Pv : Daemon J. Forbes vs Anita R. Ortega

Toute une journée à fouiller dans des papiers pour quoi au final ? Rien. Il était 18h30, il faisait déjà très sombre et le centre de documentation venait de fermer. Les flics m’avaient demandé de leur trouver des informations pour une enquête, comme eux n’avaient pas le temps de chercher ces fameuses infos… Il y avait un risque que je ne trouve rien, et j’avais été dès l’ouverture le matin pour pouvoir être sûr de pouvoir passer au crible presque tout les dossiers. Mais rien.

Je plongeais mes mains dans les poches de mon long manteau en faux cuir marron pour me les réchauffer. Et je n’avais même pas pris mon portable avec moi de la journée. Si quelqu’un m’avait appelé pour une chasse, cette personne avait dû trouver quelqu’un d’autre depuis un moment. Ça faisait donc moins d’argent pour moi. Tant pis, j’avais perdu une journée. Le lendemain j’irais prévenir la police pour leur faire part de ça.

Je soupirais, et un léger bruit derrière moi me fit sursauter. C’était si faible que j’aurais pu croire avoir rêvé, mais à force de côtoyer des monstres j’avais l’habitude de leur silence. Et le silence dans cette rue là était bien trop pesante, il se tramait quelque chose.

— Qui est là ?! Criais-je en essayant de voir dans l’obscurité, ce qui était presque impossible.

Je mis ma main dans mon dos, à la recherche de mon browning qui aurait du normalement être dans la ceinture de mon pantalon. Mais je n’avais rien, lui aussi je l’avais oublié. Tout ce que j’étais sûr d’avoir, c’était mon couteau attaché à mon avant bras… Et merde ! Je passais ma main doucement dans la manche pour l’attraper, mais à la seconde où je touchais le manche, je me fis projeter contre le mur le plus proche.

La première chose que je pu voir ce fut des étoile, des dizaines d’étoile. J’étais si sonné que je pensais pendant un instant avoir perdu connaissance pendant un moment. Je touchais l’arrière de mon crane, mes cheveux était poisseux de sang. Je gémissais lamentablement en essayant de me remettre debout ce qui était peine perdu. Je relevais doucement la tête, c’est là que je le vis : Daemon J. Forbes.

Il ne manquait plus que lui ! Surtout quand je n’avais rien pour me défendre, à par un pauvre couteau. Comment faire face à un incube avec uniquement une arme pareil ?

— Bonsoir à vous aussi Daemon. Je suis très heureuse de constater que vous êtes content de me revoir. Soufflais-je

Même complètement sonné j’arrivais à être sarcastique.

Emma, Aisha, Nikita … Sandra, Lakisha, Marina …

Tous ces noms virevoltaient dans ma petite tête. Un sourire aux anges barrait mon visage malsain. J’avais repris du poil de la bête dès la minute ou j’avais posé mes mains sur ces corps de rêves. Ils me narguaient, me suppliant de les trainer avec moi dans la plus belle décadence de tous les temps. La perdition avait un gout exquis. Rien ne pouvait être comparable aux étincelles, aux frissons et à l’excitation d’une folle orgie de démons. Certes, elles avaient toutes fini par rendre l’âme … D’habitude j’étais plus conciliant. Il fallait croire que ma petite cure de désintoxication m’avait rendu plus brutal qu’avant. J’étais un animal en rut, assoiffé de sang et de corps. Je me léchai les babines en m’engouffrant dans les rues sombres de Manhattan. Cette ville était devenue repoussante avec le temps. Les murs étaient crasseux, le sol poussiéreux et les locaux puants … En gros terrifiante. Tout ce que j’aimais !

Il était 18h passé, et je devais avouer que je n’avais aucune envie de rentrer au bercaille. Je fis un détour par le quartier des loups –garou avant de foncer vers les égouts et labyrinthes conçus par les rats. Malgré toute la haine que je vouais à la race, je devais quand même avouer que leurs constructions tenaient la route. Elles allaient parfaitement avec les sournoiseries du groupe. Le centre de documentation avait été crée il y a de cela des années lumières. Mon arrière grand-père y avait participé. Une fierté pour toute la famille ! Contrairement au fils Garou-recessif ! Je fis une grimace de mécontentement en fixant la porte d’entrée. Tiens tiens … Une Anita Ortega rodant seule dans un territoire interdit ! Je fonçais sur la jeune femme … Sans ménagement ! J’avais oublié mes manières et ma galanterie à la maison. Oups.

« Hello sweety. » Repondis-je en la prenant par la gorge. Je la soulevai et la plaquai contre le mur avec force. « Il semblerait que Mademoiselle ait voulu joué avec moi. De plus Mademoiselle n’est pas armé. » Riais-je méchamment. « Si ça peut te consoler, même avec toutes les armes du monde, tu n’aurais eu aucune chance. »

— Hello sweety. Il semblerait que Mademoiselle ait voulu joué avec moi. De plus Mademoiselle n’est pas armée. Si ça peut te consoler, même avec toutes les armes du monde, tu n’aurais eu aucune chance.

