Daemon Forbes VS Leah Connor

Un éclat de rire m’échappa. J’apercevais la silhouette fine de Leah apparaitre puis disparaitre entre les rangées du video club. Elle jouait avec moi, comme toujours. Ma langue claqua contre mon palais alors que je fendais l’air afin de la rejoindre. Je la cherchais sans jamais la trouver, je suppose qu’elle était plus rapide que moi. Un ronronnement félin vibra contre la peau de mon cou. Elle me touchait puis m’abandonnait à la seconde. Vicieuse personne !

« Ne te détournes pas de moi, je n’aime pas ça. »

Son parfum sucré narguait mes narines alors qu’elle posait délicatement ses mains sur mes épaules. La panthère séductrice me saisissait par la gorge puis relâchait brusquement mon étreinte. Je souris, amusé. Elle était si arrogante, j’en venais presque à regretter de ne pas l’avoir parmi mon cercle fermé. J’épiai les clients du regard mais l’idée de changer de partenaire ne m’effleura même pas. Personne n’était aussi parfait que Leah. Personne ! Son souffle se perdait un peu partout sur ma peau translucide, mais je ne savais pas la localiser. Elle exerçait sur moi ce genre de pouvoir. J’étais trop obnubilée par sa grâce pour concentrer mon énergie sur une seule action. Je sentais tous mes sens s’exciter en même temps. Je déglutis, impatient de la coller contre moi. Je voulais gouter à sa peau depuis tellement longtemps, mais elle se refusait à moi sans cesse. Elle ne voulait pas céder à la tentation mais je savais qu’elle se moquait de moi. Je savais que le désir la brûlait elle aussi. Nous étions faits dans le même moule.

« Viens … » Soufflai-je le souffle haché. « Viens vers moi … »

La panthère ricana. Le diable était en elle, encore plus qu’il n’était en moi. Je tendis mes deux bras en avant.

« Tu sais que je n’aime pas avoir l’air con. Viens … »

Mon cœur brisé ne tenait plus en place. Il vibrait sous l’effet de mes émotions mal contenues. Leah, n’était pas une personne comme les autres. En tout cas à mes yeux, elle était spéciale. Je l’avais pris en sympathie à la minute où mon regard avait croisé ses yeux sable. Nous n’étions pas amis, nous jouons un rôle plus intense et plus ambigu encore que les rapports sociaux banales. Je soupirais, mécontent. L’impatience commençait doucement à s’instaurer en moi. Elle le savait. Elle savait que je détestais attendre et pourtant elle trouvait un malin plaisir à me pousser à l’extrême. J’arquai un sourcil d’un air hautain.

Nous avions le don de nous retrouver dans de drôles d’endroits et j’aimais toujours n'importe laquelle de ses situations. Daemon était le seul homme avec qui je ne me lassais pas de jouer, pourtant, nous n’avions pas couché ensemble. Pas encore. Mais je ne savais pas. Je n’aimais pas savoir qu’il couchait avec tellement de femmes, surement plus que moi j’avais couché avec des hommes. J’aimais bien être celle qui se refusait de lui donner du plaisir même si j’en avais envie. Il m’attirait, un parfait mâle, séduisant, attirant et masculin. Je me mouvais entre les rangées pour le provoquer, j’aimais jouer avec sa patiente qui n’était pas des plus grandes. Il me connaissait, il savait que je ne faisais pas cela pour être vilaine. J’étais joueuse, une vraie panthère, j’étais bel et bien une féline. Je me glissais derrière lui pour laisser mon souffle couler sur sa peau et je repartais dans un ronronnement. Ma transformation m’avait apporté des avantages, j’avais déjà un visage particulier, des traits félins, mais maintenant, j’en avais l’attitude. Une démarche, un rire, un comportement félin, j’avais ce qu’il fallait. Je l’entendais me souffler de venir et ca ne faisait qu’accentuer le mon sourire qui se perdait sur mon visage. « -Tu sais que je ne me détournais jamais de toi, enfin.. Tu sais ce que je veux dire mon délicieux Daemon.» Une fois de plus, je me rendais derrière lui pour laisser mes doigts courir le long de ses bras, mais je repartais aussitôt, laissant une caresse fantôme sur sa peau. J’aimais l’entendre me prier de revenir, ça faisait naître un désir au fond de moi. Je savais que c’était le bon moment pour revenir, je savais exactement quand il allait devenir impatient.

