mon visage. J’avais complété avec un maquillage ultra léger. Je m’étais ensuite mise à marcher en direction du restaurant.

Lorsque je pénétrai la terrasse, je fus escortée par une petite femme aux traits asiatiques vers le fond. Je pris place sur la chaise de bambou et la dame me laissa le menu. Il y avait un parasol au dessus de la table ronde pour me couvrir du soleil. Une serveuse me servit un verre d’eau et j’en pris une gorgée ou deux en regardant dans la rue. Mais de quoi Anita voulait-elle me parler ? Cette question revenait sans cesse dans mon esprit. Était-ce en rapport avec le boulot ? Anita et moi étions deux collègues avant tout. Bien que nous commencions à en savoir un peu plus l’une sur l’autre, nous étions loin de tout savoir de notre vie personnelle respective. J’étais donc très curieuse de savoir pourquoi voulait-elle discuter avec moi… en personne.

J’attendis quelques minutes. Je laissai balader mon regard un peu partout. Sur la rue au loin, sur la terrasse. Je regardai les serveuses aller et venir avec des plats aux odeurs délicieuses. Je commençai à feuilleter le menu, débutant par les soupes, puis les entrées et finalement les plats, ne sachant quoi prendre. Et puis je préférais attendre Anita avant de commander quoi que ce soit.

Soudain, j’aperçu sa chevelure brune au-dessus du menu. Je déposai celui-ci sur la table et fit un signe de la main à ma collègue chasseuse en abordant un sourire amical.

« Ah ! Te voilà enfin petite cachotière… »

Lui dis-je d’un ton complice, lorsqu’elle fût près de la table.

J’étais crevé, et pourtant je n’avais rien fait. J’étais resté chez moi pendant deux semaines, ne sortant que pour faire des courses. Depuis que j’avais appris ma grossesse, je ne voulais plus sortir de chez moi. J’avais peur que quelqu’un remarque que mon ventre s’était un peut arrondis. J’étais à ma cinquième semaine, et je commençais tout juste à me mettre à déprimer pour ce que Caleb avait fait. Je pleurais lorsque je voyais un enfant à la télé, ou même lorsque je voyais un couple s’embrasser. Je pouvais aussi me mettre à rigoler toute seule… J’étais encore plus lunatique que d’habitude.

C’est pourquoi aujourd’hui je décidais d’aller parler à la meilleure coéquipière qui soit : Anastasia, que j’appelais Ania soit dite en passant. Je devais me changer les idées, et elle était la solution à mon problème. Je ne risquerais surement pas de me laisser aller a mes pensées sombre, ou alors moins, si j’étais avec elle. Ania était le genre de personne qui réussissait à me remonter le moral lorsque ça n’allait pas. Bon je n’étais pas une déprimé de la vie, mais comme tout le monde sur terre il m’arrivait d’avoir des petits coups de blues de temps en temps, qui n’a jamais connu ça ?

J’avançais doucement dans les rues de Manhattan, la tête baissée. Je devais ressembler à un de ces chiens malheureux qui n’osent jamais regarder les humains de peur de se faire frapper. J’étais pitoyable. J’avais mi le t-shirt le plus large que je pouvais mettre pour sortir. Il portait des rayures noires et grises avec un petit texte violet. Comme il était assez large, il camouflait assez bien ma poitrine qui avait gonflé et mon ventre qui grossissait chaque semaine, si ce n’était pas chaque jour. Avec ce t-shirt je portais un short noir et des Nike de la même couleur. J’avais déjà fait mieux niveau assortiment de fringue, mais en ce moment je n’étais pas dans mon état normal alors il fallait me comprendre ! Puis si les gens ne sont pas contents qu’ils ne me regardent pas. Et voila Anita s’énervais de nouveau… Je devais vraiment me calmer, et vite sinon tout le monde allait découvrir mon secret.

J’avais laissé Anastasia choisir l’endroit ou nous irions déjeuner pour parler et elle m’avait proposé le restaurant oriental. C’était un bon choix, en plus il n’était pas trop loin de mon appartement je n’avais donc pas à traverser la ville. Lorsque j’arrivais une femme typé asiatique vint à ma rencontre je lui expliquais que j’avais rendez vous avec Ania et la décrivait physiquement. Cette gentille dame m’amena à elle.

Ce n’était pas Anastasia que je voyais mais une carte du menu et le haut d’une tête. Rien que ça et je voulais déjà rigoler. Ca n’allait pas bien… Du tout. Mon amie baissa la carte et me souris, c’était rassurant.

— Ah ! Te voilà enfin petite cachotière…

Je m’asseyais face à elle après lui avoir fait la bise comme d’habitude. C’était vrai que je n’avais pas été très clair dans mon appel… Je commandais un verre d’eau en attendant de choisir ce que je voudrais commander. Par où commencer avec Ania ? Devais-je lui annoncer de but en blanc que j’étais enceinte ? Non je ne voulais pas qu’elle fasse une attaque. Quoi que dans tout les cas il y avait un risque qu’elle en fasse une quand même.