Je grimaçais en serrant les dents le plus fort possible. Cet imbécile m'avait bien eu, peut être qu'il allait me tuer ce soir ? Si c'était le cas, j'étais dans la merde jusqu'au cou. J'essayais d'avaler un peu d'air mais ce n'était pas suffisant. J'essayais de rire à ce qu'il venait de dire en le regardant droit dans les yeux. Mais rire m'enleva un peu plus d'air, ce qui fut douloureux.

— Arrêtez de vous croire invulnérable, je connais... Je connais votre point faible.

Je voulais faire la dur, comme si j'avais l'avantage! Mais je ne l'avais pas du tout, et je préférais faire la dur quand même que me mettre a pleuré et avoir peur. Bon, d'accord j'avais un peu peur pour ma peau là. S'il ne me tuait pas, il allait me mettre une belle raclé. Je pourrais passer la nuit là jusqu'à ce que quelqu'un me retrouve, à moins que je ne meurs avant. Quelle belle possibilité de choix!

Je plaçais mes main dans mon dos, comme si ca allait m'aider, mais en fait j'essayais de prendre le couteau sans qu'il le voit. Si je pouvais au moins le forcer a libéré ma gorge ca serait assez bien. Après... j'aviserais. Pour l'instant tout ce que je voulais, c'était de l'air!

J'attrapais le manche et tirais dessus pour le sortir. Une seconde plus tard, la lame était planté presque entière dans le poignet du Démon que j'avais en face de moi. Je tombais au sol, à bout de souffle. Avaler de l'air me fit plus de mal que de bien, je toussais en croyant que cela allait arranger les chose mais ce n'était pas le cas. Le temps que je reprenne, Daemon pouvait en profité pour se venger de ce que je lui avais fait. Je levais le regard vers lui, je l'avais mis en rogne, ça c'était certain.

— Arrêtez de vous croire invulnérable, je connais... Je connais votre point faible.

Un défaut ? J’éclatai de rire. Cette petite écervelée en plus d’essayer de me rouler, continuait de me prendre pour un idiot. Savait-elle seulement que j’avais vécu à toutes les époques, et que les sournoiseries des Hommes, comme celle des garous, ne m’atteignaient plus depuis un bout de temps déjà. Je resserrai ma prise sur elle au moment ou elle me transperça le poignet. Je sentis les os de mon carpe craquer sous le choc mais je ne m’inquiétais que trop peu de la douleur. De toute façon je guérissais rapidement. Du moins … Dans la semaine. Depuis que j’avais commencé à boire comme un trou, mes reflexes étaient quelque peu engourdis. L’abstinence sexuelle, ne m’allait pas bien du tout. Mais il y avait en moi ce dégout des autres … Même si j’étais le chef des incubes, je n’étais pas un être friand des plans baises. Le cul pour le cul, c’était révoltant. Je préférai m’amuser, prendre mon pied et tuer ensuite. J’émis une grimace en voyant mon sang noir tâcher la manche de ma chemise. Mon organisme n’avait pas complètement épuré mon sang de toute cette alcool, et je dois avouer que ce n’étais pas étonnant vue toutes les quantités que j’avais ingurgité. Je soupirai en fronçant les sourcils. Cette petite idiote allait me le payer de sa vie. Je n’avais rien contre les hunters, et bien que nous ne faisions pas partie de la même équipe, nous avions au moins des cibles en communs : les garous par exemple. Il était rare qu’un chasseur attaque, ou vienne à bout de l’un de mes démons. Nous étions trop perfides et discrets pour eux.

« Tu es vraiment bête. » Laissai-je échappé en la faisant relevant, non sans aucun ménagement. Je la plaquai une seconde fois contre le mur. Elle n’essaya pas de se détacher, elle semblait avoir compris que j’avais le dessus, même avec mes pouvoirs atténués. Je pris sa mâchoire et la serrai assez fort pour qu’elle craque. Ma main me faisait terriblement souffrir. C’était un sentiment que j’avais oublié depuis le temps … S’en était presque plaisant. Je ricanai, voilà que je me découvrais masochiste !

« Pourquoi protèges-tu Heillin ? » Ordonnai-je. « Toutes les informations que tu m’as donné sont fake. Tu crois que je n’aurai pas remarqué sa différence ? Je ne suis pas né de la dernière pluie ! »

J’avais horreur de ça : être pris de haut pas une simple mortelle. Ma colère grondait en moi, je pouvais presque sentir des étincelles d’électricités sur mes bras et mon torse. J’étais trop impulsif pour attendre une réponse. Ma haine prenait rapidement le dessus, j’étais prêt à la tuer sans entendre ses explications, ou la vérité sur l’identité de ma nouvelle compagne. Au fond, le crime résolvait tous mes problèmes et ceci depuis toujours.

« You are dead ! » Sifflai-je en sortant les crocs. Je relevai la tête avant d’enfoncer mes canines dans sa gorge.