Il ouvrait ses bras et j’apparaissais à l’autre bout de la rangée. Mon regard bleu se posait sur lui alors qu’un sourire en coin se posait sur le coin de mes lèvres. Ma chevelure blonde coulait le long de mes épaules nues. Je portais une robe rouge vin, moulant les fines courbes de mon corps et des souliers à talons hauts. Je faisais quelques pas vers lui, en laissant mon regard dans le sien et une fois arrivé à sa hauteur je prenais ses mains pour les poser sur mes hanches alors que je penchais un peu la tête dans un ronronnement pour le regarder. « -Tu n’as pas l’air con. Tu as l’air simplement parfait et délicieux comme toujours.» Je souriais en ne bougeant pas de ma place. J’aimais les contacts humains, sentir ses mains sur mon corps, j’étais parfois tendre, je ne savais pas si lui pouvait l’être. Je passais du temps avec lui sans me lasser et j’aimais sa présence et il était un ami, mais bien plus que cela. Je ne pouvais pas qualifier notre relation, elle était simplement unique. « -Soit donc un peu plus patient. C’est ce qui est amusant, j’adore jouer avec toi. » C’était étonnant que nous n’avions jamais couché ensemble, passer à l’acte m’avait glissé dans l’esprit plusieurs fois, mais je ne voulais pas le faire. Oh, Daemon m’attirait terriblement et il n’avait jamais eu besoin de me manipuler pour quoi que ce soit. Je laissais mes doigts couler le long de son torse alors que j’allais surement partir d’un moment à l’autre de ses bras. « -Pourquoi diable m’as-tu faire venir ici? Tu as envie que j’essaie des tenues coquines? » Un rire de ma part alors que je me mordais la lèvre le temps de quelques secondes.

Elle était revenue. Mon sourire de conquérant n’avait pas quitté mon visage une seule seconde, il était tatoué sur chaque courbe de ma bouche. Je sentis mon duvet me chatouiller alors quelle glissait délicatement mes mains sur ses hanches. Leah se la jouait femme fatale mais au fond, elle n’était pas plus différentes que les autres. Je souris en me laissant attirer par elle comme un automate. Je ne contrôlais pas mes faits et gestes. Et pour une fois, je ne voyais vraiment pas les choses comme des rapports de force ou de dominance. Tout était une question de jeu sexuel, et je me plaisais à être le larbin de la jeune blonde.

La robe rouge s’accordait parfaitement avec son teint pâlot. Je lui souris en caressant suavement le bas de ses reins. Elle me refusait l’accès aux jardins d’Eden mais j’étais prêt à attendre. Je savais qu’elle en valait la peine. Enfin pour le moment. J’étais encore prêt à me laisser tenter par ses courses effrénées et par nos rencontres hasardeuses. Je la poussai gentiment jusqu’à un coin reculé du sex shop.

« Des tenues coquines ? » M’amusai-je. « Je te préfèrerais encore plus sans tenue du tout ! »

Mes mains se faisaient baladeuses. Je les sentis suer au contact direct de sa peau si chaude. Les félins étaient connus sang chaud alors que moi j’étais un démon. La froideur qui émanait de mon âme était encore plus grisante que les premiers flocons de neiges en hiver. Nous étions deux contraires qui s’attiraient immanquablement, mais qui se refusaient encore. Ma bouche humide se déposa doucement sur sa joue. J’embrassais sa pommette avec légèreté avant d’entremêler nos doigts.

« Je te propose un jeu différent cette fois-ci … » Commençai-je. « Les lieux les plus incongrues sont parfois plus amusants. Je parie deux baisers langoureux. »

J’éclatai de rire.

