Si on m’avait dit un jour qu'un loup garou me transporterait sur son dos, je ne l'aurais pas cru, surtout quand ce loup était gigantesque, qu'il avait une force du diable et que ses poils ressemblait à de la paille de fer au toucher. Bon peut-être pas à ce point, mais... Ce loup était spécial, on le remarquait tout de suite en le voyant la première fois. Mais malgré tout, il ne me faisait plus aussi peur que lorsqu'il venait d'apparaitre. Bon, pour me faire grimper sur mon dos il m'avait un peu mal mené, une chance que je ne me transforme jamais lorsqu'un garou me griffe ou me mord, mais il avait fait ça parce qu'il voulait se dépêcher, pas pour me faire mal intentionnellement... Pas vrai ? Non! Il ne faillait pas que je prenne ce chemin la! J'étais perdu sinon, ce loup je le détesterais, même s'il était gentil avec moi, pas de quartier!

Lorsque je vis mon appartement se rapprocher, je soupirais de soulagement, au moins il ne me kidnapperait pas. Sans attendre sa permission, je passais une jambe par dessus son dos et me laissais tomber a terre, lui tournant le dos pour rentrer dans mon immeuble, certaine qu'il s'en irait une fois la porte refermer derrière moi.

Mais en ouvrant cette dernière, je pu entendre le même bruit horrible que tout a l'heure : Caleb redevenais humain. Automatiquement, je me retournais, sachant qu'il n'allait pas être bien en point. Et sans pouvoir me retenir, je me retrouvais à ses cotés à l'aider à marcher. Il était totalement nu, dans d'autres circonstances, sa nudité m'aurait certainement fait rougir, mais là ca n'était pas le cas. Il lui restait un peu de sang dans le dos, là ou l'incube l'avais mordu, mais il avait déjà presque cicatrisé, c'était une bonne chose, non? J'essayais d'avancer mais j'avais comme un poids mort appuyé sur mon épaule, et ça n'allait pas être mon petit corps qui le porterait. Il faillait qu'on se dépêche, si quelqu’un nous voyais comme ca, on allait savoir que l'exécutrice avait aidé un loup-garou, et je ne voulais vraiment pas que ca se sache! Je voyais la chose arriver d’ici : L’exécutrice au cœur d’or. Beurk !

— Caleb ? Caleb! Aide moi un peu bon sang je n'ai pas la force de te porter seule! Soufflais-je.

Par chance il obéit, et nous pûmes monter les marche menant a mon apparemment doucement, mais surement. Une fois entré, je refermais la porte avec mon pied, laissait tomber mes clé par terre et continuais d'avancer dans l'appartement, traversant mon petit salon/salle à manger/ Cuisine pour aller dans ma chambre, où j'aidais Caleb à s'allonger, hors de question de le faire s’allonger sur mon beau canapé blanc ! Que devais-je faire maintenant ? J’avais envie d’une douche, et de me boire le café le plus corsé possible… Je touchais mon cou, ca me faisait un mal de chien, mais je me sentais un peu mieux, bien que ma tête me tournait encore.

Je regardais Caleb, étendu dans mon lit. S'était-il réellement imprégné de moi ?

Je tremblais, ce n’était ni le froid ni l’appréhension. Je tremblai car mon corps était complètement parti en vrille. Je ne savais pas ce qui se passait en moi. Mes douleurs étaient fugaces, elles disparaissaient aussitôt qu’elles apparaissaient mais leur intensité était déroutante. Mes blessures me bouffaient de l’intérieur. Je clignai des yeux, accoudé à Anita. Pourquoi m’aider ? Je me tortillai un peu mais je n’avais pas assez de force pour me détacher d’elle. Je m’étais mesuré à Daemon Forbes pour elle. Quel con ! Quel con ! Même imprégné un loup ne devait pas être aussi débile !

— Caleb ? Caleb! Aide moi un peu bon sang je n'ai pas la force de te porter seule!

Elle râlait, mais elle me trainait quand même de toutes ses forces. Elle ne me lâchait pas d’une semelle. Quel élan de générosité ! J’étais complètement dépassé par les évènements. Etais-je atterri dans une autre dimension ? Enfin, j’étais au moins vivant. Je ne me souvenais que très vaguement des détails qui avaient précédés ma transformation. En général je contrôlais parfaitement le loup, il avait du me laisser de coté cette fois. Je soupirai de soulagement en sentant la douceur du matelas. Mon dos me faisait terriblement mal, et ceci malgré le processus de cicatrisation assez rapide chez les garous. Je me tortillai afin d’en avoir le cœur net. Bordel, j’avais été mordu ! Un hurlement m’échappa.

Anita me regardait à peine. Elle me recouvrit d’un drap et c’est là que je réalisai que j’étais nu comme un vers. La poisse !

« You’re a wolf … You are a wolf … »

La voix grave de la bête chuchotait à mon oreille. Je déglutis. Anita tourna les talents prête à quitter la pièce. Ou allait-elle ? Prévenir les autorités ? C’était probable, elle était devenue hunter … Elle aurait très bien pu devenir une faillote aussi. J’avais l’impression de ne plus la connaitre. A vrai dire je ne me reconnaissais pas moi-même en ce moment.

« Ou vas-tu ? » Prononçai-je avec peine.

J’avais du mal à articuler. Avais-je quelque chose sur la machoire ? Toutes les parties de mon corps me titillaient, à différents endroits. Il semblait que mes anciennes blessures remontaient à la surface. Pas étonnant ! Il y avait du venin de démon dans mes veines ! Je me relevais doucement mais mon entre-jambe, en feu, m’arracha un cri strident. Merde … C’est quoi ce truc ? Mes bras enkylosés, ne me répondait plus. Mes réflexes étaient d’une lenteur maladive.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? Je suis dans un sale état… »

Je me raclai la gorge avant de crachoter quelques gouttes de sang noir. Je fixai Anita du regard puis je regardais ma peau entaillée un peu partout. Je sentais mon sang émerger petit à petit.

«J’espère que tes draps sont jetables … » Blaguai-je avant d’hurler à la mort.

Chaque petite brêche sur mon corps, chaque petite entaille , chaque coup que j’avais reçu … Tout me revenait. Mes points de sutures fondirent comme neige au soleil. Mon sang se mit à couler.

« Le poison de l’incube ! » Scandai-je fou de rage.

— Ou vas-tu ?

Je me retournais vers Caleb qui avait repris assez ses esprits pour pouvoir parler. Il m'avait l'air encore plus amoché que tout a l'heure. Puis qu'est-ce je m'en foutais après tout ?

— Je suis fatigué, terrifié et furax, j'ai envie d'une douche brulante et d'un café bien corsé pour me remettre les idées en place! Crachais-je. Et en plus...

Son cri me coupa la parole, quoi c'était devenu une mauviette qui hurlais au moindre petit bobo ? Je haussai un sourcil et croisais les bras sous ma poitrine, pour lui montré que je ne tomberais pas dans le panneau, et puis quoi ? Jouer les infirmières aussi ? Ce n'étais pas parce qu'il était dans mon lit que cela voulait dire quelque chose, j'aurais pu le laisser dehors aussi, ou par terre dans mon salon mais cela aurait fait désordre, et je déteste le désordre.

— Qu’est-ce qui s’est passé ? Je suis dans un sale état…

— Tu ne te souviens pas ? Pas étonnant, le loup avait le contrôle tu me diras... Daemon t'as mordu. Dis-je d'une voix calme.

En le voyant cracher ce sang, je déglutis, mais oui, le venin du démon... La Caleb était dans la merde, ou pas, j'en savais rien j'ai jamais vu un garou après une morsure d'un Incube! J'en avais juste parlé vite fait avec un ami chasseur mais pas assez pour savoir quoi faire... Il commençait un peu trop à saigner à mon gout, quand avait-il eu ces blessures là ? Daemon l'avait pourtant mordu que dans le dos, non? Une fois de plus, la peur de secoua, et mes forces de revinrent. Et si le loup reprenait le contrôle ? Devais-je tué Caleb, une bonne fois pour toute pour qu'il soit libéré ?

— Le poison de l’incube !

Je reculais d'un pas. Je n'avais jamais aidé un garou de ma vie mon boulot c'est de les tués! Merde à la fin, qu'est-ce qui m'avait pris d'amener mon ex chez moi? On m'avait dit que c'était mauvais de revoir son ex, maintenant je comprends pourquoi.