Je n’aimais pas trainer en ville. Je finissais toujours par rencontrer des gens, et cela me répugnait. Depuis ma transformation en loup, tous mes traits de caractères, les plus casse-pieds surtout, s’étaient vu intensifiés. J’étais devenu irascible, insociable, et très violent par moment. Et bizarrement ça ne me dérangeait pas tant que ça d’être aussi mean.

Je n’aimais pas trainer en ville, alors là vraiment pas ! Mais si je le faisais ce soir, c’était pour une raison. Cela pouvait paraitre bien bête, mais je cherchais Anita Ortega. Elle était en danger, je pouvais le sentir à des Km à la ronde. Je ne sais pas comment, je ne m’étais pas imprégné d’elle _ en tout cas pas à ma connaissance. Je ne la pistais pas, et je ne voulais pas spécialement la sauver. La dernière fois que je l’avais vu, j’avais eu la conviction que sa mort ne m’importait pas. Que je m’en foutais du moment que je n’étais pas son meurtrier. Il faut croire que je m’étais leurré encore une fois. Je crois bien que je ne voulais pas qu’elle meure, et ceci de quelques mains que ce soit.

Je fermai les yeux en me dirigeant vers le QJ des rats. C’était puant à souhait. Ces garous là, adoraient les odeurs fortes, les moisissures et les égouts. Parfois je me demandais comment ils arrivaient à supporter toutes ces ondes négatives et odorantes qui circulaient dans leur territoire. Ou peut-être étais-ce mes sens qui étaient un peu trop aiguisés. J’étais plus fort que la moyenne, on me le répétait bien souvent au sein de la meute. Mais je ne me sentais pas plus différent, ou plus trash que les autres. Je tuais moi aussi, et ça s’arrêtais là.

Je sentais l’énergie d’Anita, elle était plus faible que la dernière fois. Je sentais aussi la présence d’une autre entité. Ce n’étais pas un homme, ni un garou. Son aura était sombre et dépourvue d’âme. Il était souillé et répugnant. Et dire que les incubes osaient nous traiter de monstres ?! Je grimaçai en fonçant droit vers le lieu de documentation. Aoutch ... Elle était en mauvaise posture là !

« Toi. » Grognai-je de ma voix la plus rauque. « Lâche cette conne, tout de suite ! »

Je l’avais menacé. J’avais menacé le chef incube pour sauver la peau de l’exécutrice. Si ça s’ébruitait, ma cote de popularité allait en prendre un coup. Et merde ! Fini les belles louves en petites tenues. Je clignai des yeux.

« Daemon, c’est bien ça ? » Lançai-je. « J’ai tout de suite reconnu ton manque de … subtilité. »

— Pourquoi protèges-tu Heillin ? Toutes les informations que tu m’as donné sont fake. Tu crois que je n’aurai pas remarqué sa différence ? Je ne suis pas né de la dernière pluie !

Je lui lançais un regard noir. Si je lui disais ce que j'avais en tête comme maintenant, il allait me broyer le visage, et c'était la dernière chose dont j'avais envie. Si ca avait été un humain normal je lui aurais envoyé un coup de pied bien placer pour ensuite m'enfuir. Sauf que je n'étais pas un humain ordinaire. Et j'étais vraiment dans la merde là. Si quelqu'un pouvais me venir en aide ca ne serait pas de refus! S'il vous plait mon dieu faite quelque chose... Pour un peu j'aurais récité une prière. Sauf qu'il n'aurait pas cillé. Et merde!

— You are dead !

J'ouvris les yeux de stupeur en le voyant relever la tête, les crocs dehors. Mais je ne bougeais pas. La seconde d'après ses crocs était plantée dans mon coup, et j'hurlais. Pas les hurlements comme les filles sont censé les faire, très aigue, non. Là c'était un hurlement grave. De toute façon je ne cris jamais de manière aigue. Ca me perce les tympans tout autant qu'a mes adversaires.

— Toi. Lâche cette conne, tout de suite !

J'ouvris les yeux que j'avais fermé en espérant que cela permettrait d'enlever la douleur, et tentais de tourner la tête vers la personne qui venais d'arriver, même si cette voix je l'avais reconnu. C’était celle de Caleb. Daemon avait peut être arrêté de me drainer de mon sang, je n’étais pas en super forme pour autant. La tête me tournait. L'enfoiré! Il voulait me vider de son sang! Je tentais de me soutenir au mur pour avoir l'air d'être plus forte que je ne l'étais à ce moment précis. Je regardais d'abord mes pieds en pensant que j'allais tomber à genoux, puis reportais mon attention sur Caleb. Comment m'avait-il appelé à l’ instant ?

— Tu n'étais vraiment pas obliger de te donner cette peine, le monstre poilu.

Oula, essayer d'être ironique après m'être fait aspirer le sang par un incube ne m'allait pas du tout. J'aurais mieux fait de me taire d'ailleurs car je pu sentir ma gorge gargouiller en parlant, et cela me fit une drôle de sensation.