« Quel est ton défi ? »

Je serrai ma prise sur sa main avant de la ramener jusqu’à ma bouche. Je l’embrassai, tout en la fixant dans les yeux. Sa beauté était désarçonnante, éblouissante même. Leah n’était pas une femme comme les autres. Je retirai cette pensée empoisonnée de mon esprit malsain. C’était une femme de qualité, qui aurait mérité de régner à mes côtés. Hélas, nous n’étions pas de la même espèce. Et un monde universel où la tolérance et les échanges interraciaux existaient, ça n’était vraiment pas d’actualité ! En tout cas je ne l'avais pas encore décidé.

Je savais qu’il ne fallait pas le faire trop attendre, même si je le faisais souvent, ça me plaisait bien plus qu’avoir tout, tout de suite dans la bouche. Je souriais, notre relation était spéciale, il n’y avait rien à redire là-dessus. J’avais posé ses mains sur mes hanches, j’aimais la sensation de sa peau froide sur la mienne un peu trop chaude. Mes doigts couraient sur son torse musclé, j’aimais le sentir sous mes doigts, bien plus que je ne voulais lui avouer. Son corps était délicieux. Je souriais d’une façon coquine alors que je levais la tête vers lui. Je riais à sa réponse, en hochant doucement la tête. « -Je suis certaine que tu apprécierais le spectacle. Je t’en promets un qui serait de qualité. Si tu n’avais pas, tout toujours facile. C’est bon de languir, c’est encore meilleur ensuite. » Je me mordais une nouvelle fois la lèvre dans un sourire coquin alors qu’il me traînait dans un coin se la boutique. J’attrapais ses mains qui se faisaient baladeuses alors que je m’écartais doucement de lui. « T-t-t-t. Qu’est-ce que tu fabriques?» Je me moquais gentiment de lui et je laissais mes doigts s’emmêler aux siens dans un sourire. « Un jeu? Tu sais que j’adore les jeux.» Je souriais une fois de plus, laissant mes mains dans les siennes. J’aimais le contact de sa peau sur la mienne, surement que je l’aimerais si elle était encore plus présente, mais je me refusais ce délice. Je l’observais, mon minois se penchait sur le côté alors qu’il posait un baiser sur ma peau. Serait-il capable d’être tendre? C’est une question que je me posais en ce moment. Daemon me plaisait un peu trop et c’est pour ça que je m’écartais de cette étreinte provocante.

Je ne voulais plus sentir son contact trop délicieux et je regardais ce qui se trouvait autour de nous. La rangée qui était devant mes yeux, je regardais ce qui avait sur les murs. « -Mon défi? Hmmmm..» Mon regard tombait sur une tenue de panthère sexy et ça me faisait sourire. Je la prenais entre mes doigts, elle était constituée d’un soutien-gorge et d’une petite culotte munis d’une longue queue. Le tout fait de fourrure tachetée rose et épais. Il y avait aussi des oreilles touffues en bandeau que je glissais sur ma tête. Ça me donnait un air mignon et ça me faisait sourire. Je venais vers lui une fois de plus, je tenais encore la tenue entre mes doigts et je lui montrais un sourire amusé posé sur mes lèvres. « -Tu n’aimerais pas que je mette ça?» Je riais en haussant les épaules. C’était ironique comme costume, mais ça m’amusait, j’étais comme ça. Je le regardais un moment avant de le quitter une fois de plus du regard pour observer les gens autour de nous. Mon regard tombait sur une jeune femme qui semblait mal à l’aise dans ce genre de boutique et je souris un moment. Elle était notre jouet pour le moment, je reposais mon regard sur lui. « Tu vas convaincre cette demoiselle d’acheter la chose la plus tordue qu’il y a dans le magasin et que tu n’utilises pas tes pouvoirs sinon, c’est de la triche et je vais te punir. Je commence avec quelque chose de facile, après on verra. » Je m’appuyais contre le mur, en gardant les oreilles en fourrure sur ma tête, ça m’amusait. Je voulais voir le spectacle et je voulais voir s’il allait tricher, s’il le faisait, ça ne serait plus drôle de toute façon. Puis avec le visage qu’il avait, il pourrait convaincre n’importe qui, ou presque.

