AIDEN ISAIAH CALLAGHER
Feat. Josh Hartnett

(c) HeavyScorn.

Je courais aussi vite que je le pouvais, sans oser jeter un coup d’œil derrière. Je sentais leurs souffles fétides sur ma nuque, et ça ne présageait rien de bon. Ils étaient près, bien trop près de moi. Je courais à en perdre haleine, sachant pourtant que cela ne suffirait pas. Ils en avaient après ma personne. Fait chier. Je renversais tout ce que je trouvais sur mon passage, majoritairement des poubelles. Inutile, ils étaient toujours à ma poursuite ; pas de chance. Il faisait nuit, et les lampadaires jetaient leur lumière voilée et artificielle sur le trottoir. Je coupais soudain à droite, souhaitant les surprendre et gagner quelques secondes de plus pour leur échapper, sauver ma peau. Je rêvais. C’était une impasse. Pas même l’ombre d’une échappatoire, pas même le début d’un espoir. Je me retournais, haletant. Ils s’étaient arrêtés, à quelques mètres de moi. Celui qui semblait se désigner comme le chef de ce petit groupe d’imbéciles s’avança lentement vers moi. Même dans la pénombre, je pouvais distinguer le sourire idiot qui se profilait sur son visage de débile profond. Pourquoi fallait-il que je m’empêtre toujours dans des situations du genre ? Peut-être parce que j’avais la critique facile, et une assurance un peu trop marquée pour les gens comme lui, qui voulaient impressionner leur entourage. Lui avais-je volé la vedette en l’ayant ainsi ridiculisé devant tout ses amis ? Je l’aurais parié.

Aussi loin que je me souvienne, j’avais toujours vécu à New York. Né de parents irlandais qui avaient fui durant la famine, j’étais fils d’immigrés. Mais peu importait d’où je viens, où je vais. Seul comptait maintenant. Mes géniteurs étaient morts il y a bien longtemps de la main d’une femme panthère, mais peu importe. Qui ne savait se défendre se faisait marcher dessus dans ce monde sans pitié. Moi qui avait toujours été un être chétif et obéissant aux autres, j’avais compris ce jour là qu’il fallait que je me rebelle et que je devienne non pas le dominé, mais plutôt le dominant. J’avais beaucoup changé depuis, même si mon humour noir et mon sarcasme à toute épreuve me valaient parfois des altercations avec les autres. Mais bon, rien de grave pour le rat-garou que j’étais.

L’homme s’avançait toujours, sûr de son coup, ses acolytes dans son dos. Ils tentaient de prendre un air menaçant qui ne me faisait en rien vaciller. Mes yeux lançaient des éclairs. Il puait l’alcool et la cigarette. Une autre bouteille tenait dans sa main par on ne se sait quel exploit. Ce n’était qu’un pauvre débauché qui rêvait d’impressionner par la force ses compagnons. Les humains sont si pathétiques quand ils se croient forts. N’avait-il pas compris que dans le monde actuel, il était inférieur à tout ce qui pouvait exister d’autre ? Sa vie ne tenait qu’à un fil, et il était du ressort de n’importe quel garou de le la lui enlever, à jamais. C’était aussi simple que ça.

Même si je n’aimais pas beaucoup la vie en société, il fallait bien que je vive. Alors je choisis de devenir médecin légiste, car les morts me fascinaient. Il y a tant de choses à découvrir dans la dépouille d’un homme, ou autre d’ailleurs. Ce métier était une réelle passion, et je n’avais pas à fréquenter grand monde durant mes heures de travail. En tant que rat-garou, je préconisais mon intellect à mon physique, et j’étais fier d’être des leurs. Depuis toujours, je disais que la guerre de clans ne m’intéressait pas, que c’était un jeu bien trop dangereux et inutile, puisque jamais de vainqueur il n’y aurait. Mais en secret, j’étais un des plus fervents tueurs rats. C’était un peu ma feinte à moi, pour endormir mes victimes.

Je le vis lever la main sur moi, ou plutôt, la bouteille. Apparemment, je méritais une correction pour l’avoir offensé. Si seulement il avait su… Avec un sourire vicieux, je le regardais s’exploser sa propre bouteille sur son propre visage. Dépassé à nouveau par ma supériorité intellectuelle, c’est un couteau qu’il sortit cette fois de sa poche. Il tenta de nouveau, et le même rituel se reproduisit. Après quelques secondes de résistance, son couteau s’enfonça brusquement dans son torse. S’il avait moins bu, peut-être ses chances de survie auraient-été plus grandes, mais au moment même où il avait sorti la lame, il avait signé son propre arrêt de mort.
Mon premier meurtre, ma première victime. Et c’était loin d’être la dernière.

(c) Doomsday.

PRÉNOM/PSEUDO : Adrien ÂGE : 16 ans. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : Alex' PRÉSENCE : 4/7 minimum. CODE : Ok by Rach'.