Je n’avais pas senti la présence du loup tout de suite. Je devais être trop concentré sur le cou fin de la jeune femme en face de moi. Elle était exquise, comme toutes les autres d’ailleurs. Je n’avais pas de réelle préférence en ce qui concernait le sang et ses saveurs différentes. En réalité, toutes les femmes avaient la même saveur à mes yeux. Elles étaient toutes pareilles sans aucune exception.

Elle tremblait sous mes mains. Son cœur s’accélérait au fur et à mesure que je drainais son délicieux sang. Le mien aussi suivit le rythme. C’était excitant de sentir la peur et l’angoisse des gens à l’article de la mort. Je me léchai les babines et caressant sa peau douce. Son parfum n’était pas particulièrement attrayant mais il n’était pas trop mal.

— Toi. Lâche cette conne, tout de suite !

La présence d’une tierce personne ne me dérangeait pas tant que ça, je ne comptais pas arrêter pour autant mais voilà que ce loup avait osé m’interrompre. Il avait presque formulé un ordre. Je lâchai le corps fragile d’Anita qui tomba à genoux. Je lui donnai un coup de pied juste pour la forme avant de reporter mon attention sur le jeune homme. Ses yeux meurtris n’avaient pas quitté Anita. J’éclatai de rire.

« C’est attendrissant, le chevalier servant est là. J’avais toujours cru que ce genre de scène ne se produisait que dans la télé … Je devais me tromper. »

Ma voix était sifflante, sûrement à cause du sang qui emplissait encore ma bouche. Je déglutis en m’essuyant le menton. Mes dents acérées piquaient ma langue en état d’hypertrophie.

« Oui c’est bien moi Daemon. Tu dois être le nouveau. J’avais senti ton odeur, alors que tu n’avais pas encore franchit les limites de l’Etat. »

Me mesurer à un être aussi vieux et puissant que Daemon relevait du suicide, mais j’étais prêt à le faire. Je me répétais peut-être mais mourir m’étais bien égal au point ou j’en étais. Je crois bien que mon adoration pour la mort remontait à l’époque ou j’avais supplié Anita de me tirer une balle en pleine poire. Je voyais dans le fait de disparaitre une salvation, une façon d’épurer mon âme souillée par le loup et les crimes qu’il me faisait faire. Toute fois je ne comptais pas arrêter ou lui résister. J’adorais tuer, la frénésie et le gout poisseux du sang. Je ne me leurrais pas, j’étais un tueur ! Et mettre tous mes actes sur le dos de cette pauvre chose qui m’habitait n’était qu’un prétexte servant à calmer ma culpabilité.

Mon regard passait d’Anita à Daemon. Je ne savais pas par ou commencer, attaquer le diable qui menaçait de la vider de son sang ou protéger la fille qui me gardait captif de mon trop plein d’humanité. Je me surpris à , bizarrement, souhaiter qu’elle meure. Ce serait tellement plus facile pour moi de cette façon de vivre sans avoir à penser à elle. Mais le supporterais-je seulement ? Je n’en avais pas la moindre idée.

_ Oui c’est bien moi Daemon. Tu dois être le nouveau. J’avais senti ton odeur, alors que tu n’avais pas encore franchit les limites de l’Etat.

Je lui souris d’un air mauvais.

« Oui, axe ça couvre bien. »

Je serrai les poings en sentant le loup hurler de désarroi. Il ne supporter que trop mal mes moments de réflexions. Je le savais impulsif et colérique. Il était prêt à attaquer à n’importe quel instant, même au plus mauvais. J’essayai de contenir ma force encore un peu.

« Anita, réveille-toi. » Pensai-je comme si elle pouvait m’entendre. « Anita, tu dois te lever et partir le temps que je le retienne. Je ne sais pas combien de temps je tiendrais, il est trop tôt pour que je me mesure à lui. »
J’entendis la jeune femme gémir dans ma tête. C’était étrange, sa voix lointaine parvenait directement à mon esprit sans transiter par mes oreilles. Pouvions-nous communiquer par la simple pensée ? Bordel , c’est quoi le délire là ?

Perdre autant de sang d'un seul coup n'étais pas bon, mais alors pas bon du tout. Si je restais la a me vider de mon sang, j’allais crever. Et merde ! Je voulais me lever et partir pour laisser ces deux type se chamaillé sans que j'en paye les conséquences, tant pis si l'un d'eux crève. Quoi que j’étais sur que j’aurais été déprimé de savoir que Caleb soit mort, vraiment mort je veux dire. Anita la grande sentimentale, la bonne blague. Mon corps était engourdit, et ma tête me tournais, impossible de bouger pour l’instant donc. J’aurais eu assez de force j’aurais pu mettre quelque chose sur ce que m’avais fait ce démon complètement con… Mais je ne pouvais pas ! Souriez, la vie est belle. Je fermais les yeux, tant pis si je crevais après tout, j’allais manquer a personne, bien au contraire ! Et personne ne me manquerais… Quoi que…

Anita, réveille-toi. Anita, tu dois te lever et partir le temps que je le retienne. Je ne sais pas combien de temps je tiendrais, il est trop tôt pour que je me mesure à lui.

Je grimaçais, c'était quoi ça ? Voila que j'imaginais Caleb qui me parlait dans ma tête! Je gémis intérieurement en remuant légèrement.