— Ce genre de chose ne se dit pas au téléphone. Commençais-je avant de boire mon verre d’eau d’une traite.

Je fixais mon amie et reposais mon verre sur la table avant de baisser les yeux vers celui-ci.

— L’exécutrice va être en arrêt bientôt… Être deux dans le même corps ça aide pas pour chasser...

Pourquoi était-ce aussi difficile d’avouer, même à une amie, que j’étais enceinte ? D’habitude ce genre de chose se fait avec des cris de joie et des câlins à tout va. Moi c’était plutôt tendu. Après tout ce bébé n’était pas prévu, surtout pas avec Caleb qui m’avait avoué m’avoir fait cocu lorsqu’il était encore humain…

Si j’avais eu la fille en face de moi je lui aurais certainement enfoncé un couteau dans le dos pour pouvoir ensuite le remonter le long de sa colonne vertébrale tout doucement et la faire crever lentement et entendre son cri de désespoir... Comment était-elle d’abord ? Blonde, Brune, Rousse ? J’imaginais une inconnu poser sa bouche sur celle de Caleb, et imaginais cette dernière se coller tout a lui, séductrice et je serrais mon verre un peu plus fort dans ma main. Je voulais tuer n’importe qui pour passer mes nerfs, maintenant.

Je secouais la tête pour chassait ces pensées de ma tête et reportais mon attention sur mon amie qui avait l’air… Choqué ? Ou simplement surprise ?

Quelque chose clochait avec Anita. Je pouvais le sentir, le voir. Sa mine préoccupée, sa façon d’agir et ses vêtements sombres et trop décontractés laissait sous entendre qu’elle n’allait pas bien, ou du moins que quelque chose la tracassait. Là, à cet instant, j’aurais voulu tout savoir. J’aurais voulu lui poser les questions qui me venaient en tête. Par politesse peut-être, je n’osai lui demander. Je me contentai de sourire, de lui faire la bise et de la regarder s’asseoir en face de moi. Dès qu’elle serait prête, je l’écouterais avec attention. Mais en attendant, je ne pus m’empêcher de me faire des scénarios…

Voulait-elle me dire qu’elle déménageait ? Démissionnait de son travail de chasseuse ? Qu’elle avait fait une gaffe monumentale en rapport avec le boulot, sa vie familiale ou amoureuse ? Cela me concernait-il ? Je la regardai se commander un verre d’eau Je gigotai légèrement sur mon siège regardant un peu autour et laissant l’inquiétude m’envahir. En entendant le son de sa voix, je posai mes yeux sur elle, avide d’en savoir plus sur la fameuse nouvelle ou le fameux secret qu’elle allait m’annoncer.


« Ce genre de chose ne se dit pas au téléphone. »

Avait-elle dit, avant de boire son verre d’eau d’un trait. Il fallait l’avouer, les paroles d’Anita étaient loin d’avoir assouvi ma curiosité. Je pris à mon tour une gorgée d’eau en regardant la table à droite, puis la rue à gauche et reposant finalement mes yeux sur ma collègue tout en pianotant doucement sur le menu. Anita avait redéposé son verre en face d’elle et le fixait. Je la regardai en abordant un sourire intrigué.

« L’exécutrice va être en arrêt bientôt… Être deux dans le même corps ça aide pas pour chasser...»

Je commençai à rire, pensant qu’elle me faisait une blague, mais les secondes s’écoulèrent et mon sourire s’effaça, laissant place à une mine inquiète. Je fronçai les sourcils tout en songeant à ce qu’elle venait de me dire. Avais-je bien compris les mots « arrêt » et « deux dans le même corps » ? Sur le coup, je croyais ne pas avoir bien saisi le sens de la phrase.

« être en arrêt ? Mais de quoi parles-tu ?»

Dis-je . Elle se moquait de moi là ? Non ? Mais alors qu’est-ce qu’elle sous entendait là ? Deux dans le même corps… en voulant dire que… Oh! Seigneur ! Sans lui laisser le temps de répondre j'ajoutai:

« Est-ce que c’est ce à quoi je pense ? … Tu es... enceinte ?! Oh Bot te ha! (mon dieu en russe)»

Dis-je avec une pointe de surprise dans la voix. Pleins de nouvelles questions envahissaient ma tête. Qui ? Où ? Quand ? Comment ? Je ne savais pas trop quoi penser. Devais-je être contente pour elle ? Je l’aurais été si seulement elle abordait ce genre d’attitude elle aussi…

— Est-ce que c’est ce à quoi je pense ? … Tu es... enceinte ?! Oh Bot te ha!

— Chuuuuut ! Fis-je immédiatement en baissant la tête pour espérer qu’on ne me repère pas.

Je ne m’attendais pas à mieux comme réaction, j’aurais peut-être du lui dire au téléphone pour que personne ne me remarque. Je ne flippais pas : j’étais juste inquiète, nuance ! Je soupirais et m’adossait à ma chaise après avoir pris le menu que Ania avait en face d’elle. Je le feuilletais sans vraiment le regarder puis baissais les yeux sur mon ventre. J’avais été idiote de mettre un t-shirt large pour pas que l’on voit mon ventre, je n’avais pas encore grossis ! C’était pour les mois à venir que je devrais faire attention.

