With the beginning of a lie, we fish a carp of truth.

Ce matin là, Blake se réveilla dès les aurores. Elle n’avait dormit que les trois dernières heures de la nuit noire. C’était souvent ainsi lorsqu’elle se couchait. Depuis toute petite déjà. Depuis sa deuxième année plus précisément. Depuis qu’elle avait aperçu sa mère qui pendait au bout d’une misérable corde. Ce n’était pas tout… On ne pouvait pas dire qu’Abbey était véritablement morte… La ressemblance entre elle et Blake était telle que personne n’aurait put les différencier.

Au lieu de voir sa mère gisant au bout d’une corde, c’était elle même que Blake voyait. C’était Abbey que Blake voyait chaque matin en se levant. C’était elle qui s’habillait chaque matin. Elle souffrait plus que quicquonque de cette ressemblance plus que troublante.
Elle se réveilla donc dans la fraîche pénombre de sa chambre miteuse. Elle vivait dans un petit appartement, rien à voir avec la maison qu’elle avait occupée durant ses dix-sept années. Elle avait d’ailleurs vendue la bâtisse de son enfance à un couple d’Irlandais venus s’installer en Amérique. Elle n’en pouvait plus de revivre les sombres moments passés dans cette habitation. La mort de sa mère, son père qui boit, il s’avance, « non arrête, aïe, ça fait mal ! ». Il la battait minimum une fois par jour. Puis ensuite… Il marche à reculons, il trébuche, du sang…plus un bruit, mais cet horrible craquement…

Elle avait donc vendu pour une somme dérisoire et s’était installée dans ce pauvre appartement. Elle y avait appris la vie simple. Son père était un homme richissime, Blake hériterait de cet argent à ces 25 ans comme l’exigeait la tradition familiale. En attendant la rentrée d’argent, elle vivait de son salaire de photographe pour un magazine qui ne décollait pas vraiment… Elle était loin du rêve de devenir avocate, comme sa mère.

Elle se leva et s’habilla. Un jeans, un tee-shirt et un long cardigan en laine feraient l’affaire. Elle se coiffa, s’attachant les cheveux en un chignon qui n’avait rien de serré. Blake prit son appareil photo et mis ses vieilles Nike. Elle ferma la porte de son appart’ en maugréant contre son boulot.

Elle marcha environ cinq minutes, prenant le temps de se payer un café dans un stand ambulant. Elle arriva enfin à Central Park où elle se mit à photographier des oiseaux qui serviraient à illustrer un article sur on-ne-sait-pas-trop-quoi-mais-le-monde-s’en-foutra. Elle photographia, comme elle respirait, elle se sentait heureuse, seule à ruminer ses pensées…
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[HRP] ▬ Dsl c'est affreusement court ><