— Calme-toi! Tentais-je tout de même. Dis-moi ce qu'il faut que je fasse pour t'aider!

J'avais vraiment dit ça ? Peut être que le poison me retournait comme une crêpe aussi ? Je m'approchais de Caleb doucement alors qu'il se mouvait dans tout les sens, à cause de la douleur. Comment une humaine pouvais aider un loup-garou ? C'était impossible! C'est l'arme qui fait tout d'habitude, pas la force que j'ai dans le corps! Je commençais à paniquer pour Caleb ? Il manquait plus que ça !

Elle se foutait de ma gueule là ? J’essayai de reprendre mes esprits mais en vain, la douleur me clouait au lit. Je sentais tout mon corps tétanisé par une sorte d’onde maléfique. Le pont entre la bête et moi semblait être coupé. J’étais isolé du monde, seul à ressentir ma peine. Mon dos se cambra tout à coup. J’entendais mes vertèbres se disloquer puis revenir à leur place. A ce rythme là, je risquai l’hernie discale !

_ Calme-toi !

Me calmer ? Je ne demandais que ça tiens !

Je retins ma respiration mais c’était difficile pour moi de contrôler les palpitations de mon cœur. Fais chier le monde … Un second cri m’échappa. J’étais à bout de souffle en sueur. Mes yeux ocres se posèrent sur Anita. C’était en grande partie à cause d’elle que je souffrais le martyre…

« Et elle est la seule à te délivrer. »

Le loup m’avait interrompu dans mes réflexions. Il était encore là lui ? Je ne comprenais qu’à moitié ses insinuations. Des images de moi & Anita, nus et enlacés vinrent titiller mon esprit. Ces clichés dataient de l’époque où j’étais humain. Je préférais encore mourir que de la toucher ! Un spasme plus violent encore vint punir mes pensées hautaines.

« NON ! » Scandai-je en fusillant Anita du regard. « Toi ! Eloigne-toi de moi … Va prendre ta douche, n’apparais pas en face de moi ! »

Je m’en prenais à elle, mais je n’avais pas le choix.

Je ne voulais pas reprendre avec, je ne voulais pas lui faire l’amour … Pas comme ça … Pas après 3 ans de silence et de haine. Les flashbacks que m’imposait la bête me tourmentaient comme pas possible. J’avais doublement mal … Ce n’était pas seulement physique, mon âme bouillonait !

« Si tu veux m’aider … Fais moi l’amour … » Lui dis-je alors qu’elle n’avait pas encore quitté la pièce. « On soigne le sexe par le sexe… C’est le secret des incubes ! »

Ces mots étaient sortis de ma bouche sans que je m’en rende compte. Je me raclai la gorge. Je partais en vrille encore une fois. Un vrai schizophrène !

— NON ! Toi ! Éloigne-toi de moi … Va prendre ta douche, n’apparais pas en face de moi !

Je fronçais les sourcils, c'était grave à ce point? Pff bien sûr que non, il était juste en train de saigner, et avait juste son corps qui faisait des choses vraiment très bizarre! Bien sûr que c'était grave, et je restais planté là, complètement tétanisé. En fait, je me revoyais quelques années auparavant alors que Caleb commençait à se transformer pour la première fois... Et aujourd'hui c'était presque le même scénario. Presque.

— Si tu veux m’aider … Fais moi l’amour … On soigne le sexe par le sexe… C’est le secret des incubes !

Je sursautais comme si je venais de recevoir une décharge électrique. Lui... Lui faire l'amour ? Comme ça ? Après autant de temps ? Juste pour le sexe ? Non le sexe ne pouvait pas guérir comme ça si facilement les blessures ? Quoi que... C'était dans ces moments là que je me rendais compte que je ne savais vraiment rien sur les incubes. Je soupirais et m'approchais de Caleb. Je n'avais pas décidé si oui ou non j'allais l'aider, bien que mon cerveau me disait que je le devais... Et que je le voulais aussi. Saleté de conscience!

— Si je dois te baiser pour que tu guérisses, je n’appelle pas ça faire l'amour. Mais s’il n'y a que ça pour que tu te calme et que tu arrête de pousser des cris, et que je puisse enfin aller dormir et me calmer... Alors je le ferais. Dis-je d'une traite en soutenant son regard.

D'accord : c'était super difficile ! Je savais presque comment ça allait se passer, et j'avais peur de me laisser aller. Du sexe, juste du sexe... Aucune émotion, aucun sentiment. Il fallait à tout pris que je retienne ça, et puis il ne fallait pas que j'oublie ce qu'il était. Rien que l'idée qu'il puisse commencer une transformation en me faisant l'amour me donnais envie de fuir. Baiser des garous n'étais pas ma passion. Même si là c'était Caleb, et que puisque c'était lui, ça changeait tout. Ou presque.

J'enlevais mes chaussures, dans l'état qu'il était, ça n'allait pas être des ébats torride où ce serait Caleb qui m’enlèverait les vêtements un par un, et pour mon petit esprit je ne préférais pas que ce le soit. Pas de sentiment, pas de sentiment... me répétais-je. Je m’apprêtais à enlever mon tee-shirt lorsque je me souvins d'une petite chose...

— Avant de le faire je veux savoir si c'est vrai ce que j'ai entendu. Tu t'es vraiment imprégné de moi ? Si c'est le cas, ça ne serait pas plutôt ça qui te guérirait si on baisait ? Au lieu de ce soit disant secret des incubes ?

Je me relis pas, j'ai trop la flemme ... Tu m'excuseras pour les fautes mon chou !

Elle changeait d’avis comme une fille. Normal, c’est une fille aussi ! Mais bon à la voire comme ça, me dévisager comme une bête curieuse ou comme le pervers du coin … Je dirais plus qu’elle avait l’air d’une furie électrisée. Mon cœur faisait des bons dans ma poitrine, l’air me manquait de plus en plus. La bête qui me possédait rugit tel un lion atteint de H1N1.

Anita avait l’air perdue, elle n’avait même pas réfléchi deux secondes avant de commencer à se déshabiller … Je crois bien qu’elle s’y attendait un peu. Où peut-être qu’elle se fouttait de ma gueule ? J’avais entendu dire qu’elle détestait les garous … Qu’elle ne baisait jamais avec. Faisait-elle entorse à la règle où était-elle devenue une fille facile ? Je ne savais rien ! Ma tête me tournait. Un éclat doré cristallisa sur mes pupilles. Je voyais les choses différemment … teintée d’un voile jaunâtre. C’était supernaturel ! J’avais l’impression de débarquer d’une autre planète … Tous les objets qui m’entouraient avaient quelque chose de sexuel. Mon Dieu, je pourrais avoir un orgasme en mattant la lampe de chevet ! J’étais horrifié et complètement dépassé par les évènements ! Ce n’était pas moi … Pas possible !

« Je ressens les choses au quintuples Anita. Ce n’est pas le moment de lancer le débat sur cette histoire d’imprégnation … » Suffoquai-je alors que mes bras se désarticulaient encore.

Ses mouvements, pourtant normaux, me guidaient vers la lumière. Je me levai avec quelques peines et titubai vers elle. C’était magique ! Elle était encore plus belle que dans mes souvenirs, je retombais en enfance. Mon humanité revenait au galop. Je posai ma main moite sur sa joue.

« Je ne le lâcherais pas … Le loup … » Promis-je. « Je ne peux baiser une humaine avec mon os pénien … ça ferait trop mal ! »

Oui j’avais employé son terme favori « Baiser ».

Elle était vraiment devenu indépendante et affreusement vulgaire. A force de combattre, sa personnalité avait change et c’était en grande partie à cause de ce que j’étais devenu. Je me sentis tout à coup mal.

« C’est parce que c’est moi ? » Demandai-je en me penchant vers elle. « Ou tu coucherais avec n’importe quel idiot pour lui sauver la vie ? »

Mon sang continuait de sortir par tous les pores de mon corps, mais sa proximité allégeait mes souffrances. C’était vraiment dû à l’imprégnation ! Elle n’avait pas tord. Je clignai des yeux … Ma fièvre commençait à descendre.

« Répond-moi. » Fis-je en la fixant. Mon visage à quelques cm du sien.