Oh non, moi qui détestais faire les boutiques j’allais devoir le faire un jour ou l’autre… Je regardais Ania et lui souris. Elle m’aiderait elle, j’en étais sur ! Bon peut-être pas si elle avait d’autres choses à faire mais je pourrais toujours essayer de lui demander le moment venu. Si seulement Caleb et moi étions mieux ensemble, nous aurions pu vivre cette grossesse à deux, en amoureux. C’était beau de rêver…

— Oui, c’est ça. Dis-je enfin.

Dans le genre « une heure après » il n’y avait pas mieux. J’aurais pu commencer à lui raconter tout les détails de A à Z mais je la connaissais et là, je voyais qu’elle trépignait d’impatience, elle voulait me poser des questions ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Je lâchais un petit rire alors que la serveuse vint commander ce que nous allions manger. Je commandais le premier plat qui venait dans le menu sans entrée ni dessert, et juste de l’eau en accompagnement.

— Aller, vas-y pose tes questions je répondrais à tout dans les moindres détails. Dis-je en souriant.

Devrais-je lui parler de Caleb ? Si elle me posait une question le concernant je n’aurais surement pas le choix. Puis tant pis pour sa réaction, oui j’attendais le bébé d’un loup-garou, d’un monstre. Est-ce que ca faisait de moi un monstre aussi ? Et le bébé ? Il aurait certainement les gènes de son père mais…

Certaines nuits il m’arrive de rêver que je venais de mettre au monde mon bébé et qu’on me le tendait mais que ce dernier n’avait rien d’humain, ou presque. Dans mon rêve sa tête était celle d’un loup, et son corps était difforme. Combien de fois ai-je du aller vomir après avoir fait ce rêve…

Parfois je n’osais même pas me rendormir tellement j’avais peur que le cauchemar recommence. Et c’était le cas. Pour me calmer j’imaginais des scènes dans mon esprit. Un Caleb tout souriant et fière d’avoir un fils, ou une fille et qui me remerciait sans cesse. Puis dans mon rêve, il tournait les talons et s’en allait avec, au bras, une superbe jeune femme. C’est souvent après avoir fait ce rêve là que je me mettais à pleurer sans m’arrêter. Comme ce matin par exemple.

Je ne savais pas comment réagir à cette situation. J’étais à la fois contente et surprise par la nouvelle qu’Anita venait de m’annoncer. J’étais toute excitée à l’idée que mon amie donne la vie, mais tout autant déçue qu’elle quitte la chasse. J’étais… mitigée, disons. Pour elle cependant, cela semblait plutôt être un genre de secret national ou quelque chose du genre. Après le « chuuuuut » qu’elle m’avait répondu, je venais de comprendre qu’il me fallait être plus discrète. Mais pourquoi ? Qu’y avait-il de mal à être enceinte ? N’était-ce pas la chose la plus naturelle qui soit ? À moins que… Bon. Au moins, je savais ce qu’elle me cachait. Cela aurait du calmer ma curiosité, mais bizarrement j’étais aucunement satisfaite. J’avais vraiment envie d’en savoir plus. Toutefois, je savais attendre le bon moment. Je ne voulais pas l’importuner ni faire l’envahissante. Il me fallait donc attendre qu’elle me lance la balle.

La serveuse arriva pour prendre nos commandes. Je laissai Anita faire son choix en premier, puis lorsque ce fût à mon tour, je demandai une salade thaïlandaise au poulet et arachides avec une coupe de vin blanc, tiens. Je suivis des yeux la dame qui s’éloignait, puis reposai mon regard sur ma collègue. Celle-ci abordait maintenant un sourire, ce qui me fit faire de même puis elle me dit enfin :

« Aller, vas-y pose tes questions je répondrais à tout dans les moindres détails »

Mais par quelle question commencer ? Je ne voulais pas lui poser de questions trop indiscrètes de peur de passer pour une mal polie. Et j’en avais tellement que j’en étais complètement mélangée. En bien y repensant, je m’aperçue que j’en savais bien peu à son sujet. Pourtant nous avions parlé un peu de notre vie personnelle, il me semble. Anita avait omis plusieurs détails, sur sa vie amoureuse surtout. Je ne savais même pas qu’elle était en couple. Jamais elle n’avait nommé le nom d’un homme en particulier. Elle ne m’avait jamais dit non plus qu’elle désirait un enfant. Je croyais qu’elle était du genre à prendre son travail au sérieux. À moins que justement, cela soit imprévu ? Je n’en savais absolument rien…

« Alors, dis-moi… Es-tu heureuse ? Comment te sens-tu depuis que tu as appris cette nouvelle ? Tu ne m’as jamais dit si tu voulais un enfant… Et tu ne m’as jamais parlé d’un homme que tu fréquentais, il me semble… »

La serveuse arriva avec mon verre de vin, interrompant notre conversation. Elle déposa la coupe sur la table et s’éclipsa. Je pris une petite gorgée de liquide jaunâtre, puis le reposai en face de moi en gardant cependant la main sur le pied. Je faisais légèrement valser la coupe de droite à gauche tout en gardant les yeux rivés sur Anita. Je songeai à elle… mais également à moi.