Je souris de toutes mes dents. Je peinais vraiment à la laisser afin d’aller exécuter mon défi. Mes yeux se cristallisèrent, se voilant par un rideau carmin. Je m’approchai doucement de son visage afin de mieux sentir son odeur enivrante. La panthère et elle, c’était un mélange si divin. Je déglutis en frôlant sa peau douce.

« Tu peux déjà me donner mon dû. » Soufflai-je sur ses lèvres.

J’étais certain de mes talents de manipulateurs, et cela n’avait rien à voire avec mes dons supranaturels. J’étais un beau parleur par nature. Un baratineur comme il y’ en avait pas deux. Puis personne ne pouvait réellement résister à ma petite frimousse, surtout lorsque je papillonnai des yeux comme une âme en peine. Je souris en la smackant rapidement. Un baiser volé ce n’était pas un crime universel, et pourtant mon cœur s’affolait à l’intérieur de ma cage thoracique comme si j’avais commis le plus délectable des meurtres. Je ne pouvais pas résister.

« Tu es sûre que tu veux que je perde mon temps avec cette femme, alors que nous savons déjà que c’est gagné d’avance. »

Ma langue claqua bruyamment contre mon palais. Je fis lentement descendre ma main le long de son dos afin de la tirer vers moi. Je lançai un regard en biais à la petite tenue coquine qu’elle tenait dans ses mains. Elle essayait de m’allumer là ? J’éclatai de rire. Et c’était moi le tricheur avec ça ? Je me mordis la lèvre inférieur. J’avais envie d’elle, … A tel point. Je crois que j’en avais assez de me réveiller chaque matin avec un/une inconnue dans mon lit. Je voulais m’essayer à des relations d’une intensité plus grande. Je voulais améliorer cette amitié particulière qui nous liait tous les deux. Je me penchai afin de bisouter sa joue une seconde fois. Ce n’était pas assez pour satisfaire mes envies de déluré, mais je ne voulais pas risquer de perdre une partenaire de jeu pour une nuit de plaisir volée. J’étais un faucheur de cœur, pas un violeur sans merci. Nooon … J’étais les deux !

« Aujourd'hui je ne veux manipuler que toi. Je te défis de te laisser aller à mes délires les plus sombres ... »
Sussurai-je suavement.

Je m’étais reculé pour qu’il parte et je m’étais appuyée sur un mur un peu plus loin. Il ne partait pas, il revenait vers moi et je le suivais des yeux un sourire amusé posé sur mes fines lèvres. Je glissais une main distraite dans mes cheveux alors qu’il approchait son visage du mien. Je sentais son souffle se perdre sur ma peau et je contenais la bête en moi pour ne pas agir sous le coup de l’impulsion. Je laissant ma langue glisser contre mes dents alors que je ne pouvais empêcher un ronronnement de prendre place en moi, faisait vibrer mon corps qui était presque collé contre le sien. Je levais une main, mon index suivant le tracé sinueux de ses lèvres alors que je souriais. « -Tu le mérites vraiment?» Je retirais me main et il me volait un rapide baiser. Tricheur va. « -Tu le perds bien avec moi alors que tu ne sais pas si c’est gagné d’avance.» Je sentais sa main courir le long des courbes de mon dos et il me tirait vers lui, mon corps se moulait parfaitement au sien. Il me surpassait surement d’au moins une tête et demie. Il était trop parfait et attractif, c’était dérangeant. Ça me trouvait, mais je ne laissais rien paraître. J’aimais son contact froid, son odeur, son sourire charmeur, il était simplement délicieux. Une de mes mains se posait contre son torse alors que l’autre tenait toujours la tenue coquine rose que j’avais prise tout à l’heure. J’étais comme ça. Daemon était pressé et moi, j’aimais jouer. C’est quelque chose que je pourrais surement lui apporter. Le faire languir, lui faire faire de chose qu’il n’avait pas faite. J’aimais expérimenter, je pouvais faire quasiment n’importe quoi, même de jeux de rôles. J’étais comme ça, je n’étais pas pressée et j’aimais jouer. J’étais un félin après tout. J’avais d’ailleurs, encore les oreilles sur la tête.