— Je ressens les choses au quintuples Anita. Ce n’est pas le moment de lancer le débat sur cette histoire d’imprégnation …

Je baissais un peu les yeux. Bon d’accord ce n’était pas le moment j’étais d’accord. Mais c’était plus fort que moi je voulais savoir ! Toutefois, sa réponse semblait me dire qu’il était vraiment imprégné de moi, je frissonnais en serrant un peu plus fort mon tee-shirt, que je tirais d’un coup par-dessus ma tête sans réfléchir. Je sursautais automatiquement : il était là, en face de moi et venais de poser sa main bouillante sur ma joue. Comment avait-t-il réussi à se bouger dans l’état qu’il était ? Je le regardais dans les yeux, pétrifié. Pour dire, je n’avais pas encore lâché mon tee-shirt. Et puis j’étais en soutien-gorge devant lui, ce n’était pas rien. Pour moi en tout cas.

— Je ne le lâcherais pas … Le loup … Je ne peux baiser une humaine avec mon os pénien … ça ferait trop mal !

Je grimaçais en imaginant la chose. Ça, je voulais bien le croire, et s’il essayait je crois qu’il se prendrait une balle dans la tête sur le champ. Si je couchais avec lui, c’était uniquement avec lui, pas avec le loup. Surtout pas avec le loup en fait.

— C’est parce que c’est moi ? Ou tu coucherais avec n’importe quel idiot pour lui sauver la vie ?

Je n’avais pas bougé de là ou j’étais mais je m’étais penché un peu en arrière, pour dire de ne pas être totalement coller à lui. Là encore, j’étais stupide, ce n’étais pas être en contact avec lui que j’allais mourir, bien au contraire… Et puis d’abord que venait-il de dire là ? Je me redressais, le moindre mouvement en avant et je me retrouvais presque avec la bouche contre la sienne. Presque, il n’était pas encore assez penché pour ca.

— Répond-moi.

— Va pas imaginer que je suis devenu une trainé Roméo. Souriais-je d’un air mauvais en me rapprochant un tout petit peu plus de lui. Je n’ai pas eu une seule petite liaison avec qui que ce soit. Rien du tout. Dis-je en levant le bras et en haussant les épaules.

Qu’il ne s’imagine quand même pas que j’avais fait ça par plaisir. En fait à bien y réfléchir, j’aurais préféré avoir une relation avec un autre homme que devoir courir après des garous. Je l’avais choisi, c’est vrai… J’aurais très bien pu continuer ma formation pour m’occuper des enfants et faire mon deuil de mon ex soit disant mort, et sortir avec un autre homme après ça pour oublier… Et pour rester dans l’ignorance…Quoi qu’avec ce destin merdique, j’étais sur qu’un jour ou l’autre, je serais tombé nez à nez avec lui quand même, j’avais tellement de chance… Mais ce n’allait pas être en pensant ce genre de chose que je règlerais mes problèmes.

Elle partait et revenait au gré du vent. Je sentais sa respiration s’accélérer, Anita était une piètre comédienne. Je savais qu’elle avait envie de moi, elle aussi … Je ne voulais pas me leurrer : Si j’étais là en face d’elle c’est que je la désirais encore. L’imprégnation, la bête … Tout cela, ce n’était que des prétextes bidons. C’était notre moment. C’était pour me sauver la vie, et c’était parce que je l’avais choisi. Il n’y avait rien de romantique à être prédestinés !

« Je suis ton premier et ton unique ? » Soufflai-je en sentant mes plaies se refermer. Je me penchai et ravit doucement ses lèvres. Je la touchais comme une merveille en porcelaine, de peur de la briser. Pas que je ne mesurais pas ma force … C’était de ma fougue que je méfiais. Une bête n’agit pas comme un simple humain. Elle est complètement soumise à ses instincts. J’étais une bête, il n’y avait pas à tergiverser. Ce n’était pas une entité différente ou parasite … Nous étions un.

« Caleb … Je suis Caleb … Pas Roméo. » Soufflai-je. « Ne parle pas d’un autre quand tu es avec moi … » Blaguai-je.

Je remontai le long de son dos, essoufflé. Nos étreintes me coutaient beaucoup d’effort ( J'éais dans un sale état ! ) mais c’était un mal pour le bien. Je me décalai légèrement et la regardai droit dans les yeux … Il était tard mais j’avais envie de lui parler durant des heures à la place de m’adonner au sexe. C’était une pulsion bizarre pour un mâle. Je marchai vers le lit, l’attirant avec moi. Elle bougeait lentement, comme choquée … Mais bon du moment qu’elle se laissait faire. Je la fit basculer sur les draps tachés de sang.

« Rappelle-toi de nos autres fois … Ce sera plus facile pour toi. »

Pourquoi m’inquiétais-je pour elle ? Non mais j’étais malade ?
Elle voulait ma peau il y a même pas deux secondes !
Je me donnai des gifles mentales pour me réveiller un peu !
Il avait suffit qu’elle m’appelle Roméo pour que je devienne tout mielleux.
Tss … Quel connard je faisais.

Je la fusillai du regard puis je plaquai mes mains sur ses omoplates. L’impact avait été violent … Des filaments bleus s’échappaient de mes doigts afin d’entrelacer nos deux corps. Etais-je le seul à les voire ? Ou étais-ce une fantaisie de l’imprégnation ? Mon cœur reprit ses battements convulsivants. Je sentais une énergie sur-puissante envahir mon squelette pour diffuser dans mon corps, plan par plan. J’étais invincible avec elle en dessous de moi. Si je pouvais la dominer … Plus rien d’autre ne pouvait m’arrêter. Je me penchai une seconde fois, m’attardant sur la naissance de ses seins, puis sur son cou. Mes mains caressèrent ses tempes puis contournèrent sa tête afin de descendre le long de sa colonne vertébrale. Je dégrafai son soutien gorge noir au passage.

« Tu es prête ? » M’enquis-je.

Si avec ça elle osait me dire que j’avais profité d’elle ou que c’était purement sexuel ! Je jurai de lui casser la tête contre la table basse !

— Je suis ton premier et ton unique ?

Je serrais les mâchoires, m’empêchant intérieurement de ne pas rougir. Je ne devais pas lui faire voir ma pire faiblesse, bien que j’étais presque sur qu’il sentait toute mes émotion… Fichu imprégnation ! Ce qu’il venait de dire était la vérité, bon peut être pas pour toujours mais aujourd’hui encore c’était le cas. Je ne le niais pas, pas a moi en tout cas : Caleb me plaisait toujours. Pas au point de le supplier de vivre avec moi, mais assez pour me sentir presque gêné lorsqu’il me parle. Ou bien assez pour me faire trembler des pieds a la tête lorsqu’il m’embrasse, comme en ce moment même. Je n’osais pas répondre à son baiser, bien que j’étais en train de le faire quand même. J’avais l’impression de devenir beaucoup plus faible lorsqu’il était tout proche de moi comme ca...

— Caleb … Je suis Caleb … Pas Roméo. Ne parle pas d’un autre quand tu es avec moi …

Malgré moi je souris, sans oser le regarder. Voila pourquoi j’avais peur de coucher avec lui. Je ne savais que trop bien comment il était et ce qu’il pouvait faire. Comme ce genre de chose, qui me donne envie de sourire jusqu’aux oreilles, et qui me rendais totalement idiote. J’avançais vers le lit en même temps que Caleb un peu stressé par ce qui allait suivre. Puis sans avoir le temps de dire quoi que ce soit, je me retrouvais sur le dos, avec Caleb au dessus de moi. La, pour la première fois depuis plusieurs année, je me mis à rougir vraiment. A tel point que je me mis a fixé sa pomme d’Adam pour ne pas le regarder dans les yeux et défaillir. Bon, peut être que j’exagérais un peu…

— Rappelle-toi de nos autres fois … Ce sera plus facile pour toi.

Je hochais la tête positivement. Pas question de parler maintenant, aucun son ne sortirait de ma gorge de toute façon j’étais comme toute engourdie. Lorsque ses mains furent en contact avec mon corps, je ressentis comme une décharge électrique parcourir mon corps. C’était du pouvoir que je sentais… Son pouvoir a lui. C’était presque irréel. Comment pouvait-il être aussi puissant ? Etait-ce grâce à l’imprégnation ? C’était inimaginable, même si j’avais déjà sentir son pouvoir plusieurs jours auparavant. Je le regardais dans les yeux quelque instants et fermais les miens lorsqu’il vint embrasser ma peau. Je frissonnais comme une adolescente qu’on touchait pour la première fois. Bordel !

— Tu es prête ?

— Oui. Dis-je, sur de moi.