Bordel je n’arrive pas à bouger... Et pourquoi j'imagine la voix de Caleb dans ma tête ? Puis il doit s’en foutre que je crève ou pas, et il doit bien voir que je ne peux pas bouger seule. Tiens en parlant de lui, il fait quoi là ? Je suis en train de crever et il discute avec l'autre enfoiré là. Et pourquoi je pense à lui d’abord ? Surement parce que je suis en train de mourir…

Mon cerveau tournait à toute vitesse, j’aurais bien aimé avoir un bouton stop quelque part. Je me mis à tousser et à cracher du sang, ça faisait un mal de chien ! Tout mon cou brulait, comme si je me consumais de l’intérieur. Je serrais les dents le plus que je le pouvais et essayais de rassemblait toute la force qu’il me restait. Mon corps accepta enfin de m'obéir un peu, je me redressais tout doucement et m'appuyais sur une benne à ordure a coté de laquelle j'étais tombé. Je voyais brouillé et mon cerveau tournait encore beaucoup trop pour que je puisse marcher tout seul. Et comme je suis bien trop borné, hors de question de demander l'aide de Caleb!

D'accord, je suis dans la merde cette fois. pensais-je.

J’entendais des sons bizarres gargouiller au creux de mon esprit. Ce n’était pas ma voix, ni celle de ma fouttue conscience. Je clignai des yeux en regardant tout autour de moi. Anita s’était relevée mais elle ne tenait que très difficilement debout. Un sentiment bizarre m’envahit. J’eu tout à coup envie de courir vers elle, d’empoigner son bras et de la porter sur mon dos velu. A ce moment, j’aurais couru à perte d’haleine, aussi loin que je le pouvais. Je l’aurai caché. Je l’aurai protégé.

Qu’est-ce que … ?

Mon cœur m’envoyait des coups en traitre là ! Je ne comprenais pas ce qui se passait dans mon propre corps. C’était une sensation bizarre à la transition homme- animal. Il y avait un changement, j’en étais sûr. Mais quoi ? Il y a deux jours encore, je me fouttais royalement de son sort. Pire, j’avais espéré la voire morte afin de mieux l’oublier.

Mon cœur se serra, mais ce n’était pas une impulsion dû à mes sentiments. J’allais bien, il n’y avait aucun malaise apparent. Mes crocs transpercèrent ma gencive d’une façon brutale me tirant un cri de douleur. Merde, je me transformais ? Je n’avais rien enclenché pourtant ! Mon sang circulait dans mon corps à une vitesse vertigineuse, je le sentais siffler en passant d’artère en artériole. Je me cambrai …
Merde, je suis complètement dépassé là. C’est quoi ce truc ? Je ne contrôle plus rien …

La voix d’Anita me transperça les tympans. Je l’entendais mais sa bouche ne bougeait pas. C’était ses pensées, il me semblait. Je n’étais pourtant pas doué de ce genre de dons. Mes yeux menaçaient de sortir de leur orbite. Quel était ce lien qui nous unissait même après la séparation et la haine mutuelle que l’on se vouait ? Il était là, fort et insurmontable. Je le sentais jusqu’à la moelle, mais je ne savais pas mettre le doigt dessus. C’était aussi ravageur que la peine ou la détresse qu’on ressent lorsqu’on perte quelqu’un mais en même temps c’était rafraichissant et doux.

C’était le rush complet. Je ne distinguais que trop mal les mots de la jeune femme. C’était sa voix et sa présence, sans aucun doute. Mais ce qu’elle disait m’échappait. Mes bras s’allongèrent au même rythme que mes jambes. J’entendis mes os craquer, et mon dos se courber sous l’effet de la transformation. Mes yeux me brulaient et mes oreilles ne cessait de siffler les pensées de quelqu’un d’autre.

_ D'accord, je suis dans la merde cette fois.

Cette fois je l’avais entendu. Mon dieu, je l’avais entendu !

Anita ? Tu m’entends ? Pourquoi tu m’entends penser ? Reste là ! Bouge pas. Je vais charger et tu vas t'agripper à moi. Nous devons quitter les lieux avant que Daemon ne nous attaque !

On aurait dit que j'avais... Des fourmis dans la tête. Oui c'était ça, des fourmis, un nid complet qui grouillait dans ma tête et se déplaçait dans tout les sens a vive allure. Ça donnait un mal de chien! A moins que ce ne soit cette morsure ? Peut être que toute la douleur allait dans ma tête ? Non c'était autre chose.

Je reprenais doucement le contrôle de mon corps, bien que perdre mon sang me faisait toujours tourner la tête. Mais quelque chose clochait vraiment dans ma tête, et aucune des personnes ici présentes ne pouvait fouiller mon esprit, pas vrai ? Et puis non, je ne le sentirais pas aussi fort, enfin je crois. A ma connaissance, on ne m'avait encore jamais fouillé l'esprit... Peut-être que c'était ça en fait, allez savoir.