Mon index courrait sur son torse alors que mon regard était posé dans le sien. C’était difficile de résister, je suppose que c’est ce que tout le monde se disait. Il avait le tour avec les femmes, avec n’importe qui en fait. Je n’avais pas envie d’être une baise comme toutes les autres, j’étais comme ça et je ne voulais pas ce titre. Je murmurais, mon souffle chaud venant se perdre sur ses lèvres. Je n’avais jamais fait les premiers pas, je veux dire par là, je n’avais jamais décidé de l’embrasser. Quand il l’avait fait, il avait pu gouter à la douceur de mes lèvres, elles avaient un gout vanillé, exactement comme mon odeur. « -C’est déloyal comme défi et ce n’était pas dans les règles du jeu. Pourquoi tu triches toujours Daemon? Ce n’est pas comme si une femme devait te résister bien souvent. Je crois qu’elles ouvriraient toutes les jambes pour toi. Tu as largement le choix. » Un sourire se posait sur mes lèvres. C’était une façon de dire, pourquoi moi et pas une autre? Comme si une femme pouvait lui résister de toute façon, ça en devenait presque dérangeant. Je tenais entre les sous-vêtements de fourrure entre ma main droite, mais je finis par le poser n’importe où. J’aurais pu l’essayer non? Ça aurait été marrant. Sortir de ses bras? C’est ce que je devrais faire, mais je restais pour le moment coller contre lui à lutter contre mes envies, j’avais bien l’intention de résister une fois de plus.

Smelling the vanilla fragrance
Feeling the insanity running through me
Your love's a drug

Je la respirais. Leah était une drogue dévastatrice et je ne voulais pas de cure. L’idée de la mort, de la destruction et du chaos me rendait encore plus fébrile que d’habitude. J’étais pris au piège, courant sans relâche après elle. Et la salope, avait une sacré longueur d’avance sur moi mine de rien ! Elle se détachait doucement de moi et je me sentais me consumer. Le plaisir venait et partait. Il me quittait, et le vide qui s’instaurait en moi était insupportable. Je menaçai de sortir de mes gonds à tout moment mais je tenais bon … Je ne voulais pas lâcher prise aussi facilement. Non mais … Je suis Daemon Forbes. L’homme le plus craint de tout Manhattan. J’étais plus connu pour mes crimes sanglants que pour ma décadence sexuelle, mais cela ne remettait pas en cause mes capacités de manipulations et de séduction. Je laissais mes doigts se balader sur sa peau sans tenir compte de ses paroles. Le jeu était déjà lancé, et qu’elle le veuille où nous elle était bien partie pour participer à mes délires. Je ne voulais pas conclure immédiatement. Enfin si, mais pas aussi facilement. J’avais trop attendu pour que notre union soit bancale. Je rêvais de grands moments torrides et passionnés entre nous. Un sourire macabre alluma l’étincelle démentielle dans mon regard océan. Le sang qui coulait dans mes veines était noir comme les ténèbres. Il me souillait de l’intérieur et répandait l’insanité en moi.

« Je n’ai pas à être loyal quand j’ai l’avantage. J’ai une occasion, ce serait stupide de ma part de la laisser passer … »

Je savais parfaitement où elle voulait en venir. Mais ce n’était pas mon genre de glisser des mots rassurants à l’oreille des filles. Et même si je l’aimais bien, Leah ne ferait pas exception à cette règle. Personne d’ailleurs n’ébranlerait les lois qui régissaient mes pensées. Je m’en étais fait la promesse solennelle en devenant un démon. Le chemin le plus court vers la victoire commençait par la restriction. Il fallait que je m’oblige à être froid et silencieux. Il y avait des mots que je ne pouvais pas me permettre de prononcer, des gestes qui , si je les laissais m’échapper, allaient causer ma perte. Irrémédiablement. Une bouffée de chaleur s’abbatit sur moi. La présence de la féline me réchauffait un peu trop, mon corps d’habitude glacial suffoquait par cette proximité malsaine mais je ne me détachais pas d’elle. Leah se lova contre moi et je la laisseai rentrer en contact avec mon corps.