Tiens, j’avais encore de la voix ? J’aurais préférer que non… Je posais mes mains contre son torse et les remontaient doucement le long de ses épaule et de son cou, jusqu’à pouvoir l'attirer vers moi pour l'embrasser, ce qui me procura encore cette sensation de recevoir une décharge électrique dans tout le corps. Après tout, je n’allais pas rester tendu comme un arc pendant qu’il me prendrait… La puissance que j’avais pu sentir me donnais l’impression que ce ne serait pas une partie de jambe en l’air comme les autre. Ça serait beaucoup plus… Intense.

Je ne croyais pas spécialement aux miracles mais c’était presque magique de la sentir vibrer contre moi. Nos deux peaux semblaient fusionner quelques secondes avant de se détacher subtilement. Anita savait exactement où me toucher, et comment me faire perdre la tête surtout. Où était-ce ma bête qui intensifiait toutes mes sensations ? Je n’en savais fichtrement rien ! Quand je pense qu’hier encore je faisais partie de ses gens seuls et démunis … Et là me voilà ici, dans l’appartement de l’exécutrice à lui faire l’amour. Cette pensée me tira un sourire coquin. Je posai ma main fiévreuse sur sa poitrine épiant les mouvements accélérés de son cœur. Je pouvais l’entendre battre à distance grâce à mon ouïe développée mais je préférais le sentir battre contre ma paume. Ça rendait les choses plus réelles, plus faciles à croire aussi.

« Ce n’est pas comme avant … »

Et c’était vrai en plus ! J’étais plus doux. Je refreinais tellement mes pulsions animales que les choses me paraissaient fades. Si je me laissais aller je pourrais lui fracturer le bassin où lui péter l’articulation coxo-fémorale. Et ce n’était pas le but ! J’étais conscient qu’elle m’aidait. J’étais un homme d’honneur, et je lui étais implicitement reconnaissant.

- The wolf does not think about how to save the lover.

Je grognai en descendant le long de son ventre plat. Je pouvais sentir ses cicatrices de combats contre ma peau. Elle avait réellement changée. Je n’aurais jamais cru qu’elle serait devenue ce genre de femme après mon départ : têtue, inconsciente et légèrement suicidaire. Etais-ce une tentative d’autodestruction ? Ou une façon de penser à autre choses qu’à sa petite vie misérable ? Je clignai des yeux en me concentrant sur elle. Ma langue lapait son épiderme de façon suave et délicate. Ça me donnait faim d’ailleurs. Mon estomac gargouillait, avide de sang et de chaire fraîche. La sienne ! Pouvait-on tuer la personne qu’on avait choisie ? Vue la manière dont ma bête s’agitait, il me semblait que si !

« Ani … » Susurrai-je d’une voix enraillée. Mes yeux tout à coup devenus opaques et plus grands signifiaient que mon esprit était double. Je me cambrai en contrôlant mes poussées de canines. C’était douloureux et fatiguant de tout réprimer mais la présence d’Anita me rendait invincible. C’était dingue ! Je plongeais mon regard dans le sien.

« Tu m’as l’air bien émue. » Ricanai-je.

Son expression était médusée. Je crois qu’elle ne savait plus comment agir où peut-être appréhendait-elle le moment ou ma bête se matérialiserait sous ses yeux ? Je n’en savais rien et je m’en fouttais. Loup ou pas, j’étais résigné à la protéger contre toutes éventuelles attaques. Ce n’était pas de l’amour. Mon instinct de mâle dominant était plus fort que moi.

- The wolf does not protect the human.

Mes plaies avaient presque toutes cicatrisées grâce à ses baisers, et les seules douleurs que je parvenais à ressentir venaient de ma tête. J’étais quelque peu perdu. Coincé entre l’homme et l’animal. J’avais envie d’elle, de la pénétrer enfin, mais si je le faisais je risquais de la tuer. Je soupirai en continuant les préliminaires. Ses pommettes rougies et ses soupirs me ramenaient peu à peu vers le passé. J’étais en transe.

Pouvait-elle seulement voire à quel point j’hésitais à prendre ce qu’elle m’offrait ? Pouvait-elle comprendre ma détresse ? Etait-elle trop égoïste pour le sentir au fond d’elle ? Cette sincérité qui m’étouffait et me pourrissait l’existence depuis plus de 3 ans ?

- She does not care about the man.

Elle m’avait hait à la seconde où j’avais été mordu. Elle s’était détournée de moi comme si j’étais un monstre de foire … Je n’oublierais jamais son regard dégouté. J’avais espérer rester, me cacher des autres et continuer ma vie avec ma malédiction mais c’était impossible. Elle m’avait presque obligé à partir en braquant son fusil sur moi. Je lui avais demandé de me tué … C’était moi, mais pourquoi n’avait-elle pas bronché ? Pourquoi avait-elle été si pressée de me laisser partir ?

- She is scared of the animal.

J’étais tantôt l’homme, tantôt l’animal.

C’était indéniable, quelque chose que je ne pouvais changer.

Je me décalais d’elle après un dernier baiser.

C’était une mauvaise idée ; mon retour, notre rencontre, cette fouttue impregnation ...

Être un loup n’était pas inclus.

J’étais bien comme j’étais.

Mon sang s’arrêta de couler, je lançai un regard empli de tristesse à Anita.

« Je ne suis plus un homme. » Lançai-je d’un air serein. Mes crocs et mes yeux reprirent une apparence plus au mois normale. Je me décalais et enroulai le drap autour de ma taille. Ma douleur était horrible mais je pouvais la supporter. Elle allait disparaitre dans les jours à venir de toute façon, alors pourquoi me précipiter ? Anita était bouche bée mais je lui en voulais encore. Je ne voulais pas lui faire de mal, mais nous étions mieux … Loin l’un de l’autre.

Nos vies …

Ce que nous étions …

Tout cela était parti.

Je rigolai un coup.

« Je n’ai pas besoin de plus. Je vais mieux. »

- Do not fool yourself. You are the jerk who …

STOP ! Je ne voulais plus rien entendre.

Pourquoi elle ? Pourquoi avoir choisi Anita ?

- You have to protect her !

Je n’ai pas besoin d’être là … Je n’ai pas besoin d’être dans son champ de vision pour la protéger.
C’était ça l’imprégnation. Aimer sans retour …

Je le surveillais. J’étais tellement obnubilé par le fait qu’il pourrait se transformer sur moi que j’en oubliais d’agir aussi. Je me retrouvais donc a tout lui laissait faire. Oh bien sur tout ce qu’il me faisait ne me laissait pas de glace, bien au contraire. Mon corps en redemandais a chaque fois plus, je le sentais. Mais moi j’avais hâte que cela se finisse, je ne voulais pas m’accrocher a lui de nouveau, sa bête me faisait bien trop peur. Et puis c’était comme ça : A sa soit disant mort, je m’étais jurer de le venger, mais aussi de ne plus jamais aimer qui que ce soit. Je ne voulais plus aimer, même si ca aurait très facile de retomber dans ce piège, surtout quand mon ex me touchais et léchais ma peau. Je frissonnais, et merde. Du calme Anita, ca sera bientôt fini.

Son corps guérissait a vu d’œil. Alors c’était vraiment cette imprégnation qui l’aidait ? Me voila dans de beau drap. S’il se faisait de nouveau déchiqueter comme ca plusieurs fois, j’allais devoir l’aider à chaque fois ? Je grimaçais et fermais les yeux pour me forcer à arrêter de le regarder, ce qui était difficile. Même si je ne voulais plus aimait, j’avais du mal à ignorer cette attirance que je recentrais pour lui tout de même.

Je le sentis s’écarter de moi et rouvris les yeux, surprise. Il s’arrêtait ? Vraiment ? Il paraissait aller mieux mais j’étais tout de même surprise qu’il ne soit pas été jusqu’au bout de la chose. Je levais les yeux vers les siens. Le regard qu’il me lançait était… Triste ? Non, impossible. Même lui ne ressentais plus rien pour moi, pas vrai ? Non ca devait être autre chose.

— Je ne suis plus un homme.

Je me redressais sur mes coudes et le regardais. Je ne pensais même pas à ma nudité.

— Ca, tu n’as pas besoin de me le dire, je l’avais bien compris moi-même. Et depuis longtemps.

Je ne voulais pas être méchante, je disais juste la vérité. Je n’allais pas lui sauter au coup pour lui mentir. Il était humain, bien sur, mais au fond de lui il y avait une bête prête à surgir n’importe quand, et ca le rendais moins humain de ce fait là.

— Je n’ai pas besoin de plus. Je vais mieux.