Anita ? Tu m’entends ? Pourquoi tu m’entends penser ? Reste là ! Bouge pas. Je vais charger et tu vas t'agripper à moi. Nous devons quitter les lieux avant que Daemon ne nous attaque !

Je m’agrippais la tête, me retenant de hurler. Je devenais folle, mon dieu! Je ne savais presque rien sur les incube, peut être que ce trou du cul, en me mordant, était entré dans mon cerveau pour me faire entendre des trucs, pour me faire devenir complètement folle ? Ça ne pouvait être que ça! Pourquoi Caleb me parlerait-il dans ma tête ?

J'ouvris les yeux et le regardais... Oh, merde! Il n'y avait qu'une solution possible, et elle était impossible! N'est-ce pas ? S'il vous plait mon dieu, venez moi en aide...

M'agripper a toi, t'es sérieux la ? T'as vu dans l'état dans lequel je suis, je tiens à peine debout espèce de crétin! Et c'est un démon, on peut rien faire contre lui, à moins que tu sois assez rapide pour lui arracher tout ses organes un par un avant qu'il te détruise ?

Bon, au moins je ne perdais pas mon mordant, même dans les situations les plus désespéré. Bon peut être que j'étais folle et que je me parlais a moi même. Caleb était en train de se transformer en loup, il ne pouvait pas me parler ! Je lançais un regard a Daemon, même avec la tête qui tournais et sans force, j'avais envie de le butté la tout de suite! Mais sans armes ça risquait d'être difficile...

J’éclatai tout à coup de rire. La scène qui se produisait en face de moi était d’un ridicule ! Vous y croiriez vous si je vous disais que ces deux idiots complotaient contre moi alors j’étais juste là … A les écouter cogiter comme des débutants. J’avais pourtant cru que les nouvelles sur l’étendue de mes pouvoirs avait fait le tour de la ville. Enfin, qu’à cela ne tienne … Je lançai un regard meurtrier au loup garou. Ma langue toujours hypertrophiée claquait contre mon palais dans un bruit sourd et réprobateur.

« Si j’étais toi, je ne ferais pas ça. »

J’étais prêt à franchir toutes les limites. Lui faucher son cœur alors qu’il chargeait en direction de la conne derrière par exemple. Quoi que j’adorerai voire les yeux d’Anita se meurtrir une fois que j’en aurais fini avec son amoureux éploré.

Puis je tiltai enfin … Ces deux crétins ne réalisaient même pas qu’ils se cosaient. Je le comprenais à leurs tons surpris, et à leur manière de s’exprimer. Mon rire en devait plus fort encore. OMG J’en avais des crampes d’estomac. Ahh l’ignorance était vraiment une tare !

Je tranchai l’air en apparaissant en face d’Anita Ortega, ensanglantée et à bout de force surtout. Je n’eu aucun mal à l’empoigner par les cheveux. Sa bouche tremblait de froid. Son corps était surement en hypothermie, rien d’étonnant avec tout le sang qu’elle avait perdu. A m’entendre penser, on aurait cru qu’il était parti tout seul. Je l’avais pompé !

« Caleb, Caleb … » Commençai-je. « Règle numéro un quand on veut sauver la princesse : S’assurer que le vilain méchant n’écoute pas la stratégie. Charger un incube … Quelle idée ! Je l’aurai vu venir tout de suite, petit. »

Je pouffai de rire en plaquant la jeune femme contre le mur.

« Quand s’est-il imprégné de toi ? » Lui demandai-je. « Quel phénomène fascinant … Il ne contrôle plus sa transformation. La bête doit être plus violente maintenant … Pas assez pour m’éliminer toute fois. »

Je murmurai mes observations sans la quitter du regard. Qu'est-ce que cet idiot essayait de prouver ? Que la force de l'amour pouvait tout vaincre ? Ma dague en main, je descendis le long de sa joue avec la pointe. Son sang rouge vif perla à la surface de sa peau douce et claire. Je léchai la plaie, … Ce truc c’était pire que l’extase. Je me sentis tout à coup euphorique.

« Le grand méchant loup veut protéger une hunter. Je croyais que l’amour interdit était réservé aux films twilight … »

Le rire de l’incube me fit sursauter, et je compris tout de suite qu’il avait tout entendu… On pouvait dès à présent oublier le plan du grand Caleb le loup-garou ! Quel tête de noix ce type… Je toussais à nouveau et posais ma main sur mon cou ensanglanté mais une seconde plus tard, Daemon m’avait attrapé pas les cheveux. Je hurlais avant de grogner en me mordant la lèvre inférieure.

— Caleb, Caleb… Règle numéro un quand on veut sauver la princesse : S’assurer que le vilain méchant n’écoute pas la stratégie. Charger un incube … Quelle idée ! Je l’aurai vu venir tout de suite, petit.

J’aurais eu assez de force, je lui aurais mis un coup de pied bien placé ! De quel droit osait-il m’appeler princesse ? Je n’avais encore jamais eu ce surnom ridicule. Mais c’était là que Daemon entrait en scène pour le faire au moins une fois, quel imbécile. Je grognais en sentant mon dos rentré en contact avec le mur de brique. Qu’il continue, j’adorais ça ! Pourquoi ne me claquait pas la tête contre la poubelle pendant qu’il y était ?