« Embrasse-moi. » Soufflai-je. « Tu ne l’as jamais fait … »

Je ne sais pas pourquoi moi et Daemon nous nous entendions à merveille. Entre lui et moi, c’était comme un accord silencieux qui avait lieu. Une amitié qui n’avait jamais été officielle, mais qui était bel et bien existence. Parfois, je me demandais pourquoi elle était entre nous. Nous étions différents, il était dur et j’étais douce. J’étais joueuse, il était vide d’allez plus loin. Un tas de choses nous rendait différents, mais ne dit-on pas que les contraires s’attirent? Il faut croire que c’était notre cas. Daemon m’intriguait. Je me posais un tas de questions sur lui. Il m’intriguait autant qu’il m’attirait, mais je me demandais s’il allait me faire du mal. Je devrais peut-être me méfier de lui. Autant cruel puisse-il être, on a toujours besoin de quelqu’un sur qui compter même si ont ne le dit pas. Daemon était un vicieux tricheur, ce n’était pas dans les règles du jeu et je ne voulais pas céder à ses désirs les plus tordus. Je laissais mon regard bleu de perdre dans le sien alors qu’un sourire en coin mouvait mes fines lèvres. Je n’aimais pas me sentir comme une prise parmi tant d’autres, mais j’avais juste à jouer avec d’autres que lui. Pourtant, j’étais là. Une moue venait prendre forme sur mes lèvres alors que je savais déjà, qu’il n’allait pas me couvrir de compliment. Je le savais, mais en même temps, je voulais savoir ce qu’il pensait de moi. J’étais une femme, j’étais comme ça même si je me disais que c’était complètement stupide. « -Tu es vilain Daemon. Je ne suis pas une occasion comme les autres.» Ma moue disparaissait alors que mes lèvres venaient se poser près de son oreille. Je lui parlais, ma voix se transformant en un murmure suave. Il pouvait sentir mon souffle se perdre dans son cou et mes lèvres effleurer le lobe de son oreille. « -Tu ne sais même pas tout ce que je pourrais te faire, Monsieur, l’insensible. » Un ronronnement avant que je ne recule mon visage dans un sourire pour poser mon regard provocant dans le sien. Je ne voulais pas être une occasion, ni une chance de baiser où je ne sais trop quoi. J’étais mieux de ne pas coucher avec lui, au moins cela ferait différent.

Je pense que c’est la première fois que je restais aussi longtemps contre lui. Il serait peut-être temps de faire autre chose. Je jouais avec le feu et j’adorais ça. Il me demandait de l’embrasser et j’en avais envie. Refuser? Encore.. Ma main droite se levait alors que le bout de mes doigts venait se glisser sur sa joue. Mon index glissait sur sa mâchoire pour se rendre à sa bouche. Je me mordais la lèvre alors que mon index suivait lentement le tracé délicieux de ses lèvres. J’étais son contraire dans tout le sens, doux, calme, tendre dans mes gestes, mais j’étais provocante et mes gestes étaient d’une sensualité hors normes. « -Je sais, mais si je te donne un baiser, tu vas m’en demander encore plus Daemon.» Murmure qui se perdait sur mes lèvres alors que la pointe de ma langue venait glisser sur sa lèvre du bas. Je me levais sur la pointe des pieds pour glisser mes bras autour de son cou et plaquer mes lèvres doucement contre les siennes. Mes lèvres avaient le même goût que mon odeur, un léger gout vanillé se perdait sur ma peau et pas que sur mes lèvres. L’entièreté de mon corps était un délice sucré. Ma langue venait franchir le seuil de ses lèvres, alors que mon corps se moulait parfaitement au sien. Il l’avait eu son baiser, mais le problème était qu’il fallait s’arrêter. Le baiser que je lui offrais, je l’empreignais de cette sensualité dont j’aimais jouer. Après un bon moment, je rompais le contact laissant mon souffle se perdre sur sa peau pendant un court instant. Je me reposais par terre laissant mes mains glisser le long de son torse. « -Je te mets au défi, de ne pas coucher avec moi.» J’ouvrais les yeux pour les poser dans les siens, j’avais encore le gout de ses lèvres sur les miennes comme il devait encore avoir le mien. Je lui souriais doucement, reculant d’un pas pour me retirer de cette chaleur délicieuse qu’il y avait entre nos deux corps. Je voulais calmer mon corps, mes envies, et je glissais ma langue sur mes lèvres pour gouter une dernière fois au gout de ses lèvres, en ne le quittant pas du regard.