Combien de fois avais-je rêvé d’avoir une relation sérieuse avec un homme ? Combien de fois j’avais été déçue en amour ? Avec le temps, je m’étais dit que ce n’était pas fait pour moi… que je ne méritais pas d’avoir ni mari, ni enfants. Que cela ne m’arriverait jamais. Personne ne voulait d’une femme comme moi. Je revoyais l’échec de la relation entre mes parents. Non pour une hybride dans mon genre, pour une famille dysfonctionnelle comme la mienne, l’amour était impossible…

— Alors, dis-moi… Es-tu heureuse ? Comment te sens-tu depuis que tu as appris cette nouvelle ? Tu ne m’as jamais dit si tu voulais un enfant… Et tu ne m’as jamais parlé d’un homme que tu fréquentais, il me semble…

Mon sourire disparu un instant pendant lequel je plongeai mon regard dans mon verre. J’aurais pu me mettre à pleurer, la toute de suite. Mais je suppose qu’être en public m’aidais vraiment a me retenir. Si j’étais heureuse ? C’était une question à laquelle je ne pouvais même pas répondre. Je regardais la serveuse déposer le verre de mon amie et me déposer une bouteille d’eau a coté de mon verre sans broncher.

Je n’aurais jamais imaginé qu’un jour j’en arriverais là. Bien sur j’aurais pu avorter, mais il en était hors de question. Je tuais les monstres cruels moi, pas les petit être fragile et sans défense, surtout pas lorsqu’ils étaient a moi. Je serais encore plus passé pour une femme sans cœur.

— Je suis arrivé a ma 5ème semaine, je pleur pour rien, je rigole pour rien, je me sens constamment ballonnée, je me sens lourde… j’ai encore parfois envie de passer mes journée à dormir… Dis-je en continuant de fixer mon verre. De ce fait je ne suis pas vraiment heureuse en ce moment.

Je regardais Ania, je devais maintenant réponde a ses autre question… Comment est-ce que je me sentais depuis que j’avais appris la nouvelle ? Je haussais les épaule, je ne savais pas trop. Perturbé, enthousiaste parfois, stressé… Je savais que cela allait passer, je devais juste me faire à l’idée que j’allais être maman. Moi qui n’avais presque pas connue ma mère biologique c’était dur de m’imaginer devenir mère. Il y avait eu ma belle mère, mais elle ne pouvait jamais remplacer la vrai, je n’avais jamais été assez proche d’elle.

— Je suis stressé surtout, mais enthousiaste aussi parce que c’est un petit bébé et… C’est certainement la chose la plus magnifique qui puisse arriver dans la vie d’une femme. Surtout le premier. Mais…

Le sujet sombre de l’affaire. Le père. Je regardais autour de moi encore une fois. Je ressemblais a un de ces personnage dans les films qui a peur de se faire tirer dessus a n’importe qu’elle moment. Comme si les gentils allaient venir l’attraper et lui tirer trois balles dans le thorax. Le seul vraiment méchant dont je devais me méfier était Daemon. Je soupirais, au pire il y avait Ania pour me défendre, et je pouvais très bien le faire moi-même. Dans mon Sac à main j’avais glissé mon browning. Mais si un méchant décidait de venir me tuer, il n’allait certainement pas attendre tranquillement que je trouve mon flingue dans mon sac.

— Le père des un loup garou. Murmurais-je. Ce n’était pas prévu. Il s’appelle Caleb, au collège, quand ils étaient encore humains, nous avons commencé à sortir ensemble… Ca à durer plusieurs année, jusqu'à la fin du lycée… C’était l’été et il a été attaqué. Enfin c’était moi qui aurais du être la victime normalement. Bref, il est devenu un loup garou a la pleine lune et ma supplier de le tuer, je croyais l’avoir fait mais ce n’était pas des balle en argent que je lui avais envoyé… De ce fait il est encore en vie. On s’est revu il y a des semaines maintenant… Et un soir il est venu m’aider à m’échapper des griffes de Daemon. Il était dans un sale état parce que le démon l’avait mordu. On a couché ensemble. Il m’a même dit adieu pendant l’acte. Puis il m’a demandé si j’acceptais son imprégnation. Pour moi c’est un monstre, et je n’aurais jamais été capable de supporter le loup qu’il a à l’intérieur de lui... J’ai refusé il s’est énervé – en m’annonçant au passage qu’il m’avait trompée lorsque nous étions ensemble – m’as envoyé dans le mur et s’est tirer… Depuis plus de nouvelle. Et je me demande si j’ai bien fait de l’envoyer promener, il s’est certainement trouver quelqu’un d’autre maintenant… Il doit avoir raison, de nous deux, c’est moi le monstre. Je sais que le bébé risque d’être aussi un loup garou mais je m’en fiche, je lui donnerais tout l’amour que j’ai, et que j’aurais voulu donner a Caleb.

