Comme j’adorais la chasse. Je me souvenais de la montée d’adrénaline lors de la poursuite dans les rues, lorsque je scrutais la noirceur, cherchant la présence du garou en question. Et la joie de me battre avec lui avec mon arme favorite à la main : une dague d’argent. La satisfaction lorsque je lui plantais mon couteau en plein cœur. Ce soir encore, c’était ce que j’étais en train de vivre. J’avais presque un frisson de plaisir. C’était ce que j’aimais tant dans ce métier non rémunéré. C’était ce qui me convainquait d’y retourner encore et encore.

Ce soir-là, par-contre, j’avais eu la compagnie d’une personne qui avait rendu encore plus excitante ma poursuite aux créatures de la nuit. Cette personne, c’était Anita. Elle était chasseuse, tout comme moi, et on s’entendait bien. Elle et moi, on se complétait et on pouvait se faire confiance. Elle avait beaucoup de talent, bien plus que moi, et elle en savait pas mal sur les garous de Manhattan. J’aimais chasser avec elle. En plus de me sentir moins seule, j’appréciais son coup de main plutôt efficace. Comme quelqu’un dont je me souviens plus du nom a dit un jour : « Deux corps valent mieux qu’un. » Ou était-ce deux têtes qui valaient mieux qu’une ? Enfin bref, vous comprenez ce que je veux dire…

Cela faisait quelques temps qu’Anita et moi voulions coincer une bande de garous qui semait la zizanie dans la ville. Chacune de notre côté, nous avions cherché des informations sur eux dans l’espoir de savoir où ils se réunissaient, qui était le chef de la bande, etc. On croyait les avoir trouvé, mais ils étaient plus intelligents que nous pensions. La preuve : on suivait la piste des créatures tant recherché depuis plus d’une heure et il n’y avait toujours aucune trace d’eux. Il était passé minuit. Le son de nos pas précipités résonnait en échos dans les rues du quartier dans lequel on marchait. Les yeux plissés, je cherchai des yeux un minuscule signe de leur présence. J’humai l’air, espérant sentir une odeur. Rien. On les avait complètement perdus. Je jetai un petit coup d’œil à Anita. Lorsque j’essayais d’utiliser un peu mes facultés hybrides, comme l’odorat, j’avais peur qu’elle me trouve étrange. Elle savait pour moi depuis longtemps déjà, mais cela ne m’empêchait pas d’avoir un peu honte. Je tentais d’être discrète lorsque j’étais avec elle.

Avec une pointe de déception, je poussai un long soupir puis regardai Anita. Est-ce que nous devions poursuivre nos recherches ou laisser tomber ? Je n’étais pas du tout le genre à abandonner. Peut-être nous étions-nous trompées. Les sources que nous avions n’étaient pas à cent pour cent sûr. Cela semblait être une bande bien organisé et loin d’être stupide. Ils ne se laisseraient sûrement pas avoir facilement. Peut-être fallait-il qu’on poursuive nos recherches, être le plus prêt possible pour pouvoir les coincés. Il nous aurait fallu un bon plan…

Je fis quelques pas encore, puis m’arrêtai finalement. Je rangeai ma dague à sa place, sur ma ceinture à côté de mon fusil à balle d’argent.

« Qu’est-ce qu’on fait ? On les cherche depuis plus d’une heure et ils ne sont pas ici… »

Oh, j’espérais tellement de ne pas m’être déplacée pour rien. Moi qui étais excitée à l’idée d’une bagarre ! Ça faisait bien trop longtemps que j’avais chassé des garous, que j’avais utilisé mes armes, que je m’étais défoulée un peu et ça me manquait vraiment.

Pour un peu je me serais mis une balle dans la tête ! Une fois de plus nous avions échoué. Je m’adossais au mur le plus proche pour tenté de reprendre ma respiration, mon M-16 toujours en main. Pour une fois que je pouvais utiliser ma nouvelle arme, voila que nous faisions un flop.

