Je regardais ma montre, il était 5h du matin, Callisto allait me tirer les oreilles. Je regardais mon bras un peu ensanglanté. Un garou avait réussi à m’entailler légèrement le bras avant que je puisse lui tirer une balle dans la tête pour le calmer et l’arrêter une bonne fois pour toute. Encore un peu et il me le coupait carrément le bras en deux. J’avais eu de la chance qu’il n’ait pas touché à mon ventre. Là j’aurais été dans la merde.

Je caressais doucement mon petit bidon qui s’arrondissait chaque semaine. Je n’avais pas vu les deux premiers mois passer. Un de ces jours je me retrouverais à l’hôpital en train d’accoucher et je n’aurais pas eu le temps de voir ma grossesse se dérouler. La police avait appris la nouvelle et m’avais mis en congé. Je pouvais aussi arrêter mon travaille d’Hunter pour pouvoir être sur de faire une grossesse au calme mais que voulais vous… J’aime le danger. Bien sur je m’arrêterais à un moment pour rester chez moi… Lorsque mon ventre sera trop gros et que je ne pourrais plus courir comme avant.

Pour l’instant je devais me faire recoudre le bras. J’entrais dans le bâtiment après avoir regardé une énième fois derrière moi en espérant ne pas avoir été suivis et trouvais mon infirmière préférée en train de s’occuper de la perfusion d’un de ses patients. Je m’approchais doucement en maintenant toujours ma blessure pour éviter que cela ne saigne pas trop fort. Je savais qu’elle m’avais vu arriver. Callisto devait avoir un radar derrière la tête pour savoir quand j’arrivais. Je le voyais à sa tête, j’allais en prendre pour mon grade. Ooops !

— Salut doc’ dis-je une fois a ses coté.

D’accord ce n’est pas un docteur, juste une infirmière mais c’est une si bonne infirmière que je la prenais comme un vrai médecin. J’étais sur que si elle voulait, elle aurait pu devenir chirurgien ! Elle aurait eu encore plus de classe. Je l’imaginais dans un bloc à opéré un type sur le point de la mort et souris. Elle aurait assuré !

J’enlevais doucement la serviette qui compressait ma blessure pour lui montrer.

— J’ai joué à chat avec un garou avant de lui faire sauter la tête. Tu peux me recoudre s’il te plait ? Demandais-je avec un sourire angélique.

Encore des patients. De partout. Il en pleuvait ces temps-ci, c'était inquiétant ! Tellement de blessés, de garous qui rodaient... Oh, Callisto n'avait rien contre eux. Disons juste qu'ils lui donnaient beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail. Une femme blessée par là, un homme, des enfants... Ne pouvaient-ils pas laisser l'espace humaine en paix ?! Ils avaient de la chance, oh que oui ! Car, s'ils n'étaient pas aussi forts, à tous les coups, les humains se seraient surement empressés de les retenir dans des cages comme des animaux pour faire sur eux toutes sortes d'analyses. Bon, d'un autre côté... En fait, quand on y pense, il s'agissait là tout simplement de la loi du plus fort. La loi de la jungle. Les garous étaient les plus forts, ils détenaient donc le pouvoir et s'amusaient à jouer avec les humains comme on jouerait avec du légo. Cohabitation ? Pacifisme. Hum... Dans quelques siècles peut-être. Ou millénaire ? Allez savoir.

Enfin, en attendant la paix entre différentes espèces, il faudrait peut-être déjà établir la paix entre les humains ? Alors que Callisto s'occupait d'un de ses patients, elle crut voir entrer Anita du coin de l'oeil. Anita... Une de ses plus anciennes amies. Une très bonne amie. Une chasseuse compétente. Mais surtout, une future mère ! Et elle ne pouvait pas s'empêcher de continuer à jouer au chat et à la souris avec ces bêtes ! Elles allaient finir par la tuer un jour, vraiment. Elle, tout comme son petit bébé. Elle ne pouvait donc pas attendre jusqu'à sa naissance ? Seulement quelques mois, tout ce que lui demandait Callisto c'était de s'arrêter pendant quelques mois !

« Salut doc’. » disait-elle. De son côté, Callisto la fixait toujours du coin de l'oeil... Ou plutôt, la fusillait du regard. Et cela ne fit que s'empirer lorsque la jeune femme retira sa main pour lui montrer la blessure. Elle était énorme ! Elle saignait ! Elle devait s'être déjà infectée ! Oh, il fallait agir, vite vite vite. « J’ai joué à chat avec un garou avant de lui faire sauter la tête. Tu peux me recoudre s’il te plait ? » Oh, cette fois-ci, son sourire angélique ne la sauverait pas. Callisto se tourna finalement vers elle puis la fixa un petit moment sans rien dire, avant de finalement prendre son carnet puis de lui donner avec un petit coup sur la tête. Elle se mit ensuite à la sermonner, comme une grande-soeur le ferait à sa petite-soeur. Pourtant, Anita était la plus âgée... Mais peu importait. Dans cette situation, pour une fois, Callisto avait su se montrer plus sage.