Je passais ma main dans mes cheveux pour me gratter le crane par nervosité. Je venais de tout balancer à mon amie d’une traite sans jamais la regarder dans les yeux. Je ne voulais pas voir son air dégouter ou en colère. Chez moi, je pensais tellement à chaque petit détail de cette histoire que je me trouvais injuste envers Caleb. Si je l’avais accepté comme il était peut être que nous aurions pu reprendre une vie normal tout les deux ? Ou peut être pas, c’était beau de se faire des films parfois mais il fallait revenir sur terre au bout d’un moment et ne pas se leurré trop longtemps. Et ce n’est pas avec des si que l’ont reconstruira le monde.

Je l’écoutais sans dire un mot me raconter ses états d’âmes en hochant de la tête, puis en prenant une petite gorgée de vin. Je gardais mes yeux rivés sur Anita, bien que celle-ci fixait ardemment son verre, comme si elle fuyait mon regard. Ma tête était légèrement penché vers la gauche et soutenue par une main sous mon menton. J’essayais de me mettre à sa place, de la comprendre, mais je n’y arrivais pas. Ça me touchait vraiment et j’étais compatissante, mais je ne pouvais imaginer une seconde ce qu’elle ressentait en ce moment. Après tout, je n’avais jamais été enceinte, je n’avais jamais eu ni sœur ni frère et je n’avais jamais gardé d’enfants. Je ne m’y connaissais aucunement à ce sujet. Pourtant, si j’avais pu, Anita savait que j’aurais tout fait pour lui venir en aide. Malheureusement, c’était mal tombé. Je me contentais donc d’écouter, espérant que cela suffise à la contenter.

Durant une fraction de seconde, je détournai mon regard en direction de l’entrée. Cependant, le « mais… » qui venait de sortir de la bouche de ma collègue me ramena automatiquement à la conversation. Mais quoi ? Je me redressai de nouveau à l’écoute. Elle baissa d’un ton et je me rapprochai de la table, comme lorsqu’on se fait confier un secret.

« Le père est un loup-garou. Ce n’était pas prévu. Il s’appelle Caleb, au collège… »

Avait-elle commencé. Ensuite, je cessai d’écouter. Je restai figée sur place la bouche légèrement entre-ouverte en éloignant ma tête de la table. J’étais encore sous le choc de ce que je venais d’entendre. Je n’en revenais tout simplement pas. Le père était un loup-garou… une bête, un monstre sanguinaire et répugnant. Mais qu’est-ce que cela signifiait ? N’était-elle pas censée chasser ce genre de truc au lieu d’en tomber amoureuse ? Était-elle complètement inconsciente ?

Ce n’était pas possible, je devais avoir mal entendu. Mais elle répéta encore les mots « loup » et « loup-garou », ce qui confirmait bien que je ne m’étais pas trompée. Je la laissai terminer, peu attentive à ce qu’elle disait. En fait, je ruminais dans mon coin. J’aurais voulu lui dire « Arrête ! j’en ai assez entendu ! » et m’enfuir en courant, mais je ne pouvais le faire. Je restai muette, à la fois surprise et en colère.

Lorsqu’Anita eut fini, je ne répondis pas. Mes bras étaient croisés et mon regard perdu dans le vide. Je ne savais pas quoi répondre. Je ne voulais pas dire de bêtises, mais je ne pouvais faire comme si de rien était. Je songeai à ma propre expérience de la chose. Ce que venait de me raconter ma collègue était exactement l’histoire que mes parents avaient vécus, à quelques détails près. Ma mère était une simple humaine et mon père un garou. De mon côté, j’étais le fruit de leur union. Une répugnante hybride panthère. Je revoyais la séparation de ceux-ci. Je revoyais l’échec qu’avait été leur relation. Un garou et un humain ne pouvait coexister en harmonie. Anita venait également de me le confirmer il y a de cela quelques secondes à peine, lorsqu’elle avait dit que son loup était disparu. C’était bien typique des garous. Fuir à la première difficulté, laisser tomber comme une vulgaire mauviette. On ne pouvait faire confiance aux garous, c’était bien évident et j’en avais été moi-même témoin.

Elle donnerait tout son amour à l’enfant, avait-elle dit. J’en doutais. Ma mère m’avait toujours regardé comme si j’étais différente, anormale. Elle ne savait pas à quel genre de difficultés elle aurait avoir affaire. Chaque situation était différente, j’en étais consciente, mais je ne pouvais m’empêcher de penser au pire.

Tout à l’heure si j’avais l’impression de ne pas comprendre, là je pouvais vraiment transposer à ma propre vie. Je comprenais… d’un certain angle, du moins. Je finis par ouvrir la bouche, après avoir pris une grande bouffée d’air.