Non, pour cette bande de garou là, nous faisions toujours des flops. Comment parvenaient-ils à s’échapper avant que nous leur mettions la main dessus ? Avaient-ils des gars planqué à chaque coin de rue pour leur signaler notre position ? Ils arrivaient à nous faire passer pour des débutantes, et je détestais ca bon sang ! Quand est-ce que je pourrais enfin leur faire sauter la tête a ces cabots puant et dégoutant ? Je sondais l’obscurité du cul de sac ou nous nous étions arrêter après avoir remarqué que nous n’avions aucune chance de les retrouver une fois de plus. Cette ruelle était calme, ca me faisait penser a ces film ou le méchant arrive a coincé le gentil au fond du cul de sac. Mais la il n’y avait personne.

Qu’est-ce qu’on fait ? On les cherche depuis plus d’une heure et ils ne sont pas ici…

Je soupirais et me retournais vers mon amie avant de hausser les épaules. Que lui dire ? Je ne voyais qu’une chose à faire, rentrer chez nous. J’aurais pu je me serrais remise à courir pour chercher après leur bande, mais je savais comment ca allait se finir, alors autant ne pas se crever encore en plus pour rien. Je tapais dans un caillou avec mon pied pour l’envoyer un peu plus loin dans la ruelle sombre, encore plus en colère. J’étais un peu comme un volcan sur le point d’entrer en éruption. Mais je me calmais tout de suite. Le bruit du caillou retombant au sol aurait du parvenir a mes oreille, mais rien, aucun son. Je me baissais et braquait mon arme vers le fond du cul de sac.

- Ania. Dis-je au cas où elle n’aurait pas remarquer.

J’étais presque certaine qu’il y avait quelqu’un, là au fond, bien dissimuler. Peut être un de ces foutu garou. Pourquoi ne nous sautait-il pas à la gorge ? Il pouvait le faire, il aurait été bien reçu avec mes bales en argent et la dague d’Ania. Devais-je lui dire de sortir ? Non, c’était trop facile.

Il eu un mouvement au fond de la ruelle, sans chercher à comprendre, je me mis à tirer. Les balles allèrent toutes se planter dans les murs, je ne touchais personne. La lumière des coups de feu éclairait le cul de sac, et je remarquais que quelqu’un, ou plutôt quelque chose était planqué derrière une benne à ordure. Un loup qui aurait peur ? Ca s’entait l’entourloupe a plein nez.

- Anita surveille mes arrières, ca se pourrait que ce soit un piège. Murmurais-je à Ania.

Anita haussa des épaules et je détournai mon regard d’elle un instant. Les rues étaient sales et puantes, j’en avais presqu’un haut le cœur. Je scrutai le noir, tout en songeant à ce que nous devions faire. Abandonner et rentrer chez nous ? Attendre en espérant qu’ils se pointent un jour ? Je n’en avais aucune idée. Oh! Pourquoi ne pouvions-nous pas les avoir au moins une fois, ces salopards ! Ils le faisaient exprès ou quoi ?! Ce clan était de loin le plus chiant que j’avais poursuivi depuis que j’étais chasseuse. Je ravalai la colère et la déception qui montait en moi en poussant encore un long soupir. Je mis ensuite mes mains sur mes hanches, ne sachant toujours pas quoi faire.

Soudain, le bruit d’une botte frappant un caillou raisonna dans mon oreille gauche et je me retournai rapidement vers Anita. Celle-ci venait seulement de projeter une roche au loin avec son pied. Je laissai tomber la pression. Dans des situations comme celle-ci, j’étais toujours un peu à cran. Je me méfiais de tous les bruits et de tous les endroits sombres où il pouvait y avoir un quelconque danger. Lorsque je fus rassurée, j’esquissai un léger sourire en coin en regardant Anita. Ma collègue semblait aussi en colère que je l’étais. Je la comprenais, je la comprenais vraiment…

Bizarrement, je n’entendis pas le caillou se fracasser sur le sol. En l’espace d’une seconde, je compris ce qui se passait. Nous n’étions pas seules, il y avait quelqu’un d’autre ici. Un loup-garou, probablement mâle, là au fond du cul de sac. Il était caché derrière la benne à ordures. Tous mes sens étaient en alerte, prêts à réagir au moindre mouvement suspect. J’entendis la voix d’Anita prononcer mon nom. Elle avait remarqué aussi, compris-je rapidement. Je ne répondis pas, mais je lui jetai un coup d’œil rapide, pour lui montrer que j’avais compris. Anita et moi nous comprenions si facilement. À peine quelques mots, quelques regards suffisaient. C’était sûrement pour cela que nous faisions une si bonne équipe.