Ses lèvres frôlaient les miennes délicatement. Leah était une féline par excellence, mais il y avait en elle une part de douceur qui contrastait énormément avec sa bête. Et je devais avouer que c’était la partie que je préférais le plus en elle. Nous jouons ensemble, comme deux enfants dans une cour de récré bondés. Nous étions étrangers au monde mais nous étions solidaires. Mais cela ne pourrait dure éternellement. Notre liaisaon était vouée à l'échec cuisant. Je n’étais pas un enfant. Pire encore, je n’étais pas solidaire. J’étais un diable qui se laissait aller afin de reposer sa conscience tourmentée par le mal et les crimes qu’il ne cessait de commettre. Mon esprit malsain se nourrissait des douleurs dont je m’entourais. Je me créais un monde de souffrance afin de mieux m’exalter. Je souris au coin avant de presser ses épaules. Je la surplombais du regard, ma langue fourchue dansant contre la sienne.

« Ce n’est pas en me défiant que tu m’arrêtas. »

Je la regardais droit dans les yeux. Ils étaient si magnifiques, d’un bleu singulier, aussi pâle et terne que le ciel. Je caressai sa joue du bout des doigts, doucement, suavement comme si j’avais peur de la léser où de l’ébrécher. Un sourire vil se tatoua sur mon visage démoniaque. Nous étions amis, mais nous étions aussi ennemis. Je n’oubliais pas sa réalité. Leah était une panthère et j’étais un prédateur dont le festin favori était constitué de garous. Cela dit je ne pouvais me résigner à vraiment lui faire du mal. Quoi que le risque soit toujours présent. Je n’étais pas le genre de personne en qui il fallait avoir confiance. Je le concédais sans difficulté.

« N’as-tu jamais entendu dire que l’alpha des incubes était un violeur tempéré ? » Eclatai-je de rire avant de la serrer dans mes bras. Ma bouche contre son oreille à mon tour. « Mais je te réserve un tout autre sort. Tu es V I P. »

Mes lèvres se posèrent furtivement au coin de sa bouche. C’était dingue. J’étais un homme violent et très agressif, mais lorsque je me retrouvais en face de sa petite bouille adorable tous mes reflexes rageurs s’estompaient et je me retrouvais faiblement, et humainement impliqués dans la relation la plus saine que je pouvais avoir. Je rigolai. Elle gagnait. Et cela m’énervait quelque peu.

« Tu es sûre que tu veux pas changer de défi ? » Me moquai-je. « Tu pourrais être la première à succomber, si je laissais mes charmes d’incube opérer… »

Il y avait en nous cette attraction qui poussait les autres à s’émerveiller devant notre beauté. Le physique des incubes était une invitation à la débauche et je n’étais pas en reste. Je me savais irrésistible sur certains plans, et même si je jouais souvent avec mes proies avant de les obliger cela n’était qu’un plaisir personnel. Je pouvais amener quiconque à m’aimer pour la nuit, de gré. Il se trouve que je préférais plus souvent la force.