« Je ne sais pas quoi dire… seulement que je ne comprends pas ce qui t’a pris. Tu t’es amouraché de lui après sa transformation en sachant très bien qu’on ne peut pas faire confiance à un garou ! Ils sont imprévisibles, sournois… Tu devrais pourtant le savoir mieux que moi ! … Et l’enfant, tu y as pensé ? Ce sera un hybride, un monstre, Anita ! Il ne pourra jamais avoir une vie normale… et toi non plus ! »

Je passai nerveusement mes doigts sur mon front en me mordant la lèvre inférieure. J’en avais dit trop, mais c’était sortit malgré moi. J’ajoutai pour me rattraper :

« Enfin… Je ne sais pas à quoi tu pensais… Je ne peux me mettre à ta place et ce n’est pas à moi de faire ce choix… n’empêche que ce n’est absolument pas prudent de ta part… »

Je soupirai, puis terminai ma coupe de vin d’une traite. J’avais envie que la serveuse arrive et nous apporte nos plats. Tout pour ne pas avoir à continuer cette conversation. Je jetai un coup d’œil à Anita, puis détournai le regard, mal à l’aise.

— Je ne sais pas quoi dire… seulement que je ne comprends pas ce qui t’a pris. Tu t’es amouraché de lui après sa transformation en sachant très bien qu’on ne peut pas faire confiance à un garou ! Ils sont imprévisibles, sournois… Tu devrais pourtant le savoir mieux que moi ! … Et l’enfant, tu y as pensé ? Ce sera un hybride, un monstre, Anita ! Il ne pourra jamais avoir une vie normale… et toi non plus !

Je m’enfonçais un peu plus dans mon siège. Ce qu’Ania venait de me dire me donnais envie de pleurer encore plus. Mais ses paroles m’énervaient aussi. Pour un peu, je me serais levé et je lui aurais crié dessus que je savais tout ça, que je n’étais pas née de la dernière pluie et je serais partit. Mais c’était mon amie. J’avais déjà presque entièrement détruit mon amitié avec Heileen, je ne pouvais pas faire de même avec Anastasia. Je la laissais donc dire, attendant qu’elle se calme.

— Enfin… Je ne sais pas à quoi tu pensais… Je ne peux me mettre à ta place et ce n’est pas à moi de faire ce choix… n’empêche que ce n’est absolument pas prudent de ta part…

J’ouvris la bouche pour répondre, mais la serveuse apparut à coté de notre table pour nous servir. J’attendis quelle s’en aille sans dire un mot avec un sourire poli sur mes lèvres. Je regardais mon assiette, je ne savais pas ce qui m’avais pris de prendre quelque chose au hasard, ce qu’il y avait dans mon assiette ne me disait rien. D’accord : aucune nourriture ne me disait en ce moment. Je posais mes mains de chaque coté de mon assiette et regardais mon amie.

— Je ne me suis pas amouraché de lui après sa transformation Ania, Caleb c’est… C’est le seul et unique homme pour qui j’ai eu des sentiments… Et même après un peu plus de quatre ans mes sentiments sont encore là, moins présent mais là. Une part de moi le déteste pour le monstre qu’il est mais…

Je me tus, comment lui expliquer mes sentiments ? Avait-elle aimée un homme au moins une fois dans sa vie ? Elle connaissait ma vie sentimentale à présent, moi je ne savais rien sur sa vie sentimentale. Je pense que je n’étais pas assez curieuse pour lui demander d’ailleurs, même en temps normal.

— Et je sais que ce bébé sera un hybride, peut être même carrément un loup garou s’il a tous les gènes de son père mais… C’est un bébé, Ania. Moi je tue les monstres, ceux qui font du mal aux gens, comment pourrais-je supprimer de mon ventre ce petit être qui n’a jamais rien demander à personne ? Ce n’était pas prévu, il n’y est pour rien. C’est mon bébé… Mon instinct maternel me pousse à l’aimer, tu ne comprends pas ? Caleb non plus n'a pas choisis de devenir ce qu'il est maintenant mais pour ce que j'en ai vu, ça l'a changé, c'est pour ça qu'une partie de moi le déteste je suppose... Peut-être aussi que je suis juste en colère après lui parce qu'il ne s'est pas montré pendant plusieurs années alors qu'il aurait pu le faire...

Un silence lourd s’abattit sur notre table. Je la regardais manger et fis de même. Tout compte fait ce n’était pas si terrible ce que j’avais dans mon assiette, mais le nœud que j’avais dans la gorge m’empêchait de me régaler avec mon repas. Peut-être que je n’aurais rien du lui dire tout compte fait, je ne savais pus quoi penser. Si elle le prenait mal, comment Caleb allait-il le prendre le jour ou il l’apprendrait ? Je soupirais et continuais à manger, en silence.