« C’est un loup garou de sexe masculin je crois…il est sûrement derrière la benne à ordures…»

Lui dis-je en chuchotant. Je posai ma main sur ma dague. Anita se baissa pointant le fond de la ruelle avec son fusil. Je me plaçai légèrement derrière elle, en position de défense. Il était toujours là, silencieux, mais je pouvais presque l’entendre respirer. Était-ce un piège ? Je ne le savais pas, mais j’avais l’impression qu’il aurait pu agir depuis très longtemps. Il eut un mouvement rapide derrière la benne, puis le son de plusieurs balles sortant du fusil d’Anita retentit.

Il eut suffisamment de lumière pour apercevoir qu’un loup-garou était bien caché derrière la benne. Aucune balle n’atteint sa cible, car il était protégé par cette foutue poubelle de métal. Je fronçai les sourcils. Mais qu’est-ce qu’il faisait là ? Pourquoi n’attaquait-il pas ?

« Anita surveille mes arrières, ca se pourrait que ce soit un piège. »

Avait-elle dit. C’est bien ce que je croyais aussi. D’un pas rapide et discret, je me positionnai de façon à pouvoir couvrir Anita. Je sortis mon fusil à balle d’argent, plus efficace qu’une dague de loin. Je regardais sur tous les toits et tous les endroits possibles pour voir s’il y en avait d’autres. Rien. Il était seul, du moins pour l’instant.

« Il n’y en a aucun autre autour… Il est seul… On pourrait facilement le tuer…»

Chuchotai-je. J’ajoutai ensuite :

« Peut-être qu’il en sait sur ceux qu’on recherche… on devrait peut-être l’interpeller ou le capturer pour l’interroger… »

Il n’y en a aucun autre autour… Il est seul… On pourrait facilement le tuer…»

Je hochais la tête sans être vraiment sur qu’elle puisse me voir, mais tant pis. Ca me paraissait la plus belle idée que j’avais entendue aujourd’hui ! Qui qu’il soit il allait mourir, je n’allais pas le laisser s’en tirer si facilement.

« Peut-être qu’il en sait sur ceux qu’on recherche… on devrait peut-être l’interpeller ou le capturer pour l’interroger…

J’arrêtais de braquer le fond de la rue immédiatement et me tournais vers mon amie, tout en restant a croupis. Ce qu’elle venait de dire la pouvait être une bonne idée c’était vrai… mais je doutais fort qu’on puisse le forcer à nous suivre. Il avait juste à nous donner un coup sur la tête pour nous assommer… Ou pire, carrément nous tuer. C’était de la démence pure.

- Et comment tu compte t’y prendre ? lui enfiler un collier en lui demandant gentiment qu’il nous suive ? Demandais-je en haussant un sourcil sans prendre la peine de chuchoter.

Après tout ce monstre pouvait nous entendre quoi qu’on fasse. J’étais même persuadé que si j’avalais ma salive il allait l’entendre. Je regardais un instant mon arme. J’avais presque vidé mon chargeur. Je soupirais et le retirais. Tant pis pour les balles restantes, je n’en avais pas assez pour lui envoyer une belle rafale de balle. Je fis tomber le chargeur bruyamment par terre une fois après avoir mis un chargeur entier en espérant que ca le ferais sortir de sa cachette, mais rien, il ne bougeait pas.

- Tu sors ou nous venons te chercher, mon mignon ? dis-je en souriant à Anastasia.

Puis tout à coup je perçu quelque chose. Ca aurait très bien pu être le vent, mais je commençais à avoir assez l’habitude pour reconnaitre que c’était un loup garou qui se mouvait avec une rapidité déconcertante. Un quart de seconde plus tard, je tombais sur le dos alors qu’une énorme bête me passait par-dessus sans que j’eu vraiment le temps de réagir et lui tirer dessus. Et merde !

- ANIA ! Hurlais-je en roulant sur le ventre pour me relever plus vite. Il faut le rattraper !

Je me mis à courir comme une dérater, j’espérais seulement qu’Anastasia allait savoir le répéter avec ses capacités d’hybride. L’arme dans les deux mains, je courrais le plus vite possible enserrant les dents pour ne pas faire attention à la douleur qui tirait mes jambes, comme a chaque fois que je poursuivais un garou.