J’acquiesçais. C’était tant mieux. J’avais le corps tout engourdit, pour lui ca n’était pas tant mieux. Oh et puis zut, ca passerait. Je me rhabillais tout de même pour dire de ne pas rester a poil devant lui et sortit du lit. Devais-je le mettre à la porte ? Bon peut-être pas quand même.

— Je te laisse le lit, je ne voudrais pas que tu te plaignes d’avoir mal dormis dans mon petit canapé. Lui Dis-je avec un sourire en coin avant de m’avancer vers la salle de bain.

Le vent qui pénétrait dans la pièce était glacial. Il caressait mon dos nu et me glaçait le sang. Je baissai les yeux vers la moquette. Je sentais le malaise emplir peu à peu l’atmosphère. C’était presque pénible de respirer avec elle dans les parages. Anita se leva et se rhabilla sous mes yeux éteints. Elle avait remit son masque de froideur qui la protégeait du monde et accessoirement de moi. Poor little human …

« Je ne vais pas dormir ici. » Lançai-je désinvolte.

Je n’étais peut-être plus humain, mais je savais encore me montrer galant. Squatter le lit alors qu’une jeune demoiselle était forcée de dormir sur le canapé. Really not my style ! Je la suivis discrètement jusqu’à la salle de bain. Je remarquai enfin le décor de son appartement. C’était très simplement meublé et aussi très petit. Le couloir était tellement étroit, que je n’aurai jamais pu le traverser si j’avais été transformé. Je souris à cette pensée. La vie en appartement était bien derrière moi. J’avais pris l’habitude de loger dans de plus grands espaces couverts où à la belle étoile. Peu importait du moment que je n’étais pas confiné dans une boite de sardine.

Les cheveux bruns d’Anita flottaient à peine derrière elle. Ils étaient poisseux et sales. Sûrement son sang qui avait coagulé ! Je pouvais sentir son odeur enivrante remonter jusqu’à mes centres olfactifs. Mon cœur brisé crépitait à l’intérieur de ma poitrine, où du moins ce qu’il en restait. Mes côtes cassés et mes muscles lacérés, n’était pas complètement guérit. Je sentais quelques picotements surgir de part et d’autre de ma colonne vertébrale. Anita s’éloignait de moi sans que je puisse y faire grand-chose. Elle devrait préférer fuir le monstre … Comment la blâmer alors que j’avais essayé de me tuer pour les mêmes raisons ? Elle passa par l’entrebaillement de la porte mais je la retins subitement par le poignet. Mû par une pulsion étrangère je la plaquai contre la porte puis contre le mur. Elle n’avait pas eu le temps de réagir que je ravissais déjà ses lèvres.

« Nous ne couchons pas ensemble car tu veux me sauver. » Soufflai-je dans son cou. « Disons-nous seulement A dieu de la manière la plus convenable qui soit … »

On s’était dit je t’aime au lit.

On en finirait au lit.

Celà allait de soit !

Tout ce que je voulais c'était prendre une douche, désinfecter ma plaie qui me faisait souffrir et aller me coucher! Pourquoi devait-il faire ça, je pensais qu'il en avait fini avec moi... Apparemment non puisque monsieur venait de me bloquer contre le mur pour pouvoir m'embrasser. Et moi qui ne savais pas me retenir de répondre à son baiser! Sans oublier mon corps qui se collait tout seul à celui de Caleb... Je me détestais pour ce coup là! Et je ne pouvais même pas essayer de le repousser : s'il voulait vraiment me coincer, il allait y arriver quoi que je tente. Il avait beaucoup plus de force que moi.

- Nous ne couchons pas ensemble car tu veux me sauver. Disons-nous seulement adieu de la manière la plus convenable qui soit …

Je posais mes mains contre ses épaules en essayant de le repousser pour essayer d'ignorer la sensation que me faisait son souffle dans mon cou mais comme je l'avais prévu : il ne bougeait pas d'un millimètre. Alors je fis ce qui était le plus simple à faire : Je fermais les yeux et passais mes bras autour de son cou en poussant un petit gémissement parce que mon épaule me faisait vraiment mal à cause de la morsure. De cette façon je collais un peu plus mon corps au sien, et merde! Je ne voulais pas ça! Si! Non! Peut-être... Les images de ce soir seraient indélébiles pendant un long moment. Peut-être que je pourrais faire avec, ou peut-être que je déprimerais lorsque je n'aurais rien d'autre à faire, peut-être que j'en mourrais aussi... Mais tant pis! C'était comme ça, je l'avais décidé et je n'en démordrais pas... Bien que cela aurait été très tan tan... Je ne pouvais me me remettre avec lui de toute manière. Alors d'accord pour coucher avec lui une dernière fois en guise d'au revoir, même si quelque chose me disait que nous serions amener à nous croiser encore puisqu'il allait certainement rester en ville.

- C'est d'accord. lui murmurais-je à l'oreille.

Ça ne me faisait même pas mal au cœur comme ça aurait du le faire normalement, surement parce que je m'étais forcer à l'effacer de ma vie depuis des années ? Bien sûr j'étais toujours attiré par lui mais pour moi l'attirance physique et les sentiment n'avaient rien à voir. Regardez la belle : elle aimait la bête pour sa personnalité, pas pour son physique puisqu'il était hideux. C'était con comme façon de voir les choses mais ça me permettait tout de même de garder les esprits clairs. Surtout lorsque je commençais à embrasser Caleb d'une manière un peu trop osée, fougueuse et sensuelle. Je ne me contrôlais presque plus mes mouvements, comme si mon corps agissait totalement seul sans me demander mon avis. Même mes main avaient atterri je ne sais comment sur son torse. Elles montaient et descendaient en rythme, je pouvais sentir les abdos de Caleb encore mieux comme ça, à tel point que j'en frissonnais de partout. D'accord, tout compte fait je perdais la tête quand même.

J’aurai fait n’importe quoi pour elle. A cet instant là en tout cas. Mes mains ankylosées se posaient un peu partout sur son corps sans que je ne m’en rende compte. Je la connaissais par cœur, comme un refrain que j’aurai chantonné durant une vie antérieure et que je n’arrivais pas à effacer de ma mémoire. En tout cas pas totalement.

Je remontai le long de ses cuisses puis la prit par la taille afin de la poser sur le lit, une seconde fois. Les choses se passaient d’une manière imprévue et aussi très rapide. La bête prenait de temps en temps contrôle de mon corps, alors je ronronnais où grognais doucement. C’était gênant connaissant la répulsion de la jeune hunter pour mon espèce en particulier, et pour les garous en général. Je posai suavement ma bouche humide et ampoulée sur sa peau douce. Elle sentait pareille que dans mes souvenirs et dans mes rêves. Parce que oui, il m’était déjà arrivé de rêver d’elle. De façon peu orthodoxe, ou plus conventionnelle. Je n’étais pas un pervers pardi, juste un salop fini coureur de jupons plus si affinités.

« Ton odeur n’a pas changé. » Chuchotai-je subtilement à son oreille.

Elle frissonnait sous mes mains et cela me procurait une certaine satisfaction, autre que mon petit plaisir charnel. Je redécouvrais son corps perdu de vue pendant quelques années et c’était aussi exaltant qu’à l’époque. Quoi que j’étais peut-être moins balaise et moins expérimenté. Un adolescent boutonneux, ce n’est pas le coup du siècle ! Je tournai autour d’elle comme un satellite détraqué. Ses joues, son cou, la naissance de ses seins, son ventre puis plus bas. Mes pommettes avaient rougis d’excitation. Je les sentais chaude, presque brûlante. Pouvait-elle entendre mon cœur toquer les parois de mon torse ? Ma respiration avait augmenté d’un cran. Je soulevai ma poitrine sans la quitter des yeux. Je ne savais pas où cette nuit allait nous mener ? Je savais encore moins ce que j’étais sensé faire où comment je devais réagir avec une humaine. Mes seuls rapports avaient été ‘ fantastiques’ depuis ma transformation. Devrais-je me laisser aller où risquerais-je d’être too hard ?

« Je peux écouter ton cœur battre. Et toi ? » Lui dis-je d’un air inspiré.

Oui, j’étais inspiré par un torrent de sensations que j’avais longtemps refoulé. Mon entre jambe gonflait entre mes cuisses, devenant presque douloureux. Je me frottai légèrement contre elle, lui signifiant mon état présent. Mes yeux furent traversés d’un éclat ambré. Je souris, dévoilant les pointes de mes crocs. Ce n’était pas une transformation, juste une étape à mi chemin entre l’homme que j’étais et celui que je devenais. Mes cheveux ébouriffés retombèrent sur mon front alors que je faisais passer ma main à l’arrière de son dos. Je la soulevai afin de mieux me coller à elle.