À l’instant même où j’avais prononcé ces mots, je l’avais regretté. Je me sentais coupable d’avoir dit le fond de ma pensée. Parfois, il valait mieux se taire, mais je n’avais pu m’en empêcher. Je n’avais pas dit cela pour être méchante, j’espère qu’Anita l’avait compris. Après tout, elle était mon amie et je tenais à elle. C’était la raison pourquoi j’avais réagi aussi fortement. Je voulais l’empêcher de faire une bêtise, d’être triste à cause d’un foutu garou. En cet instant, j’en voulais plus à ses saletés qu’à mon amie. Moi qui pourtant étais plutôt modérée concernant mon métier de tueuse, je ressentais beaucoup de colère à l’égard des garous. Et pourtant j’en étais une moi aussi… seulement en parti, mais tout de même. Cette colère, je ne savais pas où je l’avais prise. Peut-être transposais-je la haine que j’avais envers mon père et une partie de moi-même sur les autres…

Et puis, qui étais-je pour lui faire la leçon ? J’étais le pire exemple qui soit. Non, je ne m’étais pas amouraché d’un garou, mais j’en amenais dans mon lit à tout moment. Des hommes que je ne connaissais à peine, des monstres autant que des humains. Je n’avais jamais connu l’amour, le seul et véritable. Celui dont tout le monde rêve. Je n’étais qu’une pauvre trainée dont personne ne voulait plus d’une nuit.

Je regardais la table d’un air boudeur en faisant toujours tourner ma coupe de vin vide d’une main. Je n’osais ajouter quoi que ce soit. De toute façon, j’en avais déjà trop dit. La serveuse arriva enfin avec nos plats et je levai les yeux vers elle. Elle déposa ma salade en face de moi, puis le plat d’Anita. Je dis un « merci » d’une voix polie à la serveuse avant qu’elle s’en aille et pris ensuite une petite bouchée de salade. C’était délicieux, comme d’habitude. Je jetai un coup d’œil au plat de mon amie. Elle n’avait pas touché encore à son assiette et s’apprêtait à me parler.

« Je ne me suis pas amouraché de lui après sa transformation Ania, Caleb c’est… C’est le seul et unique homme pour qui j’ai eu des sentiments… Et même après un peu plus de quatre ans mes sentiments sont encore là, moins présent mais là. Une part de moi le déteste pour le monstre qu’il est mais…»

Dit-elle. Je la regardais et pris une grosse bouchée de salade pour éviter de parler. Elle ajouta :

« Et je sais que ce bébé sera un hybride, peut être même carrément un loup garou s’il a tous les gènes de son père mais… C’est un bébé, Ania. Moi je tue les monstres, ceux qui font du mal aux gens, comment pourrais-je supprimer de mon ventre ce petit être qui n’a jamais rien demander à personne ? Ce n’était pas prévu, il n’y est pour rien. C’est mon bébé… Mon instinct maternel me pousse à l’aimer, tu ne comprends pas ? Caleb non plus n'a pas choisis de devenir ce qu'il est maintenant mais pour ce que j'en ai vu, ça l'a changé, c'est pour ça qu'une partie de moi le déteste je suppose... Peut-être aussi que je suis juste en colère après lui parce qu'il ne s'est pas montré pendant plusieurs années alors qu'il aurait pu le faire... »

Je baissai les yeux, restant muette. En fait, une grosse boule venait de se former dans ma gorge m’empêchant d’avaler la salade que j’avais mâchée. Ce qu’Anita venait de me dire me toucha au plus au point. Si je comprenais ? Non, bien sûr que non. J’étais Anastasia la méchante, l’idiote qui ne comprenait rien et qui disait tout ce qui lui passait par la tête. J’étais une petite blonde stupide pour la plupart des gens. C’était le rôle qu’on me donnait et que je prenais sans aucune difficulté, habituellement. Mais j’étais loin d’être insensible. Je l’étais trop même… mais j’avais une grande difficulté à l’exprimer correctement, alors les gens comprenait de travers mes réactions.

Je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire. J’avais l’impression que si je disais quoi que ce soit, Anita le prendrait mal. J’avalai de peine et de misère ma bouchée puis, après quelques secondes, je lui répondis :

« Non, je ne comprends pas… et je ne peux même pas me l’imaginer une seule seconde ce que tu vis en ce moment. »

Je pris une pause, puis ajoutai :

« Tu aimes ton Caleb… mais lui alors ? Il a changé, tu l’as dit toi-même… et jamais il reviendra comme avant. Les garous sont du genre à abandonner à la première difficulté. Il ne t’aidera peut-être jamais… Tu te ramasseras seule avec l’enfant qu’il t’a donné…un enfant… différent. Tu l’aimeras, oui, mais ça ne sera pas sans difficulté, au contraire. Crois-tu être prête pour affronter tout ça ?»

— Non, je ne comprends pas… et je ne peux même pas me l’imaginer une seule seconde ce que tu vis en ce moment.

Je me frottais le bras nerveusement sans la regarder. Peut être que j’y avais été fort ? J’allais ouvrir la bouche pour m’excuser mais elle me devança.

— Tu aimes ton Caleb… mais lui alors ? Il a changé, tu l’as dit toi-même… et jamais il reviendra comme avant. Les garous sont du genre à abandonner à la première difficulté. Il ne t’aidera peut-être jamais… Tu te ramasseras seule avec l’enfant qu’il t’a donné…un enfant… différent. Tu l’aimeras, oui, mais ça ne sera pas sans difficulté, au contraire. Crois-tu être prête pour affronter tout ça ?