« ANITA ! Je t'ai dit de pas travaillé. Tu ne dois pas travailler. Non. No. NEIN ! C'est trop dangereux ! T'as un p'tit boutchoux dans ton ventre, d'accord ? Et tu dois en prendre soin ! En plus, regarde, y a plein de sang... Oh mon dieu... Viens avec moi. » Et voilà, Callisto s'était remise à paniquer. Hum, vous en connaissez beaucoup des infirmières qui ne supportent pas le sang ? Eh bien, en tout cas, la brunette en est une. Rapidement, elle prit le bras d'Anita puis la tira avec elle dans un coin plus calme. Ouch, recoudre... Callisto n'aimait pas trop faire ce genre de chose, mais dans cette situation, elle n'avait pas le choix, puis c'était son travail. Pourtant, elle ne put s'empêcher de grimacer légèrement en prenant ses « outils ». Elle devait surement appréhender beaucoup plus qu'Anita, qui devait être « habituée » à la douleur. Enfin, elle commença d'abord par mettre un peu d'alcool sur du coton pour nettoyer la plaie.
« Ca va piquer... Ouch, ma pauvre chérie... M-Mais, c'est toi qui l'a voulu ! Ca t'apprendra à aller chasser des garous ! »

— ANITA ! Je t'ai dit de pas travaillé. Tu ne dois pas travailler. Non. No. NEIN ! C'est trop dangereux ! T'as un p'tit boutchoux dans ton ventre, d'accord ? Et tu dois en prendre soin ! En plus, regarde, y a plein de sang... Oh mon dieu... Viens avec moi.

— Nan mais ça va pas ! Dis-je d’une petite voix presque fluette tout en la suivant. C’est à crier comme ça que je vais avoir des problèmes Callisto ! Je ne veux pas que ça s’apprenne… Ou du moins si on pouvait éviter…

Je regardais autour de moi : ça allait personne ne nous regardais. Mais la façon dont Callisto s’était mise à me brailler dessus m’avait vraiment foutu la trouille. Et s’il y avait quelqu’un qui me surveillait ici ? Quelqu'un en relation avec Daemon par exemple, ou bien Caleb

En fait je n’avais pas peur que Caleb l’apprenne, j'avais coupé les ponts avec lui, et il n'était pas le père de cet enfant alors je m'en foutait qu'il l'apprene ou non… C’était de Daemon que j’avais peur. Si lui l’apprenait, il n’allait certainement pas jouer au tonton parfait comme Morgan… Mais plutôt au messager sortit tout droit de l’enfer pour nous tuer tout les deux, le bébé et moi. Je passais une main sur mon petit ventre, non je ne voulais pas qu’on me l’enlève. Pour rien au monde.

— Ça va piquer... Ouch, ma pauvre chérie... M-Mais, c'est toi qui l'a voulu ! Ça t'apprendra à aller chasser des garous !

Je relevais les yeux vers Callisto et regardais mon bras. Je savais qu’elle détestait faire ce genre de chose, et ça me donnais toujours envie de rire. Je haussais légèrement les épaules et la regardais faire. Bien sur la douleur me fis grimacer, mais quelqu’un qui avait l’habitude, comme moi, ne criait plus pour si peu. Non, maintenant je criais seulement quand une bestiole me faisait une blessure dans le genre.

— Et une cicatrice en plus... Je vais vraiment devenir sexy à force. Plaisantais-je en regardant le plafond. Il y a des hommes qui aiment ça, je crois…

Je repensais a ce type avec qui j'avais coucher, le seul a par caleb avec qui j'avais coucher. C'était un exploits. Après Caleb je m'étais pourtant jurée de ne plus voir aucun homme et j'avais quand même passé la nuit avec ce parfait inconnu. Lui il avait beaucoup aimer mes cicatrice il me semble, vu l’intérêt qu'il leur avait porter...

J’étais tellement perdu dans mes pensées que je ne sentais même pas Callisto refermer la plaie. Lorsque je regardais mon bras de nouveau, elle avait presque fini.

— Promis j’arrêterais de bosser… Mais pour l’instant je peux encore, je sais ce que je fais alors ne t’en fais pas, dis-je en posant la main de mon bras valide sur son épaule. Si je sais qu’une mission est trop dangereuse, je ne l’accepterais pas.

Comme aller me frotter à Daemon par exemple… pensais-je. Ça je ne le ferais pas il sentirait que j’ai un bébé en deux seconde voir même en un quart de seconde. Quoi qu’il puisse être chez moi lorsque je rentrerais dans mon appartement, il l’a déjà fait ça… Mais cette fois, si je venais à le rencontrer, je ne ferais plus la maligne, bien que cela ne m’aiderais pas plus que de faire la maligne en fait…

D’accord, ma vie était un peu compliquer parfois. Même tout le temps, en fait. J’aurais du devenir professionnelle de la petite enfance, comme je le voulais au départ. Maintenant il était trop tard je ne pouvais même pas penser à changer de métier, le risque qu’on m’attaque pendant que j’étais avec des enfants était trop grand. Puis maintenant que j’allais avoir un enfant, tout allait changer… Ça allait devenir le nouveau but de ma vie : Aimer et protéger mon enfant pour qu’il puisse vivre.

Bon tout compte fait : Ma vie était vraiment merdique.