Un halètement suivit le moment où je pénétrai en elle.

Ce soir, j’étais sien.

Seulement ce soir.

Le temps des amoureux était plaisant et fougueux, hélas, dans pour nous il était compté et si limité. Je soupirai bruyamment en saisissant une mèche de ses cheveux entre mes doigts.

— Ton odeur n’a pas changé.

Malgré moi une fois de plus, je frissonnais et me retint de justesse de pousser un petit gémissement. J’avalais ma salive à la place. J’essayais de garder les yeux ouvert le maximum, bien que dans la pénombre de la pièce éclairée seulement par la lune je ne voyais pas grand-chose. Juste assez pour voir où était Caleb et ce qu’il me faisait, bien que je le sentais ça. Très bien à vrai dire. Si j’avais la bêtise de fermer les yeux, même quelques secondes seulement, j’avais des flashes qui me revenait et qui datais du temps où Caleb était encore humain et où nous essayons de faire le moins de bruit possible lorsque l’on couchait ensemble sous le toit de mon père. Je redécouvrais des sensations oubliées depuis des années, alors que lui avait dû s’améliorer avec le temps… Caleb ne pouvait pas être resté à rien faire pendant 4 ans, il avait dû en voir passé des filles dans son lit. D’accord ça, ça faisait mal. Savoir que j’étais remplacé aussi facilement alors que je me crevais la tache à le venger… Ok, je l’avais choisis et je n’y pouvais rien, hélas.

— Je peux écouter ton cœur battre. Et toi ?

Je le regardais dans les yeux. Il était romantique, cela me faisait sourire bizarrement. Apercevoir ses crocs me fit frémir mais je savais qu’il n’était pas en train de se transformer, je le sentais. Je le tirais vers moi pour aller frôler ses lèvres des mienne avant de me pencher vers son torse pour embrasser délicatement l’endroit ou se trouvais son cœur. Je pouvais le sentir battre la chamade contre ma peau, et cela me donnais de drôles de sensations jusqu’au cœur de ma féminité. Bon sang, cela remontait à loin le temps où j’avais tellement envie de lui au fond de moi que je le suppliais de me prendre. J’en avais le feu au joue rien que d’y penser.

En me recouchant sur le matelas, je l’entrainais avec moi alors qu’il me pénétrait. Un gémissement m’échappa. Son visage était si proche du mien… Je fermais les yeux, je voulais me contrôler, si je me laissais aller, dieu seul savait de quoi j’aurais été capable. Je pouvais très bien me mettre à l’embrasser jusqu’à ne plus avoir de souffle, ou bien me mettre à le supplier de me prendre comme une bête sauvage, et ce n’était pas une bonne idée. Il aurait très bien pu devenir une bête sauvage, et l’idée ne me plaisait pas. J’avais confiance en Caleb mais pas en son loup.

Mais je ne pouvais pas non plus rester là sans rien faire alors qu’il remuait en moi. J’en voulais plus, je voulais lui faire l’amour moi aussi. Tiens, je ne voyais plus ça comme un simple acte de baise là tout de suite. Peut-être que Caleb me rendais vraiment folle en fait. Ce type avait une mauvaise influence sur moi, je l’ai toujours su, ce n’est pas d’aujourd’hui.

Sans vraiment y réfléchir, je le serrais contre moi et roulais sur le lit pour être au dessus de lui. Je me retrouvais à le chevaucher doucement, la bouche parcourant son torse. Et putain que c’était bon ! D’ailleurs mes gémissements parlaient pour moi-même. Si cela continuais j’allais arriver à l’orgasme plus vite que prévu…

— Caleb… Murmurais-je pour me retenir de gémir son prénom.

C’était fou ! Vraiment ! Je me redressai en sueur. La température de mon corps avait dégringolé atteignant des degrés que je n’aurais pas suspectés. J’étais brûlant, encore plus que les autres fois. Mon cœur rata un battement à cette pensée. Je n’aurai jamais cru avoir un rapport aussi intense avec une simple humaine. Enfin, elle n’était pas aussi simple que ça tout de même. C’était Anita. Je la laissai faire durant quelques secondes mais elle avait eu la mauvaise idée de prendre le dessus. Ma bête grogna dans ma tête me tirant un cri désagréable. Je plaquai mes mains, un peu trop violement, sur les bras de la jeune femme et la fit basculer en dessous de moi. Impossible de dominer le futur Alpha. Voilà ce que me chuchotait la voix rauque qui doublait mon esprit.

« Qu’essayes-tu de faire ? » Lançai-je avec un sourire espiègle.

Elle ne répondit rien, se contentant de quelques murmures et halètements trop bas à mon gout. Elle se contenait, je le savais. Oui, elle refoulait ses émotions et n’en exprimait que le quart. Comme à son habitude. Avait-elle honte de moi ? Où n’était-elle pas complètement à l’aise avec moi ? Peut-être était-elle pudique envers l’inconnu que j’étais devenu. Cette pensée me fit un petit effet … J’arborai une mine déconfite en songeant à la tournure qu’avait pris nos vies. On aurait pu être si heureux mine de rien !

« Anita, ne sois pas comme ça. » Susurrai-je en plongeant mes doigts fins dans ses cheveux bruns. Je caressai son cuir chevelu et sa nuque. Geste peut-être très bête, mais pour un animal c’était apaisant. Je me surpris à sourire comme un idiot. J’avais vraiment perdu la main en ce qui concernait les ébats humains. Je clignai des yeux en prenant ses mains et en les embrassant. Bien sur mes va et viens n’avaient pas diminué d’intensité … Et ça n’allait pas arriver de ci-tôt. L’autonomie d’un loup était quand même plus élevée que celle d’un homme. Sinon ça n’aurait pas été drôle !

J’émis tout à coup une sorte de rugissement en la soulevant dans les airs, moi en elle. Je la plaquai contre le dossier du lit en continuant de bouger. Mes crocs scintillèrent dans la pénombre de la pièce, et des idées salaces me venaient à l’esprit. Je secouai la tête en ravalant ma salive. Je ne pouvais pas la mordre, ni la griffer. Je ne pouvais rien faire qui pourrait la blesser. En tout cas, tant que j’aurai le contrôle ! A la place je faisais passer ma langue un peu partout sur sa peau. Je la suçai, la mordillait mais sans jamais provoquer de saignement. C’était difficile de contenir ma force mais d’un autre côté cela rendait les choses plus excitantes et plus risquées encore. Je grognai en changeant de position une troisième fois. Anita semblait me suivre dans mes extravagances sans trop de mal. Je me sentais soulagé d’une certaine manière. Out here we’re the stars nobody can fuck with us …

« I feel like i’m coming »

Mais ce n’était pas vraiment le cas. Je ne venais pas. Pas encore. Mon corps semblait faire perdurer le plaisir en repoussant à chaque fois la fin. Je posai mes yeux sur les yeux clos d’Anita. Ses cils étaient agréablement longs. Je me surpris à les toucher du bout du doigt. Nous étions plus proches que nous n’aurions jamais pu l’être. Mon cœur se serra. Et si je n’avais plus envie de lui dire A dieu ?

— Qu’essayes-tu de faire ?

Je murmurais des choses que moi-même je ne comprenais pas. Ce n’était plus moi qui avait le contrôle de mon corps, ou alors très peu. C’était mon corps qui avait tout le contrôle sur moi. Bon d’accord c’était totalement faux, comme si mon corps pouvait me contrôler ? Je me retenais juste pour ne pas craquer. Mon cœur tambourinait si fort dans ma cage thoracique que je le sentais jusque dans mes tempes. J’étais essoufflé, bien que je ne fasse pas grand-chose à par faire aller mon bassin en rythme avec celui de Caleb.

— Anita, ne sois pas comme ça.

Je secouais la tête en avalant de l’air par la bouche en espérant pouvoir calmer les étranges gémissements que je poussais de plus en plus. Ce n’était pas une bonne idée, bien que je vive le moment le plus intense de ma vie Mais tout se termine, et une fois que nous aurions couché ensemble, tout reprendrais sa place initiale. Du moins je l’espérais.