Pour me donner contenance, je tentais de continuer mon assiette moi aussi, mais rien que l’idée d’avaler me donnais la nausée, j’aurais voulu tout recracher dans mon assiste. Pouvait-elle encore plus remuer le couteau dans la plaie ? Ca m’aurait fait très plaisir. Je posais mes couverts sur la table doucement pour essayer de me calmer. Il ne fallait pas que je m’énerve, ca risquait de finir mal.

Je posais mes coude sur le borde de la table et me massait les tempes. Ma tête était sur le point d’exploser. Je crois que ce qui m’énervais le plus c’était que mon amie avait raison. Pour ce qui était de la différence elle le savait, étant une hybride elle savait de quoi elle parlait. Je soupirais et me pris la tête dans les mains.

— Oui Ania, je sais tout ça. J’ai passé plusieurs jours dans mon lit a me répété tout ça des centaines voir même des milliers de fois. J’ai pesé le pour et le contre je ne sais combien de fois. Mais je ne peux juste pas faire ça. J’ai fais une connerie, j’assume et je prends mes responsabilité. Et ce n'est pas mon Caleb, a l'heure qu'il est... Il a surement réussi à s’imprègner de nouveau et doit être amoureux d'une fille qui j’espère ne croisera jamais ma route. Je ne suis pas jalouse mais je crois que là je ne le supporterais pas et lui ferais exploser la tête.

Il était hors de question que je tue cet enfant. Et puis comme je lui avais dit, mon instinct maternel me forçait à l’aimer. A défaut de Caleb, je donnerais tout mon amour à ce petit. Même s’il est différent c’est ce qu’une mère doit faire pour son enfant, toujours. Je me redressais et soupirais bruyamment et tentais de lui sourire.

— Passons ce sujet si tu veux bien, j’en ai assez de ne penser qu’a ca, parle moi de toi plutôt.

« Oui Ania, je sais tout ça. J’ai passé plusieurs jours dans mon lit a me répété tout ça des centaines voir même des milliers de fois. J’ai pesé le pour et le contre je ne sais combien de fois. Mais je ne peux juste pas faire ça. J’ai fais une connerie, j’assume et je prends mes responsabilité. Et ce n'est pas mon Caleb, a l'heure qu'il est... Il a surement réussi à s’imprègner de nouveau et doit être amoureux d'une fille qui j’espère ne croisera jamais ma route. Je ne suis pas jalouse mais je crois que là je ne le supporterais pas et lui ferais exploser la tête. »

Je hochai de la tête sans la regarder. Pourquoi ne pouvais-je pas me taire pour une fois ? J’étais en train de tout gâcher. Si elle m’avait fait venir ici, ce n’était pas pour lui faire la leçon. C’était parce qu’elle voulait du réconfort et une amie qui pourrait lui remonter le moral. J’étais en train de le comprendre et le mal avait déjà été fait. Je poussai un soupir tout en jouant avec un morceau de laitue avec ma fourchette. Je me mordis la lèvre inférieure tout en songeant à ce que je pourrais dire pour la réconforter. Quelque chose de moins stupide pour une fois…

« Si tu veux de l’aide pour lui exploser la tête... »

Commençai-je, en faisant un sourire en coin. Je levai la tête et regardai en sa direction. Mon sourire s’évanouie en la voyant se masser les tempes. Je rebaissai les yeux et jouai avec ma nourriture. Valait mieux que je me taise. Je pris une bouchée et la mâchai tranquillement en évitant de dire quoi que ce soit. Je regardai ensuite dans la rue pour me distraire. Il y avait un homme qui promenait son chien et un couple un peu plus loin qui se tenait la main…

« Passons ce sujet si tu veux bien, j’en ai assez de ne penser qu’a ca, parle moi de toi plutôt. »

Avait-elle dit. Je me recentrai sur mon amie et la regardai. Celle-ci abordait un sourire, très peu persuadant, mais je n’en tins pas compte. J’affichai d’abord une mine préoccupée. Devais-je m’excuser avant ? J’avais très envie de le faire, mais sachant que cela mettait souvent les gens mal à l’aise plus qu’autre chose et qu’elle ne voulait plus entendre parler de cette histoire, je m’abstins. J’hochai de la tête une nouvelle fois en finissant ma bouchée, puis lui fis un sourire.

« De moi ? Il n’y a rien à dire d’intéressant… Quelques petites chasses par-ci, par-là. J’ai entendu parler d’une bande de garous qui traînait dans les environs. Sinon, Il y a le boulot… vraiment nul si je compare à toi… »

Je m’abstins de raconter quoi que ce soit à propos de ma vie amoureuse De un, parce que je n’avais eu aucune relation sérieuse depuis des années, de deux parce que je n’aimais pas parler de moi. J’avais toujours peur qu’on me juge ou qu’on me trouve ennuyante. Mais Anita n’était pas n’importe quelle personne pour moi. Je la considérais comme une bonne amie. Peut-être devrais-je commencer à m’ouvrir un peu plus à elle, à être moins méfiante ? Après ce qu’elle venait de me dire… cela était une preuve suffisante de sa confiance…