— Quand s’est-il imprégné de toi ? Quel phénomène fascinant … Il ne contrôle plus sa transformation. La bête doit être plus violente maintenant … Pas assez pour m’éliminer toute fois.

Je le regardais, les yeux exorbités. Non, j’avais dit que c’était impossible ! Je ne veux pas que Caleb soit imprégné de moi ! J’essayais de me dégager. La peur face à daemon et la colère que je ressentais avec cette révélation me donnait plus de force. Il mentait, c’était obligé ! Caleb me déteste, et je le déteste, il ne pouvait pas être imprégné de moi. Je le regardais, comme pour m’en assurer, mais il en pleine transformation. Transformation qui, soit dit en passant, était monstrueuse… Je n’arrivais même plus tourner le regard tellement j’étais pétrifié d’horreur. J’ai déjà vu des loups garou se transformer… mais pas aussi lentement. Et ça c’est du surement au fait que Caleb essayais de retenir son loup…

Je ne sentais même pas la lame me couper la joue. Je sursautais juste lorsque la langue de Daemon me toucha.

— Le grand méchant loup veut protéger une hunter. Je croyais que l’amour interdit était réservé aux films twilight …

J’essayais du repoussé en lui donnant un violent coup de genoux entre les jambes.

— Lâchez-moi enfoiré de démon fou furieux! Hurlais-je.

Mais il en fallait plus que ça pour repoussé un monstre dans son genre…

* Anita … C’est toi. *

La douleur qui grondait en moi était insupportable. Jamais encore, je n’avais eu aussi mal, même pas lors de mes premières transformations ou lors de mes moments de transitions. C’était horrible ! Le monstre qui habitait en moi était surpuissant, plus encore que je ne le croyais. Je tendais les bras vers l’avant, tentant bêtement de les empêcher de se désarticuler … En vain. Mes os craquaient dans un son effrayant. J’avais peur … Non pas de mourir mais de ce que je pourrais faire une fois transformé.

« Arrête … »

* C’est toujours nous. *

Je tremblai de tout mon corps. Le loup me démangeait de l’intérieur … Je grognai de rage. Un cri de douleur strident m’échappa ensuite. Je ne contrôlais plus rien, ni mes émotions ni mes maux. J’hurlai à en fendre l’âme. Je n’en pouvais plus, j’étais au bord du gouffre mais une seule chose captait toute mon attention : Anita. Les pensées de l'homme que j'étais avant interrompait mes spasmes de douleur. Je pensais à nouveau comme l'humain. Mes souvenirs remontait à la surface ... Je croyais avoir tout oublié mais la bête me permettait une seconde chance de me rappeller. Elle me permettait de puiser ma force dans le passé.


* Te protéger. Seulement ça. *

Je relevai mes yeux exorbités vers elle. Elle saignait encore, Daemon n’allait décidément pas la lâcher. Pourquoi s’amusait-il à la torturer alors qu’il avait le loup garou en phase de dominer Manhattan en face de lui ? Pourquoi ne m’attaquait-il pas ? Mes tentatives de diversions étaient toutes vouées à l’échec on dirait. Ce connard devait avoir deviné mes intentions. Lisait-il vraiment dans les pensées ? On dirait … On dirait bien. Fais chier !

« L A I S S E L A ! »

Ma voix grave résonnait dans toute la rue. Elle me donnait mal au crâne. Oulaa … J’étais mal barré, mais malgré cela j’étais prêt à ne faire qu’une bouchée du démon. Je me sentais capable de l’attaquer et de la délivrer, quitte à en perdre la vie. C’était un sentiment bizarre. Pour la première fois de ma vie, le loup me quémandait de suivre mon cœur. Je croyais qu’il était sensé canaliser mes sentiments en énergie et me rendre heartless ? Etait-ce cela l’impregnation ? Jackie m’avait déjà mit en garde. Elle avait dit que l’on choisissait pas l’être qu’on protégeait mais que c’était la bête qui le faisait, que ça ne dépendait absolument pas de notre volonté. Je plaquai mes pattes géantes sur le sol poussiéreux. La terre trembla par le choc.

* Je suis désolé, je ne voulais pas t’impégner ... Te faire souffrir*


Merde ce n'était pas moi. Ce n'était pas mes pensées ! J'avais changé ... Je l'avais oublié le jour elle m'avait tué. J'étais mort à ses yeux et aux yeux du monde!

« Je déteste Anita Ortega ! » Braillai-je une dernière fois avant de perdre la vue. Un brouillard malsain couvera mes yeux d’un voile rouge et opaque. A présent ce n’était plus moi. C’était lui. Et seulement lui.