Quelque chose s’actionna en moi lorsqu’il me plaquait contre la tête de lit. Et je sus que toute tentative de me retenir serait vaines. A présent je ne me retenais plus de crier et de le supplier de continuer tout en essayant d’embrasser chaque parcelle de peau que je pouvais atteindre et en enfonçant mes doigts dans sa peau à divers endroit de son corps. Epaules, dos, fesses, cuisses. Je ne voulais plus que cela s’arrête, c’était si bon. Et peut importe nos sentiment l’un pour l’autre. Qu’étaient-ils d’ailleurs ? Nous ne nous aimions plus, je pense. A ce stade, j’étais presque sur à 89 % que ce que nous éprouvions l’un pour l’autre était tout simplement de l’attirance physique. Après autant de temps nous ne pouvions plus nous aimer, je ne pouvais pas imaginer que deux personnes puissent s’aimer encore en se retrouvant après plusieurs années à ne pas avoir de nouvelles l’un de l’autre.

— I feel like i’m coming

Je fermais les yeux, en m’attendant à ce qu’il atteigne l’orgasme et m’emporte avec lui mais rien n’arrivait. Une question s’imposait dans mon esprit. Avec combien de fille Caleb avait-il couché ? Est-ce que c’était tous des humaines ou bien est-ce c’était uniquement des louves-garou ? Si la réponse était la seconde, je ne voulais pas l’entendre. Je le serrais contre moi et intensifiais la cadence de mon bassin. Nos bassins qui se claquait à présent si fort l’un contre le l’autre me procurais d’étranges sensations. Si Caleb n’avait pas d’orgasme, moi ça n’allait pas tarder. Je gémis son nom en boucle, me cambrant un peu trop à mon gout contre son corps.

Peut être que c’était mon corps qui me contrôlait après tout.

Les choses prenaient des allures d’Adieu. Du moins c’est ce que ses soupirs de plus en plus forts m’inspiraient. Sûrement la fin qui approchait. Un sentiment de doute se mit peu à peu à se faufiler jusqu’à mon cœur, me filant un mal de chien. Enfin de loup dans mon cas. Je déglutis sans la quitter des yeux. Elle était magnifique, en sueur et presque aussi brûlante que moi. C’était une image que j’avais gardé en tête durant tellement d’années et que je retrouvais enfin en chair et en os. L’effet était différent que dans mes songes. Je me sentais désemparé par une vague de tristesse. Nous nous quittions vraiment je crois. Et bien que je n’en avais pas envie, je savais que c’était la meilleure chose à faire pour elle. Qui étais-je pour lui imposer de vivre avec un tueur, alors qu’elle se voulait justicière. Anita, détestait mon monde et y mettait tellement de cœur que lui demander de faire exception était impossible, d’un coté parce qu’elle aurait refusé et d’un autre parce que j’étais trop fier pour demander ce genre de faveur.

Elle se cambra tout à coup, me faisait frissonner par un halètement strident. J’aimais être en position de force. Mon loup jubilait à l’intérieur de moi. Il était un peu trop content à mon gout. Il grognait et hurlais comme en pleine lune, mais cela heureusement que la jeune femme ne pouvait pas l’entendre. Elle n’aurait pas apprécié. Je souris en continuant mes mouvements. Elle semblait dans une autre galaxie, comme si je parvenais à la transporter autre part. Une sorte de voyage virtuel ou spatial. Un truc comme ça. Elle tremblait de tout son long et je ne comptais pas arrêter jusqu’à ce qu’elle en ait assez !

« Je ne suis plus habitué aux humaines. » Soufflai-je en me fixant un peu plus à elle. Je sentis mon os pénien se matérialiser mais je bloquai sa formation. Je l’attrapai par les cheveux et me laissai aller en elle comme une âme en peine. Mes soupirs étaient presque des crics. Je me sentis planer comme après une injection massive d’Amphèt. L’euphorie s’éprit peu à peu de moi et je la pris dans mes bras afin de la redéposer sur le lit. Anita tremblait encore. Je crois que nous étions arrivé à terme en même temps. Synchro.
« A Dieu … » Hasardai-je en collant mon front contre le sien.

Mon cœur martelait encore ma poitrine, et il ne comptait pas se calmer de ci-tôt. J’enfouis mon visage dans ses cheveux en fermant les yeux. Je crois que j’essayai de mémoriser chacun senteur, chaque trait qui lui était propre dans ma tête. Je souris comme un demeuré. Drôle de façon de traiter une personne que je suis sensé haïr de toute mes forces. Je soupirais. Je devrais me reprendre, pour mon propre bien d’abord puis pour celui de mon loup.

« As-tu accepté mon imprégnation ? » M’enquis-je tout à coup.

— Je ne suis plus habitué aux humaines.

Je baissais les yeux. Cela répondait à la question que je me posais tout à l’heure. Moi qui ne voulais pas entendre la réponse je venais quand même de l’entendre. Il ne baisait donc qu’avec d’autre monstre ? Des images horribles s’imposaient à mon esprit alors que l’orgasme me frappait de plein fouet et que je me mettais à crier sans retenue. Moi qui voulait me retenir c’était loupé je suppose.

— A Dieu …

Je baissais mes yeux sur ses lèvres, incapable de le regarder dans les yeux. Le temps venait de s’arrêter dans mon cerveau. Il m’avait vraiment dit adieu ? Bizarrement j’avais envie de le mettre à la porte de mon appartement et me mettre à pleuré comme une fille qui venait de se faire larguer par son mec. Je sentais mes yeux me picoter un peu. J’avalais ma salive et détournais la tête lorsqu’il nicha sa tête dans mes cheveux. Il me disait adieu et me torturais encore en me faisant un câlin ? Mon cœur me faisait mal à cogner si fort, comme s’il voulait sortir de mon corps. Je voulais le tuer pour ça, là tout de suite. J’étais si pathétique d’avoir mal parce qu’il m’avait dit adieu ! Pourtant nous nous l’étions dit depuis longtemps. Moi en tout cas je lui avais fait mes adieux. Reprend toi Anita, tu es plus forte que ça.

— As-tu accepté mon imprégnation ?

Je le repoussais tout à coup et pris les draps pour les enrouler autour de moi et pouvoir sortir du lit. Qu’est-ce qui allait changer si j’acceptais cette foutu imprégnation ? Rien, absolument rien n’allait changer. Il resterait le loup-garou qu’il était devenu et ne redeviendrait jamais humain alors à quoi bon me torturer à accepté ? Surtout que je ne pourrais jamais supporter l’idée qu’il avait un loup au fond de lui prêt à surgir à n’importe quelle occasion.

— Non. Et je ne compte pas l’accepté. Dis-je, froide comme la glace et le dos tournée à Caleb.

Je venais de m’enfoncer un pieu dans le cœur moi-même. Je regardais à travers la fenêtre. Dans le ciel sombre, les étoiles ressemblait de petits diamants. Elles émettaient toutes une lueur froide et blafarde, à moins que ce ne soit moi qui ne savais plus apprécier leur présence presque rassurante ?

Quelque chose m’empêchais de me retourner vers Caleb pour lui faire face, mais je ne savais pas si c’était parce que je m’en voulais d’avoir couché avec lui (bien que cela ait été encore plus fantastique que dans mes souvenir.) ou si j’avais peur de vouloir retourner dans le lit avec lui, dans sa chaleur rassurante. J’avais besoin de mettre une distance entre lui et moi pour pouvoir réfléchir correctement, mais même loin de lui c’était impossible. Ce que nous venions de faire me brouillait l’esprit et m’empêchais de réfléchir comme je le voulais...

Notre moment d’égarement, oui c’est comme ça que je l’appelais désormais, touchait déjà à sa fin. Anita n’avait pas attendu deux secondes avant de replonger dans la froideur de son caratère de merde. Je sentis la colère monter en moi. Elle se leva indignée, comme si j’avais dis quelque chose de mal. Je la comprenais pas, pourquoi avait-elle autant de mal à me laisser partir si c’est ce qu’elle voulait ? Elle se mentait voilà tout. Elle voulait se la jouer bloc de glace et je n’avais pas le temps de jouer avec les émotions de mon loup. Refuser mon imprégnation était une chose, et me coller le mauvais rôle en était une autre. J’étais indignée, au point de regretter de l’avoir aimé un jour où de l’avoir laisser prendre autant d’importance à mes yeux.