Ce devait être le premier baiser que je lui offrais réellement depuis que nous nous connaissions, je n’avais jamais fait le premier pas. C’était la première fois que je posais mes lèvres contre les siennes de mon plein gré. J’avais aimé bien plus que je ne voulais le goût de ses lèvres contre les miennes. Mon corps frêle s’était posé contre le sien le temps de quelques instants jusqu’à ce que le baiser se rompe entre nous, je reculais mes lèvres des siennes pour poser mon regard dans le sien et afficher un léger sourire. Deamon me charmait, j’avais envie de lui comme il avait surement envie de moi ou toutes les autres femmes qu’il croise. C’est ce que je n’aimais pas, c’est ce que je trouvais étrange. Avec lui, c’était impossible de se sentir unique, ou différente des autres. Ce devait être pour ça que je ne voulais pas coucher avec lui. Je me demandais combien de femmes lui avait dit non, surement que ça ferait diffèrent. Je laissais mon souffle se perdre sur mes lèvres alors que je lui lançais ce défi que je ne pensais pas réalisable. Un sourire en coin se posait contre mes lèvres alors que mon regard pâle fixait le sien tout aussi envoutant. Je laissais mes mains parcourir mon corps alors que je levais la mienne pour la poser contre sa joue. J’étais capable de douceur, mais j’étais capable de violence aussi, d’agressivité, mais je n’étais pas comme lui. Nous étions tout à fait différents, mais nous arrivions à nous entendre, ce petit jeu entre nous me plaisait, mais je me demandais combien de temps il allait durer. Je laissais mes doigts glisser sur sa joue et dessiner la ligne de sa mâchoire carrée. Nous étions encore tellement près, j’aimais sentir le froid de sa peau sous mes doigts, c’était un contraste parfait avec la chaleur de la mienne. « -Hmmm. Je sais que ce n’est pas ce qui va t’arrêter, mais tu relèves habituellement toujours mes défis. Mais j’avoue que celui est difficile.»

Un rire de ma part alors que je laissais ma main couler le long de son coup alors que je sentais sa main se perdre sur ma joue. Aujourd’hui, j’étais incapable de me sortir de ses bras, je l’avais fait une ou deux fois, mais il revenait aussitôt à la charge. Je n’avais pas envie de bouger et je sentais l’envie vibrer sous ma peau. Nous étions amis, ennemis, peut-être amant et un tas de choses. Je savais qu’il pouvait se retourner contre moi, mais je ne voyais pas l’avantage qu’il pouvait en tirer. Je ne sais pas si je lui faisais confiance, je n’aimais mieux pas me perdre dans ce genre de pensées. « -Oui j’ai déjà entendu cette rumeur. Je devrais peut-être prendre garde, je ne sais pas ce qu’il me réserve, mais au moins, il a une belle gueule.» Son visage venait se perdre dans mon cou alors que je sentais son souffle se perdre contre ma peau, sa vois se glissait contre mon oreille alors que je posais ma main contre sa nuque. Je riais, à ce qu’il me disait. « -Oh. J’en ai de la chance. Ce n’est pas bien d’attirer ma curiosité de la sorte.» Mes doigts glissaient lentement sur la peau de sa nuque alors qu’il replaçait son visage en face du mien. Mon regard reprenait place dans le sien alors que mon minois se penchait sur le côté alors que je sentais ses lèvres sur le coin des miennes. « -Changer de défi? Je ne sais pas, il me semblait amusant et difficile à réaliser. Puis, c’est à ton tour de me lancer un défi de toute façon, mais ne triche pas avec tes pouvoirs d’incube. De toute façon, il y a bien de chose que je ferai sans avoir besoin que tu me forces la main.» Un sourire en coin se glissait sur mes lèvres alors que j’attendais son défi, je me demandais qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir me sortir. Je n’étais jamais au bout de ma peine avec lui, il avait une imagination débordante pour nos petits jeux. Je finis par retirer mes oreilles de panthère et les poser contre le sol en ne le quittant pas du regard et en ne défaisant pas mon regard du sien.