Toujours dans les griffes du méchant démon, j'essayais une fois de plus de le repousser, sans succès. Je ne le regardais même pas, je ne regardais que Caleb, et écoutais toute ces pensées qu'il m’envoyait... Je ne comprenais pas, peut-être parce que j'étais salement amoché. Mais on aurait dit que Caleb ne pensait pas ça lui même, et c'était son "arrête" qu'il avait formulé qui me donnais cette impression. Bon je ne voulais pas non plus me précipité vers lui pour le serrer dans mes bras parce que je venais d'apprendre qu'il était imprégné de moi, je détestais trop sa bête pour ca, et puis je le détestais lui aussi, pour avoir été absent si longtemps. A quoi je pensais là ? Comme si tout ca allait changer les choses!

— Je déteste Anita Ortega !

Bon, là une partie très bien caché au fond de moi fut blessé, mais pas assez pour me mettre a pleuré ou a ciller. J'étais bien trop surprise par le loup. Et pour la première fois, je fus effrayé par Caleb. A tel point que je n’osais même plus bouger ni respirer, de peur qu'il me saute dessus. Même si c'était son loup qui avait surement les commande, il faisait partit de Caleb... Et je ne connaissais pas son loup, ni de quoi il était capable... Logiquement s'il s'était imprégné de moi, il ne devrait pas me faire de mal, mais sait-on jamais...

Je lançais un regard à Daemon qui regardait aussi le loup de Caleb. Lui aussi me foutais une trouille bleu maintenant. Et plus je sens la peur s'insinuer en moi, plus je trouve la force de bouger par moi même, comme si je n'étais pas blessé. Lui n'avait pas l'air d'avoir peur de Caleb, normal, il se croyait surpuissant...

— Vous ferez moins le malin quand il vous aura déchiqueté et qu’il aura réduit vos organes en charpie. Chuchotais-je avec un sourire mauvais.

Je sais, ca n’était pas du tout une bonne idée de l’énervé encore, je n’étais pas sado-maso je ne voulais pas mourir, mais c’était plus fort que moi, il fallait que je parle, pour me changer les esprits, oublier la manière dont Caleb s’était transformer Habituellement ça ne me fais rien, mais je pense que tout le monde serais comme moi après avoir vu son ex se transformer sous ses propre yeux.

J’entendais le son triste des funérailles. Et croyez-moi, ce n’étaient pas les miennes ! La bête était monstrueuse, plus énorme et puante que ce que j’avais vu jusqu’à présent. Et j’étais pas né hier, ça c’était sûr ! Je souris d’un air malin. J’avais beau avoir vécu toutes ces années, le monde des garous restaient encore un mystère pour moi. Il y avait sans cesse des choses à observer et à apprendre. Le mal et l’homme fusionnaient sous mes yeux par la seule force de l’amour. Qui l’aurait cru ? Moi, qui trouvais les couples dégoulinants ! L’image d’Heileen apparut en face de mes yeux durant un lapse de temps très court … Mais pas assez pour me faire flancher. Je lâchai ma prise sur Anita et m’avançai d’un pas lent vers le loup. Je n’avais pas peur de mourir, et cela n’avait rien à voire avec mon immortalité. C’était comme ça. Je considérais que je n’avais plus rien à perde.

— Vous ferez moins le malin quand il vous aura déchiqueté et qu’il aura réduit vos organes en charpie.

Anita pestait. Elle croyait s’en être sortie, la pauvre ! Il avait autant de chances de se faire charcuter que moi. Enfin, là j’exagérais. J’étais assez rapide pour esquiver moi au moins ! Je claquai ma langue contre mon palais en sauter sur la bête. Sa fourrure était aussi dur que de l’acier, je la sentis m’écorcher la peau. La douleur était vive et ne durait que quelques secondes le temps que mes blessures cicatrisent. Les joies de la vie éternelle !

La bête gigotait dans tous les sens. Je montai à son dos et la tint par les oreilles, moyen de contention efficace mais pour un moment. Je sortis les crocs en rigolant comme un malade mental. Je transperçai difficilement la peau de l’animal … Il s’en était fallut de peu je dois dire. Le sang brûlant agressa mes gencives et ma bouche. C’était bon … Un peau comme une tasse de chocolat chaud en plein hiver. Je m’agrippai à son cou de toutes mes forces mais ce con bougeait un peu trop à mon gout. Il finit par lancer à terre. Je pestai en me relevant mais le loup chargea en ma direction. Il écrasa mes deux jambes, m’immobilisant puis il me regarda dans les yeux. Il était d’une puissance phénoménale, c’était … Impossible !

« Qui es-tu ? »

Sa langue kératinisée lécha tout mon visage d’un coup. Eurk c’était dégelasse ! Il m’en avait mit partout. Le loup éclata de rire puis me donna un coup de pied avant de courir en direction de la jeune femme. Les choses qui se sont passé après … Je ne saurai les décrire. Ses queues _ Et il en avait plusieurs _ se mirent à s’agiter en faisant tomber les bâtiments un à un. Il prit Anita par l’épaule et la fit basculer sur son dos. L’avait-il mordu ? L’avait-il tué ? Il m’était impossible de distinguer les faits d’où j’étais. Il s’accroupit et couru à la vitesse de la lumière vers l’obscurité. La silhouette géante se fondit dans le noir.