Anita était le genre de personne qui n’évoluera jamais. Une conne parmi tant d’autres qui se permettait de juger les autres. Mais pour qui se prenait-elle ? Je n’étais pas assez bien parce que j’étais un loup ? Elle ne savait même pas la douleur que j’endurais tout les jours. Elle n’en avait pas la moindre idée alors comment pouvait-elle jouer à la martyr ? S’il y avait bien une victime ici, c’était bien ce pauvre con de Caleb qui avait succombé à la morsure du loup. Je devais vivre toute ma vie dans la peur et l’abus de pouvoir d’une bête que je ne pouvais même pas voire. A la limité je la sentais crépiter ou se faufiler en moi ; froidement et machiavéliquement ! C’est tout.

Je remis mon caleçon et mon pantalon troué de partout à la va vite. Anita était de dos. Elle se voulait forte alors qu’elle ne faisait même pas face !

« C’est parce que je suis un loup que c’est tellement difficile ? Tu aurais refoulé un handicapé parce qu’il est différent ? Mais quel genre de personne es-tu devenu ? C’est dingue. Tu me discrimine parce que j’ai eu le malheur de devenir garou. Je ne l’ai pas choisi et tu le sais mieux que personne. Je t’ai donné ma vie en gage de sincérité et tu n’as même pas été fouttue de me buter correctement. Exécutrice mon cul. Alors si tu veux pointer quelqu’un du doigt, où t’en prendre à moi parce que je suis un monstre. Tu ne peux blâmer qu’une seule personne et c’est toi ! »

Ma voix était devenue rauque et malsaine. Sûrement mes émotions qui s’intensifiaient. Je ne supportais que trop peu le rejet surtout quand il était aussi injuste que celui-ci. Non mais pourquoi elle me rejetait déjà ? Elle n’avait pas le droit, on ‘était même pas ensemble !

« Tu ne le sais peut-être pas mais Jackie t’avais ciblé en premier. J’étais là au mauvais moment et j’ai tout pris à ta place. Tu aurais pu être la louve et moi l’humain. Et tu sais quoi ? J’aurais compatis à ta douleur moi. Je ne t’aurais jamais tiré en pleine poire même si tu me suppliais. Je t’aurais accepté parce que c’est ça aimer. Mais tu ne dois pas connaître. Pas étonnant que ça sente le renfermée chez toi. Tu es pathétique, Anita. »

Toutes ces vérités refoulées ressortaient à la surface, soulageant ma conscience. A présent je n’avais plus honte. Je ne regrettais plus de la détester ni de lui en vouloir parce que j’avais raison de ressentir les choses de cette manière. J’avais été un homme droit et aujourd’hui j’étais un loup tout aussi droit et égal à lui-même.

Puis dans la foulée …

« Je ne regrette même pas de t’avoir fais cocue. »

Les yeux clos, j’essayais de me concentrer sur ma respiration pour ne pas craquer et me mettre à pleurer tout en écoutant Caleb sortir tout ce qu’il avait sur le cœur. Il était en colère et je le comprenais, j’aurais fait pareil. Mais il ne fallait pas se voiler la face : Nous n’étions plus fait pour être ensemble de toute manière. Je mordillais si fort ma lèvre qu’elle saignait un peu. Le gout du sang s’étala dans ma bouche et me donna une envie de vomir. Je serrais la couverture contre moi le plus fort possible, comme pour me protéger, m’en faire une armure.

Qui aurait pu croire qu’on en arriverait là lui et moi ? J’aurais préféré qu’il ne se repointe jamais. Surtout que nous venions de coucher ensemble sans aucune protection… Et merde ! Pourquoi l’avais-je ramené chez moi ? J’aurais du laisser Daemon le bouffer tout entier ! Pour une fois, j’aurais trouvé Daemon sympathique. Chaques paroles qu’il me lançait était comme des lames bien aiguisées qu’il plantait en moi, me faisant vaciller un peu plus à chaque fois. Je voulais qu’il se taise, je voulais lui hurler de la fermer.

— Je ne regrette même pas de t’avoir fais cocue.

J’ouvris les yeux en grand, regardant le reflet de Caleb dans la vitre. Je pouvais sentir des larmes rouler sur mes joues toutes seules sans en avoir donné l’ordre. La je pouvais vraiment dire que je voulais le tuer. Il m’avait fait cocu ? Sérieusement ? C’était la goute d’eau qui faisait déborder le vase. Je n’aurais jamais cru ça de lui. Il venait de briser notre passé en un milliard de morceaux. Et ce en quelques secondes seulement. C’était le plus douloureux de tout. Moi qui l’avais vengé pendant autant d’année… Maintenant je voulais lui planter un pieu dans le cœur, lui faire exploser la tête avec mon mini uzi et faire cramer le reste de son corps, l’entendre hurler de douleur, voir son sang se rependre par terre, le voir crever petit a petit, comme j’en avais envie là tout de suite.

Je me mouvais doucement, agissant comme un robot, je ne me rendais pas compte que je m’avançais vers le lit jusqu'à ce que ma main atteigne le colt que je laissait toujours sur ma table de nuit et qui ne contenait que des balle normal. Ma lucidité et ma colère me frappèrent de plein fouet et je me retournais, beaucoup plus vive à présent.

— Tire-toi… TIRE-TOI DE CHEZ MOI ! Hurlais-je en tirant plusieurs balles autour de lui, dont deux le frôlèrent à l’épaule. ET QUE JE NE TE REVOIS PLUS JAMAIS. DÉGAGE.

Je vidais mon chargeur, c'est-à-dire uniquement 6 balles, qui allaient tour a tour se placer dans les murs à divers endroit de mon apparemment. Je me foutais bien que cela dérange les voisin, je me foutais de tout ce soir a par cette colère que j’avais en moi. Je donnais tout ce que j’avais pour ne pas lui envoyer une balle en pleine tête. Elle n’aurait peut être pas explosé avec les balle du colt, mais il aurait eu très mal. Lorsque mon chargeur fut entièrement vide, je baissais mon arme et le foudroyais du regard, je ne pleurais plus, je tremblais de rage à la place.

Mon cœur battait trop fort. Je pouvais voire son empreinte costale s’afficher sur ma poitrine nue. L’air tout à coup devenu irrespirable, semblait peser des tonnes. J’étais affaissé au sol par ma colère grondante. Rien ne pouvait être plus effrayant qu’un loup contrarié. Ma bête grogna et je ne fis rien pour la calmer. Je sentis mes dents devenir plus proéminentes encore. Ma mâchoire se développa, prenant l’aspect d’une gueule canine.

Sortir ? Elle me fouttait dehors ? Pire, elle me tirait dessus. Je me mis délibérément dans la trajectoire des balles, lui signifiant qu’elle ne pouvait rien contre moi. Elle voulait me mettre dans une boxe et me jeter au placard comme un vulgaire objet ? Mes yeux s’arrondirent prenaient des teintes que je ne savais nommer. Je m’avançais vers elle à pas de loup.

« Je voudrais te le faire payer ! » Sifflai-je avant d’éclater d’un rire criard.

Et c’était vrai. Je voulais la rendre aussi bestiale que moi, mais il semblait qu’elle était immunisé. Si je l’avais su je n’aurai jamais tendu mon bras à la place du sien. J’étais un loup, et elle me méprisait d’avoir survécu ? Non mais ! Je la pris par la gorge et serrai sa prise. Sans aucune ménagement ! Ce n’était plus Anita que je voyais en face de moi mais une hunter stupide et sans aucun scrupule. Les larmes qui perlaient au coin de ses yeux bruns n’étaient qu’illusion. Elle était incapable de ressentir la moindre étincelle de compassion alors que même moi je le pouvais. Alors qui de nous deux était réellement un monstre ? Ma salive emplissait ma bouche et submergeait ma langue kératinisée. Je voulais lui fracasser la tête d’un seul coup de mâchoire, mais elle n’en valait décidément pas la peine.

« Ne réapparais plus jamais devant moi. »

Et ce n’était pas une blague. A cet instant précis je me savais capable du pire. Je reniflai l’odeur de son sang.

« Évite-moi. Evite les lieux où je pourrais me trouver. Tu peux jouer avec les autres loups, à cet instant précis la meute n’a plus aucune importance à mes yeux. Mais je te préviens, si tu me recroise tu es morte. Aussi morte que moi ! »

Ce n’était pas des menaces en l’air. Je la jetai contre le mur opposé. Son corps percuta un cadre mal accroché mais je m’en foutais pas mal. Je lui lançai un dernier regard de dédain avant de tourner les talons. Je sautai par la fenêtre quittant ainsi son